Marion Dapsance

anthropologue française
Marion Dapsance
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Biographie
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Domuni Universitas (depuis )
Université Columbia (-)Voir et modifier les données sur Wikidata
Directrice de thèse
Giordana Charuty (d)Voir et modifier les données sur Wikidata

Marion Dapsance est une anthropologue française. Elle a publié plusieurs ouvrages et articles sur le bouddhisme pratiqué en Occident et le catholicisme.

Biographie modifier

Marion Dapsance est née en 1981.

Elle soutient une thèse d'anthropologie en décembre 2013, à l'École pratique des hautes études (EPHE), intitulée « Ceci n’est pas une religion » : l’apprentissage du dharma selon Rigpa (France)[1],[2].

Elle obtient une bourse postdoctorale de la Robert H. N. Ho Family Foundation in Buddhist Studies et est enseignant-chercheur en contrat postdoctoral à l'université Columbia à New York[3], de 2015 à 2017[4].

De 2017 à 2019, elle est chargée de cours à l’université catholique de Paris, Faculté des Sciences économiques et sociales[4].

A partir de 2020, elle est professeure associée à l'université Unicervantes de Bogota.

En 2022 elle devient professeure à Domuni Universitas[5].

Elle vit à Vicence, en Italie, avec son mari et ses deux enfants.

Prises de position modifier

En 2016, dans son ouvrage Les dévots du bouddhisme, reprenant en partie sa thèse, elle s'en prend notamment au lama Sogyal Rinpoché et sa « folle sagesse[6] », qu'elle a suivi pendant deux ans dans les centres du bouddhisme tibétain du réseau Rigpa, en raison des humiliations imposées en public à ses disciples, ainsi que les coups qu'il leur assène[1]. Cet ouvrage, ainsi que des articles de presse qui s'en font le relais, déclenchent des critiques de la part de certaines personnalités bouddhistes[1]. L'ethnologue Philippe Cornu, disciple de Sogyal Rinpoché, écrit en novembre 2016 dans le Monde des religions une tribune dans laquelle selon lui « il ne s’agit pas de défendre Rigpa, organisation bouddhique aux inévitables défauts structurels et humains, ni même Sogyal Rinpoché », mais où il critique « un livre digne de la « presse à scandale » et des articles où l’accumulation d’inexactitudes et d’incompréhensions égrenées au fil des pages ruine, à [s]es yeux, la validité de la démonstration », ainsi que « le discrédit que Madame Dapsance jette sur l’ensemble du bouddhisme tibétain[7]. » Cornu a également fait un compte rendu réprobateur de l'ouvrage[8]. Dapsance répond à certaines critiques qui lui sont adressées dans un article de La Croix indiquant notamment que son ouvrage n'a pas pour but d'attaquer le bouddhisme, ni même Sogyal Rinpoché, mais de montrer « une facette mal connue du bouddhisme réel et non imaginé, que certains manifestement cherchent absolument à occulter » ; selon Dapsance, ce bouddhisme « mi-occidental mi-tibétain proposé par des « maîtres » comme Sogyal Rinpoché n'a pas grand-chose à voir avec les traditions culturelles himalayennes »[9]. Quelques mois plus tard, en juillet 2017, un scandale éclate à la suite de dénonciations de huit proches disciples de Sogyal Rinpoché, poussant à sa démission, concernant des agressions sexuelles et physiques, et des abus financiers[10],[11].

En 2018, elle publie Qu'ont-ils fait du bouddhisme ?, ouvrage dans lequel elle critique la forme commerciale qu'il peut prendre en Occident, avec une approche « développement personnel » éloignée de la doctrine du Bouddha : « Il me semble qu'il y a un malentendu dans la manière dont le bouddhisme est pratiqué en Occident. Ses adeptes recherchent avant tout une forme de bien-être, une manière de lutter contre le stress, plutôt qu'un accomplissement spirituel. On trouve en librairie de nombreux "livres de recettes" pour méditer, qui sont assez éloignés de l'enseignement originel de Bouddha. Par ailleurs, j'observe que nombre de personnes qui critiquent la hiérarchie pesante et la liturgie de l'église catholique sont souvent les premières à être en prosternation devant un lama, comme jamais elles ne l'auraient été devant un curé[12]. »

En 2019, à l'occasion de la sortie de son livre Alexandra David-Néel, l’invention d’un mythe, elle affirme que cette dernière n'est pas, contrairement à l'image qu'on lui donne, une bouddhiste authentique, « ni une mystique ni une spirituelle » : « bien qu'elle se réclame effectivement du bouddhisme, le sens qu'elle donne à ce mot est très différent de ce qu'en ont pensé les Asiatiques pendant des siècles. Ils sont spiritualistes alors qu'elle est farouchement matérialiste[13]. »

Pour Marion Dapsance, la Dévotion au Sacré-Cœur de Jésus, a vivifié le catholicisme durant plusieurs siècles, arrimant les catholiques français face à la déchristianisation, du siècle des Lumières et de la Révolution française et à l’érection de la Basilique du Sacré-Cœur de Montmartre débutée en 1875, selon un « vœu national » après la guerre franco-allemande de 1870[14].

