Medina-Sidonia

commune espagnole

Medina Sidonia est une commune espagnole de la province andalouse de Cadix.

Medina Sidonia
Blason de Medina Sidonia
Héraldique
Drapeau de Medina Sidonia
Drapeau
Medina-Sidonia
Vue générale de Medina-Sidonia
Administration
Pays Drapeau de l'Espagne Espagne
Statut Municipio
Communauté autonome Drapeau de l'Andalousie Andalousie
Province Drapeau de la province de Cadix Province de Cadix
Comarque La Janda
District judic. Chiclana de la Frontera
Budget 11 736 540,99 € (2007)
Maire
Mandat
Manuel Fernando Macías (IU-LV-CA)
2015-2019
Code postal 11170
Démographie
Gentilé Asidonense
Population 11 764 hab. ()
Densité 24 hab./km2
Géographie
Coordonnées 36° 28′ 04″ nord, 5° 55′ 41″ ouest
Altitude 337 m
Superficie 48 744 ha = 487,44 km2
Distance de Madrid 596 km
Divers
Saint patron Saint Jacques le Majeur
Localisation
Localisation de Medina Sidonia
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Medina Sidonia
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Medina Sidonia
Liens
Site web www.turismomedinasidonia.com

Géographie

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Localisation

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Medina-Sidonia est à 4 km au sud de la A381 reliant Jerez de la Frontera (35 km au nord-ouest) et Algésiras (72 km au sud-est). Cadix est à 40 km à l'ouest, Gibraltar à 89 km au sud-est[1].

La partie sud-est de la municipalité est dans le parc naturel Los Alcornocales (es)[2].

La municipalité est traversée par le corridor vert des deux baies (es), qui relie Puerto Real dans la baie de Cadix aux marais du Palmones (es) sur Algésiras y Los Barrios ; cette voie passe par le réservoir de Celemín (embalse del Celemín)[1] qui touche la limite est/nord-est de la commune[2].

Municipalités voisines

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Medina-Sidonia, Vejer de la Frontera, Alcalá de los Gazules, Benalup-Casas Viejas (encastré entre Medina-Sidonia et Alcalá de los Gazules), et Paterna de Rivera sont dans la comarque de La Janda ;
Tarifa et Los Barrios sont dans la comarque Campo de Gibraltar ;
Jerez de la Frontera est dans la comarque de Campiña de Jerez ;
Puerto Real et Chiclana de la Frontera sont dans la comarque de la Baie de Cadix[2].

Hameaux et lieux-dits

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Trois hameaux :

Hydrographie

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Toute la municipalité est couverte de petits cours d'eau, parfois simplement des fossés, qui forment un réseau d'irrigation très dense[6].

Le fleuve Iro (es) prend naissance dans la partie nord-ouest de la municipalité. Il se déverse dans l'Atlantique[2] par le chenal de Sancti Petri (es).

Le plus grand système de lagunes d'Espagne

La rivière Celemín (es) coule sur la municipalité dès sa sortie du réservoir du même nom (embalse del Celemín) - qui se trouve quant à lui sur la municipalité de Benalup-Casas Viejas. Sur la municipalité, cette rivière rejoint en rive gauche (côté sud-est) la rivière Barbate (en), qui provient du réservoir éponyme situé à moins de 5 km (à vol d'oiseau) au nord du réservoir du Celemín. Ces deux réservoirs sont dans le parc naturel Los Alcornocales (es)[2].

Conjointement, ces deux rivières atteignent la lagune antique d'Espartina (antigua laguna de Espartina)[7], dont le nom se réfère à une espèce de spartine - probablement la spartine maritime (Spartina maritima).

Cette ancienne zone humide participait au plus grand système de lagunes de la péninsule ibérique, d'environ 7 000 ha, formé par les zones humides connues sous le nom de Rehuelga, Espartinas, Jandilla, El Torero, Tapatana, Tapatanilla, Alcala, La Haba et, surtout, La Janda. Cette zone était approvisionnée en eau par les rivières Celemín, Almodóvar et Barbate, et formaient une nappe d'eau atteignant probablement 12 km de long sur 7 km de large[8].

Les projets d'assèchement ont commencé à la fin du XIXe siècle et ont été mis en œuvre jusque dans les années 1960, conformément aux conclusions de la loi sur le séchage des lagunes, des marais et des terres marécageuses de 1918 connue sous le nom de loi de Cambó (Ley Cambó), qui été en vigueur jusqu'en 1985. Après la paralysie de la guerre civile, en 1946 l'État accorde par décret une concession pour sécher la lagune de La Janda à la compagnie Colonias Agrícolas, puis une autre concession à la compagnie Lagunas de Barbate. Non seulement ces zones humides ont maintenant disparu, mais ces terrains, propriétés publiques, sont illégalement occupés sans titres de propriété correspondants depuis 1964. Plusieurs ONG œuvrent pour la restitution de ces terrains aux institutions publiques et pour leur remise en eau[8].

