Marquise de Combray

contre-révolutionnaire
Geneviève de Brunelles
Portrait de la marquise de Combray.
Titre de noblesse
Marquise
à partir de
Biographie
Naissance
Décès
Sépulture
Nationalité
Activité
Enfant
Parentèle
Autres informations
Propriétaire de
Conflit
Vue de la sépulture.

Geneviève Gouin de Brunelles, marquise de Combray, dame de Tournebut, Champevoye, La Ra(s)pillère, Aubevoye et autres lieux, née à Rouen le et morte au château de Tournebut (Aubevoye) le est une contre-révolutionnaire et opposante au Premier Empire. Elle serait le modèle du personnage de « Madame de La Chanterie » dans L'Envers de l'histoire contemporaine d'Honoré de Balzac.

Biographie modifier

Geneviève, fille du chevalier Jean-Baptiste Gouin d'Epinay (mort en 1747), seigneur de Brunelle, Champrond, Vichères et autres lieux, officier au régiment Dauphin-infanterie, conseiller du roi en ses conseils et président en la Cour des comptes, aides et finances de Normandie[1], et de Madelaine Hubert de Tournebut, fille d'un conseiller à la Grande-chambre du Parlement de Normandie et remariée le à Charles Antoine Thimoléon Ledain d'Esteville.

Elle épouse Jean-Louis, Armand, Emmanuel Hélie de Bonœil (1732-1784), seigneur de Combray, de Donnay et des Essarts, arrière petit-fils de Mathieu-François Geoffroy (1644-1708), célèbre apothicaire[2] et échevin de la ville de Paris sous Louis XIV.

Elle eut de lui quatre enfants :

  •  
    Tombe de Marie-Madeleine Laisné (1778-1867) dans l'enclos de l'église Saint-Georges
    Alexandre, Louis, César Hélie de Bonneuil ( - ), officier au 18e régiment de dragons, puis à l'armée des Princes ; le seigneur de Bonneuil est marié à Marie-Madeleine Laisné (08/02/1778 - 10/03/1867) ; ils ont une fille Alexandrine (1802-1886), mariée à Augustin Pressou des Fayaux (1797-1848). Il a été impliqué judiciairement dans les mésaventures de sa sœur Caroline.
    À la liquidation qui suivit le décès et le partage des biens, Bonneuil habita continuellement Tournebut; des Albaviens se souviennent d'un grand vieillard de taille presque athlétique, encore qu'il fût « courbé et tout déjeté ». Il avait les sourcils broussailleux et grisonnants, les yeux gros et très bruns, le teint hâlé. Il était assez sombre et ne paraissait prendre plaisir qu'à la conversation d'une vieille femme «très fanée, très ridée», portant un haut bonnet tuyauté, qui pour tout le monde, était l'objet d'une sorte de vénération : c'était madame Querey ; on savait qu'elle avait été la confidente de madame de Combray, qu'elle gardait « tous les secrets » de la marquise, et on la voyait causer longuement à voix basse, avec Bonneuil, des choses du passé. Bonneuil mourut à Tournebut en 1846, à quatre-vingt-quatre ans. Sa veuve, décédée au manoir de Grosmenil, est enterrée dans l'enclos paroissial de l'église communale.
  • Auguste, Louis, Timoléon Hélie de Combray (1764 - 1849), diplomate, connu pour des voyages scientifiques en Asie et en Afrique ;
    Timoléon de Combray sort de l'École militaire en 1784, année où son père décède. Homme d'esprit libéral et droit, d'une haute culture intellectuelle et d'un scepticisme philosophique, son tempérament indocile cadre mal avec le caractère autoritaire de sa mère. Fils dévoué et respectueux, c'est pour se soustraire à sa tutelle qu'il sollicite du comte de Vergennes une mission dans les États barbaresques et s'embarque pour le Maroc. Il passe en Algérie, puis à Tunis et en Egypte. Il pénètre à peine dans la grande Tartarie quand les débuts de la Révolution lui parviennent. Il reprend aussitôt le chemin de France où il arrive début 1791. Timoléon reste près du roi jusqu'au 10 août 1792 et ne passe en Angleterre qu'après avoir pris part à la défense des Tuileries. Sa tombe se trouve au cimetière Duhamel de Mantes-la-Jolie.
  • Louise-Geneviève (1765-1830), épouse en de Jacques-Philippe-Henri de Houel de La Pommeraye (émigré);
  • Caroline (1773-1809), épouse du chevalier Louis d'Acquet de Férolles de Hauteporte.

