Maximilien II (empereur du Saint-Empire)

roi des Romains, roi de Hongrie et de Bohême

Maximilien II
Illustration.
Portrait de Maximilien II par Nicolas Neufchâtel.
Titre
Empereur du Saint-Empire et archiduc d'Autriche

(12 ans, 2 mois et 17 jours)
Prédécesseur Ferdinand Ier
Successeur Rodolphe II
« Roi des Romains »

(13 ans, 10 mois et 14 jours)
Couronnement , à Francfort-sur-le-Main
Élection
Prédécesseur Ferdinand Ier
Successeur Rodolphe II
Roi de Bohême

(14 ans et 22 jours)
Couronnement , à Prague
Prédécesseur Ferdinand Ier
Successeur Rodolphe II
Roi de Hongrie et de Croatie

(13 ans, 1 mois et 4 jours)
Couronnement , à Presbourg
Prédécesseur Ferdinand Ier
Successeur Rodolphe Ier
Biographie
Dynastie Maison de Habsbourg
Date de naissance
Lieu de naissance Vienne
Drapeau du Saint-Empire Saint-Empire
Drapeau de l'Autriche Archiduché d'Autriche
Date de décès (à 49 ans)
Lieu de décès Ratisbonne
Drapeau du Saint-Empire Saint-Empire
Armoiries du Duché de Bavière Duché de Bavière
Sépulture Cathédrale Saint-Guy de Prague
Père Ferdinand Ier de Habsbourg
Mère Anne de Bohême
Conjoint Marie d'Autriche
Enfants Voir section

Signature de Maximilien II

Maximilien II (empereur du Saint-Empire)
Empereurs du Saint-Empire

Maximilien II de Habsbourg ou Maximilien II du Saint-Empire, né à Vienne le et mort à Ratisbonne le , est le fils aîné de Ferdinand Ier de Habsbourg et d'Anne de Bohême. Il est élu roi des Romains le . À la mort de son père le , il lui succède comme roi de Bohême, roi de Hongrie (Hongrie royale) et empereur des Romains.

Ses prédécesseurs étaient son père Ferdinand Ier et son oncle l’empereur Charles Quint. Philippe II d’Espagne, fils de Charles Quint, était normalement mieux placé que lui dans l’ordre de succession, mais, aux termes d’un accord de 1553, Maximilien supplanta son cousin Philippe II comme héritier au trône impérial.

Règne modifier

Contrairement à son père, il n'est pas partisan d'un catholicisme de combat et fait certaines concessions à ses sujets luthériens dont le culte peut être pratiqué publiquement à Vienne. En Bohême, il étend son contrôle sur l'Église utraquiste et pratique le respect d'un pluralisme confessionnel (Confessio Bohemica) dans le respect de la paix d'Augsbourg[1].

Il mène une ultime guerre contre l'Empire ottoman de Soliman le Magnifique. Ce dernier meurt au siège de Szigetvár en 1566 et Maximilien signe avec son successeur Sélim II la paix d'Andrinople en 1568. En 1575, il est candidat au royaume électif de la Pologne contre Étienne Báthory, mais il ne peut réunir sous son nom une majorité de nobles polonais et lituaniens. Il meurt l'année suivante.

Fêtes et tournois modifier

Tournoi de Vienne de 1560 modifier

Futur empereur, il organisa une fête en l'honneur de son père Ferdinand Ier à Vienne du au . Le thème général de ce tournoi festif était relié aux conceptions de la mythologie de la maison de Habsbourg. Il tourne autour du pouvoir de l'amour et de Vénus, et la place de cette dernière dans le monde du dieu de la guerre. Énée, le héros de Troie, fils de Vénus, est un ancêtre de la famille de Habsbourg. Symbole du guerrier idéal, il est l'ancêtre de l'empereur romain, et par là même des Habsbourg. Ceux-ci construisirent une parenté par l'intermédiaire de Jules César qui le nommait parmi ses aïeux, et la famille Colonna. Ce tournoi fut une fête de cour où prédomine encore le plaisir du sport et celui du déguisement sur une mise en scène rigoureuse au contenu politique. Celui-ci met en valeur l'importance de la dynastie des Habsbourg et le rôle de l'empereur dans la riposte contre les Turcs[2].

Couronnements de Maximilien II modifier

Le couronnement de Maximilien II comme roi de Bohême donna lieu à des tournois en Bohême pendant trois jours en . Des fêtes furent organisées à Francfort-sur-le-Main en après son couronnement comme roi des Romains lors desquelles la noblesse prit notamment part à une "course de bague". Les tournois à programme qui fêtèrent son accession au trône de Hongrie eurent un contenu politique et illustrèrent le rôle des Habsbourg dans le combat contre les Turcs[2].

