Liste des épouses et compagnes des présidents de la République française

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Première dame de France
Image illustrative de l’article Liste des épouses et compagnes des présidents de la République française
Titulaire actuelle
Brigitte Macron
depuis le
(6 ans, 9 mois et 28 jours)

Création
Première titulaire Élise Thiers
Résidence officielle Palais de l'Élysée, Paris, France
Rémunération Aucune

Le conjoint du président de la République française — en l'occurrence toujours une conjointe jusqu'à aujourd'hui — n'a légalement aucune fonction officielle auprès du président de la République, mais « exerce, en vertu tant de la tradition républicaine que de la pratique diplomatique, un rôle de représentation, de patronage et d’accompagnement du chef de l’État dans ses missions »[1].

Ce rôle protocolaire s'accroît dans la seconde moitié du XXe siècle et sous la Ve République. Beaucoup mettent leur image au service de causes à caractère humanitaire ou d'actions caritatives.

Selon Danièle Sallenave, l'appellation de « Première dame » apparaît en France vers le milieu du XXe siècle. Elle est attribuée à Marguerite Lebrun — par transposition de l'expression américaine de First Lady — lors d'une visite au couple présidentiel américain Roosevelt[2]. Pour Frédéric Dabi, le qualificatif se généralise avec Anne-Aymone Giscard d'Estaing[3].

La charte de transparence relative au statut du conjoint du chef de l'État, publiée en , donne des missions (représentation, actions culturelles ou caritatives, supervision des cérémonies à l'Élysée…) et des moyens humains (mais pas financiers) au tenant de cette fonction. Le texte n'a cependant aucune valeur contraignante.

Depuis l'entrée en fonction de son époux Emmanuel Macron en 2017, la Première dame est Brigitte Macron.

Dénomination modifier

Pendant longtemps, on appelait l'épouse du président « la présidente[4] ». Pour l'élection présidentielle de 1906 par exemple, le journal L'Illustration titrait « Qui sera la présidente ? », se questionnant sur l'identité de l'épouse du nouveau chef de l'État[5]. Les femmes n’ayant pas accès alors aux fonctions électives, il était en effet évident que ce terme désignait l’épouse du titulaire. Mais cet usage n'a pas résisté à la féminisation des noms de métiers et à la possibilité désormais que la fonction présidentielle soit exercée par une femme.

Des journalistes français utilisent l'expression[6] « Première dame de France », en écho à l'expression américaine First Lady, pour désigner l'épouse ou la compagne du président de la République française[note 1] ; la rédaction de Paris Match l'emploie ainsi depuis les années 1950[7]. En français, le terme de « dame » s'applique d'ailleurs aux femmes d'un certain rang social[8], sans préjuger de leurs situations maritales. Cependant cette expression est utilisée depuis longtemps en France, par exemple par des auteurs du XIXe siècle[9],[10],[11], pour désigner le premier personnage féminin dans l'ordre protocolaire : la reine, l'impératrice, la régente ou bien la mère du régent[9],[10],[11]. Elle commence à être couramment employée par la presse, au sujet de Michelle Auriol, épouse du président de la République Vincent Auriol[12][réf. incomplète]. Mais ce n'est que sous la Quatrième République, avec l'arrivée de René Coty, que l'épouse du président de la République, Germaine Coty, commença à exercer un certain rôle public, en particulier en traitant l'important courrier que les Français adressaient à « la dame de l'Élysée »[13].

Dans l'hypothèse d'un conjoint homme, rendue d'actualité avec la présence au second tour de Ségolène Royal en 2007 et de Marine Le Pen en 2017[14],[15], ou dans la fiction télévisée L'État de Grace, des médias ont proposé « Premier gentleman »[16].

Le titre de « premier magistrat de France[17] » ou plus rarement « premier citoyen de France[18] » employé pour qualifier le président de la République n'est pas lié à des formes protocolaires, il s'agit du sens romain du mot « magistrat » qui s'appliquait aux titulaires des fonctions publiques ; de la même façon on dit que le maire est le premier magistrat de la commune.

Fonction modifier

Officielle modifier

Le conjoint du président n'a jamais eu de fonction légalement établie, que ce soit sous la IIIe, la IVe ou la Ve République. En pratique, il a cependant une place dans le protocole institutionnel.

