Mémoires de nos pères (film)
Mémoires de nos pères (Flags of Our Fathers) est un film américain réalisé par Clint Eastwood et sorti en 2006. Il s'agit d'une adaptation du livre Flags of Our Fathers de James Bradley et Ron Powers.
Titre original | Flags of Our Fathers |
---|---|
Réalisation | Clint Eastwood |
Scénario |
William Broyles Jr. Paul Haggis |
Musique | Clint Eastwood |
Acteurs principaux | |
Sociétés de production |
Amblin Entertainment DreamWorks SKG Warner Bros. Malpaso Productions |
Pays de production | États-Unis |
Genre | Guerre |
Durée | 128 minutes |
Sortie | 2006 |
Pour plus de détails, voir Fiche technique et Distribution.
Le film raconte l'histoire, inspirée de faits réels, de trois soldats américains lors de la Seconde Guerre mondiale. Ils participent à l'une des plus grandes batailles du Pacifique : la bataille d'Iwo Jima. Celle-ci est notamment célèbre grâce à la photographie Raising the Flag on Iwo Jima. Le film est complémentaire du film Lettres d'Iwo Jima, du même réalisateur, sorti l'année suivante, qui aborde le même combat, vu du côté des Japonais.
Malgré des critiques positives, le film ne rencontre pas le succès commercial[1],[2].
Synopsis
modifierPendant la bataille d'Iwo Jima, un drapeau est planté par une patrouille de Marines sur le mont Suribachi, afin de signaler que cette position est prise. Le secrétaire d'État à la Marine voulant garder ce drapeau, tout comme le corps des Marines, un second drapeau est planté au même endroit par six autres soldats, tandis que le premier est mis de côté par le commandant des Marines.
Durant l'érection du second drapeau, la photo Raising the Flag on Iwo Jima est prise.
Le film décrit l'évolution des trois soldats survivants, devenus aux États-Unis des marionnettes de propagande. Nul ne sait qu'ils n'ont pas participé à l'érection du premier drapeau, seulement à celle du second, dans un acte à seule fin publicitaire.« Une photo peut-elle faire gagner une guerre ? » demande un journaliste aux soldats : ceux-ci ne répondent pas. La réalité du champ de bataille est exprimée par des flashbacks chez chacun d'eux.
Avec dégoût, ces trois personnes participent à la campagne de bons pour l'armée. Ils sont ensuite oubliés.
L'un des trois soldats, autochtone d'Amérique, contraint de rentrer dans sa réserve, s'engage dans une quête spirituelle[Quoi ?] pour retrouver les parents de l'un des soldats ayant planté le premier drapeau.
Fiche technique
modifier- Titre original : Flags of Our Fathers
- Titre français et québécois : Mémoires de nos pères
- Réalisation : Clint Eastwood
- Scénario : William Broyles Jr. et Paul Haggis, d'après le livre Flags of Our Fathers de James Bradley et Ron Powers
- Photographie : Tom Stern
- Montage : Joel Cox
- Musique : Clint Eastwood
- Production : Clint Eastwood, Steven Spielberg et Robert Lorenz
- Sociétés de production : Amblin Entertainment, DreamWorks SKG, Warner Bros. et Malpaso Productions
- Société de distribution : Paramount Pictures et Paramount Home Entertainment
- Budget : 90 000 000 $[2]
- Pays d’origine : États-Unis
- Langue originale : anglais
- Format : couleur (Technicolor) — 35 mm — 2,39:1 — son DTS / Dolby Digital / SDDS
- Genre : guerre
- Durée : 128 minutes
- Dates de sortie[3] :
- États-Unis :
- Belgique, France :
- Classification :
- États-Unis : R - Restricted
- France : tous publics avec avertissement
Distribution
modifier- Ryan Phillippe (VF : Vincent Barazzoni) : John « Doc » Bradley
- Jesse Bradford (VF : Tony Marot) : René Gagnon
- Adam Beach (VF : Stéphane Ronchewski) : Ira « Chef » Hayes
- Barry Pepper (VF : Éric Etcheverry) : Mike Strank
- John Slattery (VF : Pierre Laurent) : Bud Gerber
- Benjamin Walker (VF : Benjamin Pascal) : Harlon Block
- John Benjamin Hickey : Keyes Beech (de)
- Jamie Bell : Ralph « Iggy » Ignatowski
- Paul Walker (VF : Frédéric Popovic) : « Hank » Hansen (en)
- Robert Patrick : le colonel Chandler Johnson
- Neal McDonough (VF : Philippe Vincent) : le capitaine Dave Severance
- Melanie Lynskey : Pauline Harnois
- Tom McCarthy : James Bradley
- Ann Dowd : Mme Strank
- Chris Bauer : le général Alexander Vandegrift
- Judith Ivey : Belle Block
- Myra Turley (en) : Madeline Evelley
