Luís de Almeida

missionnaire portugais
Luís de Almeida
Description de cette image, également commentée ci-après
Statue devant le 'Almeida Memorial Hospital', à Ōita
Naissance
Lisbonne Drapeau du Portugal Portugal
Décès
Kumamoto Drapeau du Japon Japon
Nationalité portugaise
Pays de résidence Japon
Diplôme
Médecin
Profession
Activité principale
Missionnaire, chirurgien, commerçant
Formation
médecine, philosophie et théologie

Compléments

Luis de Almeida introduisit la médecine et chirurgie occidentale au Japon, y établissant le premier hôpital

Luís de Almeida, né à Lisbonne et 1525 et mort en à Kawachinoura (Préfecture de Kumamoto), au Japon, est un prêtre jésuite missionnaire au Japon. Docteur en médecine avant d’entrer chez les Jésuites il introduisit la chirurgie au Japon et y est le fondateur, en 1556, du premier hôpital de style moderne.

Biographie modifier

Chirurgien modifier

Né en 1525 à Lisbonne dans une famille de ‘nouveaux chrétiens’ qui s’était convertie du judaïsme au christianisme le jeune Luis suit une formation médicale de deux ans au prestigieux Hôpital royal de tous les Saints. Le il reçoit sa licence chirurgicale et le il part pour Goa, en Inde portugaise.

Son premier contact avec les Jésuites a lieu au chevet des malades durant le voyage entre le Portugal et l’Inde, lui en tant que médecin, les missionnaires en tant que prêtres. Il n’en est pas moins associé commercial du capitaine Duarte da Gama, ami de François Xavier. Il s’enrichit dans le commerce de la soie.

Chez les Jésuites modifier

Lors d’une de ses visites au Japon, il se rend à Yamaguchi (1552) pour voir le père Côme de Torres, supérieur jésuite de la mission du Japon et fait les ‘Exercices spirituels’ de saint Ignace en 1555 sous la direction du père Baltasar Gago à Funai (aujourd’hui Ōita). C’est alors qu’il se décide à se joindre au groupe de missionnaires, comme frère jésuite (avril-). Lié par le vœu de pauvreté il se libère de sa fortune en consacrant une partie à un orphelinat créé pour les enfants abandonnés, à Funai, et une autre partie – à Macao - comme aide à la Mission japonaise[1].

Fondation de l’hôpital modifier

Comme frère jésuite, il fonda à Funai (Ōita) un hôpital, avec la permission du daimyō Ōtomo Sōrin (1556). Ce premier hôpital de type moderne au Japon peut recevoir une centaine de patients. L’organisant selon le modèle de la fraternité de la Miséricorde il y forme des assistants médicaux japonais. Le père de Torres a dit de lui: « nous avons reçu un frère qui a le don de guérir ». Almeida est lui-même responsable du département de chirurgie. Des docteurs japonais (parmi les convertis) et ceux qu’il a formés sont chargés des autres départements. Les thérapies traditionnelles sino-japonaises sont également pratiquées avec beaucoup de succès.

Missionnaire itinérant modifier

En 1561, sur instruction de Torres[2], Almeida quitte l’hôpital pour commencer une itinérance apostolique, qui ne se terminera qu’avec sa mort. Il visita d’abord et organisa les communautés chrétiennes déjà fondées à Hakata (Fukuoka) et aux îles de Hirado. Puis il commença à visiter de nouveaux territoires: Kagoshima (1561) et Yokoseura (1562), Shimabara et Kuchinotsu (1563) dans l’actuelle province de Nagasaki.

En 1565, il se rend à Kyôto et Nara dans le centre du Japon. De tous ces voyages, il a laissé des ‘relations’ hautes en couleurs locales que Luis Frois utilisera pour son ‘Histoire du Japon. Il fut aussi le premier missionnaire des îles de Gotô (Nagasaki) et d’Amakusa (Kumamoto) et est à l’origine de la conversion de la population de Nagasaki en 1567. En 1570, le père de Almeida sert de guide, tout au long de sa mission, au nouveau supérieur Francisco Cabral. Son influence conduit au baptême le seigneur d’Amakusa, (Miguel Amakusa), et au daimyo d’Arima, (André) Arima Yoshisada. En 1578, le daimyo de Bungo (François) Ōtomo Sōrin[3], qui l’estimait beaucoup, l’emmena comme compagnon lors de l’expédition ratée à Hyūga (Miyazaki).

Le père Côme de Torres, supérieur de la mission, caractérisait le père de Almeida comme « en mouvement perpétuel ». En 1579, le père Alessandro Valignano, reconnaissant ses talents et mérites, l’envoya à Macao pour y recevoir l’ordination sacerdotale. Ordonné prêtre en mai ou il revient à Nagasaki le 25 aout 1580 et, nommé supérieur religieux des Jésuites d’Amakusa, participe à la consultation générale des Jésuites à Nagasaki (1581).

Le père Luis de Almeida épuise ses dernières forces lors d’une autre expédition infructueuse à Kagoshima, et meurt à Kawachinoura en .

Souvenir modifier

  • Figure des plus séduisantes de l’ancienne mission jésuite au Japon, sa mémoire est entretenue par des monuments érigés à Nagasaki, Hondo (Kumamoto) et Ōita.
  • Un hôpital porte également son nom : le ‘Almeida Memorial Hospital’ de Miyazaki, Ōita, au Japon.

Bibliographie modifier

  • Dorotheus Schilling: Os Portugueses e a introdução da medicina no Japão, Coimbra, 1937.
  • L. Bourdon: L. de Almeida, chirurgien et marchand, dans Mélanges Georges Gentil, Paris, 1949, pp.69-85.
  • L. Bourdon: La Compagnied e Jésus et le Japon, 1547-1570, Lisbonne-Paris, 1993.
  • M. Teixeira: L. de Almeida, médico, comerciante e missionário, dans BEDMA, vol.68 (1970) pp.521-582.
  • Diego R. Yuuki: L. de Almeida (1525-1583), médico, caminante, apóstol, dans Revista de cultura, vol.10 (1990), pp.7-24.
  • Wolfgang Michel: On the Reception of Western Medicine in Seventeenth Century Japan, dans Yoshida Tadashi / Fukase Yasuaki (ed.), Higashi to nishi no iryôbunka (Medizin und Kultur in Ost und West). Kyôto, Shibunkaku Publisher, 2001.

Notes modifier

  1. Ce capital serait à l’origine de la participation jésuite au commerce de la soie entre la Chine et le Japon dont les revenus étaient utilisés pour le financement d’institutions et activités apostoliques au Japon. Ce financement missionnaire à l'aide d'activités commerciales fut critiqué et contesté à Rome
  2. Le Saint-Siège a rappelé qu’il est interdit aux clercs de pratiquer les arts médicaux
  3. Le damyo de Bungo, (François) Otomo Sorin, est devenu chrétien en 1578. Il sera le premier à envoyer, en 1582, une ambassade japonaise en Europe, auprès du pape.

Liens externes modifier