Un usage qui donne une forme de rôle coutumier d'intercession à l'épouse du chef de l'État existe depuis l'élection du président de la République au suffrage universel, usage retranscrit par une circulaire de 1982, sur la constitutionnalité et la nature républicaine de laquelle s'interroge Jean-Louis Debré en 1989. Selon le Garde des sceaux qui lui répond, cette clause est acceptable non pas au nom d'une autorité administrative détenue par l'épouse du chef de l'État, mais au nom de son « autorité morale »[19]. Un arrêté du 12 mai 1997 reconnaît ce rôle dans l’article A40 (ab)[20], qu'elle conserve jusqu'au 17 octobre 2011, date à laquelle le décret est abrogé, et remplacé par l'article D-262, où le rôle de l'épouse du président de la République n'est pas mentionné[21].

Rôle modifier

 
Bureau de la Première dame Brigitte Macron dans le Salon bleu du palais de l'Élysée, en 2019.

L'épouse du président de la République est fréquemment présente lors des dîners officiels au palais de l'Élysée et lors de voyages diplomatiques à l'étranger. Même s'il n'est pas encore président, Charles de Gaulle associe en 1940, son épouse Yvonne de Gaulle — à la demande des dirigeants britanniques, dont Winston Churchill — à un reportage visant à le faire connaître au Royaume-Uni, en tant que chef de la France libre et représentant de la France qui poursuit la lutte aux côtés des Alliés[22]. Yvonne de Gaulle est la marraine, en 1960 du paquebot France, et le baptise[23]. Pour les vœux présidentiels du 31 décembre 1975, le président Valéry Giscard d'Estaing y associe son épouse Anne-Aymone[24] : il y a dans cette action, comme il le fait lors de la campagne présidentielle, une réelle volonté de mettre en avant son épouse, notamment comme un atout en termes de communication ; stratégie que le président emprunte, sans s'en cacher, à son modèle en la matière, le président des États-Unis John Fitzgerald Kennedy et sa médiatique épouse Jacqueline Kennedy. Néanmoins, l'épouse de VGE avait résumé son rôle de conjointe de chef d’État lors de son entrée en fonction en ces termes : « Ce soir, comme ma sœur Marguerite, j’entre dans les ordres »[25].

Si chaque Première dame a fondé une association caritative, c'est réellement Danielle Mitterrand qui est la première à s'impliquer en matière de politique, en faisant part aux médias de ses vues sur le monde. D'autres mènent également une — modeste — carrière politique : Anne-Aymone Giscard d'Estaing est ainsi brièvement conseillère municipale de Chanonat (Puy-de-Dôme), quant à Bernadette Chirac, elle est conseillère générale de Corrèze depuis 1979[26]. Le rôle de Première dame, s'il n'est en rien défini, est finalement adopté par chacune, en fonction de sa personnalité.

Après le rôle diplomatique joué par Cécilia Sarkozy en tant que « représentante du président de la République », alors épouse du président, dans l'affaire des infirmières bulgares, Patrick Devedjian plaide pour qu'on lui attribue un statut légal la dotant d'un pouvoir[27], comme c'est le cas dans les monarchies. Cette proposition ne fut pas suivie d'effets. Le président refusa par la suite que son épouse aille témoigner devant une commission parlementaire sur ce sujet. Il considérait qu'elle était son émissaire spécial, et que par conséquent son impossibilité légale de témoigner devant une commission parlementaire lui était étendue. En 2012, le député socialiste René Dosière, spécialiste des questions budgétaire liées à la présidence, plaide également pour changer de méthode, par exemple en salariant la Première dame : « Je pense que, sur le plan matériel, il faudrait trouver une solution pour lui donner une place. Pour l'envoyer en mission par exemple. Le système actuel est totalement hypocrite. Ce statut allait très bien à Mme Coty ou Mme de Gaulle, mais il va falloir trouver un nouveau cadre »[28].