- Alessandro Mastrobuono (VF : Vincent de Boüard) : Lindberg
- Scott Eastwood : Lundsford
- Stark Sands : Gust
- George Grizzard : John Bradley
- Harve Presnell (VF : Christian Pélissier) : Dave Severance, âgé
- George Hearn (en) : Walter Gust
- Len Cariou : M. Beech
- Christopher Curry (en) : Ed Block
- Bubba Lewis : le fils de Belle
- Beth Grant : Mme Gagnon
- Connie Ray : Mme Sousley
- Mary Beth Peil : Mme Bradley
- David Patrick Kelly : le président Harry S. Truman
- Jon Polito : le président de comté
- Ned Eisenberg (VF : Bruno Forget) : Joe Rosenthal
- Gordon Clapp : Général « Howlin' Mad » Smith
- V. J. Foster : le major sur l'avion
- Kirk B. R. Woller (en) : Bill Genaust
- Tom Verica (VF : Didier Cherbuy) : le lieutenant Pennel
- Jason Gray-Stanford : le lieutenant Schrier
- Matt Huffman : le lieutenant Bell
- David Hornsby (en) : Louis Lowery
- Brian Kimmet : le sergent Boots Thomas
- Joseph Cross : Franklin Sousley
- Jayma Mays : l'infirmière à Hawaï
Production
modifierGenèse et développement
modifierLe film de Clint Eastwood est l'adaptation cinématographique du livre Flags of Our Fathers de James Bradley et Ron Powers, qui décrit la bataille d'Iwo Jima et la pose du drapeau américain sur le mont Suribachi. James Bradley est le fils d'un des marines de la photo. Le livre et le film sont basés sur cette histoire vécue. En France, le livre est paru sous le titre Mémoires de nos pères, aux Éditions Movie Planet.
Les droits du livre Flags of Our Fathers étaient détenus par Steven Spielberg. Clint Eastwood raconte : « Au détour d'une conversation, j'ai simplement dit à Steven que j'aimais beaucoup ce livre, mais sans y insister. (...) Lorsque nous nous sommes croisés à nouveau, il m'a dit : “Pourquoi ne viens-tu pas le faire chez nous ? Tu le réaliseras, et nous le produirons ensemble”. J'ai répondu : “OK, on va faire ça”[4] ».
Ce film constitue le 26e film de la carrière de Clint Eastwood en tant que réalisateur, débutée en 1971 avec le film Un frisson dans la nuit (Play Misty for Me). Le réalisateur a été intéressé par cette histoire : « J'estime que cette histoire ne rend pas seulement hommage à ces hommes qui ont levé les couleurs de l'Amérique, elle célèbre aussi tous les héros anonymes qui ont combattu et trouvé la mort sur Iwo Jima comme sur plusieurs centaines d'autres champs de bataille au cours de la deuxième guerre mondiale[4]. » Clint Eastwood s'est également passionné pour la célèbre photographie Raising the Flag on Iwo Jima de Joe Rosenthal qui, selon lui, « symbolise l'effort de guerre, l'enjeu, ce pour quoi ils se sont battus »[4].
Attribution des rôles
modifierLe film met en scène Ryan Phillippe, Jesse Bradford, Adam Beach, Jamie Bell, John Slattery, Paul Walker, Barry Pepper, Robert Patrick, Joseph Cross, Stark Sands, Neal McDonough, Tom Verica, Benjamin Walker et Melanie Lynskey.
Clint Eastwood a souhaité que les acteurs principaux n'aient aucune formation militaire pour faire ressentir plus profondément le malaise des soldats d'Iwo Jima, dont la moyenne d'âge est de 20 ans.
Jared Leto a été approché par Eastwood pour le rôle de John Bradley. Celui-ci a, à contre-cœur, refusé l'offre, car il commençait la tournée américaine avec Thirty Seconds to Mars[5].
Tournage
modifierLa majeure partie des séquences de la bataille a été tournée sur la Reykjanesskagi, au sud-ouest de la capitale de l'Islande, Reykjavik. Le sol volcanique, le sable noir, les ressemblances géographiques et le climat (août islandais proche du février à Iwo Jima) sont les principales raisons de ce choix[4]. Plus de 500 figurants islandais ont été utilisés pour filmer les scènes du débarquement notamment. Un navire-musée à Long Beach a été utilisé pour filmer les soldats avant le débarquement.
Le film a également des scènes tournées à Washington, Arlington ou encore Chicago[6].
Le mont Suribachi a été ajouté à de nombreux plans grâce aux images de synthèse. Environ 1,5 million de mètres cubes de sable noir[réf. nécessaire] a été utilisé pour recréer le remblais d'Iwo Jima (4,5 mètres de hauteur sur 228 mètres de long). En réalité le remblais faisait plusieurs kilomètres de longueur[réf. nécessaire].
