Marcel Deschaseaux

personnalité politique française

Marcel Deschaseaux
Illustration.
Marcel Deschaseaux (photographie du Petit Journal, 29 mai 1939).
Fonctions
Député
[a]
(1 an, 1 mois et 11 jours)
Élection (partielle)
Circonscription Vosges (Remiremont)
Groupe politique PSF
Prédécesseur Louis Gaillemin
Successeur Parlement ajourné
Biographie
Nom de naissance Marcel Marie Émile Deschaseaux
Date de naissance
Lieu de naissance Plombières (France)
Date de décès (à 92 ans)
Lieu de décès Remiremont (France)
Nationalité Française
Parti politique Parti social français
Profession Ingénieur

Marcel Deschaseaux est un homme politique français, né le à Plombières-les-Bains (Vosges) et mort le à Remiremont[2].

Biographie modifier

Marcel Deschaseaux est le fils de Félix Deschaseaux, fabricant de broderies et hôtelier, et de Marie-Clémence Jeanvoine.

Il commence sa carrière comme employé de la station thermale de Plombières à partir de 1904, puis ouvre un hôtel en 1912. Il est administrateur de la Compagnie des thermes de Plombières à partir de 1909 et devient en 1928 président du conseil d'administration puis président-directeur général de la Compagnie des Thermes de Plombières-les-Bains. Il occupe ce dernier poste jusqu'en 1967[3].

Il entre au conseil municipal de Plombières en 1910, puis devient maire de la ville en novembre 1924, à la suite de la mort le mois précédent du docteur Joseph Pelthier, maire depuis 1912[4]. Il conserve ce mandat jusqu'en 1944. Il est élu en 1930 conseiller d'arrondissement, puis en octobre 1937 conseiller général du canton de Plombières-les-Bains, l’emportant au premier tour avec 62,4 % des suffrages exprimés, grâce notamment au soutien de l’élu sortant, le sénateur Maurice Flayelle[5].

En , il se présente comme candidat des droites à une élection législative partielle consécutive à l'élection au Sénat du député de la circonscription, Louis Gaillemin, et est élu au second tour le . Il avait reçu l'investiture du Parti social français et différents comités républicains nationaux ainsi que les élus de l'arrondissement se sont ralliés à sa candidature le lors d'une réunion à Remiremont. C'est un membre notoire du PSF. En 1938, en tant que maire, il avait mis à la disposition du PSF des locaux pour le congrès régional du parti, qui aurait dû avoir lieu à Remiremont mais qui venait d'être interdit dans cette localité. Il ne met pas en avant son appartenance partisane toutefois, se présentant comme « candidat d'union des nationaux contre le marxisme ». Mais ses adversaires de gauche font campagne sur son appartenance au PSF. Il bénéficie du soutien de Louis Gaillemin (proche du PSF), de François Valentin (Fédération républicaine), de la Fédération des catholiques vosgiens, du Télégramme des Vosges ou encore de l'officine patronale de Georges Laederich et du périodique qu'elle finance dans l'arrondissement, L'Industriel vosgien. Il lui manque une trentaine de voix pour atteindre la majorité absolue au premier tour, un candidat indépendant de gauche, parvenant à le mettre en ballottage. Il s'agit du docteur André Jacquot, médecin à Remiremont, membre de la Jeune République, qui a été vice-président du comité local du Front populaire, constitué en juillet 1936[6]. Tous deux proclamaient leur soutien au président du conseil, Édouard Daladier[7],[8],[9].

Il devient le dixième député du PSF[10] et adhère au groupe parlementaire du PSF à la Chambre des députés[11].

Il vote en faveur de la remise des pleins pouvoirs au maréchal Pétain en juillet 1940. Il fait partie de la commission administrative des Vosges, qui remplace le conseil général. En 1943, il devient membre du conseil départemental.

Marcel Deschaseaux s'engage ensuite dans la Résistance en donnant des pièces d'identités à des Alsaciens et est arrêté par les Allemands en , puis une seconde fois en août après sa libération sous conditionnelle. Il est interné au camp de Compiègne. Il parvient à s'évader en 1944 et regagne sa ville sitôt celle-ci évacuée. Réélu maire à la Libération, il est toutefois déclaré inéligible en 1945 et le jury d'honneur refuse de lever l'inéligibilité[12]. Marcel Deschaseaux se retire alors définitivement de la vie politique.