Au sein du palais de l'Élysée, elle dispose d'un bureau (le Salon bleu depuis Cécilia Sarkozy, Bernadette Chirac ayant occupé un autre bureau donnant sur le Faubourg-Saint-Honoré[29],[30]) et d'un cabinet de « quatre à six personnes », comprenant notamment deux secrétaires, une chargée de mission et un assistant pour le chef de cabinet. Celui de Valérie Trierweiler était dirigé par l'ancien journaliste Patrice Biancone[31],[32]. Contrairement aux États-Unis où la Première dame bénéficie d'une infrastructure réglementée au sein de la Maison-Blanche, la situation en France est plus opaque ; le directeur de cabinet de la Première dame ne participe donc pas aux réunions des conseillers du président de la République. En France, la Première dame n’a en effet pas d'existence juridique, c'est le président qui met lui-même à disposition un budget à celle-ci sur les fonds de la présidence ; le directeur de la communication de l'Élysée, Christian Gravel, le justifiant ainsi : « Madame a un rôle de représentation auprès du Président. Il est donc normal qu'il y ait des collaborateurs ». Ceux-ci sont néanmoins moins nombreux que sous les présidences précédentes, Bernadette Chirac en comptant une vingtaine et Carla Bruni-Sarkozy une quinzaine, dont une partie était néanmoins rémunérée par sa fondation[33],[34].

En mars 2010, le nouveau site Internet de la présidence de la République indique nommément la « Première dame de France », dans une rubrique qui lui est consacrée[35]. Cette rubrique disparaît entre juin et novembre 2012 mais est remise en ligne[36]. Début septembre 2013, un compte Twitter officiel est créé, avec la présentation : « compte officiel du bureau de la Première dame de France » ; il est géré par le chef de cabinet de Valérie Trierweiler et a pour but de relayer son actualité[37].

Le , François Hollande fait savoir qu'il a « mis fin de la vie commune qu'il partageait avec Valérie Trierweiler »[38]. Cette situation de célibat du chef de l'État suscite alors des interrogations sur la pertinence et la pérennité du rôle de la « Première dame » en France[39]. Dans une biographie de la journaliste Pauline Delassus consacrée en 2016 à Julie Gayet (Mademoiselle), elle note le rôle joué auprès de François Hollande : « un rôle de Première dame virtuelle, officieuse, mais présente »[40].

Charte de transparence relative au statut du conjoint du chef de l’État modifier

Emmanuel Macron, élu président le 7 mai 2017, a souhaité qu'un cadre officiel soit défini pour sortir de l'« hypocrisie » existante[15]. Pour sa part, Brigitte Macron a déclaré, après l'élection, vouloir être une Première dame « une et indivisible »[41]. Durant l'été 2017, une pétition rassemblant 220 000 signatures est lancée par Thierry-Paul Valette contre la création de ce statut[42]. À sa place[43], l'Élysée publie le 21 août 2017 une charte de transparence relative au statut du conjoint du chef de l’État[1]. Cette charte officialise le statut du conjoint du chef de l’État et lui reconnaît un « rôle de représentation » de la France aux côtés du président, notamment lors des réunions internationales.

Le conjoint assure également un rôle de « supervision » des réceptions à l'Élysée, et peut

  • « prendre part à des actions nationales et internationales, mises en place avec d'autres conjoints de chefs d'État, notamment pour lutter contre le changement climatique ou encore les violences faites aux femmes et aux enfants »
  • répondre aux « sollicitations » des personnes souhaitant la rencontrer, personnalités étrangères ou citoyens français.
  • apporter, par son parrainage ou sa présence, son soutien à « des manifestations à caractère caritatif, culturel ou social ou qui participent au rayonnement international de la France ».

La charte précise que le conjoint ne bénéficie pas de rémunération, ni de frais de représentation ou de budget propre. Deux conseillers présidentiels sont mis à sa disposition ainsi qu'un secrétariat. Les moyens pour sa fonction sont pris sur le budget de la présidence, et soumis au contrôle de la Cour des comptes[1].

Par cette charte, Brigitte Macron se voit spécifiquement chargée :

  • de prendre part à des actions nationales et internationales, mises en place avec d’autres conjoints de chefs d’État, notamment pour lutter contre le changement climatique ou encore les violences faites aux femmes et aux enfants.
  • de « maintenir un lien continu d'écoute et de relations avec les acteurs de la société civile dans les domaines du handicap, de l'éducation, de la santé, de la culture, de la protection de l'enfance ou encore de l'égalité homme-femme ».
  • de « missions de réflexion et de propositions » qui lui seront confiées par le président de la République et publiées mensuellement, tout comme son agenda, sur le site web de la présidence de la République.

