Liste de langues par première écriture attestée

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Cet article recense les langues par première écriture attestée.

Généralités modifier

 
Le Tifinagh Berbère (ⵜⵉⴼⵉⵏⴰⵖ), obélisque numide au musée archéologique de Chemtou, Gouvernerat de Jendouba, Tunisie.

Les langues changeant graduellement, il est généralement impossible de déterminer un moment précis où une langue donnée commence à être parlée. Dans de nombreux cas, certaines formes d'une langue ont pu être parlées (ou même écrites) bien avant les plus anciens exemples connus. Une trace écrite peut rendre compte de l'état d'une langue correspondant à une époque antérieure — soit par tradition orale ou parce que cette trace est une copie d'un ancien manuscrit perdu. Typiquement, les traditions orales des épopées peuvent s'étendre sur plusieurs siècles et, dans quelques cas, sur plus d'un millénaire. L'exemple le plus extrême est le sanskrit védique (en) du Rig-Véda : les parties les plus anciennes du texte pourraient dater d'environ 1700 av. J.-C.[1] tandis que le plus ancien manuscrit connu date du XIe siècle, un intervalle de plus de 2 500 ans.

Pour les langues qui se sont développées à partir d'un prédécesseur connu, les dates mentionnées ici sont sujettes à une terminologie conventionnelle. Par exemple, l'ancien français s'est graduellement développé à partir du latin vulgaire et les serments de Strasbourg (842) sont ici le plus vieux texte qualifié d'« ancien français ». De même, le danois et le suédois se sont séparés du vieux norrois oriental au XIIe siècle, tandis que le norvégien s'est séparé du vieux norrois occidental vers 1300.

Chronologie modifier

Avant le Ier millénaire av. J.-C. modifier

 
Sceau trouvé dans la tombe de Péribsen, support de la phrase la plus ancienne connue en égyptien ancien.

Un très petit nombre de langues sont attestées avant la fin de l'âge du bronze et le développement de l'alphabet : quelques isolats (sumérien, hourrite, hatti (langue) et élamite), les langues chamito-sémitiques (égyptien ancien et langues sémitiques), les langues indo-européennes (langues anatoliennes et mycénien) et les langues sino-tibétaines (chinois archaïque). Il existe plusieurs écritures non déchiffrées de l'âge du bronze, comme le proto-élamite et l'élamite linéaire, l'écriture de l'Indus, les hiéroglyphes crétois et le linéaire A[2], et le syllabaire chypro-minoen.

Ier millénaire av. J.-C. modifier

Les plus anciennes inscriptions alphabétiques connues, à Sérabit el-Khadem (vers 1500 av. J.-C.), semblent noter une langue sémitique du Nord-Ouest, bien que seuls un ou deux aient été déchiffrés. À l'âge du fer, l'écriture alphabétique se diffuse dans le Proche-Orient et l'Europe du Sud. Avec l'émergence des écritures brahmiques, les langues en Inde sont attestés vers 300 av. J.-C. Les plus anciens exemples de l'écriture isthmique en Amérique centrale datent d'environ 500 av. J.-C., mais leur déchiffrement reste controversé[16].

Ier millénaire modifier

L'Antiquité tardive procure les premiers exemples de tradition manuscrite (par opposition à l'épigraphie). Par exemple, l'arménien classique est attesté pour la première fois dans une traduction de la Bible en arménien (en).

1000 à 1500 modifier

Après 1500 modifier

Familles modifier

Par familles de langues :

Annexes modifier

Liens internes modifier

Bibliographie modifier

Références modifier

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  2. (en) « Linear A - Undeciphered Writing System of the Minoans », Archaeology.about.com,
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