Marcel Fox
Biographie
Naissance
Décès
Voir et modifier les données sur Wikidata (à 35 ans)
FlossenbürgVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
Activités
Espion, agent du SOEVoir et modifier les données sur Wikidata
Autres informations
Distinctions

Marcel Fox (1910 - 1945) fut, pendant la Seconde Guerre mondiale, un agent secret français du Special Operations Executive. Lors de sa deuxième mission en France, il dirigea le réseau PUBLICAN en Seine-et-Marne.

Identités modifier

  • État civil : Marcel Georges Florent Fox
  • Comme agent du SOE :
    • Nom de guerre (field name) : « Georges » (réseau SPRUCE), puis « Ernest » (chef du réseau PUBLICAN)
    • Nom de code opérationnel : PUBLICAN
    • Fausse identité (1943) : Maurice Beauvais

Situation militaire : SOE, section F, General List ; grade : Lieutenant ; matricule : 257605

Famille modifier

  • Ses parents : Ernest Georges Jacques et Maria Eugenie Florentin Fox.
  • Sa femme : Muriel Kathleen Fox, Potters Bar, Middlesex.
  • Son frère : René Fox

Éléments biographiques modifier

1910. Marcel Fox naît le au Portugal.

1930. Il vit en Angleterre. Il travaille au Crédit Lyonnais, à Londres. Georges Duboudin y est l'un de ses collègues.

1939. Avec Georges Duboudin, il part, le , pour venir s'engager en France. Il se trouve bientôt affecté quelque part sur la ligne Maginot et chargé de liaison avec le corps expéditionnaire britannique.

1940. En juin, il est fait prisonnier avec son unité, dans les Ardennes. Il est envoyé dans un camp en Allemagne. Ayant tenté de s'évader, il est envoyé dans un camp disciplinaire.

1941. En août, il réussit à s'évader de nouveau. Après trente nuits de marche, il parvient à rejoindre la Suisse par le lac de Constance[1]. De là, il passe en France et rejoint Lyon et le Crédit Lyonnais, où il retrouve Georges Duboudin. Celui-ci est passé par Londres après ses aventures militaires, a été formé dans les Special Training Schools et est revenu en France par mer, où à côté de ses activités bancaires, il monte et dirige le réseau SPRUCE avec le nom de guerre « Alain » ; il propose à Marcel Fox de devenir son adjoint. Marcel Fox devient alors « Georges » pour le SOE.

1942. Dès la fin de l'hiver, Marcel Fox est recherché, et Georges Duboudin doit décider de l'envoyer à Londres. Le réseau VIC de la section DF, qui monte l'opération en profite pour lui "confier" Félix Gouin (Madame Gouin rejoindra son mari plus tard[2]) et l'accompagner vers Londres, par l'Espagne. Il est détenu un temps en Espagne. Il arrive en Angleterre le . Commence alors son entraînement.

1943

Mission SOE en France

Définition de la mission : Marcel Fox sera membre du réseau BUTLER que Jean Bouguennec « Max » (alias F. Garel) vient créer. Son nom de guerre est « Ernest ».

  • Mars. Le 23, il est parachuté à l'aveugle à Dissay-sous-Courcillon (Sarthe), en compagnie de Jean Bouguennec « Max » (alias F. Garel), chef du réseau BUTLER, et de Marcel Rousset « Léopold », son opérateur radio. L'atterrissage est difficile : Bouguennec se casse la cheville, et tout l'équipement est perdu, y compris le poste radio. Tandis que Bouguennec est confié au docteur Goude dans une ferme des environs, Fox et Rousset se rendent à Paris où, grâce à Lise de Baissac, ils prennent contact avec le réseau de Francis Suttill « Prosper » pour prévenir Londres de ce qu'il leur est arrivé et pour réclamer une nouvelle radio. C'est Gilbert Norman « Archambaud » qui transmet les messages.
  • Juin. Le 23, a lieu le premier parachutage d'armes organisé par le réseau PUBLICAN, dans la forêt de Fontainebleau. À la suite de l'arrestation par la Gestapo de Francis Suttill, Fox prend le risque de se rendre au domicile de ce dernier, car il sait que des documents importants s'y trouvent[1]. Il récupère ces documents, contribuant sans doute ainsi à limiter les conséquences catastrophiques de l’arrestation de Suttill pour les réseaux SOE[5].
Aux mains de l'ennemi
  • Septembre. Une arrestation presque banale effectuée par la Gestapo dans la région de Nantes, puis une succession d’autres opérations, permettent à l’ennemi de remonter complètement, d’échelon en échelon, le réseau de Jean Bouguennec. Le 7, la Gestapo lance un coup de filet chez Lucile Blanchard, 61, rue de la Condamine, à Paris, juste le jour où Marcel Fox y est en visite amicale : Jean Bouguennec « Max », Marcel Fox « Ernest », Marcel Rousset, l’agent de liaison Adrienne Blanchard et la belle-sœur de celle-ci, Lucile Blanchard, née Huart, sont pris[6].

