Marguerite Brandon-Salvador

autrice, militante féministe et philanthrope
Marguerite Brandon-Salvador
Biographie
Naissance
Décès
(à 79 ans)
Ballan-MiréVoir et modifier les données sur Wikidata
Nom de naissance
Élisabeth Ashton Noëmie Marguerite Salvador
Activités
Autres informations
Membre de
Conflit
Mouvement

Élisabeth Ashton Noëmie Marguerite Salvador, dite Marguerite Brandon-Salvador, née le à Neuilly-sur-Seine[1] et morte à Ballan-Miré le [2], est une haute personnalité du judaïsme : femme de lettres, philanthrope et militant pour l'égalité des sexes dans l'organisation du culte, elle fut l'une des fondatrices en 1907 de l'Union libérale israélite de France. Elle est la première femme en France (avec Clarisse Eugène Simon) à être vice-présidente d'une synagogue. Elle mène une action caritative importante basée sur sa propriété de La Commanderie à Ballan-Miré.

Biographie modifier

Origines familiales modifier

Marguerite Salvador est née le 25 mai 1846 à Neuilly-sur-Seine, au château de Madrid, résidence d’été de ses père et mère, qui résident habituellement à Paris. Avec sa sœur cadette Gabrielle Salvador, Elisabeth Ashton Noëmie Marguerite est issue d'une double lignée de notables et d’érudits juifs, portugaise par son père, Daniel Lévy (dit Gabriel) Salvador, et du Comtat Venaissin par sa mère, Séphora Adamine Crémieux. Son père, polytechnicien, est l'un des premiers juifs français à faire une carrière militaire en devenant colonel d’artillerie ; durant sa retraite, il écrit la biographie son oncle philosophe et historien, Joseph Salvador. Sa mère est apparentée à l’avocat Isaac Adolphe Crémieux, sénateur et ministre de la Justice, qui sera l’un des témoins au mariage de sa sœur Gabrielle.

Jeunes années modifier

Elle voit le jour dans la résidence d'été de ses parents, au château de Madrid à Neuilly-sur-Seine. Elle épouse le 21 août 1866[3] Benjamin Jules Brandon, capitaine d’artillerie ayant fait la campagne de 1870, prisonnier de guerre à Sedan, et tué le 23 mai 1871 sous la mitraille de La Commune lors de l’entrée dans Paris des troupes versaillaises. Le couple n'a pas eu d'enfants.

Responsabilités et actions modifier

 
Liste des fondateurs de l’union libérale israélite de France

Le 4 décembre 1907, elle cofonde l'Union libérale israélite avec le rabbin Louis Germain Lévy comme officiant[4], qui siège dans la synagogue de la rue Copernic à Paris[5]. Elle devient vice-présidente du Comité de l’Union libérale israélite en 1910.

Pendant la Première Guerre mondiale, elle dirige une annexe de l’hôpital auxiliaire de la Bretèche à Tours, le consacrant au service des blessés[6].

Déléguée cantonale à Ballan-Miré en 1922, nommée la même année officier de l’instruction publique[7] et Journal officiel de la République française. Lois et décrets, du 24 janvier 1922, page 1052[8]

Elle partage avec sa sœur Gabrielle Alphen-Salvador (1856-1920) une philanthropie et des convictions féministes.

Publications modifier

Elle a publié plusieurs ouvrages[9], dont :

  • À travers les moissons, Paris, F. Alcan, 1903[10].
  • Causeries du jeudi de École professionnelle d'assistance aux malades, avant-propos de madame Brandon-Salvador ; préface de madame Mary Duclaux, 1903.
  • Manuel de bonne vie, Charles Wagner, avec Marguerite Brandon-Salvador comme Éditeur scientifique, Paris, Librairie Fischbacher, 1905[11].
  • L'Enfant des cités-jardins, de Georges Benoit-Lévy avec Marguerite Brandon-Salvador (préface).

Prix et distinctions modifier

  • Médaille du mérite agricole (cf. 1M462)

Bibliographie modifier

Articles modifier

  • Catherine Poujol, « Pour une spiritualité juive moderne : l'Union libérale israélite et ses fondatrices, Marguerite Brandon Salvador et Clarisse Eugène Simon », dans Archives juives, PUF, 2009, 2009/1 (vol. 42), p. 69-83[4].
  • Stephen Berkowitz, « Progressive judaisme in France », in European judaisme : a journal for a new Europe, vol.49, no 1, spring 2016, Berghahn Books[12]
  • « Madame Brandon Salvador », dans L'Univers israélite, 18 septembre 1925, p. 644-646, Paris, L'Univers israélite. [nécrologie][13]
  • « Hospitalité Brandon-Salvador », dans L'Action féminine : bulletin officiel du Conseil national des femmes françaises, mars 1917, p. 213. [sur l’hôpital pendant la guerre)[14]

Ouvrages modifier

Articles connexes modifier

Notes et références modifier

  1. Acte de naissance à Neuilly-sur-Seine, no 171, vue 45/116.
  2. Table décennale (1923-1932) à Ballan-Miré, vue 12/13.
  3. Archives départementales d'Indre-et-Loire - 1M462 (médaille de la reconnaissance française du 29/05/1920)
  4. a et b Catherine Poujol, « Pour une spiritualité juive moderne : l'Union libérale israélite et ses fondatrices, Marguerite Brandon Salvador et Clarisse Eugène Simon », sur cairn.info, (consulté le ).
  5. « À Paris, la synagogue de la rue Copernic est un édifice historique menacé - Société pour la Protection des Paysages et de l’Esthétique de la France », sur sitesetmonuments.org (consulté le ).
  6. « recensement de 1906, p. 35 », sur archives.touraine.fr (consulté le ).
  7. « L'Univers israélite », sur Gallica, (consulté le ).
  8. « Journal officiel de la République française. Lois et décrets », sur Gallica, (consulté le ).
  9. « Marguerite Brandon-Salvador (1846-1925) », sur data.bnf.fr (consulté le ).
  10. Ader, « BRANDON-SALVADOR Marguerite (1846-1925) », sur Ader (consulté le ).
  11. Charles (1852-1918) Auteur du texte Wagner, Manuel de bonne vie / rédigé, d'après les œuvres de Charles Wagner, par Mme Brandon-Salvador, (lire en ligne)
  12. Stephen Berkowitz, « PROGRESSIVE JUDAISM IN FRANCE », European Judaism: A Journal for the New Europe, vol. 49, no 1,‎ , p. 19–31 (ISSN 0014-3006, lire en ligne, consulté le )
  13. « L'Univers israélite », sur Gallica, (consulté le ).
  14. Conseil national des femmes francaises Auteur du texte, « L'Action féminine : bulletin officiel du Conseil national des femmes françaises / dir. Mme Avril de Sainte-Croix », sur Gallica, (consulté le ).

Liens externes modifier