Louis Charlot

peintre français

Louis Charlot, né le 26 avril 1878 à Cussy-en-Morvan (Saône-et-Loire) et mort le 31 mai 1951 à Uchon (Saône-et-Loire), est un peintre français.

Louis Charlot
Village sous la neige (1910-1911), Musée de l'Ermitage - Saint-Pétersbourg.
Biographie
Naissance
Décès
Voir et modifier les données sur Wikidata (à 73 ans)
Saône-et-LoireVoir et modifier les données sur Wikidata
Nom de naissance
Louis Lazare Joseph CharlotVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
Formation
Activité
Autres informations
Distinction

Biographie

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Jeunesse

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Il voit le jour au sein d'une famille modeste, son père Pierre Charlot était facteur des postes et sa mère Jeanne Allyot, sans profession, était d'une famille tournée vers l'enseignement. Louis Charlot est le troisième enfant d'une fratrie de cinq. Dès l'école communale Louis Charlot montre des aptitudes pour le dessin, les mathématiques et la géométrie. Ses parents le destinent alors à l'École des Arts et Métiers de Cluny. Il fait de bonnes études au collège Bonaparte d'Autun mais sa passion pour le dessin l'oriente vers les arts plastiques. Son professeur de dessin, monsieur Marillier, lui reconnaît de bonnes dispositions pour cette science. À l'âge de dix-sept ans Louis Charlot est alors confié au sculpteur Claude Henri Fauconnet, puis au tapissier Alexandre Huet (1846-1905) et enfin au peintre décorateur, monsieur Châtaignier, tous demeurant à Autun, pour parfaire son éducation artistique.

Formation

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En 1898 Louis Charlot monte à Paris. C'est auprès du peintre bourguignon Jean Laronze (1852-1937) qu'il reçoit une solide et vraie éducation artistique. Il se lie avec les peintres Claude Rameau (1876-1955), Henry Déziré (1878-1965), Jean-Laurent Challié (1880-1943) et Lucien Séevagen (1887-1959). Quittant son dévoué et respecté maître bourguignon, Louis Charlot poursuit sa formation auprès du peintre Léon Bonnat (1833-1922) dans son atelier, à l'École nationale des Beaux-Arts de Paris de 1899 à 1901 (admis définitif en 1901 avec une cinquième place).

Carrière

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C'est en 1902 qu'il découvre le village d'Uchon (Saône-et-Loire) et s'y installera dès 1904 jusqu'à sa mort. En 1902 il expose pour la première fois au Salon des Artistes français, avec deux œuvres Portrait de M. Camille Schiltz, 1901 et l'autoportrait Portrait de jeune homme maigre, où il est remarqué par l'écrivain et critique d'art Georges Lecomte qui, plus tard, le comptera parmi les maîtres du réalisme français. Jusqu'à la Première Guerre mondiale, il connaît une existence matérielle difficile, mais ne cesse de peindre, multipliant les Salons officiels parisiens ainsi que les expositions. Si sa facture, en ce début de 20e siècle est résolument tournée vers Camille Pissarro, Paul Cézanne ou Edouard Manet, tous issus des impressionnistes, il étudie régulièrement les maîtres du passé au Musée du Louvre et s'émeut devant les frères Le Nain, de Jean-François Millet, de Chardin ou de Gustave Courbet. Ses œuvres gagnent aussi en flamboyance grâce aux couleurs pures chères aux Fauves, vers 1906 - 1908, mais il n'y fera pas pour autant allégeance. Régulièrement il expose au Salon des Artistes français, Salon des Indépendants, au Salon d'Automne, à celui de la Société Nationale des Beaux-Arts, au Salon des Tuileries, mais aussi aux Salons en province (Dijon, Nevers) ainsi que sur la scène internationale (États-Unis, Belgique, Suisse, Norvège, Suède, Finlande, Allemagne, Angleterre, Espagne, Italie, Japon, Argentine). Jusqu'en 1914 il habitera et travaillera dans le quartier de Montparnasse, cour du Dragon (ou 50, rue de Renne) dans un logement atelier miséreux. En 1919, Louis Charlot regagnera le 17e arrondissement, au 109, rue Cardinet, logement qu'il conservera jusqu'en 1939. Ce n'est que le 16 juin 1923 qu'il se mariera avec son modèle, Jeanne Dodu, à la mairie du 6e arrondissement.