Musique
modifierOriginal Motion Picture Soundtrack
Sortie | [7] |
---|---|
Durée | 59:31 |
Genre | musique de film, jazz, musique classique |
Compositeur | Clint Eastwood, Kyle Eastwood, Michael Stevens, Graeme Flowers, John Philip Sousa |
Producteur |
Emmanuel Chamboredon (exécutif) Clint Eastwood (exécutif) Ian Hierons (exécutif) Robert Lorenz (exécutif) |
Label | Milan Records[8] |
Critique |
Comme pour certains de ses autres films, Clint Eastwood a composé la musique de son film[réf. nécessaire]. Il est aidé par son fils Kyle, ainsi que par Michael Stevens. Outre des compositions originales, le film exploite des partitions de Wolfgang Amadeus Mozart et Joseph Haydn.
- Liste des titres
- The Photograph (Clint Eastwood) - 0:55
- I'll Walk Alone (Dinah Shore) - 2:44
- Knock Knock (Kyle Eastwood, Michael Stevens, Andrew McCormack, Graeme Flowers) - 3:13
- Wounded Marines (Clint Eastwood) - 4:38
- The Thunderer (John Philip Sousa) - 2:47
- Armada Arrives (Clint Eastwood) - 3:49
- Goodbye Ira (Clint Eastwood) - 0:51
- Symphony In G Minor, 3 rd Movement (Wolfgang Amadeus Mozart) - 3:49
- String Quartet Opus #6, 2d Movement (Joseph Haydn) - 3:53
- Inland Battle (Clint Eastwood) - 4:44
- Flag Raising (Clint Eastwood) - 1:02
- Any Bonds Today? (Irving Berlin) - 2:39
- Summit Ridge Drive (Artie Shaw & His Gramercy Five) - 3:22
- Vict'ry Polka (Sammy Cahn & Jule Styne) - 2:30
- The Medals (Clint Eastwood) - 2:59
- Platoon Swims (Clint Eastwood) - 3:14
- Washington Post March (John Philip Sousa) - 2:39
- Flags Theme (Clint Eastwood) - 3:21
- End Titles Guitar (Clint Eastwood) - 1:56
- End Titles (Clint Eastwood) - 4:25
Sortie et accueil
modifierAccueil critique
modifierSite | Note |
---|---|
Metacritic | 79⁄100[10] |
Rotten Tomatoes | 73 %[1] |
Allociné | [11] |
Périodique | Note |
---|
Sur l'agrégateur américain Rotten Tomatoes, le film récolte 73 % d'opinions favorables pour 196 critiques[1]. Sur Metacritic, il obtient une note moyenne de 79⁄100 pour 39 critiques[10].
En France, le site Allociné propose une note moyenne de 4⁄5 à partir de l'interprétation de critiques provenant de 28 titres de presse[11].
Box-office
modifierProduit pour 90 millions de dollars, le film déçoit au box-office et ne récolte que 65 millions de dollars de recettes mondiales[2].
Pays ou région | Box-office | Date d'arrêt du box-office | Nombre de semaines |
---|---|---|---|
États-Unis Canada |
33 602 376 $[2] | [12] | 8[12] |
France | 491 563 entrées[13] | - | -
|
Total mondial | 65 900 249 $[2] | - | - |
Controverse
modifierAux États-Unis ou en Angleterre, le film engendre une polémique relayée par la presse. Roger Friedman (éditorialiste à Fox News Channel), Melton McLaurin et l'historienne Yvonne Latty — entre autres — pensent que Clint Eastwood a délibérément ignoré l'importance des soldats afro-américains dans la bataille d'Iwo Jima pour se focaliser uniquement sur des combattants blancs ou indiens. Mémoires de nos pères ne montre aucun GI de couleur. Warner Bros. se défend en précisant que le film est l'adaptation fidèle du livre de James Bradley et de Ron Powers[4].
Lors du festival de Cannes 2008, le réalisateur afro-américain Spike Lee a également critiqué Clint Eastwood, lorsque le premier a sorti Miracle à Santa Anna en 2008, film sur des soldats afro-américains durant la Seconde Guerre mondiale[5] : « Clint Eastwood a fait deux films sur Iwo Jima qui dépassaient les quatre heures au total et pas un acteur noir n'est vu à l'écran. (...) Dans sa version d'Iwo Jima, les soldats noirs n'existaient pas ». Clint Eastwood a alors répondu que les soldats afro-américains « n'ont pas hissé le drapeau. L'histoire est celle (...) de la photo au drapeau, et ils (les Noirs) n'ont pas fait cela. Si je mettais un acteur afro-américain à cet endroit, les gens diraient : “Ce mec a perdu la raison”. Ce n'est pas conforme à l'Histoire »[14].
