Louise de Degenfeld

aristocrate allemande

Louise de Degenfeld
Image illustrative de l’article Louise de Degenfeld

Titre baronne de Degenfeld
Autres titres raugravine[N 1]
Biographie
Dynastie Maison de Degenfeld
Nom de naissance Maria Susanne Loysa von Degenfeld
Surnom Louise de Degenfeld
Naissance
Strasbourg
Décès (à 42 ans)
Mannheim
Père Christophe-Martin de Degenfeld
Mère Anne-Marie Adelman d'Adelmansfelden
Conjoint Charles Ier Louis du Palatinat

Marie-Suzanne-Louise[N 2], dite Louise de Degenfeld \de.guən.fɛld/ née le à Strasbourg et morte le à Mannheim est une dame de compagnie de Charlotte de Hesse-Cassel[1].

Elle épouse l’électeur palatin Charles Ier de manière morganatique, après que celui-ci a répudié Charlotte de Hesse-Cassel. Elle est la mère de quatorze des dix-sept enfants de son mari, pour lesquels il ressuscite le titre de raugrave, et elle est nommée raugravine en 1667. Ses enfants étant illégitimes, ils ne purent accéder au titre de comte palatin et n'eurent aucune terre.

Biographie modifier

Jeunesse modifier

Née à Strasbourg en 1634, c'est la fille du baron Christophe-Martin de Degenfeld[2],[N 3] et de la baronne Anne-Marie Adelman d'Adelmansfelden[3]. Décrite comme ayant « une rare beauté, une vivacité d'esprit piquante et des talents rares »[1], ainsi que « timide, candide, rougissante et idéaliste »[4] elle semble avoir eu une bonne éducation car elle eut avec le comte palatin une correspondance en latin, qu'elle maîtrisait parfaitement, ainsi que d'autres langues[1],[3].

Débuts à la cour du comte palatin modifier

Arrivée à la cour de Charles Ier Louis du Palatinat en 1650[5] ou 1652[4], elle est dame d'honneur de sa femme Charlotte, avec qui elle est très proche.

Le comte s'attache à elle, étant fort malheureux en mariage, sa femme se refusant souvent à lui et à laquelle il a reproché la mort de leur fils Frédéric (1653). Néanmoins, Louise tente de raisonner Charles n'étant que « [sa] très-humble servante » et qu'il devait rester fidèle « à [sa] très clémente maîtresse » (c'est-à-dire l'électrice Charlotte). Après que Louise ait averti sa maîtresse des avances de son mari, l'électrice décide de la garder plus proche d'elle. Quand Louise veut quitter la cour, Charles lui ordonne de rester, montrant devant tous son amour pour elle[5]. Prétextant une santé déclinante et demandant « un changement d'air », elle se voit refuser un congé pour s'éloigner de lui.

Ascension de Louise modifier

Cette relation attise la colère de Charlotte, qui veut revenir dans le cœur de son mari en lui offrant un cheval gris de Naples. Bien qu'il possède une chabraque dorée brodée par Charlotte, Charles reste insensible et la réprimande pour cette folie qui coûte cher à son état[N 4]. L'électrice ayant toute confiance dans les conseils de Louise, elle va lui confier son chagrin. Louise ayant commencé à céder aux lettres enflammées[N 5] du comte, elle conseille à sa maîtresse de déménager du château, tout en décidant de rester.

Cherchant querelle avec sa femme, Charles tente de trouver le prétexte à sa répudiation et il la soupçonne ouvertement d'avoir un amant, et cela la remplit encore de chagrin. Elle est souffletée par son mari en public en disant tout haut qu'il a une maîtresse. Bien que devinant que Louise est la cause de son malheur, Charles la convainc du contraire. Charlotte qui a suivi avec regret son époux se retrouve prisonnière dans ses propres appartements, lors de leur retour de la diète de Ratisbonne en 1654. Elle dépense beaucoup, ils se disputent souvent devant tout le monde, son mari lui reproche de montrer trop sa gorge, et il considère tout cela comme insulte à son honneur.

