Louis-Auguste Boileau

architecte français

Louis-Auguste Boileau
Présentation
Naissance
Ancien 10e arrondissement de Paris
Décès (à 83 ans)
6e arrondissement de Paris
Nationalité française
Mouvement historicisme
Œuvre
Réalisations Église Saint-Eugène-Sainte-Cécile
Entourage familial
Famille fils : Louis-Charles Boileau
petit-fils : Louis-Hippolyte Boileau

Louis-Auguste Boileau, né le 25 mars 1812 à Paris[1] et mort dans la même ville le 12 février 1896, est un architecte français.

Menuisier de formation, il devient architecte et s'inscrit dans le courant néo-gothique en réalisant plusieurs églises dans ce style. Il est l'inventeur d'un système architectural original utilisant la fonte et le fer pour la construction des arcs, des voûtes et des piliers et est considéré comme un pionnier de la construction métallique.

Biographie modifier

Menuisier à Paris, Louis-Auguste Boileau apprend l'architecture auprès de Louis-Alexandre Piel[2].

En 1843, il installe à Mirecourt (Vosges) un cabinet de "menuiserie architecturale sculptée"[3],[4]. Il est l'architecte de l'arrondissement de Mirecourt de 1845 à 1848 et dirige notamment la construction de la basilique Saint-Pierre Fourier de Mattaincourt[3]. Parallèlement, il est membre de la Société d'émulation des Vosges de 1845 à 1851[3].

En 1853, il publie un livre fondamental sur une « nouvelle forme architecturale » en réponse aux attentes de son temps. Les églises Saint-Eugène à Paris, Sainte-Marguerite au Vésinet (Yvelines) et Saint-Paul à Montluçon (Allier) sont les premières à mettre en pratique ses théories[2].

À l'exposition universelle de 1878, un modèle de "ferme éclairante" lui vaut une médaille dans la classe du génie civil[5]. Il développe alors ses théories sur la construction métallique en dehors de l'architecture religieuse dans deux nouveaux ouvrages : L'Architecture monumentale économique : système d'ossatures en métal pour la construction des édifices voûtés qui parait en 1880 et Principes et exemples d'architecture ferronnière : les grandes constructions édilitaires en fer : la halle-basilique qui parait en 1881.

À la fin de sa carrière Louis-Auguste Boileau développe une réflexion historique et construit une véritable théorie de l'invention qu'il expose en 1886 dans son Histoire critique de l’invention en architecture : classification méthodique des œuvres de l’art monumental au point de vue du progrès et de son application à la composition de nouveaux types architectoniques dérivant de l’usage du fer[6].

Famille modifier

Il est le père de l'architecte Louis-Charles Boileau (1837-1914) et le grand-père de l'architecte Louis-Hippolyte Boileau (1878-1948).

Controverse avec Viollet-le-Duc modifier

Louis-Auguste Boileau est un grand admirateur d'Eugène Viollet-le-Duc, dont il a lu et vu la majorité des projets. À cette époque, ce dernier préconise l'emploi des nouveaux matériaux, comme le fer et le verre, en les utilisant mieux pour de meilleures performances, les laissant apparaître, tout en gardant le style gothique, style qu'il étudie et met en pratique depuis de nombreuses années.

Louis-Auguste Boileau mettra donc en pratique les idées de son maître spirituel en construisant à Paris, de 1854 à 1856, l'église Saint-Eugène-Sainte-Cécile avec des matériaux de la révolution industrielle.

Eugène Viollet-le-Duc réagira alors en s'attaquant à son projet en le ridiculisant et en se moquant de ces nouveaux matériaux (« Pourquoi vouloir singer le style du passé ? Pourquoi ne pas utiliser ces matériaux à la façon des ingénieurs ? »[réf. nécessaire]), sans suggérer de référence architecturale.

Principales réalisations modifier

Publications modifier

Articles modifier

  • « Roubo (article biographique sur André-Jacob Roubo) », Portraits et histoire des hommes utiles..., vol. 4,‎ , p. 113-117 (lire en ligne, consulté le ).
  • « Mémoire sur diverses améliorations apportées dans l'emploi des bois pour la menuiserie », Annales de la Société d'émulation du département des Vosges, vol. 6, no cahier n°1,‎ , p. 142-162 (ISSN 1146-7258, e-ISSN 2540-4369, lire en ligne, consulté le ).