Vue de l'étranger modifier

Selon le protocole chinois de la diplomatie du panda, la Première dame des autres pays joue le rôle de marraine de ces animaux prêtés par la république populaire de Chine[44].

Celle-ci dispose aussi à l'étranger du même prédicat que son époux, c'est à dire « Son [Votre] Excellence ».

Dans l'opinion modifier

Un sondage BVA, réalisé pour Le Parisien et publié le 24 janvier 2014, révèle qu'une majorité des personnes interrogées (54 %) se prononce pour qu'il n'y ait aucun rôle, statut officiel ni moyens attachés à l'épouse ou à la compagne du président de la République (ou au conjoint d'une présidente) ; 29 % souhaitent la création d'un statut de conjoint du président et une définition officielle de son rôle ; 17 % se prononcent pour le maintien du statu quo[13]. Ainsi, selon les résultats de ce sondage, les Français (ou du moins ceux figurant dans le panel de personnes interrogées) considèreraient avoir élu un candidat et non un couple et préfèreraient le modèle pratiqué en Allemagne concernant le conjoint de la chancelière Angela Merkel, Joachim Sauer (qui n'apparait que très rarement en public en compagnie de son épouse[45]), à celui de l'épouse du président des États-Unis Barack Obama, Michelle Obama (dont l'« influence politique est considérable[46] »)[13].

Prosopographie modifier

Parmi les épouses des présidents de la République française, certaines sont issues de l'aristocratie (Élisabeth de Mac Mahon et Anne-Aymone Giscard d'Estaing), de la grande bourgeoisie (Élise Thiers, Cécile Carnot, Hélène Casimir-Perier, Germaine Deschanel, Marguerite Lebrun, Bernadette Chirac, Cécilia Sarkozy et Carla Bruni-Sarkozy[note 2]), de la bourgeoisie provinciale (Coralie Grévy, Berthe Faure, Marie-Louise Loubet, Jeanne Fallières, Jeanne Millerand, Germaine Coty, Yvonne de Gaulle, Claude Pompidou et Brigitte Macron) ou de milieux populaires (Henriette Poincaré, fille de cocher et Michelle Auriol, fille d'ouvrier). Une minorité seulement a exercé une profession : Marie-Louise Loubet a été jeune blanchisseuse (avant que son père ne fasse fortune dans le commerce du fer[47]), Jeanne Doumergue professeur de lettres, Carla Bruni mannequin puis chanteuse, Valérie Trierweiler journaliste et Brigitte Macron professeur de lettres. Quatre deviennent veuves au cours du mandat de leur mari : Cécile Carnot et Blanche Doumer car leurs maris ont été assassinés, Berthe Faure et Claude Pompidou car leurs époux sont morts de façon naturelle en cours de mandat. Deux sont d'origine italienne : Henriette Poincaré (née Benucci) et Carla Bruni[7]. Deux sont liées au même président : Cécilia Sarkozy (premier mariage suivi d'un divorce) et Carla Bruni-Sarkozy[note 2] (second mariage). Deux ont exercé un mandat électoral : Anne-Aymone Giscard d'Estaing en tant que conseillère municipale et Bernadette Chirac comme conseillère générale et conseillère municipale (adjointe au maire).

Liste des épouses ou compagnes des présidents de la République française modifier

Ire République (1792-1804) modifier

La fonction de président de la République n'existait pas sous ce régime, le chef de l’État étant un Premier Consul de la République sous le Consulat (1799-1804). Le seul titulaire de cette dernière fonction est Napoléon Bonaparte, dont l'épouse était Marie Josèphe Rose Tascher de La Pagerie, future impératrice Joséphine.

IIe République (1848-1852) modifier

Bien qu'étant en ménage avec Harriet Howard, le premier président de la République française, Louis-Napoléon Bonaparte, est officiellement célibataire. La fonction de maîtresse de maison de l'Élysée est occupée par sa cousine Mathilde avec qui il a été fiancé dans le passé. Il épouse Eugénie de Montijo le 29 janvier 1853 mais elle devient impératrice et non épouse de président de la République car la dignité impériale a été restaurée le mois précédent.

