Mauléon (Deux-Sèvres)
Mauléon | |||||
![]() Ancienne porte de ville. | |||||
![]() Blason |
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Administration | |||||
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Pays | ![]() |
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Région | Nouvelle-Aquitaine | ||||
Département | Deux-Sèvres | ||||
Arrondissement | Bressuire | ||||
Intercommunalité | Communauté d'agglomération du Bocage Bressuirais | ||||
Maire Mandat |
Pierre-Yves Marolleau 2020-2026 |
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Code postal | 79700 | ||||
Code commune | 79079 | ||||
Démographie | |||||
Population municipale |
8 533 hab. (2018 ![]() |
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Densité | 71 hab./km2 | ||||
Géographie | |||||
Coordonnées | 46° 55′ 25″ nord, 0° 44′ 54″ ouest | ||||
Altitude | Min. 104 m Max. 226 m |
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Superficie | 120,64 km2 | ||||
Élections | |||||
Départementales | Canton de Mauléon (bureau centralisateur) |
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Législatives | Troisième circonscription | ||||
Localisation | |||||
Géolocalisation sur la carte : Nouvelle-Aquitaine
Géolocalisation sur la carte : Deux-Sèvres
Géolocalisation sur la carte : France
Géolocalisation sur la carte : France
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Mauléon est une commune du centre-ouest de la France située dans le département des Deux-Sèvres en région Nouvelle-Aquitaine. Elle a obtenu le label Village étape en 2016.
GéographieModifier
Mauléon est située sur la RN 249 (E 62), à vingt minutes par la route de Cholet et de Bressuire, à l'extrême nord-ouest du département des Deux-Sèvres. Elle est limitrophe de la région Pays de la Loire (Vendée et Maine-et-Loire).
Communes limitrophesModifier
Commune très étendue des Deux-Sèvres, Mauléon est limitrophe de treize autres communes, dont quatre en Maine-et-Loire et trois en Vendée.
ToponymieModifier
Mauléon est une contraction de « mauvais lion », signifiant « méchant lion »[1].
HistoireModifier
Mauléon est située sur un éperon rocheux entouré de la vallée de l'Ouin et qui s'oppose au Mont-Gaillard (Château-Gaillard) et au quartier de Saint-Jouin.
En 1080, le nom de Mauléon apparaît dans les premières chartes de l’abbaye de la Trinité.
Mauléon est un fief de la famille qui porte le même nom, Le plus connu est Savary Ier, sénéchal du Poitou, troubadour, poète, corsaire et preneur de ville. Notamment, il s'empara de Niort en 1205 pour Jean sans Terre. Au XIIIe siècle, Mauléon appartient aux vicomtes de Thouars, et plus tard au XVe siècle, à la famille d'Amboise, puis à leurs héritiers les La Trémoille.
Mauléon fut très disputée pendant les guerres de religion car c'était un lieu stratégique. En 1587, Henri de Navarre s'empare de Mauléon. Et la ville est prise six fois de suite, tantôt par les huguenots, tantôt par les catholiques. En 1642, le château (remparts, tours…) qui domine l'éperon est démantelé par Richelieu très soucieux de la réunification du pays encore trop attaché à ses traditions selon lui.
En 1716, le vicomte de La Trémoille vend la baronnie au marquis de la Flocellière, Gilles de Granges de Surgères. Vingt ans plus tard, ce dernier revend la baronnie au duc Alexis Madeleine Rosalie de Châtillon, gouverneur du dauphin, fils de Louis XV. Usant de son influence à la cour, il donna à Mauléon son nom, c'est ainsi que Mauléon devint pour un temps Châtillon-sur-Sèvre (érigé en duché-pairie) alors que cette dernière, la Sèvre nantaise, ne passe qu'à 8 kilomètres environ.
En 1793, la ville de Châtillon-Sur-Sèvre, devient la capitale de la Vendée militaire, et ce durant la période des guerres de Vendée (1793-1796).
