Má Vlast

poème symphonique de Bedřich Smetana
(Redirigé depuis Ma Patrie)

Ma patrie

Ma patrie
Œuvre de Bedřich Smetana
Má Vlast
Image illustrative de l’article Má Vlast
Bedřich Smetana vers 1878.

Genre Musique classique, musique symphonique, poème symphonique
Nb. de mouvements 6 poèmes symphoniques
Musique Bedřich Smetana
Sources littéraires Chronica Boemorum (Chronique des Bohêmiens) magnum opus du XIIe siècle de Cosmas de Prague
Effectif Orchestre symphonique
Durée approximative 76 min
Dates de composition 1874 à 1879
Création
Palais Žofín de Prague (Drapeau de la Tchéquie République tchèque)
Interprètes Adolf Čech

Ma patrie (en tchèque : Má Vlast [maː vlast]) est un cycle de six poèmes symphoniques composé entre 1874 et 1879 par le compositeur tchèque Bedřich Smetana (1824-1884) en référence au mythe fondateur patriotique de sa patrie, la Bohême (actuelle République tchèque).

Le deuxième poème, La Moldau ou Vltava en tchèque[1], est un des plus célèbres de son œuvre et de la musique tchèque.

La première exécution complète des six poèmes a lieu le au Palais Žofín de Prague sous la direction d'Adolf Čech. La Moldau est interprétée au printemps tous les 12 mai, jour anniversaire de la disparition du compositeur, en ouverture du Festival du Printemps de Prague.

Histoire modifier

Âgé de 50 ans en 1874, devenu totalement sourd du fait de la syphilis, Bedřich Smetana se consacre alors exclusivement à la composition, et compose entre autres durant 5 ans jusqu'en 1879 ce célèbre cycle de six poèmes symphoniques Ma patrie où, fidèle à ses convictions patriotiques, il évoque les mythes fondateurs épiques slaves (de l'historien Cosmas de Prague du XIIe siècle), les paysages et légendes merveilleuses de son pays, la Bohême, et l'histoire de Prague, sa capitale.

Vyšehrad modifier

Vyšehrad (le haut château-fort de la Vieille Ville de Prague, siège de la cour des premiers rois de Bohême) est le nom d'une colline dominant la rivière Vltava (Moldau en allemand), actuel quartier de Prague où, selon la légende du mythe fondateur, la ville de Prague et la dynastie Přemyslides des rois de Bohême furent fondées par Krok, Libuše, et Přemysl le laboureur, durant l'empire carolingien au VIIIe siècle, sur la rive droite de la Vltava, au cœur d'une épaisse forêt vierge (histoire de Prague).

Le thème principal est exposé à la harpe, instrument de Loumir (barde médiéval de la cour). Puis le compositeur raconte le développement du château fort, ses combats chevaleresques, et sa ruine finale. Bedřich Smetana repose au cimetière de Vyšehrad de ce château fort, à proximité du musée Bedřich Smetana, avec quelques-unes des personnalités les plus célèbres de l'histoire de la République tchèque.

Vltava, ou La Moldau modifier

  • Durée : environ 12 minutes. Composé entre le et le

Vltava (prononcer veltava, ou die Moldau, La Moldau, en allemand) est le poème symphonique le plus célèbre du cycle. Vltava est le nom de la rivière qui traverse Prague et une grande partie de la Bohême, avant de rejoindre l'Elbe dont elle est un affluent. Après une évocation des deux sources qui forment la Vltava, le thème principal apparaît :

Fichier audio
La Moldau
noicon
La Moldau par l'orchestre symphonique Musopen
 
Des difficultés à utiliser ces médias ?
Des difficultés à utiliser ces médias ?

 

Suivent ensuite des tableaux évoquant les bois, les danses paysannes sur des rythmes de polkas slaves, danses folkloriques traditionnelles de Bohême, et les nuits magiques de Bohême. L'agitation de l'orchestre reflète les chaos géologiques que traverse la rivière, avant son arrivée majestueuse à Prague, et son passage devant Vyšehrad, dont le thème est cité.

Le thème principal de cette œuvre se rapproche de beaucoup d'autres musiques européennes, comme le morceau tchèque Kočka leze dírou (cs), le chant juif Hatikvah ("L'Espoir" en hébreu) qui deviendra en 1948 l'hymne national de l'État d'Israël, et bien d'autres oeuvres musicales. L'origine commune de ces musiques est en fait la chanson italienne de la Renaissance La Mantovana, dont l'air s'est répandu dans toute l'Europe[2].

Šárka modifier

Fichier audio
Šárka
noicon
Šárka par l'orchestre symphonique Musopen
 
Des difficultés à utiliser ces médias ?
Des difficultés à utiliser ces médias ?

Šárka la guerrière (figure centrale de l'ancienne légende tchèque de « la guerre des Demoiselles » de Cosmas de Prague (The Maidens' War (en)) est une héroïne tchèque qui jure de venger l'assassinat de la reine Libuše par le prince Ctirad, avec son armée de guerrières. Elle se fait attacher à un arbre et se fait passer par ruse pour une prisonnière des femmes rebelles. Elle est délivrée par le prince Ctirad qui tombe amoureux d'elle, la relâche et l'épouse. Elle enivre alors tous les hommes du prince à l'hydromel au cours d'une fête orgiaque, puis sonne un signal avec son cor à ses guerrières pour faire massacrer tous les assassins endormis.

Z českých luhů a hájů modifier

 
Première partition dédicacée

Z českých luhů a hájů (des forêts et prairies de Bohême) évoque de manière descriptive les paysages de Bohême.

Tábor modifier

Tábor est une ville de la région de Bohême-du-Sud (capitale des croisades contre les hussites). Construit sur un majestueux choral, « Vous qui êtes les combattants de Dieu », Tábor évoque divers traits du caractère du peuple hussite et en particulier de ses soldats.

Blaník modifier

  • Durée : environ 14 min. Achevé le , et créé le en même temps que le poème précédent.

Blaník est une montagne légendaire, où la légende raconte qu'une importante armée de chevaliers hussites tchèques dort à l'intérieur. Ces chevaliers se réveilleront pour venir en aide à la patrie lorsqu'elle sera en grand danger, menés par saint Venceslas Ier de Bohême (souverain et saint patron de la République tchèque). Le thème de départ est le même choral que celui utilisé dans Tábor. Il est fondé sur l'espoir du développement de la Bohême. Le final fait entendre à nouveau le thème du premier Vyšehrad,, confirmant la cohésion du cycle entier.

Notes et références modifier

Voir aussi modifier

Sur les autres projets Wikimedia :

Liens externes modifier

{ « Ma patrie » (partition libre de droits), sur le site de l'IMSLP.

Bases de données et dictionnaires modifier