IIIe République (1870-1940) modifier

Portrait Nom d'usage
(à l'époque où elle était épouse)
Vie Président Mariage Durée
  Élise Thiers

née Dosne

- Adolphe Thiers 1833 -
  Élisabeth de Mac Mahon

née de La Croix de Castries

- Patrice de Mac Mahon 1854 -
  Coralie Grévy

née Fraisse

- Jules Grévy 1848 -
  Cécile Carnot

née Dupont-White

- Sadi Carnot 1863 -
  Hélène Casimir-Perier

née Perier-Vitet

- Jean Casimir-Perier 1873 -
  Berthe Faure

née Belluot

- Félix Faure 1865 -
  Marie-Louise Loubet

née Picard

- Émile Loubet 1869 -
  Jeanne Fallières

née Bresson

- Armand Fallières 1868 -
  Henriette Poincaré

née Benucci

- Raymond Poincaré 1904 -
  Germaine Deschanel

née Brice de Vièle

- Paul Deschanel 1901 -
  Jeanne Millerand

née Levayer

- Alexandre Millerand 1898 -
Célibat de Gaston Doumergue ( - )
  Jeanne Doumergue[note 3]

née Gaussal

- Gaston Doumergue 1931 1er - [48]
  Blanche Doumer

née Richel

- Paul Doumer 1878 -
  Marguerite Lebrun

née Nivoit

- Albert Lebrun 1901 -

IVe République (1946-1958) modifier

Portrait Nom d'usage
(à l'époque où elle était épouse)
Vie Président Mariage Durée
  Michelle Auriol

née Aucouturier

- Vincent Auriol 1912 -
  Germaine Coty

née Corblet

- René Coty 1907 - [49]
Veuvage de René Coty ( - )

Ve République (depuis 1958) modifier

Portrait Nom d'usage
(à l'époque où elle était épouse ou compagne)
Vie Président Mariage Durée
  Yvonne de Gaulle

née Vendroux

- Charles de Gaulle 1921 -
  Claude Pompidou

née Cahour

- Georges Pompidou 1935 -
  Anne-Aymone Giscard d'Estaing

née Sauvage de Brantes

Née le Valéry Giscard d'Estaing 1952 -
  Danielle Mitterrand

née Gouze

- François Mitterrand 1944 -
  Bernadette Chirac

née Chodron de Courcel

Née le Jacques Chirac 1956 -
  Cécilia Sarkozy

née Ciganer-Albéniz

Née le Nicolas Sarkozy 1996-2007 -
Célibat de Nicolas Sarkozy ( - )
  Carla Bruni-Sarkozy[note 2]

née Bruni Tedeschi

Née le Nicolas Sarkozy 2008 -
  Valérie Trierweiler[note 4]

née Massonneau

Née le François Hollande / non mariés -
Célibat de François Hollande ( - )
  Brigitte Macron

née Trogneux

Née le Emmanuel Macron 2007 Depuis le

Situation conjugale des présidents de la République française modifier

À l'exception de Louis-Napoléon Bonaparte qui reste officiellement célibataire, bien qu'étant en ménage avec Harriet Howard, durant tout son mandat de président de la République (1848 à 1852) et François Hollande, qui ne se marie que cinq ans après la fin de son mandat présidentiel, tous les présidents de la République française étaient mariés quand ils étaient en exercice. Après le rétablissement de la dignité impériale, le , Napoléon III épouse le 29 Eugénie de Montijo, qui portera le titre d'impératrice des Français.

Raymond Poincaré, marié civilement, doit régulariser religieusement sa situation maritale avec son épouse Henriette, veuve et divorcée, le . Il organise la cérémonie dans le secret, pour ne pas froisser un électorat majoritairement catholique à l'époque.

En 1924, lorsqu'il accède à la présidence de la République, Gaston Doumergue est célibataire. Il entretient cependant une liaison de longue durée avec Jeanne-Marie Gaussal. Durant son mandat présidentiel, il va tous les matins prendre son petit déjeuner avec elle à son ancien domicile du 73 bis avenue de Wagram, où il se rend à pied depuis l'Élysée[50]. Douze jours avant la fin de son mandat présidentiel, le chef de l'État épouse, dans le Salon vert du palais de l'Élysée, sa compagne Jeanne Gaussal au cours d'une cérémonie civile, en .

En , un peu plus d'un an après son entrée en fonction, le président René Coty devient veuf après le décès de son épouse Germaine, qui fut très aimée des Français. Le magazine américain Life publie dans ses pages quelques jours plus tard une tribune consacrée à la défunte première dame.