Le , les communes de Saint-Jouin-sous-Châtillon et de Châtillon-sur-Sèvre se réunissent et deviennent une seule et même commune sous l'ancien vocable de Mauléon. Par arrêté préfectoral du prenant effet au , Saint-Amand-sur-Sèvre, La Chapelle-Largeau, Loublande, Moulins, Rorthais, Saint-Aubin-de-Baubigné et Le Temple fusionnent avec la commune de Mauléon. Saint-Amand-sur-Sèvre redevient indépendante le (arrêté préfectoral du )[2].
ÉconomieModifier
Grandes entreprisesModifier
La commune abrite le siège social de 7 grandes entreprises[3] réalisant plus de 10 milions d'euros de chiffre d'affaires.
Revenus et fiscalitéModifier
Le niveau de vie médian de la commune se chiffre à 17 622 € annuels, un chiffre moins élevé (-12,27 %) que le revenu médian national (19 785 €).
Le taux de pauvreté (10,1 %) est plus bas que le taux de pauvreté français (13,9 %)
47,7 % des foyers fiscaux de la commune sont non imposables[4].
Territoires zéro chômeur de longue duréeModifier
Le Grand Mauléon est un des territoires sélectionnés pour l'expérimentation "territoires zéro chômeur de longue durée"[5]
Dans ce cadre est créée en l'association ESIAM (Entreprise Solidaire d'Initiatives et d'Actions Mauléonnaise)[1]
Politique et administrationModifier
Tendances politiques et résultatsModifier
Liste des mairesModifier
Politique environnementaleModifier
Dans son palmarès 2020, le Conseil national de villes et villages fleuris a attribué trois fleurs à la commune[6].
JumelagesModifier
DémographieModifier
En 1965, Châtillon-sur-Sèvre prend le nom de Mauléon à la suite de sa fusion avec Saint-Jouin-sous-Châtillon.
En 1973, sept communes s'associent avec Mauléon : La Chapelle-Largeau, Loublande, Moulins, Rorthais, Saint-Aubin-de-Baubigné, Le Temple, et Saint-Amand-sur-Sèvre. Cette dernière reprend son indépendance en 1992.
Les évolutions démographiques de ces communes figurent sur leurs articles respectifs, hormis celle de Saint-Jouin-sous-Châtillon qui est indiquée ci-dessous.
Démographie de Saint-Jouin-sous-ChâtillonModifier
Démographie de Châtillon-sur-Sèvre, puis de MauléonModifier
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. À partir de 2006, les populations légales des communes sont publiées annuellement par l'Insee. Le recensement repose désormais sur une collecte d'information annuelle, concernant successivement tous les territoires communaux au cours d'une période de cinq ans. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[8]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2007[9].
En 2018, la commune comptait 8 533 habitants[Note 1], en augmentation de 1,41 % par rapport à 2013 (Deux-Sèvres : +0,85 %, France hors Mayotte : +2,36 %).
La hausse sensible de population entre 1968 et 1975 résulte de la fusion des communes de Saint-Amand-sur-Sèvre, La Chapelle-Largeau, Loublande, Moulins, Rorthais, Saint-Aubin-de-Baubigné et Le Temple avec la commune de Mauléon en 1973. La baisse de la population entre 1990 et 1999 s'explique quant à elle principalement par le rétablissement de la commune de Saint-Amand-sur-Sèvre, qui s'est détachée de celle de Mauléon en 1992. Depuis 1999, la population de Mauléon est en nette augmentation.
Culture locale et patrimoineModifier
Lieux et monumentsModifier
- Polissoir de la Marotte classé au titre des monuments historiques en 1945[12].
- Château de Mauléon, classé au titre des monuments historiques en 1995[13].
L’abbaye de la Sainte-TrinitéModifier
Fondée vers la fin du XIe siècle, l’abbaye de la Trinité de Mauléon de l’ordre de saint Augustin devient rapidement le principal centre religieux de la contrée. Les moines réguliers vont s'installer dans l’abbaye jusqu'en 1540. Ensuite les moines commendataires prennent la relève. Les guerres de religion précipitent son déclin et elle est pillée plusieurs fois à la fin du XVIe siècle.
