Louis-Léopold Boilly

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Édouard Boilly (en) Julien Léopold Boilly |
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Médaille d'or en 1804, chevalier de la Légion d'honneur, membre de l'Institut de France en 1833 |
Cinq mille portraits et cinq cents scènes de genre |
Louis-Léopold Boilly, né le à La Bassée et mort le à Paris, est un peintre, miniaturiste, et graveur français, connu notamment pour ses scènes de la vie parisienne dans les années qui suivent la Révolution.
BiographieModifier
Né à une vingtaine de kilomètres de Lille dans un milieu modeste, ce fils d'un sculpteur sur bois a été élevé à Douai, où il s'initie à la peinture auprès de Charles-Alexandre-Joseph Caullet jusqu'à l'âge de dix-sept ans[1]. Il étudie ensuite la peinture en trompe-l'œil à Arras auprès de Dominique Doncre[2] avant de s'établir à Paris en 1785. Pour vivre, il se fait portraitiste. Entre et , il exécute une série de commandes pour le collectionneur avignonnais Esprit Calvet[3],[note 1]. Sa première manière rappelle le style sentimental ou moralisateur de Greuze et de Fragonard au XVIIIe siècle, genre auquel il intègre peu à peu la précision des maîtres hollandais du siècle précédent, dont il possède une importante collection.
Il expose pour la première fois au Salon de 1791 et se fait connaître tant pour ses portraits et ses peintures en trompe-l'œil que pour ses scènes de genre aux thèmes galants ou grivois. En 1794, il est dénoncé par le peintre Jean-Baptiste Wicar, révolutionnaire puritain, et la Société républicaine des Arts menace de le faire poursuivre pour obscénité par le Comité de salut public. Pour sa défense, il invite les agents du Comité à venir dans son atelier et leur montre une série de toiles sur des sujets patriotiques, dont un Triomphe de Marat exécuté à l'occasion du concours de l'an II organisé par le gouvernement révolutionnaire[4].
Ses peintures minutieusement observées et exécutées reflètent toute la diversité de la vie urbaine, de ses costumes et de ses coutumes, entre la période révolutionnaire et la Restauration. Elles sont très appréciées par le public du Salon, qui lui attribue une médaille d'or en 1804. En 1823, Boilly produit une série de lithographies humoristiques intitulée Les Grimaces. Il est fait chevalier de la Légion d'honneur et devient membre de l'Institut de France en 1833. Son œuvre, qui compte au total environ 4500 portraits (dont seulement le dixième nous est parvenu[5]) et cinq cents scènes de genre, passe de mode après la Restauration. Elle est surtout appréciée aujourd'hui pour son intérêt documentaire. Boilly est certainement le seul peintre opposant aux régimes révolutionnaires, de la Terreur à l'Empire. Il peint la vie des petites gens et des plus grands, paisible ; quand la peinture officielle vantait les batailles, le sacre ... Sa seule guerre à lui est autour d'un billard et oppose des jeunes femmes à des hommes perplexes.
Marié en 1787 à Marie-Madeleine Desligne[6], ses trois fils, Julien Léopold (1796-1874), Édouard (1799-1854) et Alphonse Léopold (1801-1867), sont également artistes peintres.
Collections publiquesModifier
- La famille Gohin, (1787), huile sur toile, 94 × 135 cm, musée des arts décoratifs, Paris ;
- Le Cadeau délicat (1787), huile sur toile, 52,7 × 45 cm, Fondation Bemberg, Toulouse ;
- Robespierre, (1789), palais des beaux-arts, Lille ;
- Réunion d'artistes dans l'atelier d'Isabey, (1798), huile sur toile, 72 × 111 cm, musée du Louvre, Paris[7] ;
- L'Arrivée d'une diligence à Paris, (1803), musée du Louvre, Paris ;
- Homme en buste, 1790-1800, huile sur ivoire, diam. 6.5 cm, musée du Louvre, Paris ;
- Le Jeu de Billard, (1807), huile sur toile, 56 × 81 cm, musée de l'Ermitage, Saint-Pétersbourg ;
- Politiciens dans le jardin des Tuileries, (1832), huile sur toile, 50 × 60,5 cm, musée de l'Ermitage, Saint-Pétersbourg ;
- Portrait du compositeur François-Adrien Boïeldieu, musée des beaux-arts de Rouen ;
- Portrait de M. de Bonnegens, huile sur toile, 21,5 × 16,4 cm, musée des beaux-arts de Dijon, Dijon ;
- Portrait de femme, huile sur toile, 22,1 × 16,6 cm, musée des beaux-arts de Dijon, Dijon ;
- Portrait d'homme, huile sur toile, 21,5 × 16,5 cm, musée des beaux-arts de Dijon, Dijon ;
- Portrait de femme en bonnet de gaze, Musée Magnin, Dijon ;
- Portrait de Mélanie Waldor, dessin préparatoire, Musée Magnin, Dijon ;
- Portrait de la fille du général Barthélémy, huile sur toile, 31 x 24 cm, Gray (Haute-Saône), musée Baron-Martin
- Portrait de femme (attribué), Musée des beaux-arts de Beaune ;
- La cuisinière, Fondation Bemberg, Toulouse.
