Marcel Bouteron
Marcel Bouteron est un bibliothécaire et historien de la littérature français, né au Mans le et mort à Vence le . Il était membre de l'Institut de France.
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Archives départementales des Yvelines (166J, Ms 1263-1264, 2s, -)[1] |
Biographie
modifierAprès des études au lycée du Mans, Marcel Bouteron entre à l'École nationale des chartes où il obtient le diplôme d'archiviste paléographe grâce à une thèse intitulée Arnoul, évêque de Lisieux (1141-1184), étude sur les manuscrits de ses lettres, poésies et sermons et sur quelques points de sa biographie (1905)[2]. Il est également licencié en droit[3].
Entré à la bibliothèque de l'Institut à sa sortie de l'École des chartes, il y fait toute sa carrière. Il en est nommé directeur en 1913. Après la mort de Georges Vicaire en 1921 , premier Conservateur la bibliothèque Lovenjoul, appartenant à l'Institut et conservée à Chantilly, Marcel Bouteron cumule ses fonctions avec celles de conservateur de la bibliothèque Lovenjoul.
Il est nommé inspecteur général en 1941 dans des conditions difficiles. Il lui est difficile de se déplacer.
Collectant des documents de tous types pour la bibliothèque de l'Institut, notamment des journaux interdits, il est arrêté le pour possession de tracts anti-allemands mais rapidement remis en liberté grâce à l'intervention de Bernard Faÿ. Il est révoqué par Abel Bonnard en : le prétexte est l'incendie de la bibliothèque de Chartres où disparaissent des manuscrits précieux après que l'ordre a été donné de les sortir de leur abri pour les réintégrer dans les collections. Marcel Bouteron s'était pourtant opposé à cette mesure. La véritable raison de sa mise à la retraite semble plutôt son opposition au plan de réforme voulu par le ministre[4].
Dans son ouvrage sur les bibliothèques sous l'Occupation, Martine Poulain le considère comme le modèle du bibliothécaire juste, ayant refusé de quitter son poste mais ayant toujours su exercer ses fonctions sans se compromettre avec l'occupant ou le pouvoir[5]. Les liens de Bouteron avec le gouvernement de Vichy semblent pourtant avoir été un peu plus étroits que ne l'exigeait son statut de fonctionnaire: Voir Souvenirs de maître Maurice Garçon (Paris, 2015, index nominum, a: Bouteron) Quoi qu'il en soit, dès , c'est-à-dire deux mois après sa mise à pied par Vichy, Henri Wallon lui demande de créer la nouvelle direction des bibliothèques voulue par le Gouvernement provisoire. Il cède comme prévu la place à Julien Cain quand ce dernier revient de Buchenwald au début de l'année 1946. Il prend alors véritablement sa retraite et meurt en 1962.
Parallèlement à sa carrière de bibliothécaire, Marcel Bouteron a voué sa vie à l'étude de Balzac, dont il a notamment édité les œuvres de 1935 à 1937, établissant l'édition de La Comédie humaine en Bibliothèque de la Pléiade en dix volumes (un onzième et dernier volume édité avec la collaboration de Roger Pierrot était ajouté en 1960)[6]. Président de la Société de l'École des chartes en 1942-1943, vice-président de l'Association des bibliothécaires français, il est élu membre de l'Académie des sciences morales et politiques en 1940[7].
Publications
modifierL’Académie française lui décerne le prix Vitet en 1932 pour ses travaux sur Honoré de Balzac.
Distinctions
modifierNotes et références
modifier- « https://archives.yvelines.fr/rechercher/archives-en-ligne/correspondances-du-musee-departemental-maurice-denis/correspondances-du-musee-maurice-denis », sous le nom BOUTERON M. (consulté le )
- Sa thèse sur le site de l'École nationale des chartes.
- Martine Poulain, Livres pillés, lectures surveillées. Les bibliothèques françaises sous l'Occupation, Paris : Gallimard, 2008, p. 241.
- Martine Poulain, op. cit., p. 242-243.
- Martine Poulain, op. cit., p. 241-244. Le livre lui est dédié - ainsi qu'à Jean Laran, Jenny Delsaux et aux Juifs spoliés - en tant que « bibliothécaire[...] qui su[t] distinguer le bien du mal ».
- Le Catalogue de La Pléide. Consulté le 16 avril 2024. L'édition de Bouteron a été remplacée par l'édition actuelle dans la collection Pléiade, en douze volumes, entre 1976 et 1981.
- Site de l'Académie des sciences morales et politiques
Liens externes
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