En 1913, ses Paysans attablés enthousiasment Guillaume Apollinaire « Les Paysans attablés, de Charlot, sont sous l’influence bienfaisante de Cézanne. C’est une des meilleures toiles du Salon. Il faut le dire. L’enfant qui, à l’abord, paraît moins poussé que les autres figures, est en réalité le morceau le plus intéressant du tableau et celui qui indique la personnalité de l’artiste. » (Œuvres en prose complètes – La Pléiade-) page 566.

Pendant la Première Guerre mondiale, écarté des lignes de front pour raisons de santé, il se replie alors vers son village d'Uchon d'où sortiront des œuvres puissantes (figures, neiges, pastorales, paysages d'été ou d'automne...). En 1917 il accomplira plusieurs missions en Alsace (Thann, Wesserling, Saint-Amarin) comme peintre aux armées et le Musée d'Histoire Contemporaine de Paris y fera entrer quatre de ses œuvres.

Les galeries parisiennes les plus en vogue, comme Eugène Blot, Eugène Druet, Manzi-Joyant, Georges Petit, Paul Rosenberg, Marcel Bernheim, Paul Durand-Ruel, Barbazanges, Bernheim-Jeune, ou encore Devambez, Reitlinger, Manuel Frères, Armand Drouant, Jean Charpentier , etc. accueillent favorablement son travail dans des manifestations personnelles ou de groupes.

Tout au long de son existence Louis Charlot jouit de critiques élogieuses dans la presse spécialisée. De nombreux et talentueux critiques d'art (Georges Lecomte, Guillaume Apollinaire, J.- C. Holl, André Salmon, Louis Vauxcelles, William Romieux, René-Jean, Charles Fegdal, Léon Rosenthal, Camille Mauclair, François Thiébault-Sisson, René Barotte, Louis Hautecoeur, Gustave Kahn, Raymond Escholier, Germain Bazin, Guillaume Janneau, Henri Focillon, André Warnod, Georges Turpinetc.) accompagneront positivement l'artiste tout au long de son existence.

Malgré une reconnaissance de ses pairs avant 1914, il faut attendre 1924 pour qu'il connaisse enfin la consécration grâce à une grande exposition rétrospective à la galerie Georges Petit, dont la critique fera de larges échos positifs. Peintre très éclectique, son œuvre réserve une place de choix aux paysages et aux types humains de son Morvan natal, aux portraits, aux natures mortes ou aux pastorales. Il peindra également en Bretagne, à l'île de Bréhat, et en Provence, à Bormes-les-Mimosas. Il aura principalement comme mécène, l'industriel et homme politique, monsieur Frédéric Manaut.

Après la Seconde Guerre mondiale, Louis Charlot se retire à Uchon, où il meurt en 1951.

Collections publiques (liste non exhaustive)

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Salons (liste non exhaustive)

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Expositions personnelles ou de groupes (liste non exhaustive)

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Bibliographie (liste non exhaustive)

