Louise Héritte-Viardot

compositrice française
Louise Héritte Viardot
Description de l'image Louise Heritte-Viardot.jpg.
Nom de naissance Louise Pauline Marie Viardot
Naissance
Ancien 2e arrondissement de Paris
Décès (à 76 ans)
Heidelberg
Activité principale Cantatrice, pianiste, compositrice
Enseignement Professeure de chant
Ascendants Pauline Viardot, née Garcia, et Louis Viardot, parents
Conjoint Ernest Héritte
Famille Maria Malibran, tante,
Paul Viardot, frère

Louise Pauline Marie Héritte-Viardot, née le [1] à Paris et morte le à Heidelberg, est une compositrice, pianiste et cantatrice française. Elle est la fille aînée de Pauline Viardot et la nièce de la Malibran.

Biographie modifier

Louise Héritte-Viardot baigne dès son enfance dans une atmosphère musicale et s'initie au solfège avec un ami de sa grand-mère, Torre Morrel[2]. Elle prend quelques leçons de piano avec Louis Lacombe et de composition avec Auguste Barbereau, mais c'est principalement en autodidacte qu'elle se perfectionne.

Elle épouse le [3] le diplomate Ernest Héritte, de vingt ans son aîné, et l'accompagne au gré de ses différentes nominations. Ils finiront par se séparer, quelques années après la naissance de leur fils, Louis Héritte de la Tour.

Elle est successivement professeur de chant au Conservatoire de Saint-Pétersbourg, à l'Académie de musique de Londres, et au Conservatoire Hoch à Francfort, avant de fonder un cours d'opéra à Berlin[4]. Après de nouveaux voyages, elle finit par s'établir à Heidelberg pour y passer les derniers instants de sa vie.

Plusieurs de ses compositions sont jouées de son vivant et ont du succès parmi la critique. À l'issue d'un concert de la Société nationale de musique dans les salons Pleyel-Wolff le 16 mars 1876, Auguste Morel écrit par exemple dans Le Ménestrel :

« Souvenir d'une nuit de Crimée, de Mme Héritte-Viardot. C'est un andante instrumental d'un caractère mystérieux, dont le motif et le plan sont un peu vagues, mais remarquables sous le rapport de la science harmonique et surtout de l'instrumentation qui offre des effets ingénieux et piquants, parfois même un peu étranges. »[5]

À l'occasion de la création le 10 mai 1877 de son Quatuor avec piano en ré mineur[6], Le Ménestrel écrit que c'est « une composition remarquable, autant sous le rapport de la force de conception que sous celui de la facture, de l'harmonie et de l'intérêt des développements, exécuté avec un ensemble parfait par l'auteur, chez qui la valeur de la virtuose égale celle du compositeur. »[7]

Après une séance de la Société d'auditions musicales l'Art moderne, créée par la violoniste Marie Tayau, et consacrée le 25 mars 1878[8] à plusieurs de ses compositions, on peut également lire dans Le Ménestrel : « Mme Héritte Viardot, entre parenthèses, pianiste de grand talent, a l'inspiration large et ses œuvres ont un cachet de réelle distinction. »[9]

Quelques jours plus tard une nouvelle recension de concert note que « tous ces divers morceaux ont prouvé que le talent de Mme Héritte se prêtait avec un égal bonheur à tous les genres. »[10]

Œuvres modifier

La plus grande partie de ses œuvres semble malheureusement perdue :

  • Die Bajadere, cantate pour chœur et orchestre
  • Wonne des Himmels, cantate pour solistes, chœur et orchestre
  • Das Bacchusfest (Les fêtes de Bacchus), cantate pour chœur et orchestre, représentée à Stockholm en 1880 sous la direction de l'auteure[11]
  • Lindoro, opéra comique en un acte, joué à Weimar en 1879[12]
  • 4 quatuors à cordes
  • 2 trios avec piano
  • Sonate pour piano et violoncelle, opus 40 (1909)
  • Sonate pour violon et piano
  • Sonate pour 2 pianos
  • plusieurs lieder (dont Sérénade[13] ou Vers le sud[14])
  • quelques pièces pour piano (In Gondola[15], Sérénade[16])

Seuls sont encore trouvables ou édités ses 3 quatuors pour piano et cordes :

  • Quatuor n° 1 en la majeur, opus 9, Im Sommer, 1883
  • Quatuor n° 2 en ré majeur, opus 11, dit quatuor espagnol, 1883
  • Quatuor n° 3, en ré mineur, sans numéro d'opus, 1877[17]

Est aussi conservé à la Bibliothèque nationale de France un recueil, en deux parties, de 40 exercices pour voix de femmes avec accompagnement de piano, publié sous le titre d'Études d'artistes[18],[19].

Mémoires modifier

En 1923 est paru un livre intitulé : Mémoires de Louise Héritte-Viardot. Une Famille de grands musiciens. Notes et souvenirs anecdotiques sur Garcia, Pauline Viardot, la Malibran, Louise Héritte-Viardot et leur entourage[2], dont l'auteur est son fils Louis Héritte de la Tour[20].

