Madeleine Zillhardt

artiste française, écrivaine, décoratrice et peintre

Madeleine Zillhardt, née le à Saint-Quentin et morte le à Neuilly-sur-Seine est une écrivaine, décoratrice et peintre française.

Madeleine Zillhardt
Madeleine Zillhardt par Louise Catherine Breslau (1886).
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Œuvres principales
Bravo Tigre (d), Monsieur Edgar Degas (d), Louise Catherine Breslau et ses amis (d), Fluctuat nec mergitur (Madeleine Zillhardt, 1918) (d), La Marne (Madeleine Zillhardt) (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Plaque commémorative

Sa vie et son parcours sont liés à une autre artiste, la peintre germano-suisse Louise Catherine Breslau (1856-1927), dont elle fut la compagne, la muse et l'inspiratrice. Elles vécurent ensemble plus de quarante ans, une vie tournée vers l'art.

Elle est la sœur de la peintre Jenny Zillhardt (1857-1939).

Biographie

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Formation académique

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Madeleine Zillhardt est élève de l'Académie Julian, seule institution d'enseignement de l'art alors ouverte aux femmes à Paris. Sa sœur, Jenny Zillhardt[2], y étudie également à la même époque. Tony Robert-Fleury est son professeur[3]. Madeleine Zillhardt y rencontre de jeunes artistes comme elle : Julie Delance-Feurgard, Maria Feller, Anna Klumpke, Hermine David, Agnes Goodsir, Sarah Henrietta Purser, Sophie Schaeppi, Marie Bashkirtseff, et surtout la rivale de celle-ci, Louise Breslau, en 1884.

Rencontre avec Louise Catherine Breslau

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Contre-jour (1888), Louise Breslau et Madeleine Zillhardt, musée des Beaux-Arts de Berne.

En 1885, Madeleine Zillhardt demande à Louise Catherine Breslau, sa collègue en vue à l'Académie Julian, de faire son portrait[4]. Elles ne se quitteront plus et emménagent définitivement ensemble en 1886[5] à Neuilly-sur-Seine[6], où elles fondent leur atelier commun sur le boulevard d'Inkermann[7].

En 1887, Louise Catherine Breslau exécute Contre-jour, l'une de ses œuvres maîtresses, représentant le couple qu'elle forme avec Madeleine Zillhardt dans leur intimité, tableau acheté par la Suisse en 1896.

Carrière artistique

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Madeleine Zillhardt devient l'une des plus originales décoratrices de son temps et Louise Breslau connaît un immense succès dans le monde de la peinture. Les deux femmes deviennent un couple incontournable du milieu artistique parisien et reçoivent leurs amis artistes : Henri Fantin-Latour, Auguste Rodin, Edgar Degas dont elle rédige une biographie[8]. Elles s'éloignent de ce dernier lorsqu'il affiche des positions anti-dreyfusardes[9].

Première Guerre mondiale

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Durant la Première Guerre mondiale, Madeleine Zillhardt s'illustre dans les arts décoratifs pour ses faïences patriotiques, dont Bravo Tigre ! en soutien à Clemenceau et surtout Fluctuat nec mergitur, Paris bombardé, Jurons de ne pas oublier qui dénonce les bombardements de civils durant la Grande Guerre[10]. Elle se remet également à la peinture avec Louise Breslau. Elles peignent les portraits des soldats, infirmières et médecins en route vers le front afin de les offrir à leur famille avant leur départ.

Préservation de l'œuvre de Louise Catherine Breslau

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Louise Catherine Breslau et ses amis (1932).

Après la guerre, la santé de Louise Catherine Breslau décline jusqu'à son décès le à Paris, dans le 16e arrondissement[11].

Madeleine Zillhardt, meurtrie, passe le reste de sa vie à vouloir perpétuer l'œuvre de sa compagne, faisant don à divers musées de 66 œuvres au musée des Beaux-Arts de Dijon[12],[13] ou des tableaux comme Portrait de Henry Davison, qu'elle lègue au musée du Jeu de Paume, œuvre majeure aujourd'hui conservée au musée d'Orsay à Paris[14].

Madeleine Zillhardt permet ainsi à l'œuvre de sa compagne de ne pas être trop dispersée et de figurer, aujourd'hui, dans les collections nationales et internationales[15].

Elle garde durant cette période des liens avec leurs amis artistes, comme le sculpteur Antoine Bourdelle[16].

Elle évoque notamment les années passées dans une interview donnée à la journaliste Blanche Vogt dans la maison du couple, située sur le boulevard d'Inkermann[17], à Neuilly-sur-Seine, où est situé l'atelier[18].

Ses objets d'arts décoratifs, œuvres de céramiques[19] et de faïences[20], connaissent un regain d'intérêt depuis les célébrations du centenaire de la Grande Guerre[21].

Mécénat

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Péniche Louise-Catherine en novembre 2021.

En 1928, Madeleine Zillhardt achète à Paris la péniche de béton Liège afin de la mettre à disposition de l'Armée du Salut. Avec le soutien de la mécène américaine Winnaretta Singer, princesse de Polignac et héritière de la compagnie Singer, la péniche est réhabilitée par Le Corbusier en 1929, avec l'architecte japonais Kunio Maekawa qui est alors son étudiant. Le navire prend le nom de Louise-Catherine en hommage à Breslau[22]. Selon la volonté de Madeleine Zillhardt, le bateau devient un refuge pour les sans-abri l'hiver et une colonie de vacances pour les enfants l'été, amarré à Paris sur les berges de la Seine, au pont des Arts puis au pont d'Austerlitz. La péniche Louise-Catherine est gérée par l'Armée du Salut jusqu'en 1995[23].

