Marie Heim-Vögtlin

première femme médecin suisse et écrivaine
Marie Heim-Vögtlin
Biographie
Naissance
Décès
Voir et modifier les données sur Wikidata (à 71 ans)
ZurichVoir et modifier les données sur Wikidata
Sépulture
Cimetière de Sihlfeld (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Nom de naissance
Marie VögtlinVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
Formation
Activités
Conjoint
Enfants
Arnold Heim
Helene Heim (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Parentèle
Friedrich Erismann (en) (cousin germain)Voir et modifier les données sur Wikidata
Autres informations
A travaillé pour
Schweizerische Pflegerinnenschule mit Frauenspital (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Partenaires
Ida Schneider (d), Anna HeerVoir et modifier les données sur Wikidata
Archives conservées par
Archives de l'École polytechnique fédérale de Zurich (en) (CH-001807-7:Hs 724)[1]
Archiv für Medizingeschichte, Lehrstuhl Medizingeschichte (d) (CH-001766-2: PN 198)[2]Voir et modifier les données sur Wikidata
Vue de la sépulture.

Marie Heim-Vögtlin, née le à Bözen et morte le à Zurich, est la première femme médecin suisse, une écrivaine et la fondatrice du premier hôpital gynécologique de Suisse.

Biographie modifier

Formation modifier

Fille du pasteur officiant à Bözen Julius Daniel Vögtlin et de Henriette Benker , Marie Vögtlin suit un enseignement privé en Romandie puis à Zurich. Son père devenu veuf, elle s'occupe du ménage familial et prépare sa maturité gumnasiale en autodidacte. Elle doit demander au directeur de l’Instruction publique d'Argovie Augustin Keller l'autorisation de passer sa maturité[3],[4].

Elle demande à être admise aux études de médecine à l'Université de Zurich, première faculté de médecine en Europe à accueillir des femmes. Après avoir obtenu le soutien de son père, réticent au départ, elle peut s'y inscrire en 1868 devenant ainsi la première suissesse inscrite dans cette faculté [5],[4]. Son admission provoque un scandale national[6]. De nombreux conservateurs décrivent alors l'éducation médicale des femmes comme une honte et une perte de temps[6]. Le conseil fédéral doit prendre un arrêté spécial pour qu'elle puisse passer l'examen de médecine car l'université s'y oppose[7]. Elle passe finalement en 1873 les examens avec mention[8] et étudie ensuite la gynécologie à Leipzig puis travaille dans une maternité de Dresde. Le , elle obtient son doctorat à Zurich avec comme sujet À propos de l'état des organes génitaux de suites de couches[9]. L'intervention de son père s'avère nécessaire pour qu'elle obtienne l'autorisation officielle d'exercer la médecine à Zurich[10].

Vie professionnelle et familiale modifier

Marie Vögtlin ouvre un cabinet et acquiert rapidement la réputation d'être une médecin compétente et appréciée, qui se distingue pour sa générosité envers les femmes pauvres[6].

En 1875, elle épouse le géologue Albert Heim professeur à l’École polytechnique de Zurich après qu'il lui ait donné la permission (conformément à la loi de l'époque) de continuer à travailler après le mariage[6]. Le couple a deux enfants, Arnold et Hélène, et prend soin d'un enfant en tant que famille d'accueil. En 1916, Marie Heim-Vögtlin meurt d'une tuberculose pulmonaire.

Engagement social modifier

À partir de 1896, Marie Heim-Vögtlin est membre de la Société d'utilité publique des femmes suisses. Dans ce cadre, elle est cofondatrice, avec Anna Heer, de l’hôpital des femmes de Zurich dans la rue Hottinger, le premier hôpital gynécologique de Suisse, qui compte également une maternité et une école suisse de garde malades[11],[12]. Elle en assure l’intendance et est membre du comité de la fondation dès son ouverture en 1901. Dans l'acte de fondation, il est stipulé que la direction générale ainsi que la direction médicale doivent être tenues par des femmes[13].

