Louis-Marie Pineau

missionnaire catholique français

Louis-Marie Pineau
Image illustrative de l’article Louis-Marie Pineau
Louis-Marie Pineau vers 1900.
Biographie
Naissance
La Tourlandry (Maine-et-Loire)
Ordination sacerdotale
Décès (à 78 ans)
Beaupréau Maine-et-Loire)
Évêque de l'Église catholique
Ordination épiscopale par
Paul-François Puginier
Vicaire apostolique du Tonkin-Méridional
Évêque titulaire de Calama

Blason
(en) Notice sur www.catholic-hierarchy.org

Louis-Marie Pineau, né le à La Tourlandry (Maine-et-Loire) — dans le diocèse d'Angers — et mort le à Beaupréau, est un missionnaire catholique français, vicaire apostolique du diocèse de Vinh au Tonkin.

Biographie modifier

Louis-Marie Pineau est le fils de Louis Pineau et de Perrine Malinge, métayers à la Tourlandy. Enfant il est un temps privé de l'usage de ses jambes. Ses pieux parents ont eu recours à la puissante intercession du Bienheureux Louis-Marie Grignion de Montfort. Il poursuit ses études au collège de Combrée[1] et entre le aux Missions étrangères de Paris (MEP) où il est ordonné prêtre le [2]. Il part en 1886[3] pour la mission du Tonkin méridional — devenu République démocratique du Viêt Nam — dans le diocèse de Vinh, dès le de la même année[4].

Ministère au Tonkin modifier

Louis-Marie Pineau exerce son ministère dans les paroisses de Trang Nua, Dong Trang puis Thu Ky[N 1]. Il dirige le district de Quing Lau de 1882 à 1884[5] puis celui de Binh Chinh deux ans plus tard[4]. En 1885, éclate une persécution menée par les mandarins d'Annam contre les chrétiens[N 2]. Il est nommé vicaire apostolique du diocèse de Vinh le et consacré évêque titulaire in partibus de Calama (de) par Paul-François Puginier vicaire apostolique du Tonkin-Occidental, le en pleine tourmente où il succède à Yves-Marie Croc, vicaire du Tonkin méridional depuis 1877, mort le au sanatorium de Béthanie à Hong-Kong[6].

Après l'expédition du Tonkin, la situation met plusieurs années à se stabiliser et il reconstruit les missions[4]. Il fonde vingt-trois paroisses nouvelles et fait construire une trentaine d'églises. Pendant son vicariat, il ordonne plus de quatre-vingts prêtres autochtones[4].

De passage en France en 1900, il en profite pour consacrer la nouvelle église Saint-Vincent de La Tourlandry, son village natal, le [7]. Le , il est coconsécrateur de Jean-Marie Mérel, vicaire apostolique du Kouong-Tong en Chine méridionale, à la cathédrale du Sacré-Cœur de Canton[N 3].

Retour en France modifier

En 1909, âgé de 67 ans, sentant sa santé s'affaiblir par le climat tropical et ne se jugeant plus capable d'assurer ses fonctions, il rentre en France et présente sa démission au Saint-Siège le . Il se retire à la maison Saint-Martin de Beaupréau. Il y meurt à l'âge de 78 ans, le [8]. Selon sa volonté il est inhumé dans sa commune natale, dans la chapelle du Saint-Sépulcre[9] du cimetière de la Tourlandry[10], le [11].

Hommages modifier

Suivant l'aumônier de Saint-Martin de Beaupréau :

« il fut le premier à atteindre cette longévité, avec 44 ans de mission au Tonkin. Comme il le souligne dans sa lettre, sa vie peut se résumer en deux mots, bon exemple toujours et partout. Il faisait peu de bruit, vivant ordinairement seul dans sa chambre occupé à prier pour son cher Tonkin. Avec ses confrères, il était bon, aimable. Il était d'une déférence d'enfant qui m'édifiait »

. Selon François Uzureau, chanoine et historien[12] :

« Condamné au repos, sa plus grande souffrance fut d'abandonner sa chère mission du Tonkin. Autant son cœur de jeune prêtre avait senti le déchirement quand il quitta la France, autant il fut broyé, quand, pour y revenir, il dut se séparer des âmes dont il était pasteur intrépide »

.

Notes et références modifier

Notes modifier

  1. Le traité de 1874 entre la France et l'Annam accorde la liberté religieuse et vient apporter une trêve passagère.
  2. dite : guerre des lettrés, en révolte contre le roi, visant l'anéantissement du christianisme par le massacre des chrétiens et la destruction des églises, dans l'espoir de se débarrasser des Français.
  3. En 1910, le vicariat apostolique comprenait plus de 140 000 catholiques, dont 44 000 avaient été baptisés depuis la consécration épiscopale de Louis-Marie Pineau

Références modifier

  1. « Mort de Monseigneur Pineau -Evêque de Calama », Bulletin de l'association de l'amicale du Collège de Combrée,‎ , p. 26-30 et 86-88
  2. (en) « Bishop Louis-Marie Pineau », sur catholic-hierarchy.org (consulté le )
  3. APVC recherche Mickael Leclerc, « Chemillé-en-Anjou. Nommé évêque au Tonkin en 1886 », sur ouest-france.fr, Le Courrier de l'Ouest, (consulté le )
  4. a b c et d « Louis Pineau », sur irfa.paris (consulté le )
  5. Mickael Leclerc, « Mgr Louis Pineau - un missionnaire maugeois au Tonkin (1842-1921) », Cahier des Mauges n°18, Association pour la valorisation du patrimoine landéricien (AVPL),‎ , p. 88-89
  6. « Yves Marie Croc », sur irfa.paris (consulté le )
  7. « Visite de l'église rénovée de la Tourlandry », sur ouest-france.fr, Ouest-France, (consulté le )
  8. Jean-Claude Michon, « Choletais : Le parcours hors du commun de quatre missionnaires », sur ouest-france.fr, le Courrier de l'Ouest, (consulté le )
  9. « La Tourlandry : La pierre tombale de Mgr Pineau a été restaurée », sur ouest-france.fr, Le Courrier de l'Ouest, (consulté le )
  10. « Il y a 100 ans décédait l'évêque Louis-Marie Pineau », sur ouest-france.fr, Ouest-France, (consulté le )
  11. Mgr Rumeau, « Paroles prononcée par Mgr l'évêque d'Angers à la cérémonie des obsèques de Monseigneur Pineau », Semaine religieuse du diocèse d'Angers, n°5, 59e année,‎ , p. 83-88 et 93-94
  12. Mgr Rumeau évêque d' Angers, « Monseigneur Pineau, évêque de Calama », Semaine religieuse du diocèse d' Angers, n° 5, 59e année,‎ , p. 83-88

Bibliographie modifier

Liens externes modifier