Décoration modifier

Notes et références modifier

Notes modifier

  1. De facto, puisque durant la période de l'Occupation, le Parlement n'est pas dissous, mais le Sénat et la Chambre des députés sont « ajournés jusqu'à nouvel ordre », seul le chef de l'État pouvant les réunir. Le Parlement ne se réunit plus durant toute l'Occupation, entérinant dans les faits le caractère autoritaire du régime de Vichy[1].

Références modifier

  1. « Acte constitutionnel no 3 du 11 juillet 1940 », sur mjp.univ-perp.fr (consulté le ).
  2. Archives départementales des Vosges, commune de Plombières-les-Bains, année 1885, acte de naissance no 4, vues 4-5/33 (avec mentions marginales de mariage et de décès)
  3. Il a l'occasion de travailler au captage de sources en Turquie, à la demande de Mustafa Kemal Atatürk lui-même, en 1936 : L'Est thermal et climatique, janvier-mars 1937. Marcel Pommier est administrateur-délégué dans les années 1930.
  4. Le Télégramme des Vosges, 23 octobre 1924 (obsèques du docteur Pelthier), Ibid., 25 novembre 1924 (élu au premier tour, avec 8 voix sur 13)
  5. Le Télégramme des Vosges, 7 octobre 1937, Ibid., 9 octobre 1937
  6. L'Express de L'Est, 6 juillet 1936
  7. Jean-François Colas, « Georges Laederich (1898-1969) : le combat d'un industriel vosgien contre le Front populaire et le communisme, 1934-1939 », dans les Annales de la Société d'émulation du département des Vosges, 2018, p. 58-59.
  8. Le Petit Journal, 15 mars 1939, Ibid., 22 mai 1939
  9. Le Télégramme des Vosges, 4 mai 1939, Ibid., 12 mai 1939, Ibid., 18 mai 1939, Ibid., 28 mai 1939, Ibid., 30 mai 1939 (Jacquot a présidé ou préside à Remiremont la Ligue des droits de l'homme et la section locale des anciens combattants républicains, a été vice-président dans cette localité de la Ligue de l'enseignement et délégué cantonal de l'enseignement public : collection en ligne de L'Express de L'Est dans limédia kiosque). Sous l'Occupation, il sera la délégué départemental d'un parti collaborationniste, le Rassemblement national populaire, et sera le premier médecin de la colonie française installée à Sigmaringen en 1944-1945 ; il y exercera un temps aux côtés de l'écrivain Louis-Ferdinand Céline, qui le mentionne.
  10. Le Petit Journal, 29 mai 1939 (Quotidien du PSF)
  11. Jean-François Colas, Les droites nationales en Lorraine dans les années 1930 : acteurs, organisations, réseaux, thèse de doctorat, Université de Paris X-Nanterre, 2002, p. 278-281. Il y a adhéré à la demande des cadres locaux du PSF et d'industriels proches du PSF, contre l'avis des 3 sénateurs vosgiens. Cette information vient du préfet des Vosges : que vaut-elle ?
  12. Il a jugé que l'arrestation de 1943 n'était pas liée à un engagement pour la Résistance. En outre, ses ennemis politiques font campagne, lui reprochant d'avoir entretenu des liens avec des Allemands et d'avoir contribué à l'arrestation ou à l'envoi comme travailleurs en Allemagne de membres de leurs familles

Voir aussi modifier

Bibliographie modifier

  • « Marcel Deschaseaux », dans le Dictionnaire des parlementaires français (1889-1940), sous la direction de Jean Jolly, PUF, 1960 [détail de l’édition]
  • Jean-François Colas, Les Droites nationales en Lorraine dans les années 1930 : acteurs, organisations, réseaux, thèse de doctorat, Université de Paris X-Nanterre, 2002
  • Gilles Grivel, « Marcel Deschaseaux », in Jean El Gammal (dir. ), Dictionnaire des parlementaires lorrains de la IIIe République, Metz, Ed. Serpenoise, 2006, p. 348-350
  • Bertrand Munier, Le Grand Livre des élus vosgiens, 1791-2003: conseillers généraux et régionaux, députés, sénateurs, ministres, 2003.

Liens externes modifier