Histoire

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Époque pré-romaine

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Medina Sidonia est située sur un promontoire élevé dont le profil est indéniablement lié à l'emplacement des oppida préromains. Son ascendance protohistorique est ratifiée avec son nom ancien, Assido, mis en relation avec un toponyme d'origine phénicienne qui renverrait à la ville de Sidon, prétendue métropole dont elle aurait constitué une colonie. Ceci n'est qu'une hypothèse, difficile à soutenir ; il reste que le lieu a une position privilégiée pour son développement à différentes époques : proche la côte, il est cependant (comme son voisin Vejer de la Frontera) assez loin de celle-ci et sur un site suffisamment facile à défendre pour mieux supporter les périodes de crises comme celles qui ont entraîné l'effondrement des anciennes Gadès et Baelo[9].

Époque romaine et wisigothe

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Pendant l'occupation romaine, la ville reste dans l'ombre du berceau des Balbos[n 1] et est ignorée par Strabon ; mais Pline l'Ancien la référence comme colonie et nous laisse un double nom : Asido Caesarina[9],[11]. Ce Caesarina indiquerait le personnage sous lequel le village a acquis le statut mentionné[12], mais n'indique pas s'il s'agit de Jules César ou de son neveu Auguste - ce dernier s'étant approprié le nom du premier à des fins politiques[13].

À l'Antiquité tardive, Medina Sidonia remplace Gadès comme ville dominante localement - peut-être en vertu de sa défense plus facile, ce à quoi s'ajoute la facilité d'approvisionnement avec les ressources alimentaires abondantes venant de la plaine directement à ses pieds ; et, contrairement à la Gadès impériale, le fait de ne pas dépendre pour son eau d'une canalisation longue et fragile. Il est difficile de déterminer le moment exact où Medina Sidonia a pris son essor. Vraisemblablement le processus fut long, et peut-être parallèle à celui que subit l'ancienne Julia Traducta vis-à-vis de Carteia. Ce qui est certain, c'est que Medina Sidonia atteint son apogée au VIe siècle : c'est l'époque où elle devient le chef-lieu administratif et religieux (elle devient un siège épiscopal de la Bétique) d'une large zone[13],[n 2] Le VIe siècle voit l'affermissement du royaume wisigoth de Tolède mais ne s'étend véritablement sur cette région Andalouse qu'au dernier quart du siècle. Son annexion marque alors son entrée sur la scène des conciles espagnols, avec des évêques successifs : Rufino au second concile de Séville (en) (618) ; Pimenius aux quatrième concile de Tolède (en) (633) et sixième concile de Tolède (en) (638)[14] ; Ubilienso au septième concile de Tolède (646[15]) ; Teuderacis aux treizième concile de Tolède (en) (683) et quinzième concile de Tolède (en) (688) ; et Geroncio au seizième concile de Tolède (en) (693, soit seulement 18 ans avant l'arrivée des Maures)[14].

Les nombreuses inscriptions existantes dans l'environnement de Medina Sidonia montrent que l'évêque Pimenio, deuxième des évêques connus pour ce siège, est particulièrement actif concernant la consécration d'églises. Il en a quatre à son actif. Dans l’ordre chronologique, ce sont Alcalá de los Gazules (629) ; Medina Sidonia (630); Vejer de la Miel (644); et Salpensa (es) (662)[16].

Époque maure

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La bataille du Guadalete en 711, qui s'est terminée par une victoire des Omeyyades - commandés par Táriq ibn Ziyad - sur les Wisigoths, s'est déroulée entre Medina-Sidonia et la lagune de La Janda ; d'où elle est également connue sous les noms de "bataille de la lagune de La Janda" ou "bataille du Barbate" (batalla del río Barbate).

Avec l'arrivée des Maures dans la péninsule ibérique, Medina Sidonia est rapidement prise — mais on ne sait pas si ce fait d'armes est dû au Berbère Tariq ibn Ziyad ou un peu plus tard à Musa ibn Nusayr car les sources divergent sur ce point. Certains textes (La conquête de l'Andalousie, ou Fath al-Andalus) disent qu'après la bataille du Guadalete, Tariq attaque la ville voisine de Medina Sidonia et anéantit sa population[16]. D'autres textes (Ibn Idhari) disent que Musa ibn Nusayr, dans sa marche vers Mérida, conquiert la ville en la prenant d'assaut. Sabio González (2011) suggère que le choc des forces de Tariq avec celles de Rodrigo s'est déroulée dans un lieu plus éloigné que celui de la confrontation définitive telle que décrite dans la Chronique mozarabe, qui la place dans les “Promontorios Transductanos” - ce qui, d'après lui, indiquerait que Musa a été le conquérant de la ville. La mention de la prise de la ville est une indication indirecte de son importance : c'est la capitale de l'un des territoires, qui regroupe pouvoir politique et religieux (le duc et l'évêque). Dans le mode de gouvernement musulman, cela en fait le chef-lieu d'une kora ou province, reprenant l'organisation territoriale wisigothe[17].