Distinctions principales
modifierSource et distinctions complètes : Internet Movie Database[15]
Récompenses
modifier- Satellite Awards 2006 : meilleur réalisateur pour Clint Eastwood (ex æquo avec Bill Condon pour Dreamgirls), meilleure photographie pour Tom Stern, meilleure direction artistique pour Henry Bumstead, Jack G. Taylor Jr. et Richard C. Goddard
- Hōchi Film Awards 2006 : meilleur film en langue étrangère
- Festival du film de Hollywood 2006 : monteur de l'année pour Joel Cox (également pour Lettres d'Iwo Jima)
- Nippon Akademī-shō 2007 : meilleur film en langue étrangère
- Blue Ribbon Awards 2007 : meilleur film en langue étrangère
- Kinema Junpō 2007 : meilleur film en langue étrangère, meilleur réalisateur étranger pour Clint Eastwood,
Nominations
modifier- Satellite Awards 2006 : meilleur acteur dans un second rôle pour Adam Beach, meilleur film dramatique, meilleur scénario adapté pour William Broyles Jr. et Paul Haggis, meilleure musique de film pour Clint Eastwood, meilleurs effets visuels, meilleur montage pour Joel Cox, meilleur son
- Oscars 2007 : meilleur montage de son et meilleur mixage de son
- Golden Globes 2007 : meilleur réalisateur
- Art Directors Guild Awards 2007 : meilleur film d'époque pour Henry Bumstead (décors) et Jack G. Taylor Jr. (directeur artistique)
- Critics' Choice Movie Awards 2007 : meilleur acteur dans un second rôle pour Adam Beach
Lettres d'Iwo Jima
modifierDécrivant la bataille d'Iwo Jima du côté américain, Mémoires de nos pères est le pendant d'un autre film réalisé par Clint Eastwood, Lettres d'Iwo Jima sorti quelques mois plus tard en 2007, qui met parallèlement en scène les protagonistes japonais de cette bataille. Ken Watanabe y incarne le Général Tadamichi Kuribayashi.
Clint Eastwood a voulu être totalement impartial en montrant les deux points de vue de ce conflit :
« Dans la plupart des films de guerre que j'ai vus au cours de ma jeunesse, il y avait les bons d'un côté, les méchants de l'autre. La vie n'est pas aussi simple, et la guerre non plus. Nos deux films ne parlent ni de victoire, ni de défaite. Ils montrent les répercussions de la guerre sur des êtres humains dont beaucoup moururent bien trop jeunes[4]. »
Notes et références
modifierNotes
modifierRéférences
modifier- (en) « Flags of Our Fathers (2006) », sur Rotten Tomatoes, Fandango Media (consulté le ).
- (en) « Flags of Our Fathers », sur Box Office Mojo (consulté le )
- « Dates de sortie » (dates de sortie), sur l'Internet Movie Database
- Secrets de tournage - Allociné
- « Anecdotes » ((en) anecdotes), sur l'Internet Movie Database
- « Locations » (tournage et production), sur l'Internet Movie Database
- (en) « Flags of Our Fathers (Music from the Motion Picture) », sur iTunes Store (consulté le ).
- (en) « Clint Eastwood Flags of our Fathers (Soundtrack) - releases », sur AllMusic (consulté le ).
- (en) « Clint Eastwood Flags of our Fathers (Soundtrack) », sur AllMusic (consulté le ).
- (en) « Flags of Our Fathers Reviews », sur Metacritic, CBS Interactive (consulté le )
- « Mémoires de nos pères - critiques presse », sur Allociné (consulté le )
- (en) « Flags of Our Fathers - weekly », sur Box Office Mojo (consulté le )
- « Mémoires de nos pères », sur JP's Box-office (consulté le )
- « Le torchon brûle entre Clint Eastwood et Spike Lee », sur Allociné, (consulté le ).
- « Distinctions » ((en) récompenses), sur l'Internet Movie Database
Annexes
modifierArticles connexes
modifier- Bataille d'Iwo Jima
- Raising the Flag on Iwo Jima du photographe de Joe Rosenthal
- Lettres d'Iwo Jima, le second film du diptyque
- Iwo Jima
Bibliographie
modifier- James Bradley et Ron Powers, Mémoires de nos pères [« Flags of Our Fathers »], France, Éditions Movie Planet, , 400 p. (ISBN 2915243042, lire en ligne).
Liens externes
modifier
- (en) Site officiel
- Ressources relatives à l'audiovisuel :
- Ressource relative aux beaux-arts :
- Ressource relative à plusieurs domaines :
- Notices dans des dictionnaires ou encyclopédies généralistes :