Le terme ménorragie ou règles hémorragiques définit des règles de durée anormalement longue (plus de sept jours, en général) et d'abondance excessive. Le mot est souvent utilisé au pluriel car la survenue de ménorragies concerne le plus souvent plusieurs cycles menstruels successifs.

Épidémiologie modifier

Les études sur le sujet montrent qu'entre 4 et 51,6 % des femmes sont touchées[1].

Diagnostic modifier

Les ménorragies sont définies comme des règles ayant un volume supérieur à 80 millilitres. En pratique, la quantification réelle des règles est difficile et l'estimation du volume des menstruations se base sur des informations subjectives comme le nombre de protections hygiéniques utilisés ou la durée des règles[2]. Le score des pictogramme (PBAC - Pictorial bleeding assessment chat) peut également être utilisé ; il s'agit de reporter pendant toute la durée de ses règles sur une grille le nombre de protections hygiéniques utilisées avec leur degré de remplissage[3].

Une échographie endo-vaginale permet de déterminer s'il existes des anomalies au niveau de l'utérus pouvant provoquer ces règles hémorragiques. Une IRM est possible si un polypes ou des myomes ont été mis en évidence à l'échographie. Des analyses sanguines peuvent être menées pour rechercher des anomalies de la coagulation ou bien une carence en fer. Dans certains cas, une biopsie de l'endomètre ou une hystéroscopie peut être nécessaire[3].

L'existence de ménorragies ne préjuge en rien de la régularité ou de l'irrégularité du cycle menstruel.

Risques de confusion modifier

Il ne faut pas confondre ménorragie avec métrorragie, qui est l'existence d'un saignement hors de la période des règles.

Mais comme il arrive que ménorragie et métrorragie coexistent chez la même femme, on parle souvent de ménométrorragies.

Causes modifier

Dans plus de la moitié des cas, il n'y a pas d'anomalie gynécologique chez la patiente[2].

Elles peuvent être organiques ou fonctionnelles[3] :

Impacts modifier

Plusieurs études mettent en évidence que les ménorragies ont un impact sur la qualité de vie des personnes touchées, notamment dans leurs interactions sociales mais également mentalement et physiquement[1].

Prise en charge modifier

Mode de vie modifier

Médicamentation modifier

La pose d'un DIU hormonal à base de progestérone permet une réduction importante du flux sanguin lorsque les ménorragies sont causées par une adénomyose ou ont des causes fonctionnelles.

Des médicaments oraux peuvent être proposés, seuls ou en association : Acide tranexamique, antifibrinolytique, anti-inflammatoires non stéroïdiens, progestatifs, analogues du LHRH (hormone de libération de la lutéinostimuline). Cependant, depuis 2019 en France, la mise en évidence de l'augmentation du risque de méningiomes à la suite de la prise de progestatifs macro-dosés fait désormais préférer d'autres molécules et techniques de prise en charge.

L’acide tranexamique, médicament oral permet une reduction importante du flux sanguin lors des ménorragies[3].

Chirurgie modifier

Selon les cas, plusieurs interventions sont envisageables :

Références modifier

  1. a et b (en) National Collaborating Centre for Women's and Children's Health (UK), Impact of HMB on women, RCOG Press, (lire en ligne)
  2. a et b Moerloose, P., d., Gueddi, S., Boehlen, F., Ziegler, D., d., Ménorragies et anomalies de l’hémostase : diagnostic et traitements, Rev Med Suisse, 2005/004 (Vol.-9), p. 279-282. URL: https://www.revmed.ch/revue-medicale-suisse/2005/revue-medicale-suisse-4/menorragies-et-anomalies-de-l-hemostase-diagnostic-et-traitements
  3. a b c d et e « Le traitement médical des ménorragies en 2021 », sur REVUE GENESIS (consulté le )

Voir aussi modifier

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Liens externes modifier