Fiançailles d'Anne avec Philippe II modifier

Les fiançailles de sa fille aînée Anne avec le roi Philippe II d'Espagne donnèrent lieu à des tournois en 1570 auxquels participèrent des invités prestigieux dont le duc Albert V de Bavière et son fils Guillaume, le prince électeur Auguste de Saxe, le prince électeur et marquis de Brandebourg, et Don Juan d'Autriche. Ce spectacle nécessita un régisseur de talent, car il fallait diriger dans des scènes mythologiques compliquées des acteurs d'occasion de haut rang sans pour autant leur faire perdre leur excitation pour le tournoi[2].

Mariage de l'archiduc Charles II d'Autriche modifier

L'archiduc Charles II d'Autriche-Styrie se maria à vienne en 1571 avec la princesse Marie, fille du duc Albert V de Bavière. Ce mariage était d'une grande importance pour l'empereur, car il scellait une alliance implicite entre les puissances catholiques du sud de l'Allemagne contre les princes électeurs protestants. Giuseppe Arcimboldo, artiste favori de la cour de Vienne, fut chargé d'organiser la fête digne de cet évènement, où les princes électeurs incarnèrent leurs exigences dynastiques et politiques dans des héros, des dieux ou des allégories. Pour l'occasion, un surcot d'armure dit "garniture en feuille de roses" fut confectionné pour Maximilien II par Franz Grossschedel. L'archiduc Charles II reçut l'armure de mariage, chef-d'œuvre du maître d'Augsbourg, Anton Pfeffenhausen. Les archiducs Rodolphe et Ernest reçurent une coûteuse "garniture des bandes enlacées". Ces surcots sont aujourd'hui visibles au Kunsthistorisches Museum de Vienne[2].

Les mariés arrivèrent à Vienne le . La délégation bavaroise comptait 575 personnes. Le mariage fut célébré le . Les jeux guerriers débutèrent le 28 avec une course de bague originaire d'Italie faite pour tester l'habileté des cavaliers. Cette course fut le prétexte d'un spectacle imaginé par Arcimboldo sur le thème de la dispute entre Junon et Europe. Ce spectacle décrivait une Europe dominée par les Habsbourg et la course était une déclaration politique : l'union des pays européens contre l'Asie et l'Afrique figurait la Sainte-Ligue constituée contre les Turcs et qui fit ses preuves lors de la bataille de Lépante la même année. L'empereur y dominait les éléments et les saisons. Le soir, le festin du mariage se termina par un bal masqué qui figurait la calotte céleste et où les couples se mouvaient tels des planètes et des étoiles, en cercles harmonieux. Le « piquer de cible » eut lieu le et fut suivi le par un tournoi à pied dans une décor antique qui eut lieu dans la cour du château de Vienne. L'enfer y fut figuré par une montagne représentant l'Etna qui en formait l'entrée[2].

Un tournoi se déroula ensuite à Graz le . Le cadre de l'action était le roman de chevalerie. Un dernier tournoi très orienté politiquement marqua la fin des festivités. Lors d'une escarmouche en forme de bataille, des soldats déguisés en Turcs attaquèrent un groupe de compatriotes puis un "bateau à musiciens". Sous les feux d'artifice et les tirs à blanc de canons, les soldats chrétiens remportèrent une victoire complète en faisant prisonnier le colonel turc. Une nouvelle fois, il était fait référence au rôle des Habsbourg dans la lutte contre les Turcs.

Couronnement de Rodolphe II modifier

Lorsque Rodolphe II reçoit la couronne de Hongrie le à Bratislava, les festivités comportèrent trois jours de tournois. Dans la course à la bague au programme mythologique, la sagesse et la force victorieuse des jeunes gens de la dynastie des Habsbourg fut mise en avant. En guise de tournoi libre, on avait organisé une bataille de soldats d'Allemagne et de Bohême contre les Hongrois alors que la Hongrie était en partie occupée par les Turcs. Cette forme de tournoi, qui s'apparentait à des manœuvres plus qu'à un divertissement de cour, permettait le développement de l'esprit de corps des ressortissants de nationalités très hétérogènes qui y participaient[2].

Mariage et descendance modifier

En 1548, il épouse sa cousine Marie d'Autriche (1528 – 1603), fille de Charles Quint. Ils eurent seize enfants :

Ascendance modifier

Notes et références modifier

  1. Jean Bérenger, Histoire de l'empire des Habsbourg Fayard 1990, rééd. Tallandier, 2012, t. I, p. 384.
  2. a b c d e et f sous la direction de Patrice Franchet-d'Espèrey et de Monique Chatenet, en collaboration avec Ernest Chenière, Les Arts de l'équitation dans l'Europe de la Renaissance, Arles, Actes Sud, , 447 p. (ISBN 978-2-7427-7211-7), Les tournois des Habsbourg en Europe centrale (page 370)

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