Louis Janoir

ingénieur français et pionnier de l’aviation
Louis Janoir
Biographie
Naissance
Décès
Voir et modifier les données sur Wikidata (à 82 ans)
FresnesVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
Formation
Activités
Pilote, aviateur, pionnier, Enginyer d'aviacióVoir et modifier les données sur Wikidata
Œuvres principales
Souvenirs et Récits contés le 28 novembre 1933 (d)Voir et modifier les données sur Wikidata

Louis Janoir, né à Lugny, Saône-et-Loire le [1] et décédé le à Fresnes (Val-de-Marne)[Note 1], est un ingénieur et un pionnier français de l'aviation.

Biographie modifier

Louis Janoir naît à Lugny, chef-lieu de canton du Mâconnais, fils de Pierre Janoir, plâtrier-peintre, et de Suzanne Nonain (qui s'étaient mariés à Lugny le 27 avril 1882).

Après avoir quitté Lugny, village de son enfance et lieu de ses premières études[Note 2], il termine sa scolarité à Châlons-sur-Marne, où il est diplômé de l'École nationale des Arts et Métiers (élève de la promotion 1901) comme ingénieur en mécanique.

Il travaille d'abord chez un constructeur et carrossier automobile à Boulogne-Billancourt : l'usine Kellner de Billancourt.

En 1906 et 1907, Louis Janoir effectue son service militaire. Il est affecté au service des automobiles d’une compagnie d’artillerie.

Il fait la connaissance d'Albert Clément, et son intérêt pour l'aéronautique, dès lors, va croissant.

Il rejoint ensuite les usines des frères Albert et Émile Bonnet-Labranche, qui construisent des biplans[2].

Il obtient son brevet de pilote en 1911 (brevet no 553 obtenu à Orléans délivré par l'Aéro-Club de France en date du )[3] et participe à de nombreuses compétitions aériennes, parmi lesquelles le meeting de Montrésor du , auquel il prend part sur un monoplan Bonnet-Labranche[4] et au cours duquel il échappe à un accident à l'atterrissage[5].

L'année suivante, il obtient son brevet de pilote militaire, aux commandes d'un monoplan produit par la firme Deperdussin (brevet no 263). Cette année-là, il participe à des essais d'identification des avions en vol, qui doivent aboutir à l'adoption des cocardes peintes sur les ailes ou le fuselage[6].

Recruté par l'industriel Armand Deperdussin, il intègre la Société de production des aéroplanes Deperdussin (SPAD), où il devint pilote d'essai et l'un des principaux collaborateurs de l'ingénieur Louis Béchereau[7], testant les avions, leur construction, leur rigidité, la maniabilité ainsi que la puissance des moteurs (Clerget, Gnome) sur des distances de plus en plus longues. Il prend part à la Coupe Pommery[8], à la Coupe Schneider, à la Course Monaco-San Remo, aux raids Paris-Saint-Pétersbourg et Paris-Deauville. Dans le cadre de la Coupe Pommery, il réalise le un raid aérien de Calais à Contis avec un aéroplane monoplan Deperdussin[9].

Il teste aussi pour l'armée le montage d'une mitrailleuse sur le capot d'un monoplan et l'ajout d'une charge de 275 kg sur un biplan militaire, présenté au 1er concours d’aéroplanes militaires, organisé à Reims en octobre et [10], ce qui attire l'intérêt de plusieurs services des armées étrangères dont celle du tsar Nicolas II, qui l'engage.

Ainsi, pendant la Première Guerre mondiale, de 1914 à 1916, il travaille au profit de l'aéronautique militaire impériale russe à Saint-Pétersbourg Russie, notamment sur le moteur Gnome.

À son retour en France en 1917, conséquence des événements qui secouent la Russie, il fonde à Saint-Ouen les Ateliers d’aviation Janoir, spécialisés dans la construction sous licence de chasseurs SPAD[3]. Dans ces ateliers, il met aussi au point une motocyclette[11] et l'automobile La Janoir (en)[12],[13].

Il s'associe aussi aux Chantiers aéro-maritimes de la Seine (CAMS) pour la fabrication des coques d'hydravion.

En parallèle, il dépose plusieurs brevets et ouvre un magasin à Paris, avenue des Ternes (17e arrondissement), où il distribue et revend les marques automobiles de l'époque : Panhard-Levassor, Renault, Lorraine-Dietrich et, surtout, Delage.