Publications modifier

Ouvrages modifier

Articles modifier

  • « Une éthique à géométrie variable. L’étrange silence des bouddhistes français dans le débat sur l’avortement », Revue des Deux Mondes,‎ (lire en ligne)
  • « Le bouddhisme à l’occidentale : une sagesse de notre temps ? », Esprit, no 10,‎ (ISSN 0014-0759 et 2111-4579, DOI 10.3917/espri.1610.0101, lire en ligne)
  • « Quand la sagesse devient folle. Le bouddhisme tibétain en Occident entre mystique et mystification », Revue des Deux Mondes,‎ (lire en ligne)
  • « « S'asseoir avec Sogyal Rinpoché ». L'apprentissage de la dévotion dans le bouddhisme moderne », The Polish Journal of the Arts and Culture, vol. New Series 2, no 2,‎ , p. 7-28 (DOI 10.4467/24506249PJ.15.006.4634, lire en ligne)
  • « Sur le déni de la religiosité du bouddhisme. Un instrument dans la polémique antichrétienne », Le Débat, vol. 184, no 2,‎ , p. 179-186 (ISSN 0246-2346 et 2111-4587, DOI 10.3917/deba.184.0179, lire en ligne)
  • (en) « When Fraud is Part of a Spiritual Path: A Tibetan Lama's Play on Reality and Illusion », dans Amanda Van Eck Duymayer Van Twist (dir.), Minority Religions and Fraud, In Good Faith, Ashgate, (lire en ligne) - réédition Rootledge 2018 : (ISBN 9781138546158)

Références modifier

  1. a b et c Claire Lesegretain, « Polémique autour d’un livre hostile au bouddhisme tibétain », sur La Croix,
  2. Marion Dapsance, « « Ceci n’est pas une religion» : l’apprentissage du dharma selon Rigpa (France) », sur theses.fr, soutenue en 2013
  3. Collectif, Revue des Deux Mondes : Les bien- pensants, Revue des Deux Mondes, (ISBN 978-2-35650-137-0, lire en ligne)
  4. a et b Dr. Marion Dapsance
  5. « Domuni Universitas - Les enseignants »
  6. a et b Katrin Langewiesche, « Marion Dapsance, Les dévots du bouddhisme. Journal d’enquête. Paris, Max Milo, coll. « Essais-Documents », 2016, 283 p. », Archives de sciences sociales des religions, no 180,‎ , p. 322–324 (ISSN 0335-5985, lire en ligne, consulté le )
  7. « Philippe Cornu : « Quand le bouddhisme est attaqué… » », sur Le Monde des religions (consulté le )
  8. a et b Philippe Cornu, « Dapsance Marion, Les dévots du bouddhisme. Paris, Éditions Max Milo, 2016, 283 pages, (ISBN 978-2-31500-777-6) », Études mongoles et sibériennes, centrasiatiques et tibétaines, no 47,‎ (ISSN 0766-5075, lire en ligne, consulté le )
  9. « L’auteur des « Dévots du bouddhisme » répond à ses détracteurs », La Croix,‎ (ISSN 0242-6056, lire en ligne, consulté le )
  10. « Le scandale qui secoue la communauté bouddhiste tibétaine », sur www.franceinter.fr, (consulté le )
  11. « Exclusif - Violences, abus sexuels... le scandale qui déshonore le bouddhisme », sur Marianne, (consulté le )
  12. « L'Occident a-t-il dévoyé le bouddhisme ? », sur LExpress.fr, (consulté le )
  13. Alice Raybaud, « Bouddhisme Marion Dapsance : «Alexandra David-Neel n’était ni une mystique, ni une spirituelle» », sur Le Monde des religions,
  14. Sabine Audrerie, Le Sacré-Cœur et la réinvention du catholicisme » de Marion Dapsance : la passion des hommes, la-croix.com, 24 septembre 2021
  15. Propos de Marion Dapsance recueillis par Julia Mourri, « Soumission, dévotion et abus sexuels : j'ai enquêté sur le bouddhisme en France », sur leplus.nouvelobs.com (consulté le )
  16. Jean-Baptiste Malet, « Qu’ont-ils fait du bouddhisme ? Une analyse sans concession du bouddhisme à l’occidentale », sur Le Monde diplomatique, (consulté le )
  17. « Une critique sévère du bouddhisme à l’occidentale », La Croix,‎ (ISSN 0242-6056, lire en ligne, consulté le )
  18. « Alexandra David-Néel, ni bouddhiste, ni spirituelle », La Croix,‎ (ISSN 0242-6056, lire en ligne, consulté le )

Liens externes modifier