Martin Schubarth

Juriste et juge fédéral suisse
Martin Schubarth
Martin Schubarth en 1982.
Fonction
Juge au Tribunal fédéral (d)
-
Biographie
Naissance
Voir et modifier les données sur Wikidata (81 ans)
BâleVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
Activités
Juge, professeur de droitVoir et modifier les données sur Wikidata
Autres informations
Parti politique

Martin Schubarth, né à Bâle (originaire de la même ville), est un juriste suisse et ancien juge au Tribunal fédéral.

Biographie modifier

Jeunesse et formation modifier

Martin Schubarth étudie le droit à l'Université de Bâle de à . En , il obtient son brevet d'avocat à Bâle. Dès l'année suivante, il exerce toujours dans la même ville. Il présente sa dissertation en droit pénal (sur les infractions d'appropriation)[1] en . Entre et , il enseigne en tant que professeur ordinaire à l'université de Bonn, puis de 1980 à à l'université de Hanovre. Il est contributeur de à dans le Commentaire bâlois en droit pénal.

Au niveau politique, Martin Schubarth s'engage au Parti socialiste à Bâle. En , il est élu au Grand Conseil du canton de Bâle-Ville.

Élection au Tribunal fédéral modifier

En , Martin Schubarth est proposé par le groupe socialiste aux chambres fédérales pour le poste de juge fédéral. Il siège à Mon-Repos jusqu'en  ; il préside la plus haute juridiction judiciaire suisse en l'an et en .

Affaire « du crachat » modifier

Au cours de l'année 2003, le juge Schubarth, alors président de la Cour de cassation pénale, est au centre de l'affaire dite « du crachat »[2].

Le , vers h 15[3], le chroniqueur judiciaire de la Neue Zürcher Zeitung, Markus Felber, discute avec un greffier de la Cour de cassation pénale à l'entrée principale du siège du Tribunal fédéral[3]. Ils franchissent ensemble la porte d'entrée et conversent au pied de l'escalier. Le juge Schubarth entre à son tour par la porte principale[3], voit Felber et lui crache dessus[3], mais atteint seulement le greffier de sa Cour[3]. À la suite de la tentative ratée, Schubarth monte les escaliers sans dire un mot pour joindre son bureau[3]. La presse se fait l'écho de l'incident les jours qui suivent[4],[5],[6],[7],[8].

Le Tribunal fédéral, en formation de Cour plénière, se réunit le , pour considérer l'affaire. La Cour plénière décide, à l'unanimité moins deux abstentions, de retirer au juge Schubarth toutes ses tâches jurisprudentielles (c'est-à-dire qu'il ne peut plus participer à la prise de jugement du Tribunal fédéral) et l'invite à présenter sa démission[9]. Les commissions de gestion du Conseil national et du Conseil des États ouvrent une enquête pour éclaircir les circonstances de l'affaire et publient un rapport en .

Selon le Tages-Anzeiger, l'affaire est due à la remise en question de l'indépendance du juge Schubarth dans certains des articles écrits par Felber et à l'utilisation du mot perfid (« perfide » en allemand) dans certains de ceux-ci[7]. Selon le rapport des Commissions de gestion, le litige porte aussi sur les pratiques d'anonymisation du Tribunal fédéral lors de certaines affaires sensibles (en particulier celles de corruption) dans lesquelles Schubarth est appelé à juger[10]. Un autre élément est le traitement que Felber réserve à Schubarth lors de sa réélection en [10].

Martin Schubarth finit par présenter sa démission le , avec effet au .

Notes et références modifier

Références modifier

  1. (de) Martin Schubarth, Die Systematik der Aneignungsdelikte, Bâle/Stuttgart, Helbing und Lichtenhahn, , 98 p. (OCLC 925715443).
  2. Rapport CdG, p. 5306.
  3. a b c d e et f Rapport CdG, p. 5325.
  4. (de) « Entgleisung eines Richters », Neue Zürcher Zeitung,‎ , p. 12 (ISSN 0376-6829, lire en ligne).
  5. (de) Urs-Peter Inderbitzin, « Selbst ins Abseits befördert », Die Südostschweiz (de),‎ , p. 1.
  6. (de) ATS, « Spuckender Bundesrichter », Neue Luzerner Zeitung,‎ , p. 7.
  7. a et b (de) Christine D'Anna-Huber, « Bundesrichter spuckt im Zorn », Tages-Anzeiger,‎ , p. 10 (ISSN 1422-9994).
  8. (de) Alexander Sautter, « Untragbar! », Blick,‎ , p. 3 (ISSN 1013-0667).
  9. Rapport CdG, p. 5238-5239.
  10. a et b Rapport CdG, p. 5331.

Annexes modifier

Bibliographie modifier

  • (de) Rob den Otter, « Ich bin kein Diplomat », ius.full,‎ , p. 80-84 (lire en ligne [archive du ]).
  • « Enquête sur des événements particuliers survenus au sein du Tribunal fédéral : Rapport des commissions de gestion du Conseil national et du Conseil des États du  », Feuille fédérale, no 42,‎ , p. 5305-5400 (lire en ligne [PDF]).

Article connexe modifier

Liens externes modifier