Louise Jopling

artiste britannique

Louise Jane Goode, connue sous le nom de Louise Jopling ou Louise Rowe (16 novembre 1843 à Manchester - 19 novembre 1933 à Chesham Bois) est une peintre et poétesse anglaise de l'époque victorienne.

Louise Jopling
Portrait de Louise Jopling par John Everett Millais.
Biographie
Naissance
Décès
(à 90 ans)
Chesham Bois
Sépulture
Cimetière de Chesham Bois
Nom de naissance
Louise Goode
Autres noms
Louise Rowe
Nationalité
Domicile
28, Beaufort Street, Chelsea, Londres
Activité
Conjoint

Francis Romer (1861-1871)

Joseph Middleton Jopling (1874-1884)

George William Rowe (1887-1933)
Enfant
Lindsay Millais Jopling (1875-1967)
Autres informations
Membre de
Mécène
Charles Shirley Brooks
Maître
Genre artistique
Œuvres principales
Phyllis (1883), Blue and White (1896)

Elle est l'une des plus importantes femmes artistes de sa génération[1],[2]. Féministe, elle milite pour l'accès des femmes à l'art et pour le suffrage féminin.

Biographie modifier

Premières années modifier

 
Self-portrait No 2 in Red par Louise Jopling.

Louise Jane Goode naît à Moss Side, à Manchester. Elle est la cinquième des neuf enfants de l'entrepreneur ferroviaire Thomas Smith « T. S. » Goode et sa femme Frances. A l'âge de 17 ans, elle est déjà orpheline.

En 1861, elle rencontre et épouse le fonctionnaire Francis « Frank » Romer. Ils ont deux enfants à Londres avant de s'installer à Paris lorsque Romer devint secrétaire du baron Nathaniel de Rothschild.

Romer montre des croquis au crayon de son épouse à la baronne de Rothschild, qui propose à Louise d'étudier l'art. Après avoir suivi des cours au lycée technique de Paris, Louise travaille à l'atelier de l'artiste et graveur anglo-français Charles Joshua Chaplin qui n'accepte que des étudiantes (dont Mary Cassatt fait partie) : Louise peut donc étudier l'anatomie à partir de modèles nus. Elle étudie également auprès de l'artiste Alfred Stevens[3].

Romer est limogé par le baron en raison de son addiction au jeu, mais Louise reste en bon termes avec les Rotschild, peignant plusieurs portraits de membres de la famille.

De retour à Londres, elle fréquente la Leigh's School of Art. Elle est soutenue par des mécènes tels que l'écrivain et journaliste Charles Shirley Brooks, rédacteur en chef de Punch. Plus tard, elle contribue aux illustrations de Punch et est également l'inspiration de certains dessins satiriques de George du Maurier. Elle expose pour la première fois son travail au Salon de Paris. Elle expose pour les expositions de la Royal Academy entre 1870 et 1873, en tant que Louise Romer.

Son fils Geoffrey meurt en bas âge et le couple a un nouvel enfant, Hilda. Romer abandonne le foyer. En 1871, grâce à la loi sur la propriété des femmes mariées de 1870 qui permet aux femmes mariées de pouvoir détenir leur propre argent, et bien que terrifiée à l'idée de perdre la garde de ses enfants, elle demande le divorce. Louise dénonce les adultères fréquents de Romer, sa consommation excessive d'alcool et la violence envers sa femme et ses enfants lors du procès. Romer ne se présente pas au tribunal pour plaider sa cause. Louise obtient à la fois une séparation de corps, la garde exclusive de ses enfants et un ordre d’éloignement. En 1873, sa fille Hilda meurt avant son troisième anniversaire. Romer meurt la même année à New York. Des enfants de son premier mariage seul un fils, Percy Romer, survit à l'enfance. Pour subvenir aux besoins de sa famille, elle expose et donne des cours. Elle est de plus en plus déçue par le monde de l'art dominé par les hommes : « Je déteste être une femme, les femmes ne font jamais rien »[4].

Second mariage et succès modifier

 
Louise Jopling par Herbert Rose Barraud.
 
Harmony in Flesh Colour and Black Mrs Louise Jopling (1877) par Whistler.

Le roman de Lucy Pacquette The Hammock imagine une romance entre Louise et l'artiste français James Tissot, qu'elle rencontre à Londres. Dans ses mémoires Twenty Years of My Life, Louise décrit ses inquiétudes à l'idée de se remarier : « Je devrais me charger de tâches supplémentaires, et toutes ces tâches seraient autant d'obstacles à mon succès ». Cependant, elle sait que « la meilleure chose [qu'elle puisse faire] pour [s]a réputation et celle de [s]on garçon est de [s]e remarier ».