En 2007, le président Nicolas Sarkozy divorce de sa deuxième épouse, Cécilia Ciganer Albéniz, cinq mois après le début de son mandat. Il épouse Carla Bruni[note 2] le , qui donnera naissance trois ans plus tard à une fille, Giulia, ce qui constitue une première à l'Élysée.

Jamais marié pendant son mandat, le président François Hollande partage sa vie avec Valérie Trierweiler[51] jusqu'au , date à laquelle il officialise sa rupture avec sa compagne[38], deux semaines après que la presse lui a attribué une liaison avec l'actrice Julie Gayet[52]. La relation du président avec cette dernière n'est toutefois jamais officialisée pendant son mandat ; ils ne s'affichent ensemble publiquement qu'en décembre 2017[53] et se marient en juin 2022[54].

Fondations et actions caritatives modifier

Les Premières dames de France, notamment depuis Yvonne de Gaulle, s'illustrent à travers la création et le développement d'une fondation ou des actions caritatives[55].

IIIe République modifier

IVe République modifier

  • Michelle Auriol s'occupe du service social créé pour donner les premiers secours aux malheureux. Elle réintroduit la tradition de l'arbre de Noël élyséen.
  • Germaine Coty consacre cinq heures par jour à différents services sociaux et œuvres caritatives.

Ve République modifier

Toutes les épouses des présidents de la Ve République ont créé leur propre fondation (ou se sont impliquées dans une créée précédemment) :

À la télévision modifier

Œuvres à sens réel modifier

Œuvres de fiction modifier

Documentaires modifier

  • Élysée : neuf femmes aux marches du palais, documentaire réalisé par Élisabeth Kapnist (2020).
  • La revanche de Bernadette Chirac, documentaire réalisé par Valentin Mollette et Basile Roze (2023)[56].

Notes et références modifier

Notes modifier

  1. Suivant les traductions, on trouve aussi « Première Dame » avec les mêmes majuscules qu'en anglais. En effet, Lady peut aussi bien être une formule de politesse, auquel cas il se traduit par « madame » ou « dame », que le féminin de Lord (seigneur), auquel cas il se traduit par « Dame ».
  2. a b c et d Carla Bruni Tedeschi se fait nommer Carla Bruni en tant qu'artiste, et Carla Bruni-Sarkozy en tant qu'épouse.
  3. Gaston Doumergue fut le deuxième président de la République après Louis-Napoléon Bonaparte à entrer célibataire à Élysée. Il entretient cependant une liaison de longue durée avec Jeanne-Marie Gaussal avant de l'épouser quelques jours avant la fin de son mandat.
  4. Elle a été la compagne du président François Hollande. Trierweiler est le nom de son époux, dont elle a divorcé en 2010.

