Margaret Rosezarian Harris

cheffe d'orchestre et compositrice états-unienne
Margaret Rosezarian Harris
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Biographie
Naissance
Décès
Nationalité
Formation
Activités

Margaret Rosezarian Harris, née le à Chicago et morte le à New-York, est une cheffe d'orchestre, compositrice et éducatrice américaine. Elle est la première afro-américaine à diriger l'orchestre philharmonique de Los Angeles, l'orchestre symphonique de Chicago, l'orchestre symphonique de Détroit ainsi que 13 orchestres d'autres villes.

Enfance et formation modifier

Margaret Rosezarian Harris naît le à Chicago, Illinois[1]. Ses parents sont Clara Townsend Harris, une couturière, et Dewey Harris, un mécanicien de chemin de fer. À 3 ans, elle est reconnue comme une prodige de la musique et donne son premier récital de piano au Cary Temple Auditorium de Chicago, interprétant, de mémoire, 18 œuvres de Bach, Schubert, Tchaïkovski, Mozart et Brahms[2]. Elle fait une tournée aux États-Unis en tant qu'enfant interprète jusqu'à l'âge de 6 ans[3].

À 10 ans, après avoir interprété un mouvement du Concerto pour piano n° 20 de Mozart (le 17 novembre et le 1er décembre 1953) avec l'orchestre symphonique de Chicago[4],[5], elle remporte une bourse à l'Institut de musique Curtis de Philadelphie et y déménage avec sa mère. Son père reste à Chicago[6],[7]. Harris et sa mère lui rendent visite[6],[7]. Margaret Harris étudie à la Juilliard School, financée par une bourse de la Fondation Leopold Schepp[8], dont elle devient par la suite membre du conseil d'administration[2]. Elle y obtient des diplômes de premier cycle et de maîtrise, avec les plus grands honneurs[6].

Carrière modifier

Musicienne éclectique, Harris joue, compose et dirige dans un large éventail de styles musicaux, du classique au rock[2]. Elle affirme au Times en que « La musique doit émouvoir, divertir. Tout ce qui m'importe, c'est que la musique soit bonne et qu'elle communique avec un large public, sans présentations spéciales ni excuses. Toutes ces barrières entre la pop et le classique sont snobs, artificielles. »[2]

Cheffe d'orchestre modifier

En 1970, Margaret Rosezarian Harris devient directrice musicale pour la production de Broadway de la comédie musicale Hair, y jouant du piano tout en dirigeant un orchestre de sept musiciens hommes plus âgés[2]. Plus tard, elle travaille notamment pour Broadway sur les adaptations musicales de Raisin (musical) (en) et Two Gentlemen of Verona (musical) (en).

En 1975, elle devient la première femme noire à diriger le Detroit Symphony Orchestra, et la première femme à le diriger en plus de quarante ans, après Ethel Leginska en 1925 et Antonia Brico en 1934[9]. Elle dirige en tout 16 orchestres de grandes villes[10],[8] et plusieurs compagnies de ballets[11]. Elle travaille également avec l'actrice Ruby Dee, anime une émission de radio et est chargée de cous dans les collèges[8].

Compositrice modifier

Margaret Harris a composé des musiques pour la télévision, deux concerto pour piano, deux ballets et un opéra[11].

Elle est la cofondatrice d'Opera Ebony (en)[12],[13].

L'Association nationale des musiciens noirs a honoré Margaret R. Harris en 1972 pour ses réalisations[14].

En 1995, Harris se rend à Tachkent, en Ouzbékistan, pendant six semaines comme consultante sur une production de Porgy and Bess[6],[8], envoyée par le service d'information de l'ambassade des États-Unis[15].

Fin de vie modifier

Margaret R. Harris est décédée soudainement à New York le , à l'âge de 56 ans, des suites d'une crise cardiaque[6]. Elle était sur le point de prendre un poste de doyenne associée de l'Académie de musique de Pennsylvanie (en)[6],[11].

Compositions modifier

  • Concerto No.1. L'instrumentation est pour piano et orchestre[12].
  • Concerto No.2 (1971). L''instrumentation est pour piano, basse électrique, batterie, orchestre[12].
  • Introspections (1993). L’instrumentation est pour violon et orchestre[12].

Citations modifier

« Quand les gens apprennent à me connaître, ils comprennent qu'au fond, je ne représente pas vraiment une race ou un sexe. Pas de manière significative, en tout cas. Je me représente simplement. »[2]

« Les femmes doivent continuer à s'appliquer et à persévérer, quel que soit le nombre de refus qu'elles reçoivent. Maintenant, je dois passer le flambeau. »[8]

Notes et références modifier

  1. (en) « Margaret Harris conducts Chicago Symphony Orchestra », sur Chicago Daily Defender (Big Weekend Edition), (consulté le )
  2. a b c d e et f (en-US) Myrna Oliver, « Margaret R. Harris; Pianist, Pioneering Conductor », sur Los Angeles Times, (consulté le )
  3. (en) « Margaret Rosezarian Harris, piano prodigy (1947). », The Gazette and Daily,‎ , p. 19 (lire en ligne, consulté le )
  4. (en) Helen Walker-Hill, From Spirituals to Symphonies: African-American Women Composers and Their Music, University of Illinois Press, (ISBN 978-0-252-07454-7, lire en ligne)
  5. (en) « Chicago Girl To Play With Symphony Orchestra: Margaret Harris Set For 2 Performances », sur The Chicago Defender (National edition), (consulté le )
  6. a b c d e et f (en-US) Anthony Tommasini, « Margaret Rosezarian Harris, Musician and Educator, 56 », The New York Times,‎ (ISSN 0362-4331, lire en ligne, consulté le )
  7. a et b (en-US) « Margaret Rosezarian Harris », sur SFGATE, (consulté le )
  8. a b c d et e (en) Joy Mayo, « "Schepp Connections II An Interview with Margaret Harris, Conductor, Pianist, and New Schepp Trustee" » [archive], Schepp Foundation, sur www.scheppfoundation.org, (consulté le )
  9. (en) « Margaret Harris conducts Detroit Symphony (1975). », The Pittsburgh Courier,‎ , p. 4 (lire en ligne, consulté le )
  10. Joan Potter, African-American Firsts: Famous Little-known and Unsung Triumphs of Blacks in America (Dafina Books 2009): 286-287. (ISBN 9780758241665)
  11. a b et c (en-US) Myrna Oliver, « Margaret R. Harris, Conductor and Onetime Piano Prodigy, Dies at 56 », Washington Post,‎ (ISSN 0190-8286, lire en ligne, consulté le )
  12. a b c et d (en) Aaron Horne, Brass Music of Black Composers: A Bibliography, Greenwood Publishing Group, (ISBN 978-0-313-29826-4, lire en ligne)
  13. (en) Tom Di Nardo, « Opera Ebony: Breaking Up Hard to Do »  , sur Chicago Daily Defender,
  14. "NANM Honors Duke Ellington and Margaret Harris at Confab '72" Chicago Daily Defender (July 22, 1972): 23.
  15. (en) Amy Stecher, « Margaret Rosezarian Harris 1943 - 2000 », sur www.womensactivism.nyc, (consulté le )

Liens externes modifier