Marie Hackin

archéologue, résistante française, compagnon de la Libération

Marie Hackin
Archéologue
Image illustrative de l’article Marie Hackin
Marie Hackin vers 1935.
Présentation
Surnom Ria Hackin
Naissance
Rombas en Lorraine
Décès (à 35 ans)
en mer, au large à l'ouest des Îles Féroé
Nationalité Drapeau de la France France
Activité de recherche
Principales fouilles Moyen-Orient, Afghanistan
Autres activités Sous-lieutenant des FFL,
coorganisatrice du corps féminin de la France libre
Hommage Compagnon de la Libération
Croix de guerre 1939-1945
Entourage familial
Conjoint Joseph Hackin

Marie Parmentier (1905-1941), plus connue sous son nom d'épouse Marie Hackin, souvent appelée Ria Hackin, est une archéologue et résistante française de la Seconde Guerre mondiale. Officier des Forces françaises libres, elle participe à l'organisation du Corps des volontaires françaises au sein de la France libre. Disparue en mer à la suite d'un torpillage, elle est faite compagnon de la Libération à titre posthume et reçoit la croix de guerre 1939-1945 avec palme.

Biographie modifier

Marie, Maria (tel qu'orthographié sur la table décennale des actes d'état civil de la commune de Rombas) ou Ria Parmentier, fille d'un employé luxembourgeois, naît à Rombas le , alors que la Moselle est allemande[1]. Marie Parmentier effectue des études d'archéologie à l'École du Louvre, à Paris. En 1923, elle épouse l'archéologue et philologue Joseph Hackin, directeur du musée Guimet, et elle devient alors Française[2],[3]. Durant un voyage au Moyen Orient au début des années 1920, le couple rencontre l'archéologue Alfred Foucher (avec lequel son mari travaille) et son épouse Ena[4].

En 1937, sous la direction de son mari, Marie Hackin dirige un des deux chantiers de fouilles à Begrâm en Afghanistan. Elle y découvre le trésor de Begrâm[5]. Elle réalise également un film documentaire sur les sites archéologiques et leur région[3].

En 1939, le couple se trouve à Bombay où Joseph Hackin est en mission[6].

Dès , Joseph Hackin télégraphie son ralliement au général de Gaulle. Arrivé à Londres en , il est chargé de coordonner les relations entre divers comités de la France libre de par le monde.

Marie Hackin rejoint la France libre, avec le grade de sous-lieutenant, le . Elle est l'adjointe de Simonne Mathieu et contribue à organiser le corps féminin de la France libre, le Corps des volontaires françaises[3],[7].

Le général de Gaulle ayant nommé Joseph Hackin « délégué de la France libre » en Inde, elle est désignée pour partir avec lui[3]. Les époux Hackin embarquent sur le cargo Jonathan Holt, en . Le cargo parti de Liverpool est torpillé au large des Îles Féroé. Marie Hackin et son époux disparaissent le jour même dans le naufrage, le .

Parmi les 1 038 personnes distinguées comme compagnons de la Libération, seulement six femmes ont été récompensées. Marie Hackin est la première de ces six femmes[8].

Œuvres modifier

  • Recherches archéologiques à Begram : chantier n° 2 (1937), avec J. Hackin, Paris, Les Éditions d'art et d'histoire, 1939, 2 vol., 141 p.
  • (de) Führer zu den buddhistischen Höhlenklöstern und Kolossolstatuen. Alleinberechtigte deutsche Ausgabe, avec Joseph Hackin, Paris, Les Éditions d'art et d'histoire, 1939, 68 p.
  • Légendes et coutumes afghanes, avec Ahmad Ali Kohzad, publications du Musée Guimet, Presses universitaires de France, 1953 (posthume), 204 p.
  • Nouvelles recherches archéologiques à Begram : ancienne Kâpici : 1939-1940, avec J. Hackin (dir.) et al., Paris, Presses universitaires, 1954, 2 vol., 357 p.

Hommages et distinctions modifier

Décorations modifier

Autres hommages modifier

  • Rue Joseph-et-Marie-Hackin, dans le 16e arrondissement de Paris.
  • « Joseph et Ria Hackin, couple d'origine luxembourgeoise au service des arts asiatiques et de la France », exposition organisée dans le cadre de l'accord culturel franco-luxembourgeois, réalisée avec le concours du musée Guimet, exposition du au au musée national d'histoire et d'art, Luxembourg.

Notes et références modifier

  1. Archives départementales de la Moselle Document 9NUM/8E594 Tables décennales. ( 1792-1952 ) Document 9NUM/8E594 Tables décennales. ( 1792-1952 ) Image: FRAD057_8E594_0356.jpg
  2. « Ria Hackin (1905-1941) », BNF 12985534.
  3. a b c et d « Marie Hackin », dans Vladimir Trouplin, Dictionnaire des Compagnons de la Libération, Bordeaux, Elytis, (ISBN 2356390332 et 9782356390332) [Notice en ligne].
  4. Annick Fenet, « De la Sorbonne à l’Asie. Routes orientalistes d'Ena Bazin-Foucher (1889-1952) », sur Genre & Histoire 9, (consulté le ).
  5. Nicolas Engel (direction), Afghanistan, ombres et légendes. Un siècle de recherches archéologiques, coédition MNAAG / Lienart éditions, , 264 p. (présentation en ligne) :

    « La découverte du « trésor de Begram » par Ria Hackin (1937 puis 1939) rend toutefois le dégagement des œuvres prioritaire »

  6. Philippe Boitel, Les Français qui ont fait la France, Éditions Sud Ouest, 2009.
  7. François Marcot, Dictionnaire historique de la Résistance, Robert Laffont, 2006.
  8. Guy Perrier, 12 résistantes qui ont changé l’Histoire, Pygmalion, Flammarion, Paris, 2013.

Bibliographie modifier

  • « Marie Hackin », dans Vladimir Trouplin, Dictionnaire des Compagnons de la Libération, Bordeaux, Elytis, (ISBN 2356390332 et 9782356390332) [Notice en ligne]
  • François Marcot, Dictionnaire historique de la Résistance, Robert Laffont, 2006.
  • Guy Perrier, 12 résistantes qui ont changé l’Histoire, Pygmalion, Flammarion, Paris, 2013.
  • Philippe Boitel, Les Français qui ont fait la France, Editions Sud Ouest, 2009.
  • Joseph et Ria Hackin. Couple d’origine luxembourgeoise au service des arts asiatiques et de la France, catalogue d'exposition, Musée Guimet (Paris) et Musée d’Histoire et d’Art Musées d’État (Luxembourg), Foetz, 1988, 143 pages.
  • De l'Asie à la France Libre - Joseph et Marie Hackin, archéologues et Compagnons de la Libération, Lienart, 2018, 144 pages.

Voir aussi modifier

Articles connexes modifier

Liens externes modifier