Le medumba[2] (mə̀dʉ̂mbɑ̀ en medumba), appelé le plus souvent à tort bangangté, est une langue bamiléké parlée au Cameroun surtout dans le département du Ndé, avec pour principales implantations Bangangté, Bakong, Bangoulap, Bahouoc, Bagnoun, Bazou et Tonga, et dans la région du Nord-Ouest avec les Bahouoc de Bali. Le batongtou est un de ses dialectes.

Medumba
mə̀dʉ̂mbɑ̀
Pays Cameroun
Région Ndé (Région de l'Ouest)
Nombre de locuteurs 210 000 (1991)[1]
Classification par famille
Codes de langue
ISO 639-3 byv
Étendue langue individuelle
Type langue vivante
Glottolog medu1238

Écriture modifier

L'alphabet medumba comprend 33 lettres, dont 23 consonnes et 10 voyelles ; et aussi 5 tons, dont 3 ponctuels et 2 mélodiques.

Alphabet modifier

Alphabet medumba
Majuscules A B C D Ə E Ɛ F G Gh H I J K L M N Ŋ O Ɔ S Sh T Ts U Ʉ V W Ny Y Z ʼ
Minuscules a ɑ b c d ə e ɛ f g gh h i j k l m n ŋ o ɔ s sh t ts u ʉ v w ny y z ʼ
 
Forme de l’alpha latin ‹ Ɑ, ɑ › utilisé en medumba

Tons modifier

En medumba, les signes placés au-dessus de certains lettres sont des accents indiquant les tons. On définit le ton comme la hauteur relative de la voix lorsqu'on prononce une syllabe. Il en existe cinq : trois tons ponctuels et deux tons mélodiques.

Sur le plan lexical : le ton permet de distinguer des mots. En effet, certains mots s'écrivent exactement de la même manière, mais à cause de leurs tons, ils peuvent être très différents les uns des autres, sans aucun rapport.

Exemple :

  • (humide) — avec un ton haut
  • (tombeau) — avec un ton bas
  • (effeuillé) — avec un ton montant

Ces trois mots s'écrivent fi, mais quand on ajoute le ton il n'y a aucun rapport entre les significations de ces mots.

Sur le plan grammatical : le ton marque une grande pertinence, parce qu'il peut avoir plusieurs motifs. Il peut marquer l'appartenance, par exemple : kâ mɛn (l'assiette de l'enfant), alors qu'habituellement (assiette) s'écrit avec un ton haut. Il peut également marquer le temps d'un verbe.

Exemple :

  • ō ghʉ nkαb (si tu as de l'argent)
  • ό ghʉ nkαb (tu as de l'argent)

Les différents tons On distingue trois tons ponctuels :

  • Le ton haut (´)
    • Exemples 
      • ká (assiette)
      • fá (le tout)
      • bí (le couteau)
  • Le ton bas (`)
    • Exemples :
      • fà (accident)
      • bàʼ (la maison)
      • mfìʼ (exemple)
  • Le ton moyen (-)
    • Exemples :
      • mbā (la noix)
      • fū (le remède)

et deux tons mélodiques :

  • Le ton montant (˘)
    • Exemples :
      • sǎ - verse
      • bǐ - pourri
      • bǎ - mûrir
  • Le ton descendant (^)
    • Exemple :
      • mbâ - la marmite de ...

Dans la pratique, trois tons seulement sur les cinq sont notés. Les tons haut et moyen ne sont pas notés à cause d'une règle orthographique qui l'autorise. En effet, il est recommandé à toutes les langues camerounaises de ne pas noter le ton le plus fréquent de la langue pour ne pas encombrer l'écriture.

Notes et références modifier

  1. Ethnologue [byv].
  2. Aussi parfois écrit médumba, mëdumba, medúmba, médúmba, medùmba, mëdûmba, medumbà, medúmbà ou mè̳dû̳mbà̳.

Bibliographie modifier

  • Alise Kouonang Nganmou, Modalités verbales: temps, aspect et mode en medumboo, Université de Yaoundé, , 248 p.

Voir aussi modifier

 
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Articles connexes modifier

Liens externes modifier