Liste des seigneurs, barons, puis marquis de Juigné

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Juigné-sur-Sarthe fut le siège d'un fief connu depuis le XIIIe siècle, relevant du comté du Maine puis du Comté de Laval à partir de 1429.

Marquis de Juigné
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Armes de la Famille Le Clerc de Juigné : D'argent, à la croix de gueules, bordée-engrêlée de sable et cantonnée de quatre aigles du même, becquées et armées du second.

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Création [1]
Abrogation
Premier titulaire Jacques Gabriel Louis Le Clerc de Juigné
Dernier titulaire Jacques Auguste Marie Le Clerc de Juigné
Résidence officielle Château de Verdelles
Château de Juigné-sur-Sarthe
Château du Bois-Rouaud

Union de Juigné et La Champagne-Hommet

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La Champagne-Hommet fut une châtellenie puis baronnie mouvante dépendante de la Maison de Laval. La partie méridionale de la Champagne du Maine, juste au nord de la Sarthe, formait la Champagne-Hommet, avec Juigné, Auvers, Avessé, Asnières, etc. Elle le berceau des Laval à la Motte de Denneray (ou Dénéré, à Avoise) (cf. Guy Ier), puis des Le Clerc de Juigné.

Au mois de décembre 1615, Louis XIII érigeait en baronnie la châtellenie de La Champagne-Hommet. La seigneurie, annexée au château de Juigné-sur-Sarthe, portait successivement le titre de châtellenie de Juigné et est unie avec la châtellenie de La Champagne-Hommet (à Avoise), par lettres patentes de .

Le titre fut transféré ensuite sur ladite terre et seigneurie de Juigné, par lettres patentes de 1647, devenant baronnie de Juigné. Le fief fut érigé en marquisat, le ([1]), au profit de Jacques Gabriel Louis Le Clerc de Juigné. Une partie dépendait alors du Comté du Maine, et une autre du Comté de Laval.

En 1639, la Champagne-Hommet fut attribuée au présidial de Château-Gontier, mais elle en fut distraite par arrêt du Conseil de 1672. L'arrêt du parlement déclarant « que la châtellenie et sénéchaussée de Champagne-Hommet est mouvante en plein fief du comté de Laval, que la juridiction en appartient aux juges et officiers dudit comté, et faisant défense aux présidiaux du Mans et de Château-Gontier de les troubler », est du 1er septembre 1657 [2].

Généralités (La Champagne-Hommet)

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La Champagne-Hommet[3] est une châtellenie puis baronnie mouvante du Comté de Laval. La Champagne-Hommet doit son nom à Jean de Villiers du Hommet[4] seigneur du Hommet[5]. La Champagne-Hommet, domaine féodal, n'était d'ailleurs qu'un canton de la Champagne du Maine, territoire qui s'étendait de Cossé-en-Champagne à Rouez-en-Champagne, relevant de plusieurs suzerains.

La châtellenie de Champagne, plus tard Champagne-Hommet, appartenait à la maison de Laval, probablement depuis Guy Ier de Laval. En 1239, Jean de Toucy et Emma de Laval, dame de Laval, donnèrent en dot à Avoise (morte en 1270), épouse de Jacques de Château-Gontier, seigneur de Château-Gontier et de Nogent-le-Rotrou, toute la terre de Champagne au Maine[6]. La sénéchaussée de Champagne était exceptée de cette aliénation, mais seulement au point de vue honorifique[7]. Cette sénéchaussée était unie à la terre de Verdelles, en Poillé-sur-Vègre, tandis que le chef-lieu de la Champagne-Hommet semble avoir été le domaine de Demeré, en Avoise[8]. La châtellenie de Champagne et la sénéchaussée de Champagne sont mentionnées à part dans l'aveu de Laval de 1444.

Généralités (Juigné)

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Cette terre passa de la famille de Quatrebarbes, dans celle de Poussin, puis dans celle de Lessillé, par le mariage de Thiéphanie Poussin avec Nicolas de Lessillé[9]. Jean Lessillé, issu de ce mariage, étant mort sans enfants, de même que Pierre Poussin, frère de Thiéphaine, qui avait épousé Jeanne, dame de La Chartre et de Marçon.

Colas Leclerc, issu de Roland Leclerc (vivant vers la fin du XIIIe siècle, du temps de Philippe-le-Bel), qui avait épousé une sœur cadette de Thiéphaine et de Pierre Poussin, succéda à Jean Lessillé son cousin germain dans les terres et seigneuries de Juigné, Coulennes (en Loué), de La Motte d'Arthésé, d'Hierré (en Tassé) et de La Nouillère. Colas Leclerc, en 1480, était aussi seigneur pour moitié, de la châtellenie de Milon, en Amné[10].

René II Le Clerc[11], seigneur de Juigné et de Verdelles, acquit, en 1600, de la maison de Maillé-Bénéhart, la châtellenie de Champagne (Champagne-Hommet, à Avoise), alors annexée à la terre de Verdelles-en-Poillé, En récompense de ses services, la châtellenie de Champagne fut érigée en baronnie en 1615[12].

