Marée noire à l'île Maurice

Marée noire à l'île Maurice
Image satellite du MV Wakashio échoué sur la barrière de corail le 6 août 2020 ; la traînée de la marée noire est visible en marron clair.
Image satellite du MV Wakashio échoué sur la barrière de corail le 6 août 2020 ; la traînée de la marée noire est visible en marron clair.

Type Catastrophe environnementale
Pays Drapeau de Maurice Maurice
Coordonnées 20° 26′ 17″ sud, 57° 44′ 41″ est
Date

Géolocalisation sur la carte : océan Indien
(Voir situation sur carte : océan Indien)
Marée noire à l'île Maurice
Géolocalisation sur la carte : Maurice
(Voir situation sur carte : Maurice)
Marée noire à l'île Maurice

La marée noire à l'île Maurice a affecté les côtes du Sud-Est de l'île Maurice à partir du , à la suite de la catastrophe environnementale causée par l'échouement du vraquier MV Wakashio[1],[2].

Causes modifier

 
Image satellite légendée montrant l'étendue de la marée noire entre le MV Wakashio échoué sur la barrière de corail et la côte au-delà du lagon.

Le [3], un navire japonais sous pavillon panaméen, le MV Wakashio, s'échoue au large du sud-est de l'Île Maurice (à la pointe d'Esny[4]). À la suite du mauvais temps dans le lagon, le gouvernement mauricien annonce que toutes les tentatives de redresser le bateau ont échoué. Il contient alors à son bord 3 800 tonnes de fioul et 200 tonnes de diesel[5].

La cale n° 9 située devant la salle des machines a eu une entrée d'eau et il y a une fuite entre les deux parties, les cales 7 et 8 sont également inondées et les secours ont inondé la cale 6 pour stabiliser le bateau, tandis que les cales 1 à 5 n'ont pas d'eau. Le navire est posé sur le fond marin peu profond là où il a échoué. Il y a douze mètres de différence de niveau entre les extrémités du bateau, qui mesure trois cents mètres. Le mauvais temps travaille la structure et provoque une fuite[6].

Le 6 août, les autorités mauriciennes annoncent que le fioul, jusqu'alors contenu dans le navire, s’échappe du vraquier[7], puis, le 15 août, qu'il s’est brisé en deux, alors qu'il reste encore 90 tonnes de carburant à bord[8].

Gestion de la crise modifier

Des volontaires mauriciens tressent des barrages flottants en chanvre et tissu pour tenter de bloquer la nappe. D'autres, munis de masques et gants en caoutchouc, ramassent à l'aide de pelles et de seaux les produits échappés du navire[9].

Le 6 août, une cellule de crise est créée à La Réunion, qui n'est alors pas menacée[10].

Alors que mille tonnes de carburant sur les trois mille se sont déjà échappées des cuves, la compagnie japonaise Nagashiki kisen (長鋪汽船?), propriétaire du navire, présente ses excuses[11] et envoie une équipe spécialisée dans le sauvetage, tout en indiquant que les conditions météorologiques rendent difficiles ces opérations[12]. Le 12 août, le Premier ministre, Pravind Jugnauth, annonce que « tout le fioul a été pompé des réservoirs »[13].

 
Le MV Wakashio, brisé en deux.


Le 16 août, le navire se brise en deux, menaçant de libérer 100 tonnes de fioul supplémentaires encore contenues dans des parties résiduelles de la coque[14]. Il est prévu de remorquer et de couler au large les deux tiers avant de l’épave contenant les moteurs du vraquier et environ 30 mètres cubes de pétrole que les conditions météo empêchent de pomper[15].

 
Le MV Wakashio, brisé en deux.

Le 24 août la proue est coulée, comme prévu, à 3 600 mètres de profondeur.

Le 31 août, le remorqueur Sir Gaëtan Duval sombre alors qu'il tracte une barge chargée de collecter les résidus de fioul encore contenus dans l'arrière du vraquier. Le naufrage fait trois morts et un disparu[16].

Le 17 février 2021, à proximité des récifs coralliens de la pointe d’Esny, commence le démantèlement de la poupe restée émergée au moyen d'une barge chinoise équipée d’une grue de 1200 tonnes[17].

Enquête modifier

En janvier 2021, une commission d'enquête, présidée par un ancien juge, avec le concours d’une ingénieur et d’un expert maritime, auditionne à Port-Louis les membres d’équipage du Wakashio et les enquêteurs, parmi lesquels le capitaine Asiva Coopen, Deputy Director of Shipping à Maurice, qui a collecté des documents à bord. Il rapporte que le navire se rapprochait des côtes pour permettre aux marins de contacter leurs familles. Au moment du naufrage, il y avait un anniversaire à bord, le second et le chef mécanicien étaient en passerelle, personne ne surveillait le sondeur et il n'y avait pas d'alarme. Le capitaine et le second, arrêtés le 18 août 2020, encourent une peine de prison pouvant aller jusqu'à 60 ans[18].

Aide internationale modifier

Filmographie modifier

  • Wakashio : lespwar odela marenwar, documentaire de 55 minutes réalisé par CARES (Centre for Alternative Research and Studies), Rezistans ek Alternative et Rising Ocean[20].
  • Grat lamer pintir lesiel (Avec la mer repeindre le ciel), documentaire de 71 minutes réalisé par le réalisateur mauricien David Constantin[20],[21].

Notes et références modifier

  1. DPA, « L’île Maurice se bat contre une marée noire (photos) », sur Le Soir,
  2. « Île Maurice : le MV Wakashio au fond de l’océan », sur Réunion la 1ère (consulté le )
  3. « Au large de l'île Maurice, la crainte d'une catastrophe écologique », sur France 24,
  4. « Fuite d’huile sur un vraquier : l’île Maurice craint une « catastrophe écologique », sur Le Télégramme,
  5. « Marée noire à l’île Maurice. Le navire échoué s’est brisé en deux », sur ouest-france.fr,
  6. « Vraquier échoué : Nagashiki Shipping Co. Ltd s’engage à prendre ses responsabilités », sur Le Mauricien,
  7. HA / Florence Bouchou, « Naufrage du Wakashio : l’île Maurice en situation de crise », sur France TV Info,
  8. « msn.com/fr-fr/actualite/monde/… »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?).
  9. AFP, « Le navire transportant 4 000 tonnes de pétrole échoué à l’île Maurice menace de se briser », sur Le Monde,
  10. Laura Philippon, « Naufrage du Wakashio à Maurice : La Réunion active une cellule de crise, pas de risque pour nos côtes à ce stade », sur francetvinfo.fr,
  11. (ja) « 商船三井運航の貨物船座礁、海に漏れ出た重油は1000トン以上 », sur 読売新聞 / Yomiuri.co.jp,‎
  12. « Vraquier échoué : Nagashiki Shipping Co. Ltd s’engage à prendre ses responsabilités », sur lemauricien.com,
  13. « Tout le fioul restant dans le bateau échoué au large de l’île Maurice a été pompé », sur lemonde.fr, (consulté le )
  14. Abdoollah Earally, « Marée noire à Maurice: le navire MV Wakashio s'est brisé en deux parties », RFI,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  15. « Le « Wakashio », échoué près de l’île Maurice, s’est « cassé en deux » », sur lemonde.fr, (consulté le )
  16. « Maurice : trois marins morts et un disparu lors du naufrage d'un remorqueur », sur Réunion la 1ère (consulté le )
  17. « Ile Maurice : le démantèlement de la poupe du Wakashio commence », sur Mer et Marine, (consulté le )
  18. « Naufrage du Wakashio : audiences à Maurice », sur Mer et Marine, (consulté le )
  19. AFP, « Marée noire à l’île Maurice : Macron annonce l’envoi d’équipes et de matériel depuis La Réunion », sur 20 minutes,
  20. a et b Shenaz Patel, « Gratter là où ça fait mal… », sur Le Mauricien, (consulté le )
  21. Grat lamer pintir lesiel sur Africultures