Maison d'arrêt de Strasbourg

établissement pénitentiaire français

Maison d'arrêt de Strasbourg
Image de l'établissement
Localisation
Pays Drapeau de la France France
Région Drapeau du Grand Est Grand Est
Département Bas-Rhin
Localité Strasbourg
DISP Strasbourg
Coordonnées 48° 34′ 00″ nord, 7° 43′ 50″ est
Géolocalisation sur la carte : Strasbourg
(Voir situation sur carte : Strasbourg)
Maison d'arrêt de Strasbourg
Géolocalisation sur la carte : Bas-Rhin
(Voir situation sur carte : Bas-Rhin)
Maison d'arrêt de Strasbourg
Géolocalisation sur la carte : Grand Est
(Voir situation sur carte : Grand Est)
Maison d'arrêt de Strasbourg
Géolocalisation sur la carte : France
(Voir situation sur carte : France)
Maison d'arrêt de Strasbourg
Architecture et patrimoine
Construction -
Propriétaire Drapeau de la France État français
Installations
Type Maison d'arrêt
Capacité 424 places
Fonctionnement
Date d'ouverture
Opérateur(s) Drapeau de la France Ministère de la Justice
Effectif 657 (février 2022)
Statut actuel En fonctionnement (d)

La maison d'arrêt de Strasbourg est une maison d'arrêt française située dans la commune de Strasbourg, dans le département du Bas-Rhin et dans la région Grand-Est.

L'établissement dépend du ressort de la direction interrégionale des services pénitentiaires de Strasbourg. Au niveau judiciaire, l'établissement relève du tribunal judiciaire de Strasbourg et de la cour d'appel de Colmar.

Histoire modifier

XXe siècle modifier

Le projet de la maison d'arrêt de Strasbourg est envisagé dès les années 1960 mais est initié en par Robert Badinter. Les travaux durent de à . L'établissement ouvre en et est destiné à remplacer les deux anciennes prisons strasbourgeoises, la prison Sainte Marguerite et celle de la Rue du Fil[1]. La maison d'arrêt de Strasbourg remplace également la prison de Haguenau, fermée en [2].

À partir de , l'établissement accueille désormais les détenus issus de la prison de Saverne, à la suite de la fermeture de cet établissement[1].

XXIe siècle modifier

En , l'établissement a été récompensé par le prix anti-gaspillage du ministère de l'agriculture[3],[4] et par le prix de la semaine européenne de réduction des déchets (EWWR) remis à Budapest au mois de mai 2015[3].

En , la maison d'arrêt est le deuxième établissement du pays à ouvrir une unité pour détenus violents, nouveau type d'unité de très haute sécurité destiné à mieux prendre en charge la violence dans les prisons[5].

En , lors de la crise du COVID-19, l’établissement est identifié comme cluster[6].

Description modifier

Située au 6 Rue Engelmann à Strasbourg, dans le quartier de l'Elsau, la maison d'arrêt est l'un des trois établissements pénitentiaires du département. Elle dépend du ressort de la direction interrégionale des services pénitentiaires de Strasbourg et, au niveau judiciaire, relève du tribunal judiciaire de Strasbourg et de la cour d'appel de Colmar[7].

L'établissement a une capacité d'accueil de 424 places[8] pour des détenus majeurs hommes et femmes, mineurs, prévenus ou condamnés à des peines de moins d'un an. Il comprend quatre bâtiments de détention qui sont répartis entre un quartier "Maison d'arrêt Hommes" de 386 places composé de deux bâtiments, un quartier "Maison d'arrêt Femmes" de 19 places et un quartier "Maison d'arrêt Mineurs Hommes" de 19 places composés chacun d'un bâtiment[9],[10].

L'établissement accueille également un quartier SMPR qui est une antenne de l’hôpital de Brumath et qui héberge les détenus de la collectivité européenne d'Alsace, souffrant de troubles psychologiques graves[9].

L'établissement est le plus gros établissement pénitentiaire de la direction interrégionale des services pénitentiaires de Strasbourg après la maison d'arrêt de Nancy-Maxéville[1].

La surpopulation de l'établissement est régulièrement constatée[11],[7],[12] et fait parfois l'objet de mouvements de contestation de la part du personnel[13]. En conséquence de ces constats, le vieillissement prématuré et la dégradation de la structure de l'établissement sont également régulièrement signalés[7].

Au , l'établissement accueillait 657 détenus, soit un taux d'occupation de 155%[8].

Actions environnementales et de réinsertion modifier

En , l'établissement est le premier établissement en France à lancer son site Internet et, en , il lance un nouveau site permettant aux internautes de poser des questions sur l'univers carcéral. Ce site est initié dans le cadre d'un projet pédagogique à destination des détenus, pour les détenus illettrés ou à des fins d'apprentissage des outils informatiques, les détenus n'accédant cependant pas directement à Internet[14],[15].

L'établissement expérimente depuis , dans les quartiers d’isolement, des activités d’art-thérapie et de médiation animale où le détenu apprend à gérer sa violence en s'occupant d’un animal, le plus souvent un chien ou un cochon d’Inde[5].

