Liste des élections présidentielles françaises sous la Cinquième République

élections présidentielles françaises

Depuis l'adoption de la Constitution de la Cinquième République française en 1958, douze élections présidentielles ont eu lieu afin d'élire le président de la République.

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Élection Mode de scrutin Taux de participation Vainqueur Défait au second tour Défaits au premier tour Résumé
1958 Suffrage indirect 99,42 %   Charles de Gaulle (UNR)
78,51 %
[1]
Georges Marrane (PCF) 13,03 %
Albert Châtelet (UFD) 8,46 %
Première élection présidentielle à avoir eu lieu après l'adoption de la Cinquième République. Conformément au texte initial de la Constitution, le président est élu par un collège de 81 764 grands électeurs (parlementaires, conseillers généraux et représentants des conseils municipaux). Opposé à deux candidats, Charles de Gaulle est élu dès le premier tour.
1965 Suffrage universel direct 84,75 %
84,32 %
  Charles de Gaulle (UNR)
44,65 %
55,20 %[2]
  François Mitterrand (CIR)
31,72 %
44,80 %
Jean Lecanuet (MRP) 15,57 %
Jean-Louis Tixier-Vignancour (CTV) 5,20 %
Pierre Marcilhacy (PLE) 1,71 %
Marcel Barbu (SE) 1,15 %
Première élection au suffrage universel direct à la suite du référendum d'octobre 1962. De Gaulle est mis en ballottage par François Mitterrand, candidat unique de la gauche. La campagne du second tour est axée sur l'Europe et les relations internationales ainsi que sur l'armement nucléaire. De Gaulle est finalement réélu avec une large avance.
1969 Suffrage universel direct 77,59 %
68,85 %
  Georges Pompidou (UDR)
44,47 %
58,21 %[3]
  Alain Poher (CD)
23,31 %
41,79 %
Jacques Duclos (PCF) 21,27 %
Gaston Defferre (SFIO) 5,01 %
Michel Rocard (PSU) 3,61 %
Louis Ducatel (DVG) 1,27 %
Alain Krivine (LC) 1,06 %
Élection anticipée à la suite de la démission de De Gaulle. La gauche se lance désunie dans la course et, bien que Duclos (PCF) manque de le devancer, c'est le président par intérim Poher qui accède au second tour face à l'ex-Premier ministre Pompidou. Alors que Duclos refuse de donner une consigne de vote, qualifiant les deux candidats de « bonnet blanc ou blanc bonnet », Pompidou est largement élu.
1974 Suffrage universel direct 84,23 %
87,33 %
  Valéry Giscard d'Estaing (RI)
32,60 %
50,81 %[4]
  François Mitterrand (PS)
43,25 %
49,19 %
Jacques Chaban-Delmas (UDR) 15,11 %
Jean Royer (DVD) 3,17 %
Arlette Laguiller (LO) 2,33 %
René Dumont (ECO) 1,32 %
Jean-Marie Le Pen (FN) 0,75 %
Émile Muller (MDSF) 0,69 %
Alain Krivine (FCR) 0,37 %
Bertrand Renouvin (NAF) 0,17 %
Jean-Claude Sebag (MFE) 0,16 %
Guy Héraud (PFE) 0,08 %
Élection anticipée à la suite de la mort de Pompidou. François Mitterrand, candidat unique de la gauche, est largement en tête au premier tour, devant Valéry Giscard d'Estaing, qui distance lui-même Jacques Chaban-Delmas. Au terme d'une campagne animée, marquée par un débat télévisé tendu, Giscard d'Estaing l'emporte avec une très courte avance.
1981 Suffrage universel direct 81,09 %
85,85 %
  François Mitterrand (PS)
25,85 %
51,76 %[5]
  Valéry Giscard d'Estaing (UDF)
28,32%
48,24 %
Jacques Chirac (RPR) 18,00 %
Georges Marchais (PCF) 15,35 %
Brice Lalonde (MEP) 3,88 %
Arlette Laguiller (LO) 2,30 %
Michel Crépeau (MRG) 2,21 %
Michel Debré (DVD) 1,66 %
Marie-France Garraud (DVD) 1,33 %
Huguette Bouchardeau (PSU) 1,11 %
Après un mandat marqué par deux chocs pétroliers rompant avec les Trente Glorieuses, et l'affaire des diamants, Valéry Giscard d'Estaing arrive en tête au premier tour et affronte, comme la fois précédente, François Mitterrand. Pour la première fois, un président sortant est battu, et Mitterrand devient le premier président de gauche de la Ve République.
1988 Suffrage universel direct 81,38 %
84,06 %
  François Mitterrand (PS)
34,10 %
54,02 %[6]
  Jacques Chirac (RPR)
19,94 %
45,98 %
Raymond Barre (UDF) 16,55 %
Jean-Marie Le Pen (FN) 14,39 %
André Lajoinie (PCF) 6,76 %
Antoine Waechter (LV) 3,78 %
Pierre Juquin (NGSEA) 2,10 %
Arlette Laguiller (LO) 1,99 %
Pierre Boussel (MPPT) 0,38 %
Après deux ans de cohabitation, François Mitterrand affronte le Premier ministre, Jacques Chirac, alors que Jean-Marie Le Pen obtient au premier tour un score jusque-là sans précédent pour un parti d'extrême droite. Au second tour, Mitterrand est réélu.
1995 Suffrage universel direct 78,38 %
79,66 %
  Jacques Chirac (RPR)
20,84 %
52,64 %[7]
  Lionel Jospin (PS)
23,30 %
47,36 %
Édouard Balladur (RPR) 18,58 %
Jean-Marie Le Pen (FN) 15,00 %
Robert Hue (PCF) 8,64 %
Arlette Laguiller (LO) 5,30 %
Philippe de Villiers (MPF) 4,74 %
Dominique Voynet (LV) 3,32 %
Jacques Cheminade (FNS) 0,28 %
