Massif du Balé

région éthiopienne

Massif du Balé
Localisation du massif du Balé en Éthiopie.
Géographie
Altitude 4 377 m, mont Tullu Dimtu
Massif Plateaux d'Éthiopie
Administration
Pays Drapeau de l'Éthiopie Éthiopie
Région Oromia

Le massif du Balé (ou Bale, parfois désigné sous le nom de massif d'Urgoma[1]), dans la région d'Oromia au sud-est de l'Éthiopie, au sud de la rivière Awash, est une composante des plateaux d'Éthiopie. Il comprend le mont Tullu Dimtu (4 377 mètres) et le mont Batu (4 307 mètres). La rivière Weyib, un affluent de la Jubba, prend sa source dans le massif, à l'est de Goba. Le parc national du Mont Bale couvre 2 200 km2 de ce massif. La principale attraction touristique du parc est son plateau d'afromontane, le plateau Sanetti, destiné à l'observation d'oiseaux et de mammifères.

Vue du plateau Sanetti, qui « coiffe » le massif.

Faune modifier

Le massif du Balé abrite plusieurs des espèces endémiques de l'Éthiopie, notamment le loup d'Abyssinie et sa proie préférentielle, le rat-taupe géant Tachyoryctes macrocephalus, qu'on trouve sur le plateau Sanetti. Le massif abrite aussi la forêt d'Harenna, au sud, largement inexplorée mais susceptible d'abriter des espèces non encore découvertes de lions, reptiles, antilopes[2]

On y trouve d'autres grands mammifères caractéristiques, tels le Nyala de montagne, le Guib harnaché de Menelik, le Phacochère et le Cobe des roseaux[2].

Flore modifier

Les forêts de Genévriers-Hagenia se situent entre 2 500 et 3 000 mètres d'altitude, essentiellement sur les pentes au nord du massif. Dans la région de Dinsho, on trouve Otostegia integrifolia, une Lamiaceae endémique à floraison blanche. L'étage des landes afroalpine du plateau Sanetti abrite une végétation de bruyères et des lobelias géantes pouvant atteindre six mètres de haut. Une plante caractéristique est Kniphofia uvaria aux fleurs orange en forme de lance[3],[2].

Géologie modifier

 
Rivière souterraine, grottes de Sof Omar.

Le massif abrite l'un des plus grands réseaux hydro-spéléologiques d'Afrique, le complexe karstique[4] des grottes de Sof Omar, qui s'étend sur quinze kilomètres. Sof Omar correspond à la partie souterraine de la rivière Weyib. Son nom provient du cheikh éponyme qui y aurait trouvé refuge au XIe siècle[5],[6],[7].

Découvertes archéologiques modifier

Une publication de 2019 révèle qu'un abri sous roche, habité de 47 000 à 31 000 ans BP, et recelant des outils caractéristiques du Middle Stone Age[note 1], a été découvert sur le site de Fincha Habera dans le massif du Balé à 3 300 mètres d'altitude. L'article paru dans le journal Science indique que des milliers d'os d'animaux, dont ceux de rats-taupes géants Tachyoryctes macrocephalus, des centaines d'outils en pierre notamment en obsidienne, et plusieurs emplacements où se faisait du feu ont été mis au jour[10],[11],[12],[13],[14],[15],[16].

Références modifier

Notes modifier

  1. La périodisation de la préhistoire africaine par les Anglo-saxons est fondée sur une tripartition, tandis que les francophones utilisent un système plus détaillé, non limité à l'Afrique[8],[9]. Le Middle Stone Age (MSA) correspond à peu près au Paléolithique moyen .

Références modifier

  1. Bernard Lips, « Éthiopie 2013. Expédition spéléologique en Éthiopie, 20 avril au 4 mai 2013 », L'écho des Vulcains, no 71,‎ , p. 61 (lire en ligne)
  2. a b et c (en) « Bale Mountains National Park », sur balemountains.org
  3. (en) Local History in Ethiopia, The Nordic Africa Institute (lire en ligne).
  4. (en) « Sof Omar », sur showcaves.com (consulté le ).
  5. Matthieu Grimpret (dir.), Les sanctuaires du monde, Robert Laffont, coll. « Bouquins », , p. 977.
  6. Collectif, Éthiopie et Djibouti, Lonely Planet, , p. 293.
  7. (en) G. E. Robson, « The Caves of Sof Omar », The Geographical Journal, vol. 133, no 3,‎ , p. 344–349 (JSTOR 1793545).
  8. « Néolithisation. Afrique saharienne et subsaharienne », Encyclopædia Universalis en ligne
  9. Jean Chavaillon, chap. 4 « L’Afrique », dans La préhistoire dans le monde, Presses universitaires de France, coll. « Nouvelle Clio », (DOI 10.3917/puf.leroi.1992.01.0557), p. 557-649
  10. (en) Carl Zimmer, « In the Ethiopian Mountains, Ancient Humans Were Living the High Life », The New York Times,‎ (ISSN 0362-4331, lire en ligne, consulté le )
  11. (en) Brigit Katz, « Archaeologists Uncover Evidence of an Ancient High-Altitude Human Dwelling », Smithsonian magazine (consulté le )
  12. (en) Kiona N. Smith, « The first people to live at high elevations snacked on giant mole rats », sur arstechnica.com, (consulté le )
  13. (en) Charles Q. Choi, « Earliest Evidence of Human Mountaineers Found in Ethiopia », sur livescience.com, (consulté le )
  14. « Le plus ancien peuplement humain de haute montagne est en Éthiopie », La Liberté,‎ (lire en ligne).
  15. (en) « Earliest evidence of high-altitude living found in Ethiopia », sur upi.com (consulté le )
  16. (en) Georg Miehe, Lars Opgenoorth, Wolfgang Zech, Zerihun Woldu, Ralf Vogelsang, Heinz Veit, Sileshi Nemomissa, Agazi Negash et Thomas Nauss, « Middle Stone Age foragers resided in high elevations of the glaciated Bale Mountains, Ethiopia », Science, vol. 365, no 6453,‎ , p. 583–587 (ISSN 0036-8075, PMID 31395781, DOI 10.1126/science.aaw8942)

Bibliographie complémentaire modifier

  • Julien Dupuy, « « Le « modèle géographique éthiopien » à l’épreuve du temps », Les Cahiers d’Outre-Mer, no 235,‎ , p. 381-398 (DOI 10.4000/com.118).