Son fils, Georges Le Clerc de Juigné[11], fut autorisé à réunir sa terre de Juigné à celle de Champagne et obtint leur érection en baronnie par lettres patentes de l’an 1647, enregistrées au bureau des finances de Tours, en la sénéchaussée d'Anjou, 28 juin et [13],[11]. Il fit ensuite transférer ce titre sur la terre de Juigné qui en devint le chef-lieu.

 
Le château de Verdelles
(Poillé-sur-Vègre) en 1862.

Le château de Verdelles, le « plus curieux de ceux du Maine[10] », par ses belles sculptures du style de la Renaissance, qu'habitaient les premiers seigneurs de Juigné, du nom de Leclerc, comme on le voit par un aveu rendu par « Jarri » Leclerc, en 1668, fut probablement abandonné par eux lorsqu'ils eurent fait bâtir celui actuel de Juigné.

Le roi Louis XVIII attacha la pairie héréditaire au titre du marquis de Juigné en faveur de Charles Philibert Gabriel Le Clerc (son neveu l'a perdue, à défaut d'avoir prêté le serment, prescrit par la loi du , à la monarchie de Juillet). « Par l'ordonnance royale qui assigne le rang et la qualité de chaque pair, la branche de cette maison, qui est en possession de la pairie, a le titre légal de marquis. Les autres branches ont dans les actes publics et brevets de nos rois le titre de comte de Juigné[14] ».

La terre de Juigné, dont quelques parties ont été vendues pendant la Révolution française, continua d'appartenir à la famille Leclerc de Juigné jusqu'au milieu du XXe siècle, date à laquelle elle passa aux Durfort Civrac de Lorges.


La question du péage

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La question du péage de la Champagne, que le seigneur de Juigné percevait encore au XVIIIe siècle en vertu de la cession de 1239, intéressait le commerce lavallois, et spécialement les marchands de vin. Les droits n'étaient pas exorbitants[15], mais ce n'en était pas moins une entrave. En 1702, les échevins de Laval demandaient au parlement qu'il fût dressé « un plan ou carte géographique de la chastellenie de Champagne, suivant l'aveu d'icelle rendu au comté de Laval ; dans laquelle carte, il sera fait distinction et désignation exacte des chemins par lesquels se fait ordinairement la voiture des vins depuis les ports de Cheronnerie, de Soulesmes et d'Avoise jusques aux villes d'Évron, Sainte-Suzanne, Bruslon, Mayenne, Ambrières, Lassé, Alençon, etc. ». Un arrêt du conseil d'État, du , défend à la dame de Juigné, de percevoir aucun droit de péage sur la Sarthe et autres rivières, dans l'étendue de la baronnie de Champagne : cette dame imposait les bestiaux chargés, qui traversaient le territoire de la seigneurie de Juigné et de Champagne réunis.

Les possesseurs de la terre de La Champagne-Hommet

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  • En gras, les seigneurs de La Champagne-Hommet ;
  • ∞ : Union.
 
Armes des Beaumont-au-Maine : chevronné d'or et de gueules de VIII pièces.

Les possesseurs de la terre de Juigné

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  • En gras, les seigneurs de Juigné ;
  • ∞ : Union.
 
Blason de la famille de Quatrebarbes : De sable à la bande d'argent accompagnée de 2 cotices de même[16].
  • Mathurin (ou Macé II) Quatrebarbes (vers 1250 † après 1294 - Mée), seigneur de La Rongère (à Saint-Sulpice (Mayenne)), seigneur de La Membrolle, de La Touche-Gelé, de Valière, de La Guillionnière, de Juigné, de La Chapelle-Craonnaise et de Chateauneuf ;
  • Jean Ier Quatrebarbes, seigneur de La Membrolle, seigneur de La Touche-Quatrebarbes (à La Membrolle), seigneur de Juigné ;