Après une nouvelle cohabitation et alors que la droite est particulièrement divisée entre Jacques Chirac et le Premier ministre, Édouard Balladur, Lionel Jospin réussit à arriver en tête au premier tour malgré la très lourde défaite de la gauche aux législatives de 1993. Au second tour, il est battu par Chirac.
2002 Suffrage universel direct 71,60 %
79,71 %
  Jacques Chirac (RPR)
19,88 %
82,21 %[8]
  Jean-Marie Le Pen (FN)
16,86 %
17,79 %
Lionel Jospin (PS) 16,18 %
François Bayrou (UDF) 6,84 %
Arlette Laguiller (LO) 5,72 %
Jean-Pierre Chevènement (MDC) 5,33 %
Noël Mamère (LV) 5,25 %
Olivier Besancenot (LCR) 4,25 %
Jean Saint-Josse (CPNT) 4,23 %
Alain Madelin (DL) 3,91 %
Robert Hue (PCF) 3,37 %
Bruno Mégret (MNR) 2,34 %
Christiane Taubira (PRG) 2,32 %
Corinne Lepage (Cap21) 1,88 %
Christine Boutin (FRS) 1,19 %
Daniel Gluckstein (PT) 0,47 %
Après cinq années de cohabitation, un duel est attendu entre Jacques Chirac et le Premier ministre, Lionel Jospin. Mais, à la surprise générale, ce dernier est devancé par le nationaliste Jean-Marie Le Pen au premier tour. Ce résultat est en partie expliqué par la division de la gauche plurielle et les scores réalisés par l'extrême-gauche. Au second tour, Chirac, qui a refusé le débat avec Le Pen, bénéficie du report des voix de gauche et reçoit un score sans précédent. Il s'agit de la première élection pour un mandat de cinq ans et non plus sept. C'est aussi celle qui compte le plus de candidats sous la Ve République avec seize participants.
2007 Suffrage universel direct 83,77 %
83,97 %
  Nicolas Sarkozy (UMP)
31,18 %
53,06 %[9]
  Ségolène Royal (PS)
25,87 %
46,94 %
François Bayrou (UDF) 18,57 %
Jean-Marie Le Pen (FN 10,44 %
Olivier Besancenot (LCR) 4,08 %
Philippe de Villiers (MPF) 2,23 %
Marie-George Buffet (PCF 1,93 %
Dominique Voynet (LV) 1,57 %
Arlette Laguiller (LO) 1,33 %
José Bové (DVG) 1,32 %
Frédéric Nihous (CPNT) 1,15 %
Gérard Schivardi (PT) 0,34 %
L'élection est marquée par une participation élevée, comparable à celles de 1965 et 1974. Au premier tour, Nicolas Sarkozy réussit à capter une partie des voix du Front National et arrive en tête. La socialiste Ségolène Royal est la première femme qualifiée pour le second tour d'une élection présidentielle. Après un débat télévisé particulièrement vif, elle est battue avec une avance de six points pour Nicolas Sarkozy au second tour.
2012 Suffrage universel direct 79,48 %
80,35 %
  François Hollande (PS)
28,63 %
51,64 %[10]
  Nicolas Sarkozy (UMP)
27,18 %
48,36 %
Marine Le Pen (FN) 17,90 %
Jean-Luc Mélenchon (FG) 11,10 %
François Bayrou (MoDem) 9,13 %
Eva Joly (EÉLV) 2,31 %
Nicolas Dupont-Aignan (DLR) 1,79 %
Philippe Poutou (NPA) 1,15 %
Nathalie Arthaud (Lutte ouvrière) 0,56 %
Jacques Cheminade (S&P) 0,25 %
Après un mandat marqué par la Crise économique mondiale de 2008, le président sortant Nicolas Sarkozy est devancé au premier tour par François Hollande, auparavant désigné par le PS au cours d'une primaire ouverte. Le candidat socialiste se démarque par l'anaphore "Moi président de la République" au cours du débat télévisé face à Nicolas Sarkozy. Ce dernier est battu au second tour, mais avec un écart plus faible qu'attendu.
2017 Suffrage universel direct 77,77 %
74,56 %
  Emmanuel Macron (EM)
24,01 %
66,10 %[11]
  Marine Le Pen (FN)
21,30 %
33,90 %
François Fillon (LR) 20,01 %
Jean-Luc Mélenchon (LFI) 19,58 %
Benoît Hamon (PS) 6,36 %
Nicolas Dupont-Aignan (DLF) 4,70 %
Jean Lassalle (RES) 1,21 %
Philippe Poutou (NPA) 1,09 %
François Asselineau (UPR) 0,92 %
Nathalie Arthaud (LO) 0,64 %
Jacques Cheminade (S&P) 0,18%
Pour la première fois, un président sortant ne se représente pas après un mandat complet et aucun des candidats gaullistes et socialistes ne sont présents au second tour, qui voit Marine Le Pen affronter Emmanuel Macron. Après un débat télévisé qualifié comme décevant pour la candidate nationaliste, Macron est facilement élu en bénéficiant du report des voix de LFI du PS et des Républicains.
2022 Suffrage universel direct 73,69 %
71,99 %
  Emmanuel Macron (LREM)
27,85 %
58,55 %
  Marine Le Pen (RN)
23,15 %
41,45 %
Jean-Luc Mélenchon (LFI) 21,95 %
Éric Zemmour (REC) 7,07 %
Valérie Pécresse (LR) 4,78 %
Yannick Jadot (EÉLV) 4,63 %
Jean Lassalle (RES) 3,13 %
Fabien Roussel (PCF) 2,28 %
Nicolas Dupont-Aignan (DLF) 2,06 %
Anne Hidalgo (PS) 1,74%
Philippe Poutou (NPA) 0,76%
Nathalie Arthaud (LO) 0,56%
Après un mandat marqué par plusieurs crises (Mouvement des Gilets jaunes, Pandémie de Covid-19, Invasion de l'Ukraine par la Russie en 2022), le second tour de l'élection présidentielle voit s'affronter à nouveau Emmanuel Macron, président sortant, et Marine Le Pen. Il est réélu avec un score plus faible qu'en 2017, malgré une abstention record pour un second tour depuis 1969. C'est la première fois qu'un président est réélu pour un second quinquennat.