Généalogie modifier

Manuel Garcia (Manuel del POPOLO RODRIGUEZ dit GARCIA) (1775-1832)
Chanteur - Compositeur - Chef d'orchestre
x  Maria Joachina SITCHES dit BRIONES (1780-1864)
│                           
│
├──> Manuel Garcia Junior (1805-1906)
│    Chanteur - Compositeur - Professeur de chant
│    x  Cécile Maria "Eugénie" MAYER (1814-1880)
│       dont postérité
│   
│    
│
├──> Maria Félicita GARCIA dite Maria Malibran  (1808-1836)
│    x 1 Eugène MALIBRAN (1765- )
│    x 2 Charles-Auguste de Bériot (1802-1870) 	  	
│    │ Compositeur - Violoniste
│    │ 
│    ├──> Charles Wilfrid de Bériot
│         Pianiste - Compositeur
│         Professeur à l'école Niedermeyer
│
├──> Pauline Michèle Ferdinande GARCIA dite Pauline Viardot (1821-1910)
     Cantatrice
     x Louis Viardot (1800-1883)
     │
     ├──> Louise Héritte-Viardot (1841-1918)
     │     Compositrice - Pianiste - Cantatrice
     │    x Ernest HERITTE
     │    
     │  
     ├──> Paul Viardot (1857-1941)
     │    Violoniste - Musicologue
     │  
     ├──> Marianne VIARDOT (1854-1919)
     │    Peintre
     │    se fiance avec Gabriel Fauré
     │    x Alphonse Duvernoy
     │    Pianiste - Compositeur
     │
     ├──> Claudie VIARDOT ( - )
          x Georges Chamerot
            Éditeur
            dont postérité

Discographie modifier

  • Louise Heritte-Viardot, Die drei Klavierquartette (les trois quatuors avec piano), Ensemble Viardot, Ars Produktion, 2008[21].

Bibliographie modifier

  • Otto Ebel (trad. Louis Pennequin), « Héritte-Viardot (Louise-Pauline-Marie) », dans Les femmes compositeurs de musique. Dictionnaire biographique, Paris, Paul Rosier, (lire en ligne), p. 79-80.
  • Louis Héritte de la Tour, Une famille de grands musiciens. Mémoires de Louise Héritte-Viardot, Paris, Stock, , 3e éd. (lire en ligne).

Notes et références modifier

  1. « Archives reconstituées d'état civil de Paris, acte de naissance, vue 8/51 » (consulté le )
  2. a et b Louise Pauline Marie Héritte-Viardot, Une famille de grands musiciens : notes et souvenirs anecdotiques sur Garcia, Pauline Viardot, la Malibran, Louise Héritte-Viardot et leur entourage, Delamain, Boutelleau et Cie, éditeurs, (lire en ligne)
  3. « Archives numérisées d'état civil de Paris, 1863, 9e arr., acte de mariage n° 221, vue 26/31 » (consulté le )
  4. « Le Ménestrel : journal de musique », sur Gallica, (consulté le )
  5. « Le Ménestrel : journal de musique », sur Gallica, (consulté le )
  6. Quatuor pour piano, violon, alto et violoncelle par L. Héritte-Viardot, E. Gérard, (lire en ligne)
  7. « Le Ménestrel : journal de musique », sur Gallica, (consulté le )
  8. « Le Ménestrel : journal de musique », sur Gallica, (consulté le )
  9. « Le Monde artiste : théâtre, musique, beaux-arts, littérature », sur Gallica, (consulté le )
  10. « Le Ménestrel : journal de musique », sur Gallica, (consulté le )
  11. « La Presse », sur Gallica, (consulté le )
  12. « Le Ménestrel : journal de musique », sur Gallica, (consulté le )
  13. Sérénade ! Paroles de J. Bertrand, musique de L. Héritte Viardot, au Ménestrel, (lire en ligne)
  14. Vers le Sud ! Paroles de A. Van Hasselt, musique de L. Héritte Viardot, au Ménestrel, (lire en ligne)
  15. In Gondola, for the pianoforte., (OCLC 1061712401, lire en ligne)
  16. « Klassika: Louise Pauline Marie Héritte-Viardot (1841-1918): Serenade für Klavier », sur www.klassika.info (consulté le )
  17. « 1877, Louise Héritte-Viardot compose son Quatuor en ré mineur », sur France Musique (consulté le )
  18. Pauline Viardot, Etudes d'artistes faisant suite à Une heure d'étude de Pauline Viardot. 40 exercices pour voix de femmes par Louise Héritte-Viardot. Chant et piano. 1re série. N.os 1 à 20, Heugel, éditeur, (lire en ligne)
  19. Pauline Viardot, Études d'artistes faisant suite à une heure d'étude de Pauline Viardot. 40 exercices pour voix de femmes par Louise Héritte-Viardot. 2e série (nos 21 à 40). Chant et piano, Heugel, éditeur, (lire en ligne)
  20. (en) John Mewburn Levien, Six Sovereigns of Song (lire en ligne), p. 56, note
  21. « Ars Produktion | Suchergebnis », sur www.ars-produktion.de (consulté le )

Liens externes modifier