En 1874, Louise épouse Joseph Middleton Jopling, de 12 ans son aîné, artiste de Vanity Fair et récemment retraité de la fonction publique, en 1874. Son fils Percy a alors 12 ans. Pendant les années de son mariage avec Jopling, elle devient la principale source financière de la famille : « Elle a trouvé cette responsabilité lourde et stressante, nécessitant une production constante, des ventes régulières et une recherche constante de commandes et de clients. En 1879, malgré sa propre maladie et celle de son fils Percy, elle produisit dix-huit œuvres »[5].

Elle expose son tableau d'inspiration orientale Five O'Clock Tea à la Royal Academy en 1874 et le vend pour £400. Five Sisters of York est présenté à l'exposition internationale de Philadelphie en 1876, It Might Have Been à l'exposition inaugurale de la Grosvenor Gallery en 1877, et The Modern Cinderella à l'Exposition de Paris de 1878[6].

Comme certaines autres femmes peintres (Kate Perugini et Marie Spartali Stillman par exemple), Louise sert également de modèle et de sujet pour d'autres artistes. Son portrait par Whistler en 1877 (aujourd'hui à la Hunterian Art Gallery de l'Université de Glasgow) et son portrait par Millais en 1879 (maintenant à la National Portrait Gallery) participent à sa renommée. Whistler estime le portrait de Millais qu'il qualifie de « grande œuvre » et de « superbe portrait ». Elle est souvent mentionnée et photographiée par les magazines de société, complimentée sur ses tenues à la mode et son succès social : « ses soirées en studio sont toujours intéressantes et elle connaît tant de gens qui sont toujours quelqu'un dans la littérature et l'art ». Le cercle de Louise comprend d'autres artistes tels que Kate Perugini, la fille de Charles Dickens, Val Prinsep, Sir Frederick Leighton et la princesse Louise, sculptrice et fille de la reine Victoria ; des acteurs comme Henry Irving, Ellen Terry et Lillie Langtry ; des auteurs comme Oscar Wilde. Augustus Dubourg lui dédie sa pièce Angelica en 1892. En 1887, le magazine mondain The Lady's World décrit son cercle social :

« Une année nous avons son portrait, magnifiquement dessiné par Millais, ornant les murs du Grosvenor ; la saison suivante, elle apparaît comme l'héroïne d'un roman "de société" sous la plume d'un écrivain populaire. Une semaine, nous voyons son salon dessiné par M. Du Maurier dans Punch, avec des croquis de sa vie et celle de ses amis ; la semaine d'après, elle apparaît sous un autre nom comme l'héroïne d'un de ces contes de ville et de campagne presque malveillants qui amusent les lecteurs d'un journal mondain... Au-dessus de la cheminée est suspendu son portrait, peint par son vieil ami Sir John Millais, qui fit tant sensation au Grosvenor il y a un an ou deux… Ici, on trouve toujours M. James Whistler et M. Oscar Wilde, discutant des problèmes éternels de l'art ; tandis que Sir John Millais, M. Sargent et M. George Boughton sont des alliés fidèles du sujet de notre croquis. Les dames Archibald et Walter Campbell manquent rarement une fête »[7].

Joseph Middleton Jopling est le témoin de mariage de Whistler avec Beatrix Godwin en 1888[8]. Ils ont un fils né en 1875, Lindsay Millais Jopling, nommé d'après ses deux parrains Sir Coutts Lindsay, fondateur de la Grosvenor Gallery et John Everett Millais[9].

Elle est fréquemment invitée à la maison de Sir Anthony de Rothchild à Aston Clinton. Elle se lie d'amitié avec ses filles Constance et Annie, dont elle peint les portraits en 1876 et 1878. Constance l'encourage à louer un cottage dans la campagne du Buckinghamshire, Cottage Stocks, pour venir s'y reposer le week-end.

Louise connaît un tel succès qu'en 1879, la famille peut déménager dans une maison plus grande dans le quartier à la mode de Chelsea où elle charge le célèbre architecte néo-gothique William Burges de concevoir des appartements séparés donnant sur le jardin pour elle et son mari[1]. Elle peint des portraits de personnalités aristocratiques et fortunées, ainsi que de ses amis tels que l'auteur Samuel Smiles et l'actrice Ellen Terry. Elle entre à la Society of Women Artists en 1880.

 
It Might Have Been (1878) par Louise Jopling.

Oscar Wilde et Louise évoluent dans les mêmes cercles : Ellen Terry et Lillie Langtry posent pour elle. Elle rencontre Oscar Wilde lors d’une après-midi musicale donnée par Lady Lindsay. Plus tard, Oscar l'invite à prendre le thé avec Lillie Langtry et l'actrice polonaise Helena Modjeska, et offre à chacune d’elles un lys. Oscar l'admire énormément et arrive souvent à l'improviste chez elle dans sa maison de Chelsea. À une occasion, elle lui ouvre la porte et le trouve debout dehors avec un gros serpent enroulé autour du cou[10].

