Locmariaquer
Locmariaquer | |
La pointe de Kerpenhir. | |
![]() Blason |
![]() |
Administration | |
---|---|
Pays | ![]() |
Région | Bretagne |
Département | Morbihan |
Arrondissement | Lorient |
Intercommunalité | Auray Quiberon Terre Atlantique |
Maire Mandat |
Hervé Cagnard 2020-2026 |
Code postal | 56740 |
Code commune | 56116 |
Démographie | |
Gentilé | Locmariaquérois |
Population municipale |
1 560 hab. (2018 ![]() |
Densité | 142 hab./km2 |
Population agglomération |
6 273 hab. |
Géographie | |
Coordonnées | 47° 34′ 12″ nord, 2° 56′ 39″ ouest |
Altitude | Min. 0 m Max. 19 m |
Superficie | 10,99 km2 |
Élections | |
Départementales | Canton d'Auray |
Législatives | Deuxième circonscription |
Localisation | |
Liens | |
Site web | locmariaquer.fr |
modifier ![]() |
Locmariaquer [lɔkmaʁjakɛʁ] est une commune française située dans le département du Morbihan, en région Bretagne.
GéographieModifier
La commune de Locmariaquer est située à l'embouchure ouest du golfe du Morbihan et possède de nombreuses plages donnant sur la baie de Quiberon, partie occidentale de Mor braz qui ouvre l'accès à l'océan Atlantique.
communes limitrophesModifier
Lieux-dits et écartsModifier
Bellevue, Coët Courzo, Coët Er Roué, Fetanstirec, Keranlay, Kercadoret, Kerdaniel, Keréré, Kergolvan, Kerguerec, Kerhelle, Kerhern, Kerhuiltan, Keriaval, Kerigan, Kerinis, Kerivaud, Kerjean, Kerlavarec, Kerlogonan, Kerlud, Kerouarch, Kerpenhir, Kerveresse, Lann Brick, Lann Y Nis, le Brénéguy, le Guilvin, le Lézard, le Moustoir, le Nélud, le Palud, le Pont Er Lenn, le Vinglé, les Pierres Plates, Locquidy, Mané-Lud, Pointe de Kerpenhir, Pointe Er Hourel, Pointe Erlong, Pointe Er Ville, Pont Er Vugale, Rouick, Saint-Pierre Loperet, Scarpoche et Toul Y Niss.
ToponymieModifier
La commune est appelée Locmariaquer [lɔkmaʁjakɛʁ] (nom officiel, utilisé en français) ou Lokmaria-Kaer [lo(k)maʁjakɛːʁ] (nom breton)[1],[2].
Le nom de la localité est mentionné sous la forme Locus Matrice de Ker en 1409[3].
Ce toponyme provient du breton et est composé de trois éléments : lok (« lieu saint », du latin locus), Maria (référence à la Vierge Marie, sainte chrétienne), et kaer (« beau »)[4],[5],[6],[7].
HistoireModifier
Antiquité et haut Moyen-ÂgeModifier
Un dépôt de pièces fut découvert en 1676 à Locmariaquer ; il était fort, dit-on, de 50 000 pièces[8].
Des vestiges gallo-romains sont découverts par l'archéologue Christophe-Paul de Robien à l'est et au sud de Locmariaquer au cours du XVIIIe siècle. Depuis, de nouvelles recherches indiquent des thermes, un mur, d'autres murets et sépultures. La localité était probablement une ville importante de l'Antiquité[9]. André-Yves Bourgès avance l'hypothèse que Locmariaquer a pu être un lieu de résidence du roi breton Waroch[10].
Céramiques sigillées trouvées à proximité du port antique de Locmariaquer.
Amphore gauloise trouvée à proximité du port antique de Locmariaquer.
Les huîtres de LocmariaquerModifier
Si les Romains de l'Antiquité connaissaient déjà les gisements naturels de l'huître plate (Ostrea edulis), il a fallu attendre la fin du XIXe siècle pour voir apparaître l'ostréiculture. La commune de Locmariaquer fut alors considérée comme le berceau de l'huître plate. Les premières concessions, en rivière d'Auray furent délivrées en 1882.
Trois générations s'employèrent à construire les parcs à huîtres plates sur le rivage de Locmariaquer : ils devaient enlever la vase, la remplacer par du sable, délimiter les emplacements.
Le travail consistait à recueillir le naissain (larves d'huîtres) sur des collecteurs (tuiles chaulées), à le décoller (détroquage) et à le semer dans les parcs pour l'élevage d'une durée de trois ans pendant lesquels il fallait protéger les huîtres contre les prédateurs, algues, tempêtes.
Après 1927, Locmariaquer se spécialise surtout dans la reproduction et le demi-élevage ; Marennes mais aussi les Pays-Bas et la Grande-Bretagne sont clients. L'industrie ostréicole est alors prospère : 350 à 400 personnes travaillent dans les chantiers et parcs. Mais, en 1973-1974, l'huître plate du golfe du Morbihan se trouve décimée, voire anéantie par deux parasites. C'est alors qu'est introduite la culture de l'huître creuse d'origine japonaise Crassostrea gigas. Aujourd'hui, l'ostréiculteur locmariaquérois est devenu éleveur d'huître creuse dans le golfe et rivière de Saint-Philibert. La récolte et l'élevage de l'huître plate se font essentiellement en baie de Quiberon. Malgré des essais de mécanisation, la main-d'œuvre reste importante, aussi bien dans la culture elle-même que pour les opérations précédant la commercialisation (affinage, calibrage, etc.).
En 2008, une trentaine d'exploitations ostréicoles existent à Locmariaquer. Elles occupent environ cinquante personnes à temps plein, auxquelles il y a lieu d'ajouter des ouvriers saisonniers (d'octobre à mai). Chaque exploitant s'occupe lui-même de la vente de sa production soit à des grossistes, soit à des détaillants, soit directement à des consommateurs. En 2008, un virus a commencé à décimer les mollusques en France. En dépit de la catastrophe, certains éleveurs continuent à capter du naissain en mer et à le faire grandir dans la rivière d'Auray.
Politique et administrationModifier
DémographieModifier
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. À partir de 2006, les populations légales des communes sont publiées annuellement par l'Insee. Le recensement repose désormais sur une collecte d'information annuelle, concernant successivement tous les territoires communaux au cours d'une période de cinq ans. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[12]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2007[13].
En 2018, la commune comptait 1 560 habitants[Note 1], en diminution de 1,33 % par rapport à 2013 (Morbihan : +2,52 %, France hors Mayotte : +2,36 %).
Culture locale et patrimoineModifier
Lieux et monumentsModifier
Patrimoine religieuxModifier
- Église Notre-Dame de Kerdro : de style roman, construite aux XIe et XIIe siècles
- Chapelle du Moustoir
- Chapelle Saint-Pierre
- Chapelle Saint-Michel
- Statue de Notre-Dame de Kerdro, pointe de Kerpenhir : haute de 2,70 m, elle a été sculptée dans le granit par Jules-Charles Le Bozec dès 1946 mais a séjourné pendant 16 années dans l'église avant d'être érigée à son emplacement en 1962. Elle remplace une statue érigée en 1883 et détruite par les Allemands en même temps que le fort, pendant l'occupation.
- Croix de cimetière de Locmariaquer.
Patrimoine civilModifier
- Le port de Locmariaquer
- Locmariaquer abrite une concentration remarquable de mégalithes :
- Grand menhir brisé d'Er Grah, plus grand menhir du monde, de près de 20 m, actuellement brisé en 4 morceaux.
- Cairn de la Table des Marchand
- Tumulus d'Er Grah
- Les Pierres Plates, dolmen coudé long de près de 25 m
- Chambre et tumulus du Mané-Rutual
- Dolmen de Kercadoret
- Dolmen de Kerveresse
- Tumulus du Mané-Lud
- Tumulus de Mané et Hroech (ou Mané er Hroëk, ou Ruyk) : ce tumulus de 100 m de long et 60 m de large, haut de 10 mètres, fut fouillé en 1863 par Galles et Lefebvre. Cette tombe princière cachait en son centre une chambre funéraire de quatre mètres de long dans laquelle les chercheurs ont trouvé un mobilier exceptionnel, comprenant 106 haches polies en jadéite ou en fibrolite, ainsi que des perles et pendeloques en variscite, cachées pour la plupart sous le dallage du caveau. À l'entrée de la chambre se trouvaient trois fragments d'une dalle sculptée. Le décor représente au centre un écusson, figuration de la déesse mère, contenant un signe cornu et deux petites crosses ; au-dessus et au-dssous, une série de haches emmanchées et enfin, en bas, une hache plus compète, avec un anneau au bas du manche[16].
- Les mégalithiques
Les Pierres Plates, l'entrée.
Langue bretonneModifier
L’adhésion à la charte Ya d’ar brezhoneg a été votée par le conseil municipal le .
Personnalités liées à la communeModifier
- Zénaïde Fleuriot, femme écrivain, auteur de 83 ouvrages : Au printemps 1872, Zénaïde Fleuriot venant rejoindre au bord de la mer, sa belle-sœur et ses deux enfants, découvre avec ravissement Locmariaquer. Elle se prend de tendresse pour ce petit port et s'y fait construire une grosse demeure en 1873, offrant une merveilleuse vue face au golfe du Morbihan et lui donne le nom de « Kermoareb »: « la maison de ma tante ». Lorsqu'elle mourut, son cercueil partit par le train depuis la gare de Paris-Montparnasse et fut ramené en terre bretonne au cimetière de Locmariaquer. Le cercueil fut porté par huit marins du village.
- Henri Ézan : aviateur, né à Locmariaquer le et mort en 1936 : capitaine au long cours de formation, il accompagna Jean Mermoz pour la 25e traversée de l'Atlantique-Sud à bord de l'hydravion Latécoère la Croix du Sud qui disparut au large de Dakar le .
- Jean-Baptiste Corlobé : né en février 1904 à Locmariaquer et mort en 1988 : ostréiculteur de métier, il était surtout un véritable artiste, un excellent peintre local très apprécié. On lui doit de nombreuses marines, des portraits, des tableaux religieux et beaucoup de dessins. Il a réalisé un des vitraux de l'église de Locmariaquer. Un de ses tableaux représentant Jésus appelant saint Pierre sur les flots orne la chapelle Saint-Pierre depuis 1925. Il a étudié le dessin chez Jean Frelaut, maître graveur, et a créé le blason de la ville. Il aimait la peinture, la musique, était féru d'histoire et fervent défenseur de la langue bretonne et du dialecte vannetais. Il fut la mémoire vivante de Locmariaquer. Il a beaucoup écrit dans les bulletins paroissiaux et municipaux.
- Anne-Claire Coudray : journaliste et animatrice de télévision française née à Rennes. Elle a passé une partie de son enfance à Locmariaquer, d'où sont natifs ses grands-parents maternels.
- Guénhaël Huet : homme politique né à Locmariaquer le . Député de la Manche, maire d'Avranches.
HéraldiqueModifier
Les armoiries de Locmariaquer se blasonnent ainsi :
|
Ce blason a été créé dans les années 1930 par Jean-Baptiste Corlobé, artiste local.
Notes et référencesModifier
NotesModifier
- Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2021, millésimée 2018, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2020, date de référence statistique : 1er janvier 2018.
RéférencesModifier
- Office public de la langue bretonne, « Kerofis ».
- Pierre Le Roux (dir.), Atlas linguistique de la Basse-Bretagne, Paris, Librairie Droz, (lire en ligne), 1er fascicule, carte 1 (« Nom, en breton, des communes où l'enquête a été faite »)Locmariaquer est le point 77 de l'enquête. Notons que, localement, le premier /k/ ne se prononce pas..
- Pays de Carnac, Page 1 [1].
- Charles Rostaing - 1965 - Les Noms de lieux - Presses universitaires de France, collection Que sais-je ?, 1re édition 1945 ; réédité en 1992 - Page 120.
- E. Peiffer, Recherches sur l'origine et la signification des noms de lieux, page 186.
- Flohic éditions, - 1996 - Le Patrimoine Des Communes Du Morbihan - Volume 2 - Page 80.
- http://www.infobretagne.com/locmariaquer.htm.
- Patrick André, "Les enfouissement monétaires de la fin du IIIe siècle en Morbihan", in "Trésors enfouis de l'âge du fer à la Révolution", Musée d'Histoire et d'Archéologie de Vannes, éditions Locus Solus, 2013, (ISBN 978-2-36833-016-6).
- « Archéologie : Trois sépultures découvertes à Locmariaquer », sur Le Télégramme, (consulté le 29 novembre 2018)
- « Une résidence de Waroch à Locmariaquer (Morbihan) ? », sur http://varietes-historiques.blogspot.com/,
- « Un premier mandat pour Hervé Cagnard », sur Le Télégramme, (consulté le 4 juillet 2020)
- L'organisation du recensement, sur insee.fr.
- Calendrier départemental des recensements, sur insee.fr.
- Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui sur le site de l'École des hautes études en sciences sociales.
- Fiches Insee - Populations légales de la commune pour les années 2006, 2007, 2008, 2009, 2010, 2011, 2012, 2013, 2014, 2015, 2016, 2017 et 2018.
- Notice du Musée d'histoire et d'archéologie de Vannes et http://megalithes-breton.fr/56/accueil_56.php?nom=tu/mane_er_hroech.html
Voir aussiModifier
BibliographieModifier
- Locmariaquer, J. L'Helgouac'h, éd. Gisserot, Paris, 1994, 32 p.
- Les armoires de pierre de Locmariaquer, F. Postic, éd. ArMen, no 18, 1988.