En 2006, le bâtiment est repris en main[24], par l'architecte Michel Cantal-Dupart[25], qui fonde l'Association Louise-Catherine, et la Fondation Le Corbusier[26], mais le bateau sombre accidentellement le [27] durant la crue de la Seine de l'hiver 2018.

Aujourd'hui, désormais renflouée, la péniche historique Louise-Catherine de Le Corbusier est toujours située au port d'Austerlitz, dans le 13e arrondissement, à Paris.

Œuvres littéraires

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  • Madeleine Zillardt, Monsieur Edgar Degas, Paris, L'Echoppe, réédition 2015 (ISBN 9782840682738).
  • Madeleine Zillhardt, Louise-Catherine Breslau et ses amis, Paris, Éditions des Portiques, (lire en ligne)

Œuvres dans les collections publiques

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Hommages

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La Toilette, portrait de Madeleine Zillhardt, par Louise Catherine Breslau.

Bibliographie

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  • Marie-Jo Bonnet, Les Deux amies : essai sur le couple de femmes dans l'Art, Paris, Éditions Blanche, 2000.
  • Eva Belgherbi, « Monsieur Edgar Degas par Madeleine Zillhardt, Louise Breslau entre les lignes », Genre et Histoire de l'art,‎ (lire en ligne)

Notes et références

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  1. « ark:/36937/s005b0588fbe747f », sous le nom ZILLHARDT Madeleine (consulté le )
  2. « Jenny Zillhardt », sur www.femmespeintres.be (consulté le )
  3. Salon des artistes français, « Explication des ouvrages de peinture et dessins, sculpture, architecture et gravure des artistes vivants »  , sur Gallica, (consulté le )
  4. Eva Belgherbi, « “Monsieur Edgar Degas” par Madeleine Zillhardt, 1932. Louise Breslau entre les lignes. », sur un carnet genre et histoire de l'art,
  5. « Christine Huguenin.Femmes artistes peintres à travers les siècles. Tome 2 ».
  6. (en) Delia Gaze, Maja Mihajlovic et Leanda Shrimpton, Dictionary of Women Artists: Introductory surveys ; Artists, A-I, Taylor & Francis, (ISBN 978-1-884964-21-3, lire en ligne)
  7. « Lettre autographe signée de Louise Catherine Breslau [à Henry Lapauze], jeudi | Paris Musées », sur www.parismuseescollections.paris.fr (consulté le )
  8. « Madeleine Zillhardt (1863-1950) - Auteur - Ressources de la Bibliothèque nationale de France », sur data.bnf.fr (consulté le ).
  9. « Madeleine Zillhardt vivir sin Louise (ES) ».
  10. « Assiette : Fluctuat nec mergitur - Musée de l'Air et de l'Espace », Musée de l'Air et de l'Espace,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  11. « Visionneuse - Archives de Paris », sur archives.paris.fr (consulté le )
  12. « Rétrospective Musée des Beaux-Arts de Dijon ».
  13. (en) Laurence Madeline et Pauline Willis, Women Artists in Paris, 1850-1900, Yale University Press, (ISBN 978-0-300-22393-4, lire en ligne), p. 244
  14. « Musée d'Orsay : notice d'œuvre », sur www.musee-orsay.fr (consulté le ).
  15. « Musée cantonal des Beaux-Arts de Lausanne ».
  16. « Lettre autographe signée de Madeleine Zillhardt à Antoine Bourdelle, 24 juin 1929 | Paris Musées », sur www.parismuseescollections.paris.fr
  17. Arsène (1859-1937) Auteur du texte Alexandre, Louise C. Breslau / Arsène Alexandre, (lire en ligne)
  18. « ChallengeAZ - Madeleine ZILLHARDT »
  19. « L'Art et les artistes : revue mensuelle d'art ancien et moderne... », sur Gallica, (consulté le )
  20. « Madeleine Zillhardt », sur www.femmespeintres.be
  21. « La Grande Guerre des assiettes en 1917 », PUPS,‎ (lire en ligne [PDF], consulté le ).
  22. « La Grande-Motte à la péniche Corbu », Télérama.fr,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  23. « Le Moniteur ».
  24. Le Point, magazine, « La péniche secrète de Le Corbusier », Le Point,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  25. « "Louise-Catherine" et Le Corbusier sont dans une péniche », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  26. « http://www.fondationlecorbusier.fr/corbuweb/morpheus.aspx?sysId=13&IrisObjectId=9532&sysLanguage=fr-fr&itemPos=2&itemCount=13&sysParentId=44&sysParentName= », sur www.fondationlecorbusier.fr (consulté le ).
  27. « La péniche « Louise-Catherine », une vieille dame en apnée quai d’Austerlitz », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  28. « Assiette : Fluctuat nec mergitur », sur Musée de l'Air et de l'Espace
  29. « BDIC », .
  30. « Œuvres de Madeleine Zillhardt », sur FranceArchives
  31. « Les collections du département des arts graphiques. Portrait de Madeleine Zillhardt. Breslau Louise Catherine », sur arts-graphiques.louvre.fr (consulté le ).
  32. « Les rues de Paris | place Louise-Catherine-Breslau-et-Madeleine-Zillhardt | 6e arrondissement », sur www.parisrues.com (consulté le ).
  33. « Programme Musee Lecuyer 2018 », calameo.com,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  34. (hy) « Voyage artistique en Europe », sur OpenAgenda (consulté le ).
  35. « Découverte d’une œuvre au musée », MATÉLÉ,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  36. « http://www.fondationlecorbusier.fr/corbuweb/morpheus.aspx?sysId=13&IrisObjectId=4584&sysLanguage=fr-fr&itemPos=3&itemCount=78&sysParentId=64&sysParentName= », sur www.fondationlecorbusier.fr (consulté le ).

Liens externes

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