Marcellus en Hermès Logios

sculpture de Cléoménès l'Athénien
Statue funéraire et honorifique de Marcellus
Artiste
Date
Commanditaire
Type
Matériau
Lieu de création
Dimensions (H × L × l)
180 × 72,5 × 47 cmVoir et modifier les données sur Wikidata
Propriétaire
No d’inventaire
MR 315, Ma 1207Voir et modifier les données sur Wikidata
Localisation

Marcellus en Hermès Chtonios, est une sculpture de Marcellus le Jeune, représenté en Hermès Chtonios, conducteur des morts. Elle a été exécutée en marbre blanc (de 1,80 mètre de hauteur), vers 20 avant J.-C. (c'est-à-dire 2 ans après la mort du sujet), peut-être sur ordre personnel de son oncle Auguste, pour être un monument funéraire. Elle a été signée par Cléomenes d'Athènes.

Description modifier

Il s'agit d'une grande statue en marbre, de taille humaine (env. 1,80m), représentant Marcus Claudius Marcellus nu arboré d'une tunique drapée nonchalamment sur son bras gauche. L'extrémité de ce drap touche terre et vient délicatement se poser sur une partie de la carapace d'une tortue. Le bras droit est quant à lui relevé de manière que la main se situe à hauteur de la tempe droite, tenant probablement une couronne végétale aujourd'hui disparue.

Le jeune homme prend appui sur son pied gauche, dans une position de contrapposto hérité de la statuaire attique classique de style sévère, auquel la statue se rattache par sa frontalité froide, tout en mêlant à cette tradition idéalisante une certaine acuité dans la vraisemblance du portrait individuel. Sa tête est légèrement baissée et tournée d'un léger mouvement vers la droite. Cette position de la tête et l'expression de tristesse qui s'en dégage confirment le caractère funéraire de cette statue, censée inspirer la mélancolie pour ce jeune homme que la fortune aurait dû mener à l'empire s'il n'était pas mort prématurément en 23 av. J.-C.

La tortue sur laquelle repose le drapé tombant est par ailleurs l'emblème d'Aphrodite. Sa présence fait référence à Enée (l'un des héros de la guerre de Troie), fils d'Anchise et d'Aphrodite, dont Auguste et son neveu se réclameraient être des descendants, et à qui était comparé Marcellus dans l'Enéide de Virgile.

Historique de localisation modifier

Avant 1590, l'œuvre se trouvait dans la villa du Pape Sixte V sur l'Esquilin. Elle a été achetée aux collections pontificales en 1684 par le roi Louis XIV, et fut alors placée dans la galerie des Glaces du château de Versailles. Napoléon la fit ensuite transporter au musée du Louvre, en 1802, où elle se trouve toujours, au sein du département des antiquités grecques, étrusques et romaines, sous le numéro d'inventaire MR 315, Ma 1207.

État - Restauration modifier

La Statue est en très bon état de conservation. Deux doigts du pied droit ont été recollés. Les pouces et l'index de la main gauche ont été restaurés[1].

Postérité modifier

Évocations artistiques modifier

En 2016, l'artiste français Léo Caillard donne une nouvelle jeunesse à la sculpture. Son œuvre fait partie de sa série Hypsters in stone. Son Marcellus, est une copie réalisée à base de plâtre avec des vêtements taillés sur mesure et cousus directement sur la statue. L'idée est d'habiller Marcellus et de le transposer au XXIe siècle, à l'époque de la mode des hipsters. Il est ainsi vêtu d'un pantalon et d'un tee-shirt, sans oublier les accessoires : un écouteur et des lunettes de soleil. Cette œuvre est exposée en 2019 au Musée Saint-Raymond, musée des Antiques de Toulouse dans le cadre de l'exposition temporaire Age of Classics ! L'Antiquité dans la culture pop.

Notes et références modifier

  1. Musée du Louvre. Département des antiquités grecques et romaines. et Musée du Louvre. Département des antiquités grecques, étrusques et romaines., Catalogue des portraits romains, Paris, Ministère de la culture et de la communication, Editions de la Réunion des musées nationaux, 1986-©1996, 246 p. (ISBN 2-7118-2032-7, 9782711820320 et 2711832910, OCLC 16462914, lire en ligne), p.46

Bibliographies modifier

Musée du Louvre, Catalogue des portraits romains. Tome 1 : Portraits de la République et d'époque Julio-Claudienne, Paris, éditions de la Réunion des musées nationaux, , 246 p. (ISBN 2-7118-2032-7)

Liens externes modifier