C'est lors d'une fête en 1883 chez les Jopling que Whistler a un échange célèbre avec Oscar Wilde. En réponse à un mot d'esprit de Whistler, Wilde fait remarquer : « Comme j'aurais aimé dire cela ». Whistler répond : « Tu le diras, Oscar, tu le diras ».

Troisième mariage et militantisme modifier

 
Sir Nathan Mayer de Rothschild (1877) par Louise Jopling.
 
Phyllis (1883) par Louise Jopling.

En 1881 son fils aîné, Percy meurt de la tuberculose, suivi de Jopling en 1884, à leur domicile de Beaufort Street. Après la mort de Jopling, Louise loue son atelier à la sculptrice Maria Zambaco, modèle, élève et maîtresse d'Edward Burne-Jones.

En tant que femme, elle n'a pas droit aux mêmes honoraires que les artistes masculins de l'époque. En 1883, elle perd une commission de 150 guinées remportée par Millais, payé 1 000 guinées pour le même projet[11].

En 1887, Louise épouse l'avocat George William Rowe, un ami de la famille de 11 ans son cadet, veuf avec un jeune fils. Ils emménagent à Pembroke Gardens à Kensington, où elle établit son école d'art pour femmes. Son ami Whistler distribue les prix dans son école. Pour les week-ends et les vacances, les Rowe louent diverses maisons dans le Buckinghamshire, notamment à Chesham Bois, un chalet à The Woodlands à Amersham et Greenacre à Copperkins Lane. Louise continue à utiliser le nom de Jopling de manière professionnelle.

Elle écrit des livres sur la peinture pour faciliter l'apprentissage des femmes[12]. Elle défend le droit des étudiantes en art de travailler directement à partir de modèles vivants nus, car la Royal Academy n'autorise ses étudiantes à observer des modèles masculins « soigneusement drapés ». Elle est élue membre de la Royal Society of Portrait Painters en 1891, elle réussit à faire pression pour accorder le droit de vote aux quelques femmes membres. Elle expose au Musée des Sciences et de l'Industrie et au Woman's Building à l'Exposition universelle de 1893 à Chicago, dans l'Illinois. En 1902, elle entre dans l'histoire en étant la première femme à être élue à la Royal Society of British Artists. Son essai « On the Education of the Artistic Faculty" plaide pour que les femmes soient éduquées sur un pied d'égalité avec les hommes.

Louise Jopling est une partisane de longue date de l'Union nationale du droit de vote des femmes et soutient le mouvement National Union of Women’s Suffrage Society de Millicent Fawcett. Louise signe la « Lettre des dames aux membres du Parlement » de 1884 et la déclaration de 1889 en faveur du suffrage des femmes. Elle est vice-présidente de la Healthy and Artistic Dress Union, une organisation éphémère promouvant la réforme vestimentaire dans les années 1890 et au début des années 1900[13]. En 1890, elle organise une réunion pour la Women's Franchise League. En 1898, elle est vice-présidente de la Central and Western Society for the Women's Suffrage. En 1907, elle s'inscrit à la Women's Social and Political Union. Elle organise une réunion pour la Women's Freedom League en 1909. En 1910, elle rejoint la New Constitutional Society for Women's Suffrage, contre le militantisme, même si selon Elizabeth Crawford le Women's Suffrage Movement « s'est abstenue de critiquer publiquement d'autres suffragistes dont la conscience mène qu'ils adoptent des méthodes différentes ».

Elle est une membre éminente de la Women's Tax Resistance League, dont le slogan populaire était « Pas de taxation sans Représentation ». La princesse Sophia Duleep Singh, autre membre de la Tax Resistance League se fait saisir par des huissiers une précieuse bague en diamant pour avoir refusé de payer les impôts sur ses domestiques ou son permis de posséder un chien. Lorsque la bague doit être vendue aux enchères, d'autres militants sont présents pour s'assurer qu'aucun autre membre du public n'achète la bague. Louise Jopling rachète la bague et la rend à la princesse. Une autre membre fondatrice de la Women's Tax Resistance League est l'artiste Mary Sargant Florence. Ensemble, elles sont membres de la Ligue pour le suffrages des artistes et du Suffrage Atelier, manifestant pour la cause. Le Suffrage Atelier défend les artistes féminines de la classe ouvrière, donne des cours du soir de dessin et d'illustration, des conférences et des cours de dessin d'après nature dont les suffragettes sont souvent les modèles. Louise organise des expositions d'autres femmes artistes du mouvement.