La ville est attaquée lors d'une incursion normande en 844. Elle est aussi impliquée dans les multiples soulèvements[17] contre l'émir Abd Allah tout au long du dernier quart duIXe siècle. Dans le même temps, sur le territoire de la ville, Calsena[n 3] se développe, acquiert une forteresse et une grande mosquée et est particulièrement favorisée par le pouvoir omeyyade jusqu’à sa destruction au XIe siècle ; les cas n'est pas unique où l'on voit les autorités arabes renforcer des centres de population proches d'autres centres plus anciens pour accroître l'influence levantine : Talavera de la Reina face à Tolède ; Badajoz face à Mérida ; Ronda face à Bobastro ; Madinat Elvira (es) face à Grenade ; Calsena face à Medina Sidonia. Certains cas, comme le premier, ont été à moitié réussis avec l'avancée castillane; d'autres, comme le second et le troisième, ont pleinement triomphé ; d'autres encore ont été avortés avec la disparition de la dynastie omeyyade[19].

Lieux et monuments

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Site archéologique romain (es)
 
Les écuries ducales

Monuments civils

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  • Site archéologique romain (es) (Ier siècle)
    • Canalisations d'eau
    • Ponts romains :
      • Pont de la Hoya
      • Pont de los Tres Ojos
    • Route romaine
  • Hôtel de ville (XVIe siècle)
  • Le marché (XVIe siècle)
  • Plaza de Abastos (1871)
  • Théatre Municipal Miguel Mihura Álvarez (antiguo Teatro Thebussem)
  • Les écuries ducales (XVIe siècle)
  • Tour de Blanche de Bourbon (XIVe siècle)
  • Fontaines:
    • Fontaine Salada
    • Grande fontaine (Fuente Grande)
    • Fontaine du Commandeur (Fuente del Comendador, ou Fuente Chica)
    • Fontaine Fuente de la Azocarrem
    • Fontaine des Oranges (Fuente de los Naranjos)
    • Fontaine de la Canaleja (hameau au sud-est de Medina-Sidonia)
 
Château de Medina-Sidonia (es)
 
Église Santa María la Coronada (es)
 
Chapelle des Saints Martyrs

Monuments militaires

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Monuments religieux

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Personnalités liées à la commune

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Notes et références

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  1. Les Balbos : famille de Cadix d'origine sémitique qui se distingue à Rome au temps de Jules César et d'Auguste. Corneille Balbo le Majeur sert dans l'armée pendant la guerre sertorienne (80-71 av.J.C), recevant de Pompée la citoyenneté romaine avec sa famille[10].
  2. Dans le domaine administratif, Medina Sidonia a entre autres joué un rôle actif dans la tentative de Justinien (empereur byzantin 527-565) pour prendre le contrôle de la partie occidentale de l'ancien empire romain ; ce fut l'une des villes dont la récupération en 571 par Leovigild a eu une grande importance qui mériterait de trouver un écho dans les chroniques de cette période[13].
    Côté religion, Medina Sidonia est un siège épiscopal de la Bétique romaine et il faut tenir compte de l'importance de la communauté chrétienne d'Assyrie entre l'Antiquité tardive et la période islamique[13]. Aucun représentant d'Assido ne se rend au concile d'Elvire vers 305 ou 306 - mais il en est de même pour Gades et toutes les autres villes des environs. La région pourrait avoir un foyer de paganisme bien établi, ce qui expliquerait cela. Mais aussi et surtout, on pourrait l'expliquer par des relations étroites que les communautés de la zone du détroit de Gibraltar ont pu entretenir avec leurs voisines nord-africaines. Les Ve et VIe siècles manquent également de références au siège. Mais l'explication dans ce cas pourrait aussi être facile à déduire : le Ve siècle est mal représenté par la culture matérielle, et plus particulièrement par les sources textuelles et épigraphiques, pour l'ensemble de la péninsule[14].
  3. Calsena, à ne pas confondre avec la Calcena de la province de Saragosse, est une ville disparue dont on a récemment retrouvé des traces au Cerro de la Cava sur Arcos de la Frontera lors de fouilles archéologiques d'urgence ; recherches publiées en 1995[18].
  4. Martínez Delgado note que le cardinal Oliverio Carrafa et l'évêque Pedro Fernández de Solís, les deux prélats mentionnés à droite et à gauche du portail du couvent de Saint-Augustin (es), étaient beaucoup plus anciens que ce couvent ; il relie donc cette expression publique à l'établissement qui a précédé ce couvent, à savoir l'hôpital et le sanctuaire de Notre-Dame de la Paix qui avait occupé ce lieu[22].