Elle participe activement aux mouvements pour le droit de vote des femmes . Elle s'engage dans le mouvement de l’abstinence sexuelle et cherche à ce que les prostituées ne travaillent plus dans la rue[10] . Elle publie plusieurs ouvrages[8]

Honneurs modifier

En 1991, le Fonds national suisse nomme en son honneur un programme de bourse encourageant les chercheuses en Suisse ayant interrompu ou réduit leurs activités de recherche pour des raisons familiales[14], rejoint par la suite par un prix récompensant des chercheuses ayant accomplis des travaux scientifiques d'excellence[15].

Une ruelle près de l'hôpital pour femmes de Zurich porte son nom depuis 1995. En 2010, l'œuvre de Marie Heim-Vögtlin est honorée par la fraternité de Fraumünster[16],[17]. En 2016, le centième anniversaire de sa mort est commémoré par un timbre de poste suisse[18].

Œuvres modifier

  • 1898, Die Pflege des Kindes im ersten Lebensjahr,
  • 1904. Rapport concernant l'âge de la capacité matrimoniale du sexe féminin
  • 1904 Sag' mir die Wahrheit, liebe Mutter!
  • 1904 Die Aufgabe der Mutter in der Erziehung der Jugend zur Sittlichkeit : Vortrag, gehalten an der Jahresversammlung des Zürcher Frauenbundes zur Hebung der Sittlichkeit am, Zürcher & Furrer éditions

Références modifier

  1. « http://archivdatenbank-online.ethz.ch/hsa/#/content/14d85d74d0cb455798b1b3642e0b5fee » (consulté le )
  2. « https://www.ibme.uzh.ch/dam/jcr:e9747cdc-624a-436b-b8e1-2ba26fe25af0/Privatbestände%20AfM_2019_03_20.pdf »
  3. (de) Claudia Wirz, « Auf dem Rütli des Schweizer Judentums | NZZ », Neue Zürcher Zeitung,‎ (lire en ligne)
  4. a et b « Marie Heim-Vögtlin: médecin envers et contre tous », Le Temps,‎ (ISSN 1423-3967, lire en ligne)
  5. Regula Ludi, « Marie Heim-Vögtlin » dans le Dictionnaire historique de la Suisse en ligne, version du .
  6. a b c et d Müller 2008.
  7. « Les femmes et la médecine », Feuille d'avis de Lausanne,
  8. a et b (en) Ogilvie, Marilyn Bailey; Harvey, Joy Dorothy, The Biographical Dictionary of Women in Science., Taylor & Francis, (ISBN 0-415-92039-6), p. 580
  9. Marie Heim-Vögtlin, « Über den Zustand der Genitalien im Wochenbett »,
  10. a et b (de) « Aargau Solothurn - Von der Aargauer Pfarrerstochter zur ersten Ärztin der Schweiz », sur Schweizer Radio und Fernsehen (SRF),
  11. « Nos gloires nationales », sur Tribune de Lausanne, (consulté le )
  12. « La femme médecin », La Liberté,
  13. « Un centenaire », Feulle d'avis de Vevey, (consulté le )
  14. « Marie Heim-Vögtlin (MHV) - SNF », sur www.snf.ch (consulté le )
  15. « Prix Marie Heim-Vögtlin - SNF », sur www.snf.ch (consulté le )
  16. « Fraumünstergesellschaft Zürich », sur www.url.ch (consulté le )
  17. « Wayback Machine », sur web.archive.org, (consulté le )
  18. (en-GB) « Swiss Post salutes country's first female doc », sur www.thelocal.ch, (consulté le )

Voir aussi modifier

Bibliographie modifier

  • (de) Verena E. Müller, « Kampf und Krampf », Libernensis, Zeitschrift der Universitätsbibliothek Bern, Universitätsbibliothek Bern, nos 1/2008,‎ , p. 26 (ISSN 1660-2439)

Liens externes modifier