En 1660 l’abbaye de la Trinité entre dans la congrégation de France des Génovéfains dont le siège se trouvait à l’abbaye de Sainte-Geneviève à Paris. Elle est partiellement restaurée par les frères cardinaux d'Escoubleau de Sourdis au XVIIe siècle. Finalement, c'est au milieu du XVIIIe siècle que l'on reconstruit entièrement l'abbaye de la Trinité sur un plan de « fer à cheval » dont la façade mesure plus de 65 mètres de long. Ruinée après la Révolution, l'abbaye de la Trinité n’est pas épargnée par les guerres de Vendée au XVIIIe siècle.
L'histoire de l'abbaye s’arrête en 1806 avec son dernier prieur. Vendue comme bien national en 1803, elle est rachetée en 1813 par la commune de Châtillon-sur-Sèvre pour y installer ses administrations : hôtel de ville, palais de justice, gendarmerie et asile pour enfants. Dans l'aile ouest du bâtiment, les sœurs de la Sagesse qui s'occupent de l'asile, font élever une chapelle de style néo-gothique. Aujourd'hui encore, l'ancienne abbaye abrite l'hôtel de ville. À la place de la gendarmerie se trouve la poste et à la place de l'asile pour enfant, le musée du BRHAM (Bureau de recherches historiques et archéologique du Mauléonnais).
L’abbaye de la Trinité est construite dans la pierre locale, le granit, est de style néo-classique. Le premier niveau est percé de grandes baies éclairant un grand couloir qui autrefois servait de corridor qui rappelle le cloître. Le second niveau possède aussi de belles fenêtres encadrées de pierres de taille en saillie. Un joli balcon en fer forgé décore l'entrée principale et l'on peut encore apercevoir le blason du duc de Châtillon surmonté de la couronne ducale et du collier de l’ordre du Saint-Esprit.
L’église de la Sainte-TrinitéModifier
Fondée au XIIe siècle, l'église de la Trinité est également ruinée par les guerres de religion au XVIe siècle et incendiée pendant la guerre de Vendée.
En 1793, d’Elbée est élu généralissime des Insurgés dans l'église de la Trinité.
Elle est agrandie au XIXe siècle de trois travées et restaurée. L’église de la Sainte-Trinité possède une façade harmonieuse qui date de 1854 (restaurations). Son ancien portail roman a été réutilisé comme porte d'entrée du presbytère.
La nef est un vaste volume scandé de piliers rectangulaires. Son abside a des pans coupés revêtus de boiseries réalisés en 1835 sur le modèle des stalles de la cathédrale d'Angers.
L'église a connu un autre événement historique : à la suite de la loi de décembre 1905 sur la séparation des Églises et de l'État, le , une altercation entre les gendarmes de Cholet qui viennent faire l'inventaire et les Châtillonnais éclate. Des traces sur les portes de l'église en témoignent encore et montrent les « blessures » des catholiques.
Depuis le début de l'année 2006 l'église de la Trinité subit un grand chantier de restauration : voûtes, charpentes, murs.
Le presbytèreModifier
Fondé au XVIIe siècle par les génovéfains sur la demande du cardinal d'Escoubleau de Sourdis, le presbytère de style classique est un beau monument. Les frères d'Escoubleau de Sourdis ont par la même occasion remis de l'ordre dans la vie des moines qui à cette époque semblaient bien apprécier les tavernes et les auberges.
La façade du presbytère est découpée en trois niveaux de hauteur inégale, séparés par des bandeaux de pierres de granit en saillies. Les larges fenêtres au rez-de-chaussée, entourées d'un imposant chaînage de granit contribuent, avec la porte d'entrée, à donner un aspect austère et cossu. La date "1840", est inscrite sur le fronton triangulaire au-dessus de la porte principale pour indiquer l'année où ce monument est redevenu l'actuel presbytère.
Henri d'Escoubleau de Sourdis était l'évêque de Maillezais et de Mauléon. Il devient archevêque de Bordeaux et avec son frère François, ils entreprennent de grandes réparations de l'église et de l’abbaye de la Trinité de Mauléon. De plus, étant le cousin germain de Gabrielle d'Estrées (la favorite du roi), il est très proche d'Henri IV.
