Mathieu Cordang

coureur cycliste néerlandais
Mathieu Cordang
Informations
Naissance
Décès
Voir et modifier les données sur Wikidata (à 72 ans)
SwalmenVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
Équipes professionnelles
1896-1897individuel
1898Dunlop
1989Liberator
1900individuel
Principales victoires

Joannes Matheus "Mathieu" Cordang (né le [1] à Blerick et mort le à Swalmen) est un coureur sur piste néerlandais des années 1890-1900. Professionnel de 1896 à 1900, il est un spécialiste des courses de demi-fond et de longue distance aussi bien sur piste que sur route. Il devient champion du monde de demi-fond amateurs en 1895.

Biographie modifier

Mathieu Cordang appartient avec son compatriote Jaap Eden aux pionniers du cyclisme néerlandaise. Il vient d'une famille pauvre et a 14 frères et sœurs. Il devient marin en haute mer. En 1893, il participe à une course lors d'un séjour dans le port de Flessingue. Il emprunte un vélo et remporte la course. Il décide alors, après cette victoire de devenir coureur. Sa première victoire majeure, il la célèbre un an plus tard lors de la course Amsterdam-Arnhem-Amsterdam.

Cordang était un spécialiste des courses disputées sur des longues distances. En 1895, il devient à Cologne champion du monde de demi-fond chez les amateurs. En 1897, il termine deuxième des deux plus grandes classiques de l'époque : Bordeaux-Paris derrière Gaston Rivierre et Paris-Roubaix (derrière le futur vainqueur du premier Tour de France, Maurice Garin). Lors du Paris-Roubaix, il se présente sur le vélodrome roubaisien avec Garin pour se disputer la victoire. Pascal Sergent écrit :

« Il est difficile de les reconnaître. Garin arrive en premier, suivi par la figure trempée de boue de Cordang. Tout à coup, à la stupéfaction de tous, Cordang glisse et tombe sur une surface de ciment du vélodrome. Garin n'en croit pas ses yeux. Au moment où Cordang est de retour sur son vélo, il a 100 mètres de retard. Il reste six tours à couvrir. Deux kilomètres misérables pour rattraper Garin. La foule retient son souffle en regardant l'incroyable poursuite. La cloche retentit. Un tour, il reste un tour. 333 mètres pour Garin, qui a toujours une avance de 30 mètres sur le Batave.
Une victoire dans la classique est à sa portée mais il peut presque sentir le souffle de son adversaire sur son cou. Garin conserve finalement son avance de deux mètres, deux petits mètres pour une victoire légendaire. Les spectateurs explosent et ovationnent les deux hommes. Garin exulte sous les acclamations de la foule. Cordang pleure sa déception. »[2]

Garin déclare après la course : « J'ai gagné, mais Cordang était le plus fort »[3]. En 1900, Cordang prend sa revanche et remporte le Bol d'Or devant Garin et l'Allemand Thaddäus Robl.

Lors des Jeux olympiques de 1900 à Paris, il remporte trois médailles : l'or sur 3 000 mètres et sur la course des 24 heures et l'argent sur une course aux points. Cependant, ces courses réservées aux professionnels sont disputées dans le cadre des Jeux mais ces résultats ne sont pas reconnus par le CIO.

Le , il bat à au Crystal Palace à Londres le record du monde de distance parcourue sur 24 heures : 991.651 kilomètres[4]. Il améliore de 51 miles 590 yards, soit 82 kilomètres le record précédent détenu par Constant Huret. Sur sa lancée, il réalise un nouveau record des 1000 kilomètres en 24 h 12 minutes et 21 secondes[5]. Il bat le précédent record de près de 16 heures[6]. Avec tous ses records, il est surnommé « Recordang ».

Quelques mois après ses exploits, son domicile à Blerick est complètement brûlé par un incendie. Il perd également toute sa collection de trophées. Il déménage à Swalmen, la ville natale de sa femme, où il ouvre un magasin de vélo, puis un garage. Il est père de huit enfants dont il leur interdit la pratique du cyclisme. En 1942, les Allemands lui confisquent ses véhicules et moteurs et il est obligé de fermer son entreprise.

Il meurt peu de temps après à 72 ans d'une pneumonie.

Honneur modifier

 
Monument en l'honneur de Cordang à Swalmen

À Almere, une station, le Cordangpad est nommé en son honneur.

En , le parc Mathieu Cordang porte son nom à Swalmen et un monument lui est dédié en face de son ancien garage[7].

Palmarès sur piste modifier

Championnats du monde modifier

Records modifier

Grand Prix modifier

  • GP Roubaix : 1898
  • GP Amsterdam : 1898
  • GP Berlin : 1898
  • GP de La Haye : 1899
  • Bol d'or : 1900

Palmarès sur route modifier

  • 1894
    • Amsterdam-Arnhem-Amsterdam
    • Maastricht-Nijmegen-Maastricht
    • Rotterdam-Utrecht-Rotterdam
  • 1895
    • Amsterdam-Arnhem-Amsterdam
    • Leiden-Utrecht-Leiden
    • Maastricht-Roermond
  • 1896
  • 1897

Notes et références modifier

  1. Cette date est confirmée page 29 du livre de Stevens : « The Short and Remarkable Career of Mathieu Cordang ». Certaines sources indiquent de manière erronée comme date de naissance le 26 décembre. La source de Stevens est une référence dans les archives de la ville de Venlo. Cette date peut également être trouvée sur le monument dédié à Cordang à Swalmen.
  2. Un siècle de Paris-Roubaix 1896-1996 : Pascal Sergent
  3. Maurice Garin, premier héros de la légende
  4. Record qu'il améliore en 1899 (1000,110 km)
  5. A Marvelous Cycling Performance
  6. Le précédent record avait été réalisé par Corre à Lille en 40 h 36 minutes 56 secondes
  7. Monument en park voor Mathieu Cordang

Bibliographie modifier

  • Victor Breyer et Robert Coquelle, Les Rois du cycle : Comment sont devenus champions Bourrillon, Cordang, Huret, Jacquelin, Morin, Protin, Paris, E. Brocherioux, , 333 p.
  • Wim van Eyl : Een eeuw Nederlandse wielersport. Van Jaap Eden tot Joop Zoetemelk, Utrecht 1980.
  • Theo Stevens : „The Short and Remarkable Career of Mathieu Cordang (1869–1942).“ In: Cycle History 10. Proceedings, 10th International Cycling History Conference Nijmegen 1999. Hrsg. v. Prof. Dr. Hans-Erhard Lessing et Andrew Ritchie. S. 90–97.

Liens externes modifier