Madeleine Deries

historienne française
Madeleine Deries
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Léon Deries (d)Voir et modifier les données sur Wikidata

Madeleine Deries (9 avril 1895 - 19 janvier 1924) est la première femme française à obtenir le titre de docteur ès-lettres de la Sorbonne (Paris), en 1923 ; cette thèse avait une spécialisation en histoire.

Biographie modifier

Naissance et enfance modifier

Madeleine Deries naît le 9 avril 1895[1],[2] à Saint-Lô. Son père est un universitaire[3] : Léon Deries, inspecteur d'académie de la Manche de 1892 à 1923[2] — une rue « Deries » à Caen rend hommage à ce père[2].

Études modifier

Sa formation scolaire commence à l'école publique des filles, où elle fait « d'excellentes études » ; puis son père pallie le fait qu'il n'existe pas de collège pour jeunes filles en l'instruisant à domicile[2]. Ceci qui lui permet de se présenter au baccalauréat et, de l'obtenir, en deux essais : en 1915 et 1916 ; toutefois, elle tombe ensuite malade et part à Paris pour être soignée[2]. Les femmes ont encore peu le droit de passer le baccalauréat, mais elle va plus loin dans ses études[2]. Elle fait une licence de lettres à Caen, qu'elle passe en deux ans[2]. Elle accède ensuite à la Sorbonne[3] — où elle passe trois ans[2] — et réalise une double thèse de doctorat en 1922[1] ; elle la soutient le 21 mars 1923[2], devant la presse[3]. Ses thèses ont toutes deux été publiées, ainsi que des articles[4]. Cette année-là, il n'y avait que 48 doctorants dans son cursus[2].

Elle entre ensuite à l'École des hautes études[2].

Vie privée modifier

En septembre 1918, elle se marie avec un soldat[2]. Quatre ans plus tard, alors qu'entre temps elle a donné naissance à un enfant mort-né et que son mari s'est mis en concubinage avec une autre femme, elle en divorce civilement et religieusement (ce qui est très rare)[2].

Le 25 août 1923, elle se marie avec Arthur Gendron ; toutefois, elle se sent malade durant le voyage de noces : de retour à Paris, son diabète est diagnostiqué[2].

Décès modifier

Diabétique à une époque où elle ne peut pas se soigner avec de l'insuline[3], épuisée, elle meurt le 19 janvier 1924, à 28 ans[1],[2]. Elle est inhumée à Saint-Lô, dans le caveau familial[2].

Travaux modifier

  • L'École centrale du département de la Manche. An IV-An XI. Thèse présentée pour le doctorat ès lettres devant la Faculté des lettres de l'Université de Paris (1922)[1],[3].
  • Le District de Saint-Lô pendant la Révolution 1787-An IV. Thèse présentée pour le doctorat ès lettres devant la Faculté des lettres de l'Université de Paris (1922)[1],[3].

Sa thèse, soutenue en 1923, était une thèse de doctorat es lettres avec spécialisation en histoire[3]. Le doctorat en histoire n'existait pas encore[2].

Première femme docteure ès lettres en France modifier

Bien qu'elle ait été la première femme docteure ès lettres en France, sa mémoire s'est perdue pendant des décennies[3],[4].

Hommages modifier

En 2018, son nom a été proposé parmi trois pour la nouvelle école de Saint-Lô, mais Samuel-Beckett l'a emporté[5].

Le nom de la Bibliothèque historique Madeleine Deries, à Caen, lui rend hommage[6].

En septembre 2020, il y a le projet qu'une rue de Caen porte son nom, près d'une place où elle a vécu[7].

Biographie modifier

  • Yves Marion (préf. Rebecca Rogers), Madeleine Deries, 1895-1924, première docteure "ès histoire" : itinéraire d'une étudiante au début du XXe siècle, Caen, Presses universitaires de Caen, coll. « Quaestiones », , 351 p. (ISBN 978-2-84133-846-7)[1],[4].

Notes et références modifier

  1. a b c d e et f « Madeleine Deries (1895-1924) », sur data.bnf.fr (consulté le )
  2. a b c d e f g h i j k l m n o p et q Julien Molla, « Madeleine Deries, intellectuelle saint-loise oubliée », Ouest-France,‎ (lire en ligne)
  3. a b c d e f g et h Chloé Leprince, « Il paraît que les femmes ont une histoire (mais pas depuis longtemps) », sur France Culture, (consulté le )
  4. a b et c « Madeleine Deries (1895-1924), première docteure « ès histoire » : itinéraire d’une étudiante au début du XXe siècle », sur www.unicaen.fr (consulté le )
  5. Émilie Michel, « À Saint-Lô, le Jeu des dames rend hommage aux femmes illustres », Ouest-France,‎ (lire en ligne)
  6. (en) Ministère de l'Enseignement supérieur, de la Recherche et de l'Innovation, « Bibliothèque historique Madeleine Deries - Caen », sur Annuaire des bibliothèques de l'enseignement supérieur (consulté le )
  7. Margaux Rousset, « À Caen, des plaques de rues avec des noms de femmes vont faire leur apparition », sur actu.fr, (consulté le )

Annexes modifier

Articles connexes modifier

Liens externes modifier