La fontaine de la BacheletteModifier
Installée au printemps en 1994 et inaugurée le pour la fête de la musique, la fontaine est une œuvre contemporaine de l'artiste Crespin Guest de Nogent-sur-Marne.
Trois colonnes rectangulaires sont surmontées de trois personnages masculins, nus, qui semblent danser. Seul le personnage central porte sur ces épaules un mouton. Cette scène rappelle la fête de la bachelette qui existait bien avant l'époque médiévale et qui avait lieu dès le dernier vendredi du mois d'avril et qui durait plusieurs jours. Les jeunes gens célibataires ou futurs mariés, étaient mis à l'honneur d'où le nom de bachelette qui vient de bachelier autrement dit « bas-chevalier » (jeune chevalier). Des jeux et des danses étaient organisés. L'une des attractions principales était réservée aux jeunes hommes qui faisaient tournoyer un mouton au-dessus de leurs têtes après l'avoir bien nourri et bien saoulé.
Personnalités liées à la communeModifier
- Henri de La Rochejaquelein héros des guerres de Vendée à la Révolution française, il fut l'un des chefs les plus emblématiques de l'Armée royale et catholique. Il mourut au combat. Sa dépouille est inhumée en l'église de Saint-Aubin-de-Baubigné.
- Savary Ier de Mauléon.
- Henri d'Escoubleau de Sourdis.
- François d'Escoubleau de Sourdis.
- Maurice d'Elbée.
- Alexi Madeleine Rosalie de Châtillon.
- Henry Savary de Beauregard.
- Louis Fruchard.
- Joël Robuchon.
HéraldiqueModifier
Blasonnement :
De gueules au lion d'or, à la bordure d'azur chargée de huit besants d'or.
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Voir aussiModifier
BibliographieModifier
- Bélisaire Ledain, abbé Gabard, « Châtillon-sur-Sèvre », dans Paysages et monuments du Poitou, Imprimerie typographique de la Société des Librairies-Imprimeries réunies, Paris, 1894, tome VIII, Deux-Sèvres, p. 1-15 (lire en ligne)
- Claudy Valin, « Actes du colloque des 22 et 23 mai 1993 à Mauléon », Révolution et Contre-Révolution dans le Chatillonnais, Éditions Bordessoules, 1994, 257 p.
Articles connexesModifier
Liens externesModifier
Notes et référencesModifier
NotesModifier
- Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2021, millésimée 2018, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2020, date de référence statistique : 1er janvier 2018.
RéférencesModifier
- Albert Dauzat et Charles Rostaing, Dictionnaire étymologique des noms de lieux en France, Paris, Librairie Guénégaud, (1re éd. 1963), 738 p. (ISBN 2-85023-076-6)..
- Code officiel géographique - Fiche de la commune de Mauléon sur le site de l'INSEE, consulté le 30 novembre 2010.
- « Créer des listes personnalisées d'entreprises avec Verif.com », sur www.verif.com (consulté le 19 octobre 2018)
- « Données fiscales et impôts pour Mauléon | Le Monde.fr », sur Le Monde.fr (consulté le 19 octobre 2018)
- DICOM_Mathilde.S et DICOM_Mathilde.S, « La liste des dix territoires « zéro chômeur de longue durée » est arrêtée », sur Ministère du Travail, (consulté le 22 mars 2019)
- Site des villes et villages fleuris, consulté le 6 février 2021.
- « Notice communale de Saint-Jouin-sous-Châtillon », sur Ldh/EHESS/Cassini (consulté le 30 novembre 2010).
- L'organisation du recensement, sur insee.fr.
- Calendrier départemental des recensements, sur insee.fr.
- Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui sur le site de l'École des hautes études en sciences sociales.
- Fiches Insee - Populations légales de la commune pour les années 2006, 2007, 2008, 2009, 2010, 2011, 2012, 2013, 2014, 2015, 2016, 2017 et 2018.
- « Polissoir », notice no PA00101260, base Mérimée, ministère français de la Culture
- Site de la prison du Château de Mauléon, Poitou-Charente, Inventaire du patrimoine (lire en ligne)