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  • J.-C. Holl, La Jeune peinture contemporaine, Éditions La Renaissance contemporaine, 1912, Paris, pages 125 à 132.
  • André Salmon, La Jeune peinture française, Éditions Société des Trente - Albert Messein, 1912, Paris, pages 103 à 107.
  • Georges Lecomte, L'Art et les Artistes Louis Charlot, Revue d'art des deux mondes, Éditions Armand Dayot 1920, Paris, pages 372 à 380.
  • Gustave Coquiot, Les Indépendants (1884 - 1920), Éditions Librairie Ollendorff, 1921, Paris, pages 119 et 120.
  • Georges Turpin, Revue La France active, Un peintre du Morvan - Louis Charlot, juillet 1922, Paris, pages 751 et 752.
  • Maurice Feuillet, Le Figaro Artistique, no 28, Un Peintre renaissant Louis Charlot 27 mars 1924, Paris, pages 2 à 4.
  • Georges Turpin, Quelques Peintres du temps présent, Éditions La Revue littéraire et artistique, 1925, Paris, pages 17 à 23.
  • Georges Lecomte, Monographie Louis Charlot, Éditions Galerie G. Petit, 1926, Paris.
  • Georges Grappe, Le Figaro artistique, no 126, Louis Charlot 28 octobre 1926, Paris, pages 35 à 37.
  • Fernand Demeure, Couleurs du Temps, Librairie H. Le Soudier, 1927, Paris, Sept pages non paginées.
  • Charles Terrasse, Étude Louis Charlot, Éditions Albert Morancé, 1929, Paris.
  • René Édouard-Joseph, Dictionnaire biographique des artistes contemporains, tome 1, A-E, Art & Édition, 1930, p. 275
  • André Fage, Le Collectionneur de Peintures Modernes, Les Éditions Pittoresques, 1930, Paris.
  • Georges Turpin, Les Cimaises en fleurs, Éditions La Vie contemporaine, 1934, Paris, pages 32 - 36 - 51 - 80 - 134 - 170.
  • Georges Lecomte, Louis Charlot, collection « Drogues et peintures », Laboratoires Chantereau, no 26, 1935, Paris.
  • Yvanhoë Rambosson, Louis Charlot, Peintre du Morvan, Le Journal de l'Essor 1935, Dijon, pages 18 à 20.
  • Raymond Escholier, La Peinture française au XXe siècle, Librairie Floury , 1937, Paris, pages 128.
  • Georges Turpin, Louis Charlot, Peintre du Morvan, Paris-Skal, no 39, décembre 1938, pages 11 à 15.
  • Athanase Moreux, Lucien Séevagen, Éditions Galerie d'Art Helleu-Pelletan, 1940, Paris pages 17 et 33.
  • Raoul Toscan, L'Acropole d'Uchon - Louis Charlot, Éditions Paris-Centre, 1941, Nevers, non paginé.
  • Georges Turpin, Panorama de la Peinture française au XXe siècle, Éditions La Revue moderne, 1948, Paris, pages 50 et 55.
  • Ernest Truchot, Huit jours à Uchon, Imprimerie Truchot, 1949, Nevers, pages 93 à 98.
  • Marie Coulbois, Le Morvan sous le pinceau de Louis Charlot, Bulletin Société Études d'Avallon, no 62 , 1962, pages 93 à 102.
  • Gustave Vuillemot, Paysagistes du Morvan,1970, Musée Rolin - Autun.
  • Gustave Vuillemot, Catalogue exposition Louis Charlot, 1976, Musée Rolin - Autun.
  • Maurice Genevoix, Trente mille jours, Éditions de Seuil, 1980, Paris, page 245.
  • Héliane Bernard, La Terre toujours réinventée, Presse universitaire de Lyon, 1990, Lyon, pages 39 à 41 et 284.
  • Guillaume Apollinaire, Œuvres en prose complètes, Éditions Gallimard - La Pléiade, 1991, Paris, pages 147 – 311 – 375 – 433 – 454 – 479 – 544 – 545 – 556 – 558 – 566 – 612 – 653.
  • Henri Focillon, La Peinture au XIXe siècle - Du Réalisme à nos jours, Éditions Flammarion, 1991 - Tome 2, Paris, pages 301 - 307 et 308.
  • Brigitte Maurice-Chabard, Jean-Louis Charlot, Catalogue rétrospective Louis Charlot, 1878 - 1951, Imprimerie Marcelin, 2001, Autun.
  • Laurence Buffet-Challié, Jean Challié (1880 - 1943, Éditions Aréopage, 2004, Lons-le-Saunier, pages 120 et 124.
  • Marc Guillaume, Jean Laronze, peintre de la Bourgogne 1852 - 1937, Éditions Somogy, 2005, Paris, pages 181 à 184.
  • Jean-Louis Charlot, Louis Charlot, Peintre du Morvan, Magazine Vents du Morvan no 23, Éditions GLACEM, 2006, pages 26 à 34.
  • Jean-Louis Charlot, Claude Rameau, Le Peintre de la Loire, Magazine Vents du Morvan no 27, Éditions GLACEM, 2007, pages 23 à 34.
  • Jean-Louis Balleret, Le Morvan vu par ses peintres, Éditions Académie du Morvan, 2007, Château-Chinon, pages 15 à 36.
  • Gérald Schurr et Pierre Cabanne, Les Petits Maîtres de la Peinture, Éditions de l'Amateur, 2015 Paris.
  • Jean-Marc Michaud, Henry Déziré (1878 - 1965), Liv'Éditions - Musée du Faouet (Morbihan), 2015.
  • Laurent Gaillard, Florence Amiel Rochette, Jean-Louis Charlot, Les Peintres d'Autun - Une Inspiration en terre autunoise 1900 - 1950, Éditions Somogy, 2017, Paris.
  • Neil McWilliam, L'Esthétique de la Réaction - Tradition, foi, identité et l'Art français (1900 - 1914), Éditions Les Presses du Réel, 2021, Dijon, pages 383 - 391 à 395.
  • Jean-Louis Charlot, L'Horizon de Pourpre, Louis Charlot 1878 - 1951, Association Henri Bachelin à Lormes, Imprimerie centrale, 2021, Gien, pages 1 à 24.

Notes et références

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Liens externes

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[PDF] Jean-Louis Charlot, Louis Charlot, le peintre du Morvan sur ventsdumorvan.org