Maison Quantin

imprimeur et maison d'édition française

Maison Quantin
Repères historiques
Création 1876
Dates clés 1886 : Cie générale d'impression et d'édition
Disparition ? 1914
Fondée par Albert Quantin
Fiche d’identité
Slogan « Liber libro »
Siège social Paris (France)
Spécialités Éditeur, imprimeur
Collections livre d'art, littérature, bibliothèque parlementaire, jeunesse
Langues de publication Français
Société mère Compagnie générale d'impression et d'édition

La Maison Quantin, libellée également « A. Quantin éditeur », est un imprimeur et une maison d'édition française fondée à Paris en 1876 par Albert Quantin et disparue avant 1914. Elle eut un impact important sur la production d'imagerie populaire destinée à la jeunesse. Elle était établie au 7, rue Saint-Benoît, dans le 6e arrondissement de Paris.

Histoire modifier

Né en 1850, Albert Quantin est d'abord directeur-associé en 1876 de l'imprimerie de Jules Claye (1806-1886). Claye avait repris l’entreprise d'Henri Fournier qui avait créé sa propre imprimerie en 1855, laquelle fut l'une des plus grandes sociétés de presse parisiennes du Second Empire[1]. Située 5 & 7 rue Saint-Benoît, la fabrique est agrandie par Albert Quantin.

Le succès de l'imprimerie appelée Claye Quantin & May et de la maison d'édition exige des disponibilités financières que Quantin trouve dans la transformation de son entreprise, en 1886, en société anonyme dénommée « Compagnie générale d'impression et d'édition » — précédée de la mention « Maison Quantin ». Entre-temps, il coédite l’œuvre complète de Victor Hugo en association avec Pierre-Jules Hetzel, qui est son voisin (1880-1885). Un de ses plus beaux livres parus est Paris (format grand in folio). Une filiale est créée en 1887, La Librairie moderne, dirigée par Gustave de Malherbe[2].

En 1890, la Maison Quantin fusionne avec le groupe des « Imprimeries réunies », représentées par Claude Martinet et Claude Motteroz. La nouvelle association adopte la raison sociale « Librairies-Imprimeries réunies (anc[ienne]. Maison Quantin, Motteroz, Morel, Martinet) », puis plus simplement « May & Motteroz », mais garde l’appellation « ancienne Maison Quantin » durant les premières années[3]. Albert Quantin est mentionné durant cette décennie comme éditeur et directeur de publication, ses associés étant gérants. May est sans doute L.-Henry May, associé à G. Mantoux, qui ont formé la Société française d'éditions d'art au 9 et 11 de la même rue.

En , la Société des librairies-imprimeries réunies cède à la Librairie d'éducation nationale Alcide Picard & Kaan les collections « Bibliothèque de l'enseignement des beaux-arts » et « Bibliothèque de l'éducation maternelle ». En , Claude Martinet fonde l'Office de la librairie, agence s'occupant exclusivement de vente et d'achat de librairies et de fonds de l'industrie du Livre. En , les Librairies-imprimeries réunies confient aux éditions Georges Crès & Cie l'exploitation de la « Bibliothèque de l'enseignement des beaux-arts »[4].

Activités éditoriales modifier

La devise de la Maison Quantin était Liber libro, imprimée au-dessus d'un livre ouvert avec sur la page de gauche un M et sur la page de droite un Q. Supportant l'ensemble, un homme et une femme, torses nus, éclairés par une lampe et tenant des guirlandes entourant le livre.

Au milieu de 1885, Quantin se lance dans la production de planches illustrées destinées aux enfants, et qu'il vend 5 centimes pièce : imprimées en couleurs via le procédé de chromolithographie, elles se déclinent en séries, représentant des historiettes comiques, ancêtre des comic strips, et furent très populaires.

Divers ouvrages modifier

Collections modifier

Écrivains et artistes publiés modifier

Quelques écrivains classiques comme Beaumarchais, Honoré de Balzac, Gustave Flaubert, Goethe, Victor Hugo, George Sand mais aussi des contemporains comme Guy de Maupassant, Auguste de Villiers de L'Isle-Adam, Henriette Daux, Édouard Gerspach, Claude Terrasse, Octave Uzanne, Jules Vallès, Alphonse-Jules Wauters...

Parmi les nombreux dessinateurs employés, on trouve Jack Abeillé, Pierre Bonnard, Döes, Benjamin Rabier, Christophe, Jules Hénault, Job, Caran d'Ache, Raymond de La Nézière, Félix Lacaille, Ricardo de Los-Rios, Valton, Hermann Vogel... Jean Michel dit « Marius-Michel père » (1821-1890) et son fils Henri (dit aussi « Marius-Michel », 1846-1925), relieurs-doreurs et décorateurs d'art, ont réalisé en leur atelier pour la maison Quantin, entre autres des remarquables frontispices : pour le livre La Peinture flamande de A. J. Wauters et un autre pour le livre Les sceaux d'Albert Lecoy de la Marche, deux livres conservés à la Bibliothèque des beaux-arts.

Quantin a également fait appel à Ritter, autre relieur renommé, par exemple pour Le Mariage de Figaro, édité en 1884.

Galerie modifier

Notes et références modifier

  1. Guy de Maupassant, Contes et Nouvelles, tome 2, notice de Louis Forestier, p. 1641, Bibliothèque de la Pléiade, éditions Gallimard, 1979 (ISBN 9782070108053)
  2. Correspondance générale d'Octave Mirbeau, L'Âge d'homme, 2002, tome I, note p. 429.
  3. Jean-Yves Mollier, « Une concentration réussie, la SA des Librairies-Imprimeries Réunies et la Maison Quantin », in L'Argent et les lettres : Histoire du capitalisme d'édition, 1880-1920, Paris : Fayard, 1988, p. 151-168.
  4. « Chronologie de l'édition française au XXe siècle » par Pascal Fouché, in editionfrancaise.com en ligne].
  5. Voir fiche d'information du lien BNF

Liens externes modifier

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