Références

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  1. a et b « Medina-Sidonia », vue satellite avec marquage des limites de la ville, sur google.com/maps.
  2. a b c d e et f « Medina-Sidonia », carte avec marquage des limites de la municipalité, sur openstreetmap.org.
  3. (es) « San José de Malcocinado » [archive du ].
  4. « Los Badalejos », trajet depuis Medina-Sidonia, sur google.fr/maps.
  5. (es) Paco Sánchez Múgica, « El Berrueco, vida rural a media luz », La Voz del Sur, (consulté en ).
  6. « Medina-Sidonia », carte à petite échelle, sur google.fr/maps.
  7. « Antigua Laguna de Espartina (lagune antique d'Espartine) », carte, sur openstreetmap.org.
  8. a et b (es) Lola Yllescas et Juan Clavero, « La Janda, una inmensa laguna para recuperar », Revista Ecologista, no 99,‎ (lire en ligne, consulté en ).
  9. a et b [Sabio González 2011] (es) Rafael Sabio González, « La ermita de los Santos de Medina Sidonia: una hipótesis de trabajo sobre su origen y sentido », Almoraima: revista de estudios campogibraltareños, no 42,‎ , p. 445-476 (voir p. 448) (ISSN 1133-5319, lire en ligne [sur academia.edu], consulté en ).
  10. (es) « Los Balbos », sur andalupedia.es (consulté en ).
  11. Pline l'Ancien, III, 11. Cité dans Sabio González 2011, p. 448.
  12. Sabio González 2011, p. 448.
  13. a b c et d Sabio González 2011, p. 449.
  14. a b et c Sabio González 2011, p. 450.
  15. (en) G. Martínez Díez et F. Rodríguez, « Canon 1 of the Seventh Council of Toledo (Iberian Peninsula, AD 646) imposes punishments on treasonous clerics », dans La colección canónica Hispana, Monumenta Hispaniae sacra (Serie canónica 5), Madrid, (lire en ligne [sur presbytersproject.ihuw.pl]).
  16. a et b Sabio González 2011, p. 451.
  17. a et b Sabio González 2011, p. 452.
  18. (es) Concepción Jimenez Pérez et Luis Aguilera Rodriguez, « Excavación arqueológica de urgencia realizada en la necropolis hispano-musulmana del "Cerro de la Cava". Junta de Los Rios (Arcos de la Frontera. Cádiz) », Anuario Arqueológico de Andalucía « III Actividades de urgencia »,‎ , p. 49-56 (lire en ligne [PDF] sur juntadeandalucia.es, consulté en ).
  19. Sabio González 2011, p. 453.
  20. (es) « El Obispado pidió un millón por la Iglesia de San Agustín de Medina antes del derrumbe », La Voz de Cádiz, (consulté en )
  21. Martínez Delgado 1875, p. 210. Cité dans (es) Francisco Glicerio Conde Mora, « Heráldica de los obispos italianos de Cádiz (1495-1565) », dans Agustín Hevia Ballina, Memoria Ecclesiae XXIX - Biografía eclesiástica y archivos de la Iglesia Santoral Hispano-Mozárabe en las diócesis de España (Actas del XX Congreso de la Asociación celebrado en Málaga, 13 al 18 de septiembre de 2004 (Primera parte)), Madrid, Asociación de Archiveros de la Iglesia en España, (ISBN 84-404-9192-1), p. 87-102.
  22. Martínez Delgado 1875, p. 210.
  23. Romero de Torres 1909, p. 45.

Voir aussi

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Bibliographie

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  • [Martínez Delgado 1875] (es) Francisco Martínez Delgado, Historia de la ciudad de Medina Sidonia (que dejo inédita el Dr. D. Francisco Martínez y Delgado, publicala con notas D. Joaquin Maria Enrile y Mendez de Sotomayor), Cádiz, Imprenta y Litografía de la Revista Médica, , 391 p. (lire en ligne [PDF] sur forgottenbooks.com).
  • [Romero de Torres 1909] (es) Enrique Romero de Torres, « La Ermita de los Santos en Medinasidonia », Boletín de la Real Academia de la Historia, t. 54,‎ , p. 45-54 (lire en ligne [PDF] sur cervantesvirtual.com, consulté en ).
  • [Romero de Torres 1909] (es) Enrique Romero de Torres, « Inscripciones romanas y visigóticas de Medinasidonia, Cádiz y Vejer de la Frontera », Boletín de la Real Academia de la Historia, t. 54,‎ , p. 89-103 (lire en ligne [PDF] sur cervantesvirtual.com, consulté en ).