Monographies modifier

  • Louis-Auguste Boileau et F. Bellot, Traité complet de l'évaluation de la menuiserie, ou Méthode générale pour mesurer, détailler et mettre à prix les ouvrages de menuiserie en bâtiment et ceux de menuiserie d'art..., Paris, Carilian, , 538-14 p. (lire en ligne).
  • Louis Aimart, De L’Art religieux et monumental : à propos de la restauration et de la construction d’églises gothiques dans les Vosges, Nancy, Vagner, [N 1].
  • Nouvelle Forme architecturale : exposé, notes et appréciations, Paris, l'auteur et Gide et J. Baudry, , 75 p. (lire en ligne).
  • Le Fer, principal élément constructif de la nouvelle architecture : conclusions théoriques et pratiques pour servir de clôture au débat ouvert en 1855 sur l'application du métal (fer et fonte) à la construction des édifices publics, Paris, l'auteur, , 114 p. (lire en ligne).
  • La Halle-Basilique : principes et exemples d'architecture ferronnière : les grandes constructions édilitaires en fer, Paris, Louis Lacroix, , 40-VIII p. (lire en ligne).
  • Histoire critique de l'invention en architecture : classification méthodique des oeuvres de l'art monumental, au point de vue du progrès et de son application à la composition de nouveaux types architectoniques dérivant de l'usage du fer, Paris, Veuve Dunod, , 168-XX p. (lire en ligne).

Notes et références modifier

Notes modifier

  1. Laurent Koetz attribue le pseudonyme Louis Aimart à Louis-Auguste Boileau et l'explique dans sa thèse , p. 45-46

Références modifier

  1. Archives en ligne de Paris, fichiers de l'état civil reconstitué, cote V3E/N 231, vue 28/51
  2. a b c et d Pierre Larousse, « Boileau (Louis-Auguste) », dans Grand Dictionnaire universel du XIXe siècle, vol. 2, Paris, Librairie Larousse, (lire en ligne), p. 876.
  3. a b c d e f g h i j et k « Boileau, Louis-Auguste », dans Répertoire des architectes nés ou actifs dans les Vosges : 1800-1940, Épinal, Archives départementales des Vosges, (ISBN 978-2-86088-052-7), p. 9.
  4. a b et c « Nouvelle industrie établie à Mirecourt », L'Espérance : courrier de Nancy, no 99,‎ , p. 3 (lire en ligne)
  5. Pierre Larousse, « Boileau (Louis-Auguste) », dans Grand Dictionnaire universel du XIXe siècle, vol. 17 (Supplément 2), Paris, Librairie Larousse, (lire en ligne), p. 598.
  6. Laurent Koetz, Louis-Auguste Boileau (1812-1896) : une figure d’architecte-inventeur au XIXe siècle (thèse de doctorat en géographie), Paris, École nationale supérieure d’architecture Paris la Villette, , 459-212 p. (lire en ligne), p. 3 (volume 1).
  7. « Église du Gua », sur base Mérimée, (consulté le )

Voir aussi modifier

Bibliographie modifier

  • La Querelle du fer : Eugène Viollet-Le-Duc contre Louis Auguste Boileau, présentation de Bernard Marrey, Éditions du Linteau, 2002, broché, 120 pages, (ISBN 978-2910342241).
  • Patricia de Fougerolle, Une dynastie d'architectes, les Boileau : oeuvres, travaux et projets de Louis-Auguste Boileau (1812-1896), Louis-Charles Boileau (1837-1914) & Louis-Hippolyte Boileau (1878-1948) (thèse de doctorat en histoire de l'art), Paris, Université Paris IV, , 827 p..
  • Laurent Koetz, Louis-Auguste Boileau (1812-1896) : une figure d’architecte-inventeur au XIXe siècle (thèse de doctorat en géographie), Paris, École nationale supérieure d’architecture Paris la Villette, , 459-212 p. (lire en ligne).

Liens externes modifier