Marc Zamichiei

syndicaliste français

Marc Zamichiei est un dirigeant syndical, politique et d'entreprise français du XXe siècle, qui a dirigé les luttes sociales à Nancy pendant les événements de Mai 68 après avoir été le premier fils de mineur italien de la région à intégrer l'université[1].

Marc Zamichiei
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Biographie
Naissance
Nationalité
Activités

Biographie modifier

Marc Zamichiei est issu de l'immigration italienne des années 1920[2]: sa famille est venue trouver du travail dans le bassin des mines qui fournissent en matière première la sidérurgie lorraine. Il est né à Mont-Bonvillers en 1948, dans le Pays-Haut lorrain de Briey, en Meurthe-et-Moselle, 3 ans après le retour de déportation de son père, qui travaille ensuite à la mine de Murville à Mont-Bonvillers.

Lycéen à Longwy puis étudiant en Droit à Nancy à partir de 1966[1], il s'éveille à la vie syndicale et politique lors de la grève de 1966 contre la fermeture de la mine de Murville où travaille son père. Militant communiste, il devient vice-président puis président (mai à ) de l'association générale des étudiants nancéiens (AGEN), branche locale de l'UNEF, qu'il anime avec Jean-Marie Barbier, pendant les événements de Mai 68[3], succédant à René Franon (président de 1967 à ). Dominée par l'Union des étudiants communistes, l'UNEF publie un communiqué de soutien[3] dès la manifestation du des résidences universitaires de Nancy contre le règlement interdisant les visites des étudiants dans les chambres des étudiantes[4].

Le , il préside le meeting qui fait salle comble[3], dans l'un des principaux dancings de l'époque, le Rex à Nancy, situé sous le cinéma Rio[5], sur fond de grève des cours des étudiants contre les violences policières[4], suivie par 9 étudiants sur 10[3]. Ce meeting, organisé avec les syndicats ouvriers, a débouché sur une manifestation de 5 000 personnes[3], qui se disperse sans incidents place Saint-Jean[3] et lance tout le mouvement de Mai 68 à Nancy[4].

Secrétaire permanent du comité de ville de Nancy du PCF, il est élu dès l'âge de 24 ans comme l'un des plus jeunes conseillers généraux de France, en 1973, dans le canton minier d'Audun-le-Roman[1]. En 1982[1], après les combats contre le plan acier qui secoue la Lorraine depuis 1979, il rejoint le comité central du PCF à l'âge de seulement 33 ans[1], puis fait partie de ceux qui en critiquent la ligne politique : il est ainsi exclu du comité central en 1985.

Il exerce ensuite de nombreuses responsabilités au sein des fédérations mutualistes, des institutions de Sécurité sociale et des organismes de santé. Il siège au conseil d'administration de la Caisse nationale de l'assurance maladie des travailleurs salariés ; il est l'un des promoteurs du projet d'offrir "une couverture complémentaire gratuite à environ 10 % de la population", qui se traduira par la loi sur la création d'une Couverture maladie universelle[6]. Il préside la Fédération des mutuelles de France, qui regroupe environ 600 mutuelles et 300 réalisations sanitaires et sociales[7].

En 2017, il a publié un livre bilan, « Militants de la solidarité, une histoire de la Mutuelle familiale »[8], puis, en 2019, une autobiographie[3].

Bibliographie modifier

  • "Militants de la solidarité, une histoire de la Mutuelle familiale", publié aux Éditions de l’Atelier, 2017.
  • "Ce feu qui brûle encore : Itinéraire d'un enfant du Pays-Haut lorrain", publié aux Éditions de l'Atelier, 2019[9]

Références modifier

  1. a b c d et e "Le Communisme désarmé : Le PCF et les classes populaires depuis les années 1970", par Julian Mischi, Éditions Agone [1].
  2. Présentation de l'auteur par Cultura, spécialiste français des loisirs culturels et artistiques [2].
  3. a b c d e f et g "Ce feu qui brûle encore : Itinéraire d'un enfant du Pays-Haut lorrain" par Marc Zamichiei, Éditions de l'Atelier, 2019 [3].
  4. a b et c Article de Jérôme Pozzi, agrégé d'histoire, doctorant en histoire contemporaine, pour un colloque sur la culture de la provocation organisé en 2003 par le Professeur Didier Francfort [4].
  5. Dans les rues de Nancy, 29 juin 2010 [5].
  6. Interview par Laurent Mouloud dans L'Humanité du 17 Décembre, 1999
  7. Rapport du Sénat pour le Projet de loi sur la création d'une couverture maladie universelle en 1999 [6].
  8. «Militants de la solidarité» en dédicace par Anne-Marie Thomazeau le 12 juillet 2017 dans Viva Magazine [7].
  9. [8].