Mademoiselle Monk

essai de l'homme politique français Charles Maurras

ou la Génération des événements

Mademoiselle Monk
ou la Génération des événements
Image illustrative de l’article Mademoiselle Monk
Édition originale.

Auteur Charles Maurras
Pays Drapeau de la France France
Préface André Malraux
Genre Politique
Éditeur Stock
Collection Les Contemporains
Lieu de parution Paris
Date de parution 1923
Chronologie

Mademoiselle Monk est un essai du journaliste et homme politique français Charles Maurras publié originellement le 14 juillet 1902 dans la Gazette de France avant d'être repris en 1905 dans L'Avenir de l'intelligence. Le texte est ensuite édité à part en et préfacé par André Malraux. Maurras revient sur le rôle joué par Aimée de Coigny auprès de Talleyrand lors de la Restauration en 1814.

Présentation modifier

 
Aimée de Coigny (1769-1820), personnage principal de Mademoiselle Monk.

Aimée de Coigny, salonnière française, a été convertie à la royauté par son amant Bruno-Gabriel de Boisgelin, agent du comte de Provence, le futur Louis XVIII[1]. Dans ses Mémoires, cette femme du monde relate comment elle a influencé Talleyrand jusqu'à le rallier à la monarchie en 1814 à la fin de l'Empire[2],[3].

« La Restauration résulta d'un heureux concours de circonstances : la connivence imprévisible entre Aimée de Coigny et Talleyrand. »[2]

Maurras s’inspire donc de ces Mémoires et relate étape par étape le ralliement de l'intéressée à la cause royale grâce aux arguments de Boisgelin. De plus, il cite l'exemple du général Monck[4]. Après la mort du Lord protecteur Olivier Cromwell, le général Monck réalise l’exploit de restaurer le roi catholique Charles II sur le trône anglais sans verser une seule goutte de sang le 1er mai 1660[5]. L'idée selon laquelle Aimée de Coigny aurait convaincu Talleyrand de favoriser le retour de Louis XVIII lui vaut ainsi le surnom de « Mademoiselle Monk »[6].

Maurras se réfère aussi au texte La Jeune captive d'André Chénier, poème qui évoque la figure de sa muse, Aimée de Coigny[7]. L'exemple de cette femme devient dès lors « une preuve vivante de ce que les personnes résolues, attentives à empoigner la chance, sont capables de réaliser l'improbable »[7].

Autour du livre modifier

André Malraux rédige une préface élogieuse à l'égard de Charles Maurras[8].

En 1927, lors de l'évasion de la prison de la Santé, les deux fugitifs Léon Daudet et Joseph Delest sont hébergés par le Comte Robert de Kergueven, au château de Vigny (Seine-et-Oise), maison d'enfance d'Aimée de Coigny. Cette coïncidence est remarquée par Charles Maurras[9].

Les exemples du général Monck et de Talleyrand sont de nouveau employés dans le livre Si le coup de force est possible de Charles Maurras et Henri Dutrait-Crozon.

Liens externes modifier

Voir aussi modifier

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Notes et références modifier

  1. Weyembergh 1992.
  2. a et b Antoine Compagnon, Proust, la mémoire et la littérature: Séminaire 2006-2007 au Collège de France, Odile Jacob, (ISBN 978-2-7381-2292-6, lire en ligne), p. 37
  3. Collectif, L'Action française : culture, société, politique, Presses universitaires du Septentrion, (ISBN 978-2-7574-2123-9, lire en ligne), p. 56
  4. Georgin 2015.
  5. Éric Georgin, « Entre volonté et renoncement : la Restauration jugée par Charles Maurras », Napoleonica. La Revue, no 22,‎ , p. 52-69 (lire en ligne)
  6. Olivier Dard et Michel Grunewald, L'Action française : culture, société, politique, vol. 2 : Charles Maurras et l'étranger – L'étranger et Charles Maurras, Peter Lang, (ISBN 978-3-0343-0039-1, lire en ligne), p. 331
  7. a et b Michael Sutton, Charles Maurras et les catholiques français, 1890-1914: nationalisme et positivisme, Editions Beauchesne, (ISBN 978-2-7010-1311-4, lire en ligne), p. 58
  8. Charles Maurras, L'Avenir de l'intelligence et autres textes, Groupe Robert Laffont, (ISBN 978-2-221-21928-7, lire en ligne)
  9. Albert Marty, L'Action française racontée par elle-même, Nouvelles Editions Latines, (ISBN 978-2-7233-0325-5, lire en ligne), p. 278

Bibliographie modifier

  : document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.

  • Éric Georgin, « Entre volonté et renoncement : la Restauration jugée par Charles Maurras », Napoleonica. La Revue,‎ , p. 52-69 (lire en ligne) 
  • Henri Massis (dir.), « Malraux et « Mademoiselle Monk » », dans Maurras et notre temps : Entretiens et souvenirs, Paris, Perrin, , 488 p. (lire en ligne)
  • Maurice Weyembergh (dir.), « Le coup de force », dans Charles Maurras et la Révolution française, Librairie philosophique J. Vrin, , 146 p. (lire en ligne), p. 85-88