Notes et références modifier

  1. Décision no 59-2 PDR du 8 janvier 1959, « Proclamation des résultats du scrutin du 21 décembre 1958 pour l'élection du Président de la République, Président de la Communauté », sur www.conseil-constitutionnel.fr, (consulté le )
  2. Décision no 65-10 PDR du 28 décembre 1965, « Conseil Constitutionnel », sur www.conseil-constitutionnel.fr, (consulté le )
  3. Décision no 69-22 PDR du 19 juin 1969, « Proclamation des résultats de l'élection du Président de la République », sur www.conseil-constitutionnel.fr, (consulté le )
  4. Décision no 74-32 PDR du 24 mai 1974, « Proclamation des résultats de l'élection du Président de la République », sur www.conseil-constitutionnel.fr, (consulté le )
  5. Décision no 81-47 PDR du 15 mai 1981, « Proclamation des résultats de l'élection du Président de la République », sur www.conseil-constitutionnel.fr, (consulté le )
  6. Décision no 88-60 PDR du 11 mai 1988, « Proclamation des résultats de l'élection du Président de la République », sur www.conseil-constitutionnel.fr, (consulté le )
  7. Décision no 95-81 PDR du 12 mai 1995, « Proclamation des résultats de l'élection du Président de la République », sur www.conseil-constitutionnel.fr, (consulté le )
  8. Décision no 2002-111 PDR du 8 mai 2002, « Décision du 8 mai 2002 portant proclamation des résultats de l'élection du Président de la République », sur www.conseil-constitutionnel.fr, (consulté le )
  9. Décision no 2007-141 PDR du 10 mai 2007, « Décision du 10 mai 2007 portant proclamation des résultats de l'élection du Président de la République », sur www.conseil-constitutionnel.fr, (consulté le )
  10. Décision no 2012-154 PDR du 10 mai 2012, « Décision du 10 mai 2012 portant proclamation des résultats de l'élection du Président de la République », sur www.conseil-constitutionnel.fr, (consulté le )
  11. Ministère de l'Intérieur, « Election présidentielle 2017 », sur elections.interieur.gouv.fr (consulté le )

Voir aussi modifier

Articles connexes modifier

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