Marguerite Rutten

assyriologue française
Marguerite Rutten
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NiceVoir et modifier les données sur Wikidata
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Assyriologue, épigraphiste, archéologue spécialiste du Proche-OrientVoir et modifier les données sur Wikidata
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Marguerite Rutten, née le dans le 10e arrondissement de Paris et morte le à Nice, est une assyriologue et épigraphiste française. Diplômée à la fois de l'École du Louvre et de l'École pratique des hautes études, elle fait toute sa carrière au Département des antiquités orientales du musée du Louvre.

Elle publie des études spécialisées mais aussi des ouvrages destinés au grand public.

Biographie modifier

Formation modifier

Marguerite Rutten est née le [1] à Paris, dans le 10e arrondissement[2].

Elle obtient son diplôme d'École du Louvre en 1933. Elle suit aussi les cours de Charles Fossey à l'École pratique des hautes études, dont elle obtient également le diplôme en soutenant une thèse sur les contrats séleucides conservés au musée du Louvre[1],[3].

Au Département des antiquités orientales modifier

Elle fait toute sa carrière au Département des antiquités orientales du musée du Louvre, de 1929 à sa retraite en 1963. Entrée comme chargée de mission, elle devient en 1937 assistante de Georges Contenau, le conservateur en chef de ce département, puis est promue conservateur adjoint en 1960[1].

À partir de 1930, elle dispense des cours d'archéologie orientale et d'épigraphie sumérienne et assyrienne à l'École du Louvre, jusqu'en 1960[1]. Pour assurer ses cours, elle conçoit un manuel d'initiation à l'akkadien qu'elle publie dès 1937[3].

Pendant la Seconde Guerre mondiale, elle joue un rôle important dans l'organisation de l'évacuation des objets du département des antiquités orientales du Louvre vers les châteaux de Cheverny et de Chambord[4].

Publications spécialisées et grand public modifier

Elle publie des articles dans différentes revues, dont une étude, parue dans la Revue d'Assyriologie en 1938, sur les maquettes de foies divinatoires découvertes à Mari et que François Thureau-Dangin lui avait confiées pour publication[5]. Elle les interprète comme des maquettes pédagogiques ou des aide-mémoire pour les prêtres[6].

Georges Contenau étant également directeur de la Mission archéologique française en Iran, Marguerite Rutten publie deux ouvrages dans la collection éditée par cette mission[1]. Dans Textes mathématiques de Suse, elle assure la copie et l'édition des textes, qui sont interprétés par le mathématicien Evert Marie Bruins[7]. Le caractère rugueux de celui-ci rend la collaboration difficile[8].

Les livres publiés par Marguerite Rutten dans la collection Que sais-je ? et ses ouvrages sur l'art du Moyen-Orient ancien lui permettent de toucher un public plus large, au-delà du cercle des spécialistes[7]. L'historien Alfred Merlin qualifie le Que sais-je ? consacré à Babylone d'« excellent petit livre »[9], tandis que le mathématicien Henri Milloux emploie le même qualificatif à propos du Que sais-je ? La science des Chaldéens[10]. L'archéologue Charles Delvoye juge plus sévèrement son ouvrage sur Les arts du Moyen-Orient ancien : « le livre refermé, on se sent dans un état d'insatisfaction »[11].

Marguerite Rutten meurt le à Nice[1].

Décoration modifier

  Officière de l'ordre des Arts et des Lettres en 1964[1].

Principales publications modifier

Références modifier

  1. a b c d e f et g Spycket 1984.
  2. « Rutten Marguerite Alfred Hubertine », sur matchID - Moteur de recherche des décès (consulté le ).
  3. a et b Charpin 2022, p. 294-295.
  4. Charpin 2022, p. 343.
  5. Charpin 2022, p. 338.
  6. Jean-Jacques Glassner, Le Devin historien en Mésopotamie, Leiden, Brill, coll. « Ancient Magic and Divination / 16 », , 592 p. (ISBN 978-90-04-39005-8, lire en ligne  ), p. 422.
  7. a et b Charpin 2022, p. 351-352.
  8. (en) Carlos Gonçalves, « Notes on the History of the Historiography of Cuneiform Mathematics », dans Agnès Garcia-Ventura, Lorenzo Verderame (dir.), Perspectives on the History of Ancient Near Eastern Studies, University Park, Penn State University Press, , 352 p. (ISBN 978-1-64602-089-8, DOI 10.1515/9781646020898-008, lire en ligne), p. 147–171.
  9. a et b Alfred Merlin, « Marguerite Rutten. Babylone », Journal des Savants, vol. 2, no 1,‎ , p. 183–183 (lire en ligne, consulté le ).
  10. a et b Henri Milloux, « Marguerite Rutten, La science des Chaldéens (Collection «Que sais-je ? »), 1960 », Revue des études anciennes, vol. 63, no 1,‎ , p. 121–123 (lire en ligne, consulté le ).
  11. a et b Charles Delvoye, « Marguerite Rutten, Les arts du Moyen-Orient ancien », L'Antiquité classique, vol. 32, no 2,‎ , p. 745–746 (lire en ligne, consulté le ).
  12. R. D., « M. Rutten. — Antiquités Orientales (Musée du Louvre), », Syria. Archéologie, Art et histoire, vol. 16, no 2,‎ , p. 205–206 (lire en ligne, consulté le ).
  13. Georges Contenau, « M. Rutten. Contrats de l'époque séleucide conservés au Musée du Louvre », L'Antiquité classique, vol. 5, no 2,‎ , p. 478–480 (lire en ligne, consulté le ).
  14. (en) C. J. Gadd, « Éléments d'Accadien (Assyrien-Babylonien) (Notions de Grammaire). By M. Rutten. 10 × 6½, pp. 99. Paris: Lib. d'Amérique et d'Orient, Adrien-Maisonneuve, 1937. », Journal of the Royal Asiatic Society of Great Britain & Ireland, vol. 71, no 2,‎ , p. 311–313 (ISSN 0035-869X et 2051-2066, DOI 10.1017/S0035869X00088973, lire en ligne, consulté le ).
  15. René Mouterde, « Marguerite Rutten. — Arts et styles du Moyen-Orient ancien. (Coll. Arts, styles et techniques). Paris, Larousse, 1950 », Mélanges de l'Université Saint-Joseph, vol. 28, no 1,‎ , p. 304–305 (lire en ligne, consulté le ).
  16. Madeleine Courtin, « Marguerite Rutten,La Science des Chaldéens », Revue d'histoire des sciences, vol. 16, no 2,‎ , p. 183–183 (lire en ligne, consulté le ).
  17. René Taton, « Bruins (E. M.) et Rutten (M.). Textes mathématiques de Suse (Mémoires de la Mission archéologique en Iran, t. XXXIV) », Revue d'histoire des sciences, vol. 17, no 1,‎ , p. 63–64 (lire en ligne, consulté le )
  18. Agnès Spycket, « Les arts du Moyen-Orient ancien (coll. « Les Neuf Muses ») », Revue d'assyriologie et d'archéologie orientale, vol. 58, no 2,‎ , p. 85–86 (ISSN 0373-6032, lire en ligne  , consulté le ).

Voir aussi modifier

Articles connexes modifier

Bibliographie modifier

Liens externes modifier