Elle publie de la poésie et envoie des vers militants au journal des suffragettes Votes for Women. Louise Jopling écrit de nombreuses articles de presse au sujet du suffrage des femmes : « Les qualités que j'admire le plus chez un homme ? Ah ! De nombreuses. Mais il y en a une que je voudrais voir plus développée, c'est son sens de la justice ! Signé UNE FEMME CONTRIBUABLE QUI NE PEUT VOTER  ». Une autre lettre proteste contre le traitement des prisonnières suffragettes : « le goût du martyre aurait sûrement dû disparaître avec le sombre Moyen Age. Cependant, les siècles à venir considéreront sans aucun doute le XXe siècle comme l'un des plus sombres au cours duquel les femmes de la terre, dans leur demande de justice, ont été traitées comme des criminelles de droit commun ».

Dernières années modifier

 
Blue and White (1896) par Louise Jopling.

En 1919, les Rowe déménagent définitivement à Manor Farm, North Road où Louise fait appel aux architectes Arts & Crafts, Forbes et Tate pour créer un studio dans la grange. Son beau-fils, George, commandant dans la marine britannique, survit à la Première Guerre mondiale mais est tué deux ans plus tard dans un accident de moto.

A Chesham Bois dans le Buckinghamshire, Louise consacre plus de temps à son écriture. Elle publie de nombreux articles et récits ainsi qu'un livre sur la peinture Hints to Amateurs: A Handbook on Art et deux recueils de poésie. Elle écrit ses mémoires, Twenty Years of My Life, publiés pour la première fois en 1925.

Elle fonde le Chiltern Club of Arts en 1919. La plupart des membres fondateurs sont des artistes et des militants pour le droit de vote comme Lucy Morley Davis et la suffragette Margaret Wright. La présidente de la société locale anti-suffrage, Lady Susan Truman est également membre fondatrice. « Le but du club était d'encourager un intérêt pour l'art, l'archéologie, la littérature, la musique, l'artisanat et les sorties » selon Patricia Smith, la dernière secrétaire.

Louise est présidente de la Bucks Art Society et ouvre en 1932 une galerie d'art permanente pour la société à l'hôtel Griffin. Les 81 peintures exposées comprennent un de ses tableaux intitulé Flora.

Lorsqu'elle meurt le 19 novembre 1933 à Manor Farm, la nécrologie du Bucks Examiner déclare : « Quand tout aura été dit sur ses activités artistiques, c'est en tant que personnalité que Mme Jopling-Rowe restera dans les mémoires. Elle a conservé sa popularité jusqu'au bout ». Elle est enterrée au cimetière de Chesham Bois.

Le fils de Louise, Lindsay (connu sous le nom de Jop), après une carrière réussie en tant qu'administrateur en Inde, convertit son appartement de Chesham Bois en maison de week-end pour sa deuxième épouse, la chanteuse Joan Izott Elwes. Après la mort de Jop en 1967, son fils John Jopling, un avocat, vend la grange et déménage à Fingringhoe. L'arrière-petite-fille de Louise, Daisy, est une violoniste à succès, vivant à New York avec son propre groupe, le Daisy Jopling Band.

Œuvre partielle modifier

Tableaux modifier

Autobiographie modifier

  • Twenty Years of My Life (1925)

Non-fiction modifier

  • Hints to Amateurs: A Handbook on Art (1891)

Poésie modifier

  • Poems (1913)

Notes et références modifier

  1. a et b Deborah Cherry, Painting Women: Victorian Women Artists, London, Routledge, 1993.
  2. Wendy Slatkin, The Voices of Women Artists, Lebanon, IN, Prentice Hall, 1992.
  3. (en) Great Women Artists, Phaidon Press, (ISBN 978-0-714-87877-5), p. 205
  4. (en) Louise Jopling, Twenty Years of My Life, 1867-1887
  5. Cherry, p. 37.
  6. Clara Erskine Clement, Women in the Fine Arts from the Seventh Century B.C. to the Twentieth Century A.D., Charleston, SC, BiblioBazaar LLC, 2007; p. 177.
  7. (en) « Untitled », The Lady’s World,‎ , p. 340-342
  8. (en) « Hunterian Museum & Art Gallery Collections: GLAHA 46317 », sur gla.ac.uk, .
  9. (en) Alison Bailey, « Louise Jopling 1843-1933 », Amersham Museum,‎ ? (lire en ligne)
  10. (en) Eleanor Fitzsimons, Wilde's Women - How Oscar Wilde Was Shaped by the Women He Knew, Richmond, Duckworth Books Ltd, , p. 83
  11. Elise Lawton, Evelyn Pickering De Morgan and the Allegorical Body, Madison, NJ, Fairleigh Dickinson University Press, 2002; p. 35.
  12. (en) Craig Harrison, The Esseance of Art: Victorian Advice on the Practice of Painting, Aldershot, Ashgate,
  13. (en) Peter Gordon, David Doughan, Dictionary of British Women's Organisations, 1825–1890, London, Routledge, , p. 63

Annexes modifier

Bibliographie modifier

Liens externes modifier

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