Gauche anticapitaliste (Belgique)

parti politique belge

La Gauche anticapitaliste est une organisation politique marxiste et trotskiste belge, active sous ce nom en Communauté française de Belgique et sous celui de Stroming voor een Antikapitalistisch Project (SAP, Mouvement pour un projet anticapitaliste) en Communauté flamande. La Gauche anticapitaliste/SAP est la section belge de la IVe Internationale (Secrétariat unifié).

Gauche anticapitaliste
Image illustrative de l’article Gauche anticapitaliste (Belgique)
Logotype officiel.
Présentation
Fondation 1971
Positionnement Extrême gauche
Idéologie Socialisme
Écosocialisme
Marxisme
Trotskisme
Féminisme
Site web gaucheanticapitaliste.org

La Gauche anticapitaliste/SAP, appelée Parti ouvrier socialiste (POS) entre 1984 et 2006 et Ligue communiste révolutionnaire entre 2006 et 2017, est issue de la Ligue révolutionnaire des travailleurs (LRT/RAL), une importante organisation d'extrême gauche des années 1970. Elle a pour objectif de proposer et d'instaurer une alternative socialiste au système capitaliste et revendique pour cela l’auto-organisation de la classe ouvrière et celle des différents secteurs de lutte (jeunes, travailleurs, femmes, immigrés, etc.).

Historique modifier

1971-1984 : de la Ligue révolutionnaire des travailleurs (LRT) au Parti ouvrier socialiste (POS)[1] modifier

La Ligue révolutionnaire des travailleurs (LRT), Revolutionnaire arbeidersliga (RAL) en néerlandais, naît à Liège en . Ses fondateurs proviennent de la Confédération socialiste des travailleurs (CST), regroupant le Parti wallon des travailleurs (PWT) et l’Union de la gauche socialiste (UGS). Dès sa création, la LRT se veut être la section belge de la IVe Internationale.

Dans les années 1970, elle est devenue une des organisations marxistes les plus actives de Belgique. La Jeune garde socialiste (JGS), son organisation de jeunesse, est très présente au Limbourg, auprès des mineurs en grève. Les trotskistes jouent aussi un rôle primordial dans les autres « grèves sauvages » qui vont ensuite se multiplier dans la plupart des grandes entreprises du pays. La LRT a comme objectif d’unifier les étudiants et les travailleurs dans un large mouvement anticapitaliste. Elle est à la base des principales mobilisations lycéennes et étudