Listrac-médoc (AOC)

région viticole

Listrac-médoc
Image illustrative de l’article Listrac-médoc (AOC)
Bouteille de listrac-médoc

Désignation(s) Listrac-médoc
Appellation(s) principale(s) listrac-médoc[1]
Type d'appellation(s) AOC-AOP
Reconnue depuis 1957
Pays Drapeau de la France France
Région parente vignoble de Bordeaux
Sous-région(s) vignoble du Médoc
Localisation Gironde
Climat océanique
Sol calcaires et marnes
Superficie plantée 635 hectares[2]
Cépages dominants cabernet sauvignon N, merlot N, cabernet franc N, carménère N, côt N et petit verdot N[3]
Vins produits rouges
Production 25 205 hectolitres[2]
Pieds à l'hectare minimum 7 000 pieds par hectare[4]
Rendement moyen à l'hectare maximum 57 à 63 hectolitres par hectare[5]

Le listrac-médoc[1] est un vin rouge français d'appellation d'origine contrôlée produit autour de Listrac-Médoc dans le Médoc, une des subdivisions du vignoble de Bordeaux. C'est une des appellations communales du vignoble du Médoc, au nord de l'appellation moulis-en-médoc, un peu éloignée de l'estuaire.

Histoire modifier

La vigne est cultivée dans la région depuis les Romains mais le défrichement et la mise en valeur du Médoc ne date que du XVIe et XVIIe siècles. Les vins de cette région sont rapidement connus et leur renommée franchit les frontières. L'AOC est reconnue le .

Situation modifier

 
L'AOC listrac-médoc apparaît en bleu foncé sur la carte dans la région du Médoc.

Aire géographique modifier

L'AOC est circonscrite aux limites de la commune de Listrac-Médoc. Le vignoble est situé un peu en retrait de la Gironde.

Géologie et orographie modifier

Le vignoble est établi sur des croupes graveleuses. Cette formation rocheuse est issue de dépôts sédimentaires du quaternaire qui surmontent une roche mère de sables et limons des Landes de Gascogne. Ces graves viennent de l'érosion des Pyrénées et du Massif central. Elles sont constituées de sables et graviers mêlés d'argile. C'est une roche où l'eau est bien drainée et relativement pauvre. La vigne doit ainsi plonger ses racines en profondeur pour y puiser ses nutriments ; c'est un des aspects de la qualité de ce vignoble.

Climatologie modifier

Le climat est typiquement océanique tempéré comme le montrent les moyennes de la station Météo-France de Mérignac. (voir la climatologie du vignoble du Médoc)

Le vignoble modifier

Encépagement modifier

Les cépages recommandés sont : Cabernet franc N, cabernet sauvignon N, carménère N, côt N, merlot N et petit verdot N.

Dans les faits, les deux cabernets et le merlot représentent la grande majorité de l'encépagement. Le cabernet sauvignon N est particulièrement qualitatif sur ce terrain. Il y donne des vins très puissants, rouge sombre à la capacité de garde très importante. Le cabernet franc N apporte de la complexité à l'assemblage avec des arômes fruités. Le merlot N contribue en assouplissant le vin, le rendant plus flatteur jeune. Les autres cépages sont choisis pour apporter un petit plus au niveau structure tannique ou complexité aromatique.

Pratiques viticoles modifier

La densité de plantation est de 7 000 pieds par hectare au minimum. L'écartement entre rangs ne doit pas dépasser 1,5 mètre ni être inférieur à 0,8 mètre entre pieds dans le rang[4].

La taille de la vigne doit obligatoirement être faite avant le stade de développement des premières feuilles étalées. Elle peut être en Guyot ou en cordon de Royat (localement appelées respectivement taille à astes et à cot). La charge en raisin est limitée à 9 500 kg par hectare, soit une limite de 12 grappes par cep pour le petit verdot en taille en cordon et éventail et 10 grappes pour les autres cas[4].

Les parcelles sont entretenues par le vigneron. L'herbe est coupée court ou traitée aux herbicides pour éviter un maintien de l'humidité au niveau des grappes. Le feuillage est traité contre les maladies cryptogamiques (mildiou, oïdium, excoriose...). Les vignes à l'état d'abandon n'ont pas le droit à l'appellation[4].

Afin de préserver un terroir particulier, les modifications du relief, en particulier celle des strates pédologiques, entraînent le retrait de la zone d'appellation de la parcelle de terrain[4].

Récolte modifier

La récolte peut être manuelle avec tri de la vendange ou effectuée à l'aide d'une machine à vendanger. Le transport du raisin se fait en benne à vendange jusqu'au chai.

Le raisin est considéré à bonne maturité à partir du moment où le raisin présente une richesse en sucre d'au moins 189 grammes par litre pour le merlot et 180 grammes par litre pour les autres cépages. Une fois vinifié, le vin doit présenter un degré alcoométrique minimum de 11 % de volume.

Vinification modifier

À la réception du raisin au chai, le raisin peut ou non passer par l'éraflage et le foulage avant d'être mis en cuve. La fermentation alcoolique se déroule sous l'action des levures naturelles du raisin ou avec des levures du commerce introduites lors du levurage. Le contrôle de la température de la vendange permet de piloter la fermentation et d'extraire au mieux le potentiel en couleur et tannins contenu dans la pellicule du raisin.

L'utilisation de benne à vendange autovidante avec pompe à pelette et celle de pressoirs de type continu est interdite[4].

Le vin peut être enrichi par chaptalisation ou concentration du moût ; dans ce dernier cas, le volume soustrait ne peut dépasser 15 % du volume total. Le vin enrichi ne doit pas dépasser 13 % de volume[4], mais en année exceptionnelle, le degré peut être supérieur s'il est naturel (issu du seul sucre des raisins) . La macération de la vendange dure de deux à quatre semaines. Ensuite, le vin est écoulé et le marc de raisin est pressuré. Le vin de presse peut être assemblé si ses qualités le justifient. C'est à ce stade que se passe l'assemblage entre les cépages de l'appellation. Aucune règle de proportion n'est imposée par le cahier des charges de l'appellation[4].

Le vin est ensuite mis en cuve ou en barrique dans une cave à l'abri des brusques changement de température. Là, le vin va vieillir lentement, juste troublé tous les trois mois environ par un soutirage destiné à apporter un peu d'oxygène nécessaire à son évolution et pour enlever les lies. Il doit être élevé au moins jusqu'au de l'année qui suit la récolte. La commercialisation n'est donc autorisée qu'à partir du lendemain premier septembre.

Le vin modifier

Normes analytiques modifier

Le taux d'acide malique doit être inférieur à 0,2 gramme par litre avant commercialisation (la fermentation malolactique doit avoir eu lieu). La quantité de sucres fermentescibles doit être inférieure à 3 grammes par litre (la fermentation alcoolique doit être achevée). L'acidité volatile doit être inférieure à 12,25 milliéquivalents si le vin est conditionné avant le 1er octobre suivant la récolte. Si le vin est conditionné plus tard, l'acidité volatile peut atteindre 16,33 milliéquivalents. Le taux de SO2 (sulfite) est limité à 140 milligrammes par litre[4].

Dégustation modifier

Le listrac-médoc est un vin rouge sombre. Sa couleur pourpre se teinte de nuances acajou en vieillissant.

Les arômes fruités, (cassis, mûre, prune) épicés (vanille) ou empyreumatiques (caramel, toasté) sont typiques.

En bouche, la présence tannique demande une certaine évolution, variable selon les millésimes de trois à plus de dix ans. Ce vin est puissant et généreux.

Accord mets-vins modifier

C'est un vin rouge qui se marie très bien avec les viandes rouges. Selon Pierre Casamayor, « leurs protéines amabilisent les tanins les plus virils. »[6]

Sources modifier

Références modifier

  1. a et b Références sur la façon d'orthographier les appellations d'origine.
  2. a et b Source : le guide hachette des vins 2010, page 372.
  3. Le code international d'écriture des cépages mentionne la couleur du raisin de la manière suivante : B = blanc, N = noir, Rs = rose, G = gris.
  4. a b c d e f g h et i Cahier des charges de l'appellation Moulis-Médoc sur le site legifrance.gouv.fr, consulté le 10 janvier 2010.
  5. Décret du 20 octobre 2009.
  6. Pierre Casamayor, L'école des alliances, les mets et les vins, Paris, Hachette pratique, , 301 p. (ISBN 978-2-01-236461-5 et 2-01-236461-6), page 179.

Liens internes modifier

Liens externes modifier

Bibliographie modifier