Marie-Louise Loubet

Marie-Louise Loubet
Marie-Louise Loubet en 1906.
Marie-Louise Loubet en 1906.
Épouse du président de la République française
 – 
(7 ans)
Président Émile Loubet
Prédécesseur Berthe Faure
Successeur Jeanne Fallières
Biographie
Nom de naissance Marie Louise Picard
Date de naissance
Lieu de naissance Montélimar (Drôme)
Date de décès (à 81 ans)
Lieu de décès Montélimar (Drôme)
Conjoint Émile Loubet

Marie-Louise Loubet, née Marie Louise Picard le à Montélimar et morte le dans la même ville, est l'épouse d'Émile Loubet, président de la République française du au .

Biographie modifier

Marie Louise Picard est la fille de Louis-Philibert Picard, un riche quincaillier[1] de Montélimar, et la petite-fille de Matthieu Coste, maire de Marsanne. Elle aurait exercé la profession de blanchisseuse[2], dans sa jeunesse, avant que son père ne devienne grossiste en fer[1].

Elle épouse, le à Montélimar, Émile Loubet, avocat exerçant au barreau de la ville. Ils ont ensemble quatre enfants :

  • Marguerite (1870-1964), militante pacifiste et animatrice de divers organismes de défense des enfants[3]. Elle épouse à Montélimar le 5 décembre 1892 Humbert de Soubeyran de Saint-Prix (1866-1916), avocat à Lyon, nommé conseiller à la Cour d'appel de Paris en 1913.
  • Joseph (1871-1873)
  • Paul Auguste Loubet (1874-1948), docteur en droit, avocat, inspecteur de la Banque de France, conseiller référendaire à la Cour des Comptes, chevalier de la Légion d'honneur et croix de guerre 14/18.
  • Émile (1892-1916), docteur en droit[4].

Épouse du président de la République modifier

 
Marie-Louise Loubet et ses enfants.

Lorsque son époux devient président de la République française, Marie-Louise Loubet n'apprécie guère la vie mondaine que lui offre le palais de l'Élysée.

Ses propos détonnent : ainsi, le , lors de la réception en l'honneur du nouveau roi Édouard VII d'Angleterre, elle dit à ce dernier, en parlant de son fils, héritier du trône (futur George V) « Et ce grand garçon, qu'est-ce que vous allez en faire ? »[5] (alors qu'il a bientôt 40 ans).

Elle jure également par ses tenues vestimentaires, comme le note un témoin d'une garden-party du palais de l'Élysée : « la présidente est en robe de mousseline de soie et de guipure crème sur satin vert Nil, un peu sanglée à la vérité, et, sous les plumes de son chapeau, la chère dame arbore un visage pavoisé à toutes les gammes de l'écarlate »[5].

 
Le couple Loubet lors d'un banquet avec d'autres chefs d'État.

Elle provoque un scandale lors d'un déjeuner à Compiègne avec le couple impérial de Russie en arrivant à table sans chapeau[6].

Elle se plie néanmoins tant qu'elle peut à son rôle d'épouse du président de la République, essayant tant bien que mal de s'intéresser aux rendez-vous diplomatiques et organisant même des sorties au théâtre ou à l'opéra. Elle est surnommée par un journal de l'époque « La vaillante et dévouée collaboratrice de son mari pour toutes les questions étrangères à la politique ». Sa fille s'intéresse plus que sa mère à la carrière du président : elle s'implique dans des œuvres caritatives, visitant notamment des hôpitaux, des écoles et des crèches.

Le couple passe les étés au château de Rambouillet.

Fin de vie modifier

Après la fin du mandat d'Émile Loubet, ils se retirent à La Bégude-de-Mazenc, près de Montélimar. Elle meurt quatre ans avant son mari[4]. Elle repose au cimetière Saint-Lazare de Montélimar.

Notes et références modifier

  1. a et b FONDS ÉMILE LOUBET (1838-1929) ET FAMILLE ALLIÉE DE SOUBEYRAN DE SAINT-PRIX – 473 AP, Archives nationales de Paris - Section des archives privées, 2005-2007, p.3 et p.5
  2. Gonzague Saint Bris, « Le roman des Premières dames », Paris Match, semaine du 18 au 23 mai 2017, pages 70-71.
  3. « SAINT-PRIX (de) Marguerite, Joséphine, Marie, Louise de SOUBEYRAN) née LOUBET Marguerite », maitron.fr, consulté le 3 juin 2018.
  4. a et b [PDF] « Fonds Émile Loubet (1838-1929) » sur le site des Archives nationales.
  5. a et b Bertrand Meyer-Stabley, Les Dames de l'Élysée : celles d'hier et de demain, Paris, Librairie académique Perrin.
  6. André de Fouquières, Courtoisie moderne, éd. Pierre Horay-Flore, 1952, p. 269.

Voir aussi modifier

Articles connexes modifier

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