- Portrait de mademoiselle Athénaïs d’Albenas, Petit Palais, Paris.
GalerieModifier
- Choix d'œuvres de Louis-Léopold Boilly
Le Cadeau délicat (1787) - Fondation Bemberg
Le chanteur Chenard en sans-culotte (1792), première représentation connue de ce costume révolutionnaire en octobre 1792.
Point de convention (vers 1797), une jeune fille qu’il a pris pour une prostituée refuse la pièce que lui tend un bourgeois bien mis tandis qu'il fait cirer ses bottes par un jeune décrotteur.
Réunion d'artistes dans l'atelier d'Isabey (1798), Paris, musée du Louvre.
Jeu de dames (vers 1803), représentation de costumes féminins de style néo-classique en vogue dans les années 1800.
Le compositeur François Adrien Boieldieu au fortepiano, salon de 1800, musée de Rouen.
L'arrivée d'une diligence dans la cour des Messageries rue Notre-Dame des Victoires (1802).
Inoculation contre la variole à Paris (1807), mise au point en Europe par Jenner, prônée par l'Encyclopédie, l'inoculation contre la « petite vérole » se répand dans les familles.
Le Public regardant le Couronnement de David au Louvre (1810), New York, Metropolitan Museum of Art.
L'Entrée du théâtre de l'Ambigu-Comique à une représentation gratis (1819).
ExpositionsModifier
- France : Hôtel de Sagan, Paris, 1930.
- France : galerie Cailleux, Paris, 1951.
- France : musée Marmottan, Paris, 3 mai - 30 juin 1984.
- France : musée des beaux-arts, Lille, 23 octobre 1988 - 9 janvier 1989.
- États-Unis : Kimbell Art Museum, Fort Worth, 5 novembre 1995 - 14 janvier 1996.
- France : musée des beaux-arts, Lille, 4 novembre 2011 - 6 février 2012.
PostéritéModifier
HommageModifier
Une rue de Paris dans le 16e arrondissement porte son nom ; elle abrite le musée Marmottan-Monet.
IconographieModifier
- Louis-Denis Caillouette, Louis-Léopold Boilly , buste en plâtre[8]. Don de Julien Boilly en 1865[8].
Notes et référencesModifier
NotesModifier
- Antoine Calvet de Lapalun (1736-1820) selon [1].
RéférencesModifier
- Souvenirs à l'usage des habitants de Douai, ou Notes pour faire suite à l'ouvrage de M. Plouvain sur l'histoire de cette ville, depuis le 1er janvier 1822 jusqu'au 30 novembre 1842, Douai, 1843, p. 16.
- culture .fr, « Louis-Léopold Boilly : rétrospective » (consulté le 12 novembre 2011).
- larousse.fr, « Louis-Léopold Boilly » (consulté le 12 novembre 2011).
- Revue L'Objet d'art no 474, décembre 2011, La comédie humaine de Boilly, p. 44.
- Annie Yacob, Variations sur un grand genre, Dossier de l'art, novembre 2011, p. 47-53.
- Etienne Bréton Pascal Zuber avec Annie Yacob, « Louis-Leopold Boilly » (consulté le 12 novembre 2011).
- Le musée des beaux-arts de Lille possède en ses fonds vingt-trois études pour ce grand tableau — lire en ligne.
- Édouard Reynart, Catalogue des tableaux, bas-reliefs et statues exposés dans les galeries du Musée des tableaux de Lille, Lille, Le Musée, 1872, p. 197.
AnnexesModifier
BibliographieModifier
- Henry Harrisse, L.-L. Boilly, peintre, dessinateur, et lithographe ; sa vie et son œuvre, 1761-1845. Étude suivie d'une description de treize cent soixante tableaux, portraits, dessins et lithographies de cet artiste, Société de propagation des livres d'art, Paris, 1898
- Paul Marmottan, Le Peintre Louis Boilly (1761-1845), H. Gateau, Paris, 1913.
- André Mabille de Poncheville, Boilly, Plon, Paris, 1931.
- (en) Suzanne L. Siegfried, The Art of Louis-Leopold Boilly : Modern Life in Napoleonic France, Yale University Press, New Haven, 1995.
- Dictionnaire Bénézit, Dictionnaire critique et documentaire des peintres, sculpteurs, dessinateurs et graveurs de tous les temps et de tous les pays, vol. 2, éditions Gründ, , 13440 p. (ISBN 2700030125), p. 471-473.
Article connexeModifier
- Passez payez : analyse d'un tableau de Louis-Léopold Boilly
Liens externesModifier
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- (en) National Gallery of Art
- (sv + en) Nationalmuseum
- (en + nl) RKDartists
- (en) Union List of Artist Names
- (en) Louis-Léopold Boilly dans Artcyclopedia
- Catalogue Raisonné de Louis-Léopold Boilly
- Boilly rétrospective, dossier de presse. Palais des beaux-arts de Lille (2011-2012)