Lipp

brasserie située à Paris

Lipp
Image illustrative de l’article Lipp
Façade de la brasserie Lipp.
Présentation
Coordonnées 48° 51′ 15″ nord, 2° 19′ 57″ est
Pays Drapeau de la France France
Ville Paris
Adresse 151, boulevard Saint-Germain
Fondation 1880
Site web https://www.brasserielipp.fr/
(Voir situation sur carte : 6e arrondissement de Paris)
Lipp
Lipp
Géolocalisation sur la carte : Paris
(Voir situation sur carte : Paris)
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Lipp
Géolocalisation sur la carte : France
(Voir situation sur carte : France)
Lipp
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Lipp est une brasserie située au 151, boulevard Saint-Germain, dans le 6e arrondissement de Paris, en France. Elle décerne chaque année un prix littéraire, le « prix Cazes », du nom d'un de ses anciens propriétaires.

Histoire modifier

C'est le , que Léonard Lipp et son épouse Pétronille ouvrent leur brasserie boulevard Saint-Germain. Alsacien d'origine, né à Goldbach le 5 novembre 1846 dans le département du Haut-Rhin, Léonard Lipp a fui sa terre natale, devenue allemande, et se consacre à la préparation de cervelas rémoulade en entrée et de choucroute en plat de résistance, le tout accompagné de bière. Sa convivialité et des prix modestes lui font connaître un franc succès. L'établissement porte alors le nom de Brasserie des Bords du Rhin[1]. La germanophobie lors de la Première Guerre mondiale l'oblige à prendre comme nouveau nom la Brasserie des Bords pendant quelques années[2].

En 1905, Jules Cazé en devient propriétaire. Il la revend ensuite à M. Hébrard[1],[2].

En , le bougnat Marcelin Cazes (et non Marcellin) reprend l'établissement, qui était déjà fréquenté par quelques poètes comme Verlaine ou Apollinaire. Il le fait décorer avec des céramiques murales de Léon Fargue - le père de Léon-Paul Fargue[1] -, les plafonds peints de Charley Garry, les banquettes en moleskine marron. C'est en 1935 que Marcelin créera le prix Cazes, qui était originellement attribué chaque année à un auteur n'ayant jamais eu d'autre distinction littéraire, ce qui n'est plus le cas aujourd'hui. En 1955, Marcelin passe le flambeau à son fils Roger Cazes. Entre la fin des années 1950 et le début de la décennie suivante, Gaby Aghion organise pour la marque Chloé les défilés de prêt-à-porter dans cette brasserie[3].

C'est devant cette brasserie, le , que Mehdi Ben Barka, opposant politique au roi du Maroc, Hassan II, a été enlevé par les services secrets marocains avec de probables collaborations locales. L'« affaire Ben Barka » deviendra un scandale politique qui altérera profondément les relations entre la France et le Maroc.

La brasserie est fréquentée par de nombreuses personnalités (politiques, artistiques, etc.), par exemple les écrivains Jacques Laurent et Jean Dutourd, les comédiens Michèle Morgan, Jean-Paul Belmondo et Elizabeth Taylor, le chanteur Claude Nougaro, le mannequin Kate Moss, les présidents Georges Pompidou, Valéry Giscard d'Estaing[4], François Mitterrand et Bill Clinton, l'ancienne impératrice Farah Pahlavi[5], ou encore Roberto Benzi, chef d'orchestre qui y célébrait ses grands succès.

À partir de 1990, la famille Bertrand, d'origine auvergnate, propriétaire du salon de thé Angelina, de la chaîne de restauration rapide Bert's et du pub Sir Winston, reprend progressivement la brasserie[6]. Entre 2000 et 2020, Claude Guittard en est le directeur[5].

Les décors sont d'origine et les menus du jour n'ont pas été changés depuis les années 1930[5].

Prix Cazes modifier

Le prix Cazes est un prix littéraire créé dans le but de récompenser les auteurs de moins de 40 ans n'ayant jamais été primés, afin de leur servir de « rampe de lancement ». Depuis sa création, ce principe a cependant été abandonné. Il est doté d'un chèque de 4 000 euros et de vingt repas gratuits à la brasserie[7].

Dans la culture modifier

Cinéma
Littérature
  • L'écrivain Pierre Bourgeade a écrit plusieurs nouvelles ayant pour cadre la célèbre brasserie : « La Perleuse » (dans Cybersex et autres nouvelles, Éditions Blanche, 1997 (ISBN 978-2911621093)) ; « Histoire de Chimène » (dans Senso, mars-, no 13) ; « Chimène chez Lipp » (extrait d'Éloge des fétichistes, Tristram, 2009, 193 p. (ISBN 978-2907681766)).

Bibliographie modifier

  • Marcelin Cazes, 50 ans de Lipp, 1966, éditions de La Jeune Parque, 196 pages ;
  • Jean Diwo, Chez Lipp, Denoël, 1981, 208 p. (ISBN 978-2207227497).
  • Claude Guittard et Isabelle Courty-Siré, Lipp. La Brasserie, Ramsay, coll. « Ramsay document », 2006, 175 p. (ISBN 978-2841148189).
  • Claude Guittard, Lipp est une fête, Éditions du Rocher, 2024, 208 p. (ISBN 978-2-268-11014-1).

Notes et références modifier

  1. a b et c François Forestier, « La légende de la brasserie Lipp racontée par Marcelin Cazes, son fondateur », sur nouvelobs.com, .
  2. a et b « Paris-Bistro ».
  3. Denis Bruna (dir.), Chloé Demey (dir.), Astrid Castres, Pierre-Jean Desemerie, Sophie Lemahieu, Anne-Cécile Moheng et Bastien Salva, Histoire des modes et du vêtement : du Moyen Âge au XXIe siècle, Éditions Textuel, , 503 p. (ISBN 978-2845976993), « Le défilé, de la présentation intimiste à la surmédiatisation », p. 435
  4. Charles Jaigu, « Quand les politiques cuisinent la gastronomie française », Le Figaro, supplément « Le Figaro et vous »,‎ 29-30 janvier 2022, p. 28-29 (lire en ligne).
  5. a b c et d Bertrand de Saint-Vincent, « Claude Guittard, l'œil de Paris », Le Figaro,‎ 12-13 décembre 2020, p. 39 (lire en ligne).
  6. Jérôme Béglé, « Il était une fois… Lipp, le temple de la tradition », sur Le Figaro, .
  7. « Gabriel Matzneff, questions sur un prix Renaudot », Le Monde,‎ (lire en ligne, consulté le )
  8. « Le prix Cazes décerné à Nicolas d’Estienne d'Orves », sur Livreshebdo.fr, .
  9. Isabelle Léouffre, « 81e Prix Cazes chez Lipp: un road trip à la française », Paris Match, 15 avril 2016
  10. C. M., « Les restaurants font leur cinéma », Le Figaro, encart « Le Figaro et vous », samedi 14 / dimanche 15 février 2015, page 30.

Liens externes modifier