Luca Carlevarijs

peintre italien
Luca Carlevarijs
Portrait de Luca Carlevarijs (1724),par Bartolomeo Nazari
Naissance
Décès
Voir et modifier les données sur Wikidata (à 67 ans)
VeniseVoir et modifier les données sur Wikidata
Activité
Lieu de travail
Influencé par
Enfant
Marianna Carlevarijs (en)Voir et modifier les données sur Wikidata

Luca Carlevarijs ou Luca Carlevaris, né à Udine le et mort à Venise le , est un architecte, mathématicien, graveur et surtout un peintre baroque de vedute considéré comme le fondateur à Venise du védutisme.

Veduta de la Place Saint-Marc.
Capriccio avec scènes de vie (Fondazione Cariplo).

Biographie modifier

Luca Carlevarijs, fils de l'architecte et peintre Giovanni Leonardo, perd son père à l'âge de seize ans. Sa sœur Cassandra le prend en charge et l'emmène vivre à Venise en 1679 où il s'insère dans la société, notamment grâce à la protection du comte Pietro Zenobio[1]. Luca Carlevarijs se marie en 1699 avec Giovanna Suchietti[1].

Ses premières œuvres figurent des scènes bibliques traitées dans une manière sombre, ainsi que des vues de ruines architecturales et des batailles navales imaginaires.

Il séjourne à Rome où il développe un répertoire de caprices et des vues imaginaires, dans le style de Panini. Il est notamment fortement influencé par Caspar van Wittel (dit Vanvitelli), un peintre hollandais installé à Rome et apprend l'utilisation de la camera oscura.

De retour à Venise en 1703, il se consacre à la peinture des vues urbaines vénitiennes, dont le rendu très méticuleux doit beaucoup à l'usage de la camera obscura. Il publie les Fabbriche e vedute di Venezia (Bâtiments et vues de Venise), série de cent quatre eaux-fortes qui sont à l'origine du védutisme.

Il reçoit de nombreuses commandes de clients étrangers, comme Stefano Conti, ou le maréchal von der Schulenburg[1]. Sa formule associe une large perspective, figurant quelques monuments caractéristiques de Venise. Il n'hésite pas à animer la scène par représentation d'évènements historiques contemporains[2], avec de nombreuses petites figures typiques, le tout peint avec un chromatisme clair et lumineux.

Ses œuvres ont été considérées par beaucoup comme patriotiques, du fait que Carlevarijs avait gagné la faveur et le patronage des habitants de Venise. Carlevarijs a documenté de nombreuses scènes diplomatiques telles que l'arrivée des dignitaires à Venise qui étaient habituellement accueillis avec des célébrations élaborées en leur honneur. Il a aussi réalisé quelques tableaux de fêtes publiques vénitiennes comme L'Entrée de l'ambassadeur comte de Colloredo au palais des Doges (1726) qui montrent une grande vivacité dans la représentation des personnages.

Il est inscrit à la fraglia dei pittori veniziani, la corporation des peintres, entre 1708 et 1713 ainsi que de 1726 à 1728[3].

Répétant inlassablement la même formule, Luca Carlevarijs voit sa renommée éclipsée par la carrière et le succès fulgurant de Canaletto dans les années 1720[1].

Les peintres Canaletto, Antonio Visentini et Apollonio Domenichini, dit il Menichino, ont été de ses élèves.

Œuvre peint modifier

 
Vue d'un port fluvial, 1710-1712
Ca' Rezzonico
  • L'Entrée de l'ambassadeur comte de Colloredo au palais des Doges (1726), Dresde,
  • La Réception du cardinal César d'Estrées (1701), Rijksmuseum, Amsterdam,
  • Riva degli Schiavoni (1690-1720),
  • Riva degli Schiavoni vers la Salute,
  • Vue du quai de Venise,
  • La Piazzetta de Venise,
  • Place Saint Marc (1709),
  • Le Pont du Rialto (1703),
  • Palais Malipiero,
  • Palais Coccina sur le Grand Canal,
  • Piazza San Marco avec des jongleurs, Palais de Sanssouci, Potsdam,
  • Église Santa Maria della Carità (1703),
  • Capriccio avec scènes de vie dans un port.
  • Un Port, vers 1690, huile sur toile, 184 × 340 cm, Ca' Zenobio[2]
  • Vue d'un port fluvial, 1710-1712, huile sur toile, 105 × 166 cm, Ca' Rezzonico


Œuvre gravé modifier

En 1703, Carlevarijs publie un recueil de 104 eaux-fortes[1] intitulé Le Fabriche e vedute di Venezia (Monuments et vues de Venise), dédiée au Doge Luigi Mocenigo, suite dans laquelle il innove en proposant des vedute conçues en perspective, offrant une représentation exacte des principaux lieux de la ville.

Notes et références modifier

  1. a b c d et e (en) Jane Martineau, Andrew Robison (dir.), The Glory of Venice. Art in Eighteenth Century, Londres, Royal Academy of Art, , 532 p. (ISBN 0300061854)
  2. a et b Giovanna Nepi Sciré, La Peinture dans les Musées de Venise, Editions Place des Victoires, , 605 p. (ISBN 978-2-8099-0019-4), p. 444 et 575
  3. Favaro 1975.

Annexes modifier

Bibliographie modifier

  • Rudolf Wittkower, Art et architecture en Italie, 1600-1750, réimpression Hazan , 2000, (ISBN 978-2850252396).
  • (it) Aldo Rizzi, Bozzetti del Carlevarijs de l'incisioni e de Disegni (catalogue d'exposition), Doretti, Udine,1963.
  • (it) Aldo Rizzi, Luca Carlevarijs: con una prefazione di Rodolfo Pallucchini, Alfieri, Venise, 1967.
  • (it) Aldo Rizzi, I Maestri della pittura veneta del '700 (catalogue d'exposition), tome I, Electa, Milan, 1973.
  • (it) Marina Cionini Visani, « Carlevariis, Luca », dans Dizionario Biografico degli Italiani, vol. 20, (lire en ligne).
  • (en) Michael Bryan et Robert Edmund Graves, Dictionary of painters and engravers, biographical and critical, vol. I : A — K, Londres, George Bell and Sons, , 778 p. (lire en ligne), p. 232-233.
  • (en) William Barcham, « Townscapes and Landscapes [Carlevaris & Ricci] », dans Jane Martineau, Andrew Robison [dir.], The Glory of Venice. Art in the Eighteenth Century, Londres, Royal Academy of Art, , 532 p. (ISBN 0300061854), p. 93-112

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