La maison d'arrêt est l'un des signataires de la charte "tous unis pour plus de biodiversité" de l'Eurométropole de Strasbourg[3]. Elle est engagée dans une politique de développement durable déclinant des actions dans différentes directions : lutte contre le gaspillage alimentaire, tri et réduction des déchets, jardin partagé, maîtrise des fluides, promotion de la biodiversité, compostage (composteur d'une capacité de 50 m3)[16].

Depuis , une activité de jardin partagé est également mise en place au quartier femmes qui permet à un groupe de détenues de pratiquer le jardinage et qui s'accompagne d'une formation professionnelle en horticulture[16].

Rapport critique du CGLPL de sur les conditions de détention modifier

En , un rapport critique du Contrôleur général des lieux de privation de liberté met en lumière d'importants dysfonctionnements de l'établissement et des dégradations des conditions de détentions[7],[17],[18].

La situation constatée par le CGLPL est considérée comme suffisamment grave pour nécessiter le recours à une procédure d'urgence pour formuler des recommandations sur un établissement pénitentiaire[19]. C'est la cinquième fois que cette procédure exceptionnelle est mise en œuvre depuis la création du poste de CGLPL en [17],[20].

Le rapport est cependant contesté par le ministère de la justice et donne lieu à des échanges par médias interposés, qualifiés d'acerbes dans certains médias[17], entre la contrôleure Adeline Hazan et la ministre de la justice Christiane Taubira[17],[18].

Détenus notables modifier

Événements notables modifier

Le , deux détenus de l'établissement s'évadent en brisant la fenêtre de leur cellule et en confectionnant une corde avec leurs draps, l'un d'eux s'étant cependant blessé lors de l'évasion et a immédiatement été repris. Les deux détenus s'étaient déjà évadés auparavant de la prison de Colmar mais avaient été repris[21].

En , un incendie, apparemment provoqué par une détenue placée à l'isolement, entraine l'évacuation de 40 personnes (détenues et personnel) et l'hospitalisation de trois détenues[22]. Plusieurs incidents sont également déclenchés en août de la même année[23].

Notes et références modifier

  1. a b et c « Maison d'Arrêt de Strasbourg » Historique »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?), sur ma-strasbourg.justice.fr (consulté le ).
  2. « Les prisons réhabilitées », sur ENAP, (consulté le ).
  3. a b et c Ministère de la justice, « Le développement durable à l’administration pénitentiaire »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?)  , sur justice.gouv.fr, .
  4. Ministère de l'agriculture, « Présentation des 19 projets de L’appel à projets national 2014 du Programme national pour l'alimentation »   [PDF], sur agriculture.gouv.fr, .
  5. a et b « En immersion dans les unités pour détenus violents », sur rtl.fr (consulté le ).
  6. « Coronavirus : un cluster à la maison d’arrêt de Strasbourg, au moins 13 cas positifs », sur France Bleu, (consulté le ).
  7. a b c et d CGLPL, « Rapport de visite du CGLPL - Deuxième visite - 2015 »   [PDF], sur cglpl.fr, .
  8. a et b Ministère de la justice, « Statistiques des personnes écrouées et détenues au 1er février 2022 »   [PDF], sur justice.gouv.fr, .
  9. a et b « Maison d'Arrêt de Strasbourg » Présentation de la Maison d’Arrêt de Strasbourg »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?), sur ma-strasbourg.justice.fr (consulté le ).
  10. Observatoire International des Prisons, « Maison d’Arrêt de Strasbourg », sur oip.org (consulté le ).
  11. CGLPL, « Rapport de visite du CGLPL - Première visite - 2009 »   [PDF], sur cglpl.fr, .
  12. LIBERATION et AFP, « A Strasbourg, deuxième suicide de détenu en deux semaines », sur Libération (consulté le ).
  13. Paris Match, « A Strasbourg, la grogne des surveillants de prison », sur parismatch.com (consulté le ).
  14. « A la prison de Strasbourg, des détenus s'expriment sur Internet », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne, consulté le )
  15. « La prison de Strasbourg s'ouvre aux internautes », sur Les Echos, (consulté le ).
  16. a et b « Maison d'Arrêt de Strasbourg » Développement durable »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?), sur ma-strasbourg.justice.fr (consulté le ).
  17. a b c et d Le Point magazine, « Maison d'arrêt de Strasbourg: rapport critique de la contrôleure des prisons », sur Le Point, (consulté le ).
  18. a et b « Un nouveau rapport accablant sur la prison de Strasbourg », La Croix,‎ (ISSN 0242-6056, lire en ligne, consulté le )
  19. Recommandations en urgence du Contrôleur général des lieux de privation de liberté du 13 avril 2015 relatives à la maison d'arrêt de Strasbourg (lire en ligne)
  20. « Maison d'arrêt de Strasbourg: rapport critique de la contrôleure des prisons », sur LExpress.fr, (consulté le ).
  21. « L'Obs - Actualités du jour en direct », sur L'Obs, (consulté le ).
  22. « Strasbourg : 40 personnes évacuées après un incendie à la maison d'arrêt de l'Elsau », sur France 3 Grand Est (consulté le ).
  23. « Maison d'arrêt de Strasbourg : un début d'incendie intentionnel rapidement maîtrisé par les pompiers », sur France 3 Grand Est (consulté le ).

Voir aussi modifier

Articles connexes modifier

Liens externes modifier