Mariage modifier

En 1657, quand Charles apprend à Charlotte son désir de la quitter, elle en pleure beaucoup mais l'assure de cohabiter au mieux avec sa nouvelle femme, tout en le prévenant qu'il serait jugé par Dieu pour cet acte. Le mariage a lieu l'année suivante, à Schwetzingen ou Schweinitz, selon les sources, par « Hiskias Eléazar Heiland, ou selon d'autres, par Samuel Herland » tous deux ministres luthériens de Heidelberg. L'électrice Charlotte tente même de tirer sur Louise au moment même ou après s'être jetée aux pieds de son ancien époux[5], pour revenir à lui en échange de sa propre soumission.

Louise et Charles Ier ont quatorze enfants. Parmi eux seuls huit enfant parviennent à l'âge adulte, mais aucun des héritiers mâles n'a le temps de continuer la lignée et deux filles restent célibataires.

Décès modifier

Elle meurt en couches le 18 mars 1677 et est inhumée en grande pompe à Mannheim. Son époux l'électeur Charles Ier fait frapper une médaille en son honneur[1].

Descendance modifier

Quatorze enfants sont nés de son union avec Charles Ier :

  • Charles-Louis (), mort au combat ;
  • Caroline (), mariée à Ménard de Schomberg ;
  • Louise (), dame d'honneur de l'électrice de Hanovre et l'une des principales destinataires des lettres de sa demi-sœur Liselotte ;
  • Louis () ;
  • Amélie-Élisabeth (,) idem que Louise ;
  • Georges-Louis () ;
  • Frédérique ()[6],[3] ;
  • Frédéric-Guillaume () ;
  • Charles-Édouard (), mort au combat ;
  • Sophie () ;
  • Charles-Maurice () ;
  • Charles-Auguste (), mort au combat ;
  • Charles-Casimire (), mort dans un duel contre le comte Antoine de Waldeck[3] ;
  • Enfant au prénom inconnu ( – ? )[1] dont l'accouchement provoqua la mort de Louise.

Héraldique modifier

« Écartelé au 1 et au 4 de sable au lion contourné[N 6] d'or rampant à la couronne, à la langue et aux griffes de gueules ; le 2 et 3 aux losanges d'azur et d'argent, avec sur le tout de gueule un orbe d'or. »

Notes et références modifier

Notes modifier

  1. Les titres de grave et de raugrave sont généralement considérés comme équivalents à ceux de comte
  2. Marie-Susanne, Marie-Suzanne-Louise et Marie-Louise de Degenfeld selon les sources, mais elle est mieux connue sous le simple nom de Louise de Degenfeld.
  3. On trouve aussi Martin(-Christophe) de Degenfeld.
  4. Charles Ier est surnommé le Rénovateur car il cherche à enrichir le palatinat du Rhin, qui est une terre assez pauvre.
  5. Ces lettres ne seraient que des plagiats de l'Historia de Eurialo et Lucretia, œuvre sentimentale du pape Pie II.
  6. les armes sont les mêmes que les autres membres de la famille palatine, mais le lion est contourné, c'est-à-dire qu'il regarde sur le flanc dextre du blason.

Références modifier

  1. a b c d et e Biographie universelle, ancienne et moderne, etc, Michaud, (lire en ligne), p. 653
  2. L'Art de Verifier les Dates des Faits Historiques, des Chartes, des Chroniques, et Autres Anciens Monuments, Depuis la Naissance de Notre-Seigneur, (lire en ligne), p. 364
  3. a b c et d Le grand dictionnaire historique, ou Le melange curieux de l'histoire sacrée et profane, qui contient en abrégé : les vies et les actions remarquables des patriarches, des juges, des rois ... & de ceux qui se sont rendus recommendables en toutes sortes de professions, par leur science, (lire en ligne), p. 73
  4. a et b Jacques Bernot, Les Palatins, princes d'Europe, Nouvelles Editions Latines, , 308 p. (ISBN 978-2-7233-2019-1, lire en ligne), p. 61-63
  5. a b et c Revue moderne, vol. 31, A. Franck., (lire en ligne), p. 90 et suivantes
  6. « Person Page », sur thepeerage.com (consulté le )

Liens externes modifier