Méninges

enveloppes du cerveau et de la moëlle épinière
Méninges
Une coupe des différents méninges
Méninges
Détails
Système
Vascularisation
Comprend
Identifiants
Nom latin
MeningesVoir et modifier les données sur Wikidata
MeSH
A08.186.566
Nom MeSH
Meninges
TA98
A14.1.01.001Voir et modifier les données sur Wikidata
TA2
5369Voir et modifier les données sur Wikidata
FMA
231572Voir et modifier les données sur Wikidata
Référence anatomique Gray
Sujet
193
Page
872

Les méninges sont les membranes qui enveloppent le système nerveux central : encéphale et moelle épinière, la portion intracrânienne des nerfs crâniens et les racines des nerfs spinaux. De la surface vers la profondeur, on distingue la dure-mère (Pachyméninges), l'arachnoïde et la pie-mère (Leptoméninges).

En 2023, l’existence d’une très fine membrane recouvrant le cerveau est découverte chez la souris et chez l’être humain. Baptisée SLYM (Subarachnoid lymphatic-like membrane, soit membrane sous-arachnoïdienne de type lymphatique (en)) , elle est considérée comme étant une quatrième méninge.

Anatomie modifier

Les méninges se composent de trois membranes de tissu conjonctif : la dure-mère, l’arachnoïde et la pie-mère. Elles recouvrent et protègent le système nerveux central ; délimitent les sinus de la dure-mère ; abritent en partie le liquide cérébro-spinal et forment des cloisons dans le crâne[1]. La pie-mère et l'arachnoïde forment les méninges molles ou leptoméninges. La dure-mère correspond la méninge dure ou pachyméninge. Au niveau topographique, elles se subdivisent en deux parties en continuité au niveau du foramen magnum : les méninges crâniennes et les méninges spinales[2].

La dure-mère est la partie la plus superficielle des méninges. Elle se constitue du feuillet dural interne et du feuillet dural externe. L'espace sous-dural entre la dure-mère et l'arachnoïde se réduit à un film liquidien. En cas de ruptures des vaisseaux de la dure-mère, il se produit un hématome sous-dural à cet endroit, qui menace le fonctionnement cérébral. L'arachnoïde est la méninge intermédiaire en forme d'araignée. L'espace subarachnoïdien qui le sépare de la pie-mère contient le liquide céphalo-rachidien. La pie-mère adhère quant à elle au système nerveux central[3],[2].

Entre les feuillets de la dure-mère se situe le sinus veineux qui draine le sang veineux de l'encéphale, des méninges et du crâne dans les veines jugulaires internes. L'arachnoïde émet des prolongements dans la dure-mère, à proximité des sinus veineux. Il s'agit des granulations arachnoïdiennes de Pacchioni qui permettent la résorption du liquide céphalorachidien. Au-dessus de la dure-mère se trouve un espace : l'espace extra-dural (ou péridural ou épidural), présent uniquement le long de la moelle épinière (et donc pas au niveau de l'encéphale). C'est dans cet espace qu'a lieu l'anesthésie péridurale[2].

 
Illustration à l'article de Antonio Pacchioni « Disquisitio anatomicae de durae meningis ... » publié dans les Acta Eruditorum, 1703

Système lymphatique modifier

Les méninges comprennent un réseau lymphatique sans contact direct avec l'encéphale. Les vaisseaux lymphatiques sont alignés le long des sinus veineux, qui collectent les veines cérébrales et les artères méningées. Ils drainent les fluides du système nerveux central, les macromolécules et les cellules immunitaires vers des ganglions lymphatiques. La clairance des macromolécules et des antigènes complète la fonction du système glymphatique dans le drainage et la détoxification tissulaire du système nerveux central[4].

Pathologie modifier

Les méningiomes sont des tumeurs bénignes à croissance lente qui représentent 15 % des tumeurs intracrâniennes. Les hématomes subduraux et épiduraux sont respectivement causés par la rupture des veines anastomotiques et d'une artère cérébrale. La méningite est une inflammation qui peut être d'origine virale ou bactérienne, se localiser dans le méninge mou, dans la moelle spinale ou s'étendre dans ces deux parties[5].

Découverte d'une quatrième méninge modifier

Dans un article paru dans la revue Science en [6], des biologistes de l’université de Copenhague et de l’université de Rochester expliquent avoir identifié, chez la souris et chez l’humain, une membrane extra-fine recouvrant le cerveau, composée d’une couche continue de cellules aplaties mêlées à un réseau peu dense de fibres de collagène[7]. Elle a été baptisée SLYM, « subarachnoid lymphatic-like membrane » (membrane sous-arachnoïdienne de type lymphatique). Située au-dessus de la pie-mère, elle recouvre la totalité du cerveau humain.

Références modifier

  1. Elaine N. Marieb et Katja Hoehn (trad. de l'anglais par Sophie Dubé), Anatomie et physiologie humaines, Montreuil, Pearsons, , XXVI-1310 p. (ISBN 978-2-7661-0122-1, BNF 45798350), p. 522.
  2. a b et c Jean-Marie Le Minor (avec la collaboration de Franck Billmann), Neuroanatomie centrale : aide-mémoire d'anatomie descriptive humaine, Paris, Ellipse, , 461 p. (ISBN 978-2-7298-6268-8), p. 413-452.
  3. Mark F. Bear, Barry W. Connors et Michael A. Paradiso (trad. de l'anglais par André Nieoullon, préf. Michel Le Moal), Neurosciences : à la découverte du cerveau, Montrouge, Éditions Pradel, , 4e éd., 987 p. (ISBN 978-2-36110-080-3), p. 182.
  4. Jean-Léon Thomas, Laurent Jacob et Ligia Boisserand, « Système lymphatique et cerveau », médecine/sciences, EDP Sciences, vol. 35, no 1,‎ , p. 55-61 (DOI 10.1051/medsci/2018309, lire en ligne, consulté le ).
  5. Douglas J. Gould, Jennifer K. Brueckner-Collins et James D. Fix (trad. Jean-Pol Beauthier et Philippe Lefèvre), Neuroanatomie, Louvain-la-Neuve ; Paris, De Boeck supérieur, , 5e éd., 226 p. (ISBN 978-2-8073-0614-1, BNF 45328897), p. 39-41.
  6. Kjeld Møllgård, Felix R. M. Beinlich, Peter Kusk, Leo M. Miyakoshi, Christine Delle, Virginia Plá, Natalie L. Hauglund, Tina Esmail, Martin K. Rasmussen, Ryszard S. Gomolka, Yuki Mori et Maiken Nedergaard, « A mesothelium divides the subarachnoid space into functional compartments », Science, vol. 379, no 6627,‎ , p. 84–88 (PMID 36603070, DOI 10.1126/science.adc8810, Bibcode 2023Sci...379...84M, S2CID 255440992, lire en ligne)
  7. Marc Gozlan, « Découverte d’une structure anatomique improbable : une quatrième méninge enveloppant le cerveau », sur Réalités Biomédicales, (consulté le )

Bibliographie modifier

  • Stéphane Louryan et Marc Lemort (dir.), Imagerie des méninges, Montpellier, Sauramps médical, coll. « Les annales du Cepur », (ISBN 978-2-84023-688-7).

Article connexe modifier

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