Sa réputation dépasse les frontières et, en 1934 et 1935, il est officiellement invité en Allemagne par le gouvernement du Reich. Louis Janoir y découvre de nouvelles technologies et matériaux, tels que l'Elektron, et comprend qu’une industrie de guerre s’y prépare. La France, elle aussi, se préoccupe de son réarmement et s'adresse à Louis Janoir pour le blindage de ses équipements aéronautiques.

Pendant la Seconde Guerre mondiale, sa maison est réquisitionnée. Il est menacé et doit se réfugier à Clermont-Ferrand.

Après la guerre, il travaille pour Hotchkiss et le ministère des Transports.

Une requête pour sa reconnaissance a été déposée, Guillaume Lambert, chef de cabinet sous la présidence de Nicolas Sarkozy, a indiqué que bonne note avait été prise de la requête[14].

Voir aussi modifier

Bibliographie modifier

  • (en) et (fr) Jim Merrington, Des avions aux automobiles - le génie de Janoir, Éditions Delage, 2013.
  • (en) Louis Janoir et al., Souvenirs et Récits contés le 28 novembre 1933, Montrouge, Impr. moderne, , 32 p. (BNF 32279386)
  • « Louis Janoir (1885-1968) », Pionniers, Association « Les Vieilles Tiges », no 193,‎ .
  • (en) James Merrington, Des avions aux automobiles... Le Génie de Janoir, Royaume-Uni, Brancepeth Books, , 120 p. (ISBN 978-0-9927323-1-8, présentation en ligne)
  • (en) Stéphane Nicolaou, Flying Boats & Seaplanes : A History from 1905, , 191 p. (ISBN 0-7603-0621-4, présentation en ligne), p. 27
  • Hélice Levasseur, P. Levasseur, Constructions Aéronautiques, Usines a Paris, (présentation en ligne)
  • Francis Bedei et Jean Molveau, La Belle-Epoque des pionniers de Port-Aviation, Dammarie-les-Lys, Amatteis, , 296 p. (ISBN 978-2-86849-271-5, présentation en ligne)
  • (en) David Burgess Wise, The New Illustrated Encyclopedia of Automobiles, Chartwell Books, , 559 p. (ISBN 978-0-7858-1106-0, présentation en ligne)
  • (en) « Automotive Industries, the Automobile », Class Journal Company, vol. 42,‎ (présentation en ligne)

Articles connexes modifier

Liens externes modifier

Notes et références modifier

Notes modifier

  1. Selon la mention marginale figurant sur l'acte de naissance de l'intéressé.
  2. Il vécut place du Pâquier, dans une maison faisant face à l'hôtel de ville.

Références modifier

  1. Source : Archives départementales de Saône-et-Loire, état-civil numérisé de la commune de Lugny, naissances de l'année 1885, acte no 17, vue 4 de la numérisation. L'enfant est le fils de Pierre Janoir, peintre plâtrier, et de Suzanne Nonain
  2. Bonnet-Labranche Précurseurs de l'aviation
  3. a et b « Louis Janoir », Arts et métiers, no 10,‎ , p. 93.
  4. (en) « Louis Janoir », sur The early birds of aviation Inc. (consulté le ).
  5. « Pour Louis Janoir, le meeting de Montrésor tourne court », sur le site Aéroplane de Touraine (consulté le ).
  6. « L'année aéronautique 1912 à travers le quotidien Le Petit Parisien » [PDF], sur Ministère de l'Écologie, du Développement durable et de l'Énergie (consulté le ), p. 48.
  7. « Louis Béchereau », sur le site de la fondation Arts et Métiers (consulté le ).
  8. hydroretro.net Coupe Pommery.[PDF]
  9. Le 4 octobre 1912 dans le ciel : Janoir vole de Calais à Contis pour la Coupe Pommery, Air Journal
  10. aviation.maisons-champagne.com
  11. picsearch.com, Janoir : Trop novateur ?
  12. Jim Merrington writes book on pioneer Louis Janoir en anglais.
  13. Gérard Hartmann, « Louis Janoir (1885-1968); seigneur du sport » [PDF], sur le site hydroretro.net (consulté le ).
  14. sarkozy-supports-drive-to-honour-a-pioneer-unsung (en anglais)