Références modifier

  1. a b et c Présidence de la République, « Charte de transparence relative au statut du conjoint du Chef de l’Etat », www.elysee.fr,‎ (lire en ligne, consulté le )
  2. Danièle Sallenave, « A quand le statut de « premier monsieur de France » ? » [audio], sur franceculture.fr, , 3 minutes.
  3. Frédéric Dabi et Adélaïde de Clermont-Tonnerre (journaliste auteur de l'interview), « Analyse de Frédéric Dabi, directeur général adjoint de l'Ifop. », Point de vue, no 3540,‎ , p. 29.
    Cette interview est publiée dans le cadre d'un dossier intitulé « La première dame de France en question... Qui saura réinventer le rôle ? », comprenant notamment les résultats (publiés en page 27 du magazine) d'une étude, titrée « Le regard de Français sur la première dame », réalisée pour Point de vue par l'Ifop, étude aux termes de laquelle 62 % des personnes interrogées estimeraient secondaire « la présence d'une première dame à l'Élysée », tandis que 69 % des sondés se montreraient plutôt opposés (31 %) ou tout à fait opposés (38 %) « à la création d'un statut spécifique de la première dame, inspiré de la First Lady aux États-Unis ». Selon Frédéric Dabi, « la première dame est une expression relativement récente », dont il « ne pense pas qu'elle était utilisée pour qualifier Yvonne de Gaulle ou Claude Pompidou » mais qui « apparaît plutôt avec l'arrivée de Valéry Giscard d'Estaing qui se calque sur un modèle beaucoup plus inspiré des États-Unis ». Frédéric Dabi estime par ailleurs que les réticences face au concept de « première dame » seraient peut-être en partie explicables par une question de vocabulaire et par le refus supposé des Français d'accepter le concept d'un duo de personnes élues, faisant suite à des campagnes électorales au cours desquelles, à la différence de ce qui s'est souvent fait aux États-Unis, les candidats font campagnes seuls, tandis que leurs conjointes restent à l'arrière-plan.
  4. Rapport sur la féminisation des noms de métier, fonction, grade ou titre - Les contraintes internes à la langue.
  5. AFP, « L'introuvable statut de « première dame de France », sur la-croix.com, La Croix, (consulté le ).
  6. Apparu lorsque Marguerite Lebrun était l’épouse du président en titre et qu'elle fit un voyage aux États-Unis, recevant pour la première fois le titre de First Lady, le terme de « Première dame » est utilisé de façon croissante depuis le début de la Ve République.
  7. a et b Gonzague Saint Bris, « Le roman des Premières dames », Paris Match, semaine du 18 au 23 mai 2017, pages 70-71.
  8. Définition du terme « dame » par le CNRTL.
  9. a et b Charles Pinot-Duclos, François Barrière (préf.), Mémoires secrets sur le règne de Louis XIV, la Régence et le règne de Louis, 1846, 425 p., p. 303 ; rééd. 1865 [Lire en ligne sur books.google.fr].
  10. a et b Camille Rousset, Histoire de Louvois et de son administration politique et militaire, 1863, p. 385 [lire en ligne sur books.google.fr].
  11. a et b Émile Bégin, Histoire de Napoléon, de sa famille et de son époque, 1853, p. 228 [lire en ligne sur books.google.fr].
  12. Bertrand Meyer-Stabley, Les Dames de l'Élysée - Celles d'hier et de demain, Paris, Librairie académique Perrin, 1999, 272 p. (ISBN 978-2262016203).
  13. a b et c Didier Micoine, Henri Vernet, « Les Français ne veulent plus de première dame », Le Parisien, 24 janvier 2014, p. 2.
  14. dont le compagnon, Louis Aliot a récusé à l'avance le rôle de premier homme
  15. a et b « Si Brigitte Macron devient Première Dame, quel serait son rôle sous la présidence d'Emmanuel Macron ? », sur Le Huffington Post (consulté le )
  16. « Gala joue les marieuses pour le président », sur le site Marianne.
  17. Betapolitique, « Sarkozy, le « premier magistrat » de France essaye de contourner la censure du Conseil constitutionnel ».
  18. « Michel Creton interpelle le premier citoyen de France », l'Humanité.
  19. Jean-Joël Governatori, « Le rôle de l'épouse du Président de la République en droit français », Eurojuris, 5 mai 2012.
  20. Article A40 modifié par Arrêté 1997-05-12 art. 1 JORF 28 mai 1997, Légifrance.
  21. Article D262 modifié par Décret no 2011-1311 du 17 octobre 2011 - art. 1, Légifrance.
  22. Jean Lacouture, Charles de Gaulle, t. I – Le rebelle 1890-1944,  éd. Le Seuil, 1984 (ISBN 2-02-006968-7), p. 416.
  23. « Lancé par le général de Gaulle », sur le site linternaute.com.
  24. « Vœux de monsieur et madame Giscard d'Estaing », 31 décembre 1975, sur le site de l'INA, ina.fr.
  25. Bouilhaguet et Jakubyszyn 2012, p. 16.
  26. Bouilhaguet et Jakubyszyn 2012, p. 82-83.
  27. « Un statut pour le conjoint du président de la République ? »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?) (consulté le ), 24 juillet 2007, sur le site blog-ump.typepad.fr, consulté le 28 septembre 2009.
  28. Bouilhaguet et Jakubyszyn 2012, p. 82.
  29. Valérie Trierweiler, Merci pour ce moment, Les Arènes, septembre 2014, page 161.
  30. Caroline Pigozzi, « Brigitte Macron imprime sa marque », Paris Match, semaine du 7 au 13 juin 2018, p. 62-69.
  31. « Trierweiler aura son cabinet à l'Élysée », Le Figaro, lundi 21 mai 2012, p. 4.
  32. Bouilhaguet et Jakubyszyn 2012, p. 73.
  33. Bouilhaguet et Jakubyszyn 2012, p. 79-82.
  34. « Bernadette Chirac avait deux collaborateurs, quatre secrétaires, un chef de secrétariat particulier, trois rédacteurs, une dizaine de personnes du service social, qui dépendait alors de la Première dame, et les chauffeurs », ibidem.
  35. « La Première Dame de France – Le rôle de l'épouse du président de la République », sur le site elysee.fr, consulté le 30 mars 2010.
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  37. « Valérie Trierweiler a son compte Twitter de Première dame », sur lepoint.fr, Le Point, (consulté le ).
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  40. Marc-Olivier Fogiel, « Julie Gayet "joue un rôle de Première dame virtuelle, officieuse, mais présente", estime Pauline Delassus », rtl.fr, 10 mai 2016.
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  42. « Qui est Thierry Paul Valette, l'auteur de la pétition contre le statut de Brigitte Macron », sur Huffington Post,
  43. Robin Verner avec Camille Langlade, « Pas de statut officiel pour Brigitte Macron mais une "charte de la transparence" sur son rôle », bfmtv.com, 7 août 2017.
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  46. Géraldine Woessner, « La first lady, une « partenaire politique », Le Parisien, 24 janvier 2014, p. 3.
  47. Fonds Émile Loubet (1838-1929) et famille alliée De Soubeyran De Saint-Prix – 473 AP, Archives nationales de Paris - Section des archives privées, 2005-2007, p.3 et p.5
  48. Le mandat de son mari a débuté en 1924.
  49. Le mandat de son époux prit fin en 1959.
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  52. « François Hollande et Julie Gayet entretiendraient une liaison depuis deux ans », sur lefigaro.fr, Le Figaro, (consulté le ).
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  55. Bouilhaguet et Jakubyszyn 2012, p. 94.
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Voir aussi modifier