1945 Déporté à Flossenbürg, Marcel Fox n’en reviendra pas : il y est exécuté le .

Reconnaissance modifier

Distinctions modifier

Monuments modifier

  • En tant que l'un des 104 agents du SOE section F morts pour la France, Marcel Fox est honoré au mémorial de Valençay (Indre).
  • Brookwood Memorial, Surrey panneau 22 colonne 1.
  • Musée du camp de Flossenbürg : une plaque, inaugurée le , rend hommage à Marcel Fox parmi quinze agents du SOE exécutés.
  • Le nom de Marcel Fox est mentionné sur un monument érigé en hommage au réseau PUBLICAN, dans la forêt de Fontainebleau. Emplacement : Noisy-sur-École (à 10 km au sud-est de Milly-la-Forêt), chemin de la Vallée Close, dans la forêt domaniale des Trois-Pignons, au nord du lieu-dit « Le Bois-Rond ». Accès par le parking de la Croix-Jérôme. Inauguration : sous la présidence du général Georges Revers, chef d'état major général de l'Armée de terre, et en présence de Maurice Buckmaster. Non loin du monument, une plaque en bronze est apposée à l'entrée de la Grotte de Rochebelle, devenue Grotte du Parachutiste, située à la Justice de Chambergeot. C'est là que furent entreposées les armes parachutées au réseau PUBLICAN. On lit : « Ici en 1943 furent cachés des armes et explosifs pour la Libération de la France ».
  • Plaque apposée sur le mur de l'immeuble (61 rue La Condamine, Paris 17e) où il a été arrêté par la Gestapo le , en même temps que Jean Bouguennec, Marcel Rousset, Adrienne Blanchard et Lucile Blanchard. Inauguration officielle : .

Annexes modifier

Notes modifier

  1. a et b « Archives du Comité d’histoire de la Deuxième Guerre mondiale et de la Résistance intérieure, Réseaux Buckmaster, II (72AJ/39 Dossier n° 2), Documents relatifs au réseau Ernest Publican (Pièce 4) »
  2. Ce sera l'opération INVENTOR, un pick up par Lysander organisé par Henri Déricourt dans la nuit du 14 au .
  3. « Fin de l'année 1942 : Création du réseau de résistants Ernest Publican »
  4. « MONUMENT COMMÉMORATIF DU RÉSEAU PUBLICAN »
  5. « L’énigme du réseau du soe « prosper »  : la catastrophe de 1943 »
  6. Jean Bouguennec mourra à Buchenwald. Marcel Rousset, envoyé d’abord à Rawitsch, mais ramené à Paris en mai 1944 dans l’espoir d’obtenir de lui des éléments dont les Allemands avaient alors besoin, réussira à s’évader des locaux de la place des États-Unis.

Sources et liens externes modifier

  • Fiche Fox, Marcel Georges Florent sur le site Special Forces Roll of Honour.
  • Libre Résistance, bulletin d’information et de liaison, anciens des Réseaux de la Section F du S.O.E. (Special Operations Executive), Amicale BUCK, n° 18, 3e trimestre 2006 ; correctif dans n° 19, 1er trimestre 2007.
  • Michael Richard Daniell Foot, Des Anglais dans la Résistance. Le Service Secret Britannique d'Action (SOE) en France 1940-1944, annot. Jean-Louis Crémieux-Brilhac, Tallandier, 2008, (ISBN 978-2-84734-329-8). Traduction en français par Rachel Bouyssou de (en) SOE in France. An account of the Work of the British Special Operations Executive in France, 1940-1944, London, Her Majesty's Stationery Office, 1966, 1968 ; Whitehall History Publishing, in association with Frank Cass, 2004.
    Ce livre présente la version officielle britannique de l’histoire du SOE en France. Une référence essentielle sur le sujet du SOE en France.
  • Lt. Col. E.G. Boxshall, Chronology of SOE operations with the resistance in France during world war II, 1960, document dactylographié (exemplaire en provenance de la bibliothèque de Pearl Witherington-Cornioley, consultable à la bibliothèque de Valençay). Voir sheet 37, BUTLER CIRCUIT.
  • J.D. Sainsbury, Le Mémorial de la section F, brochure, Valençay, 1992.
  • Jean Monnier, article () dans La Liberté sur l'inauguration du monument élevé à Noisy-sur-École.
  • Pierre Beauvois, article () dans L'Agent de liaison sur l'inauguration du monument élevé à Noisy-sur-École.
  • Maurice Braun, À 50 km de Paris..., article in « Icare, revue de l'aviation française » no 148 (série « Aviateurs et Résistants », tome 3), 1er trimestre 1994, p. 94-99.