Elle s'inscrit en sur la liste des otages[3],[4] de Louis XVI avec ses deux fils.

Elle abrite sous le Consulat et le Premier Empire une demi-douzaine de religieuses et trois chartreux en sa propriété de l'Eure, alternant par ailleurs ses séjours avec le manoir de Donnay (Calvados).

Madame de Combray prit une part importante aux mouvements de chouannerie normande, dont elle fut une des chefs avec le colonel François Robert d'Aché. Elle logea un grand nombre de royalistes dans son château de Tournebut et y fomenta des complots royalistes sous l'Empire[5].

Le se déroule ce que les chroniques judiciaires traiteront sous l'affaire du bois de Quesnay[6], attaque de la voiture transportant les fonds des receveurs d'Argentan et d'Alençon. L'affaire a été montée par le chef chouan Armand-Victor Le Chevalier, amant de Caroline (fille de la dame de Combray) qui a participé aux préparatifs de l'embuscade. Madame de Combray a de son côté aidé au transport des fonds après l'attaque. Elle est mise aux arrêts le , sur ordres du préfet de Seine-inférieure Savoye-Rollin, et d'un policier fort zélé en la personne de Réal.

Durant le procès, elle et sa fille sont défendues par maître Chauveau-Lagarde. Mais Caroline est condamnée à mort - prétendue enceinte, elle est exécutée en . Geneviève, elle, est condamnée à vingt-deux ans de réclusion par arrêt de la cour de justice criminelle de la Seine-Inférieure du . Elle les passa au bagne et au pilori. Exposée en public, elle fut entourée des dames de haute qualité de Rouen qui montèrent une garde d'honneur autour de l'échafaud. Sa condamnation fut annulée en , sous la Première Restauration.

Le , la seigneurie de Combray est érigée en marquisat en sa faveur. Elle eut l'honneur d'être présentée au roi Louis XVIII et à la famille royale le [7] Elle est morte à 81 ans et 9 mois. Elle est enterrée dans l'enclos de l'église Saint-Georges de la commune.

" Mise au couvent par un forcené sanguinaire vouée à Dieu, Dieu Lui-même la sauva. Son amour pour Henri Spirtis (Racine) la fit presque périr ensuite sous un atroce tyran; contre tant de mots la religion est protection surtout après le miracle d'une restauration inespérée. Au-delà, cependant, elle a oublié les injustices, non pas inoffensives ".

Épitaphe traduite du latin inscrite sur la plaque tombale

Distinctions modifier

La plus petite des cloches de l'église Saint-Georges porte le prénom de Geneviève, ayant eu pour marraine en 1819 la présente dame d'Aubevoye.

Notes et références modifier

  1. « Cour des aides (1440-1790) - page 140 », sur archivesdepartementales76.net, (consulté le ).
  2. Les apothicaires, échevins de Paris, Maurice Bouvet, Revue d'histoire de la pharmacie, Année 1952, Volume 40, Numéro 135, pp. 433-446 [1]
  3. Aveu concernant la marquise in Annuaire nécrologique ou complément annuel et continuation de toutes les biographies ou dictionnaires historiques, Volume 4 - 1823|[2]
  4. « Les otages de Louis XVI et de sa famille - partie Hélie pour ses fils », sur books.google.fr (consulté le ).
  5. « La police et les chouans sous le Consulat et l'Empire », sur wikisource, (consulté le ).
  6. Les derniers chouans de la Basse-Normandie, discours de réception de M. Desbuissons à l'académie des arts et belles lettres de Rouen, 1900 [3].
  7. Relation établie et publiée au Journal officiel du 23 septembre 1814.

Bibliographie modifier

Voir aussi modifier

Articles connexes modifier