Sur les autres projets Wikimedia :

Bibliographie modifier

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  • Élisabeth Chavelet, Leurs Femmes : elles aussi ont du pouvoir, Laffont, Paris, 2003 (ISBN 2-221-09904-4).
  • Joëlle Chevé, L'Élysée au féminin de la IIe à la Ve république. Entre devoir, pouvoir et désespoir, éditions du Rocher, 2017.
  • Christine Clerc, Tigres et Tigresses : histoire intime des couples présidentiels, Grand livre du mois, Paris, 2006 (ISBN 978-2-286-02743-8).
  • Dominique Del Boca et Marie-Anne Voirin-Clerget, Les premières dames de la IIIe République, RDBF, 2013.
  • Marie-Thérèse Guichard, Danielle, Bernadette, Françoise et les autres, Belfond, 1987.
  • Bertrand Meyer-Stabley, Les Dames de l'Élysée – Celles d'hier et de demain, Librairie académique Perrin, Paris, 1995, 276 p. (ISBN 2262010633 et 978-2262010638) ; rééd. 1999 (ISBN 2262016208 et 978-2262016203).
  • Delphine LeGuay, Femmes de président, France-Empire, Paris, 1995 (ISBN 2-7048-0757-4).
  • (de) Janet Marx, Die First Ladys der Fünften Französischen Republik, von Yvonne de Gaulle bis Bernadette Chirac, Müller, Saarbrücken, 2007 (ISBN 978-3-8364-4904-5).
  • Bertrand Meyer-Stabley, Première dame – Les femmes de président,  éd. Bartillat, Paris, 2008, 228 p. (ISBN 2841004368 et 978-2841004362).
  • Bertrand Meyer-Stabley, Première Dame, huit femmes dans l'Histoire, Bartillat, 2015, 304 p. (ISBN 978-2-84100-584-0).
  • (en) Eckard Presler, Europas First Ladies – Auf eigenen Füßen, Militzke, Leipzig, 1999 (ISBN 3-86189-149-2).
  • Henry-Jean Servat, Les Premières Dames de France, Albin Michel, Paris, 2007, 238 p. (ISBN 2226159932 et 978-2226159939).
  • Robert Schneider, Premières dames, Perrin, 2014, rééd. 2018.
  • Constance Vergara, Valérie, Carla, Cécilia, Bernadette et les autres, en campagne, Tallandier, 2012.

Articles connexes modifier

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