Notes et références

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  1. a et b Borel d'Hauterive 1849, p. 296.
  2. Bibliothèque municipale de Laval, fonds Couanier. Louis-Julien Morin de la Beauluère, Recherches manuscrites, t. VIII, p. 242).
  3. Pour expliquer ce surnom du Hommet, on a eu recours à un certain Tancrède Hommet que Guillaume le Conquérant aurait gratifié de la Champagne du Maine. Il s'agit d'une légende.
  4. « La Champagne-Hommet », sur Verdelles.
  5. Qui devint seigneur de la Champagne par son mariage avec Jeanne de Beaumont vers 1374 ; le surnom du Hommet ne se trouve dans aucun texte antérieur à cette époque.
  6. En plaine, en bois et en eaux, avec tous les droits, juridiction et domaine qu'y possédaient leurs ancêtres, spécialement les droits de péage, cum coustumiis, passagiis et cheminis.
  7. Car le sénéchal devait faire les recettes dans la suite au profit de Jacques de Château-Gontier et de ses successeurs, comme il les avait faites précédemment pour les seigneurs de Laval.
  8. Dont il ne restait en 1408 que « la motte, où estoit anciennement le chasteau, les douves, fossés, clouaisons, contenant vestiges de maisons, bastimens, mazures de chapelle ».
  9. a et b Pesche 1829, p. 564.
  10. a et b Pesche 1829, p. 565.
  11. a b c d et e Viton de Saint Allais 1817, p. 79.
  12. Fingonnet 2004.
  13. Lainé 1818, p. 194.
  14. Lainé 1818, p. 195.
  15. (8 deniers par pipe de vin, de cidre ou d'eau-de-vie, et le marquis de Juigné les affermait seulement 50 ₶ et deux chapons en 1686)
  16. Jean-Baptiste Rietstap, Armorial général, t. 1 et 2, Gouda, G.B. van Goor zonen, 1884-1887
  17. a et b Le Paige 1777, p. 438.
  18. Amaury IV de Craon, seigneur de Sablé-sur-Sarthe, institue Jean Lessillé, écuyer, seigneur de Juigné, l'un de ses quatre exécuteurs testamentaires. Jean Lessillé à son tour, par son testament ci-après, ordonne dix messes, pour Amauri.
  19. Roglo 2012, p. …de Juigné.
  20. Jean Lessillé et Catherine la Gallière, son épouse, furent enterrés dans l'église de Saint-Martin de Sablé en 1384. Il fit son testament le 11 novembre 13822, par lequel il augmente le revenu des curés de Nôtre-Dame et de Saint-Martin de Sablé, il fit aussi des legs aux curés de Juigné, d'Artezé et de Malicorne ; le tout à la charge de Divin Service : il donna aussi une maison, située au faubourg de Saint-Nicolas de Sablé, pour faire une aumônerie à héberger les pauvres.
  21. En 1441, un seigneur de Juigné, Roland Leclerc ou Colas son fils, fit partie des gentilshommes angevins et manceaux qui se réunirent pour courir au secours des habitans de Cossé-le-Vivien, assiégés dans leur église par les Anglais.
  22. Testa le 13 avril 1418.
  23. Viton de Saint Allais 1817, p. 77.
  24. Annales d'Anjou, par Bourdigné
  25. Anne de Mellay était la fille aînée de Guillaume de Mellay, écuyer, seigneur de Verdelles, et de Marie du Chastelet et de Bernay
  26. Fille de François d'Auteville, Louise d'Auteville était, selon Viton de Saint-Allais, « d'illustre maison, descendante de Rollon, premier duc de Normandie, issu du sang des rois de Danemarck ». Néanmoins, s'il s'agit d'une branche de la puissante famille de ce nom, rois de Sicile, etc, il nous manque environ six générations pour les relier....
    Le fief de Hauteville en question ici (dont les ruines du château se dressent tristement, ayant été incendié accidentellement en 1922) est situé à Charchigné (Mayenne)... loin du fief des normands futurs régnants en Sicile...
  27. Renée de Champagne était la fille de Pierre III (1480-1529), seigneur de Champagne, de Pescheseul, du Bailleul, de La Mothe-Achard, de Parcé et d'Avoise, baron du Maine, conseiller d'État, ambassadeur extraordinaire en Angleterre, chambellan et de Anne de Fromentières, dame de Beaumont-la-Ronce ( † 1540).
  28. Viton de Saint Allais 1817, p. 78.
  29. Madelaine Affagard était d’une ancienne famille noble, fille de Greffin Affagard ( ca 1490-ca 1557), seigneur de Courteilles, et de Françoise Auvé, dame de Loisail. Elle se remaria, le 29 mai 1566 à Colombières, avec Antoine de Lenfernat (ca 1535-1606), seigneur de Villiers-Au-Perche, dont postérité.
  30. Georges Le Clerc avait épousé, le , Élisabeth des Noues (° 7 mai 1615 - Saumur), laquelle lui apporta en dot la [baronnie] de La Lande en Poitou. Elle était la fille de Jacques des Noues, marquis de La Tabarière, baron de Sainte-Hermine, et d'Anne de Mornay, fille du célèbre du Plessis-Mornay, et de Charlotte Arbaleste (des vicomtes de Melun).
  31. Henriette était la fille de Gabriel de La Lande de Machecoul (1601-1660), seigneur de Vieillevigne (Loire-Atlantique), et de Rocheservière et de Renée d'Avaugour (1605-1672), dame de Kergroix et du Bois-Rouaud
  32. Louise-Henriette de Crux était la fille d’Antoine de Crux, chevalier, marquis de Corboyer, et de Louise (de La Lande) de Machecoul
  33. Marie-Gabrielle Le Cirier de Neufchelles était la fille Léon Le Cirier ( † 1733), maquis de Neufchelles, seigneur d'Hénonville, maréchal des camps et armées du Roy, gouverneur de Sainte-Menehould, lieutenant des gardes du corps du roi, chevalier de Saint-Louismarquis de Neufchelles, et de Marie-Louise Le Menestrel de Hauguel.
  34. « Cote LH/1531/27 », base Léonore, ministère français de la Culture
  35. Della Sudda 2012.

Annexes

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Articles connexes

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Liens externes

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Bibliographie

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