Maquis Zone 1 C60 de l'Armée secrète belge

L'Armée secrète belge est divisée en 5 zones[1]. La zone 1, qui s'étend de la vallée de la Lys, au nord de Tournai, jusqu'à la Meuse de Dinant, couvre 4 secteurs, de A à D. Le secteur C couvre l'Entre-Sambre-et-Meuse dont Couvin[2].

Maquis zone 1 C-60
Walter Neuville, coordinateur du maquis Zone 1 C60 à partir de Décembre 1943
Émile Pécriaux, « frère Materne », qui a permis à de nombreux aviateurs de rejoindre le maquis ()
Willy Renner et Walter Neuville, retrouvailles après la guerre

Dès mars 1942, la légion Belge s'étend dans la région de Walcourt, Philippeville, Mariembourg, Florennes et la botte du Hainaut pour former C-60 ("Linot"). Le Docteur Leclerc prend la direction de ce secteur jusqu'à son arrestation en Février 1943, alors que le groupe était constitué de 600 hommes.

Le docteur Georges Lecomte le remplace en mai 1943, puis le lieutenant de réserve Émile Detroux de Chastrès en août et ce, jusqu'à la Libération.

En décembre 1943, Walter Neuville est chargé de l'organisation du maquis du secteur C-60[3].

Il fut entouré dans ce rôle de sa sœur Élisabeth, un frère franciscain (Émile Pécriaux [4], "Frère Materne"), des réfugiés et de nombreux villageois[5].

Hébergement et ravitaillement modifier

Le maquis avait pour mission l'hébergement et le ravitaillement d'aviateurs et réfractaires[6], avec notamment les refugiés suivants[7]:

  • André Hitelet (Belgique, septembre 1942 - ), réfractaire[8] et évadé du Kommando 44 du Stalag VI-F de Bocholt
  • Alidor Dugot (Belgique, ? - libération), recherché par la police allemande [9]
  • Norman Huntly Michie (Canada, février 1944 - libération), aviateur[10]
  • Renner Wilfred (Willie) (Canada, octobre 1943 - libération), aviateur[11] [12] [13] [14]
  • Healey Joseph (Joe) Patrick (Canada, février 1944 - libération), aviateur [15][16] [17]
  • Henry Alan Lucas (England, février 1944 - libération), aviateur [18] [19]
  • Warren Charles (Charly) (États-Unis, février 1944 - libération), aviateur [20] [21]
  • Michine Nicolas (URSS), prisonnier de guerre évadé
  • Puschkarev Serge (URSS), prisonnier de guerre évadé
  • Raymond Ademovitch (Yougoslavie, Avril 1943 - libération), prisonnier de guerre musulman bosniaque évadé du camp de Douai et qui travaillait dans les mines de charbon locales
  • Felix Azizovitch (Yougoslavie, Avril 1943 - libération), prisonnier de guerre musulman bosniaque évadé du camp de Douai et qui travaillait dans les mines de charbon locales

Dès septembre 1942, le bois de Falemprise accueille André Hitelet.

Un hébergement en bois de sapin, fut érige dans les bois de Falemprise, au lieu-dit "Plate Taille".

Le refuge sera abandonné en Février 1944 à la suite d'incursions de soldats allemands dans les bois environnants, et les réfugiés seront répartis par Walter Neuville chez des habitants de Boussu-Lez-Walcourt et Beaumont[6].

Un autre abri[22] sera construit en Avril 1944 dans un massif de pruneliers au lieu-dit "Cocriamont". Les deux Yougoslaves, André Hitelet, puis Alidor Dugot y resteront jusqu'à leur libération.

Un autre baraquement ("Maquis des aviateurs")[22] fut construit entre le second et le troisième parachutage (Mai/Juin 1944) dans un versant boisé aux abords de la plaine dite de Falemprise, et sera occupé par Warren Charly, Alan Lucas et les deux évadés russes[6].

Parachutages modifier

Walter Neuville et le groupe C-60 participeront, en outre, à la réception de trois parachutages (Mai et Juin 1944) sur deux sites, à Erpion et à Falemprise[23] [24].

Un des sites était la plaine B2 (Badon, Boussu-Lez-Walcourt), l'autre la plaine B1 (Silenrieux, Falemprise)[22].

Le premier parachutage eu lieu à la suite de l'émission du message suivant "Pour Oscar, la carpe est muette, pour Ovide, la carpe n'est pas muette" le 10 Mai 1944 à 19h15 sur Radio Belgique[25].
Le deuxième parachutage eut lieu sur la plaine B2 à la suite du message "Voici un message pour Oscar: La carpe est muette"[26].

Le troisième parachutage eu lieu en Juin sur la plaine B1, à la suite du message "Pour Ursule (ou Uranus), le buffet est vide ou le buffet n'est pas vide"[27].

Un total de 9 tonnes de matériel (armes anti-chars, pistolets, mitraillettes, postes émetteurs-récepteurs) furent ainsi réceptionnés[27].

Une stèle commémorative (le mémorial de Badon) a été érigée le 11 septembre 1988 en bordure de la plaine de la carpe, un des deux sites de parachutage, en présence de Walter Neuville, Émile Detroux, André Hitelet et Abert Reichling[28].

Reconnaissance modifier

Références modifier

Voir aussi modifier

Liens externes modifier

Fiches du réseau Comète modifier

Bibliographie modifier

  • (en) Ian Darling, Canadian Flyers in the Second World War, Dundurn Press, coll. « Amazing Airmen », (ISBN 978-1-55488-424-7, lire en ligne)
  • Général Henri Vanvreckom, L'Armée secrète, J.M. Collet, (lire en ligne)
  • Roger Anthoine, Complexe des barrages de l'Eau d'Heure - Le site de Badon, haut lieu de la résistance 1943-1944, Bibliotheca Andana, (lire en ligne)
  • Jean-Philippe Body, Silenrieux: Son histoire, sa géographie, son économie, Cerfontaine : Centre d'archives et d'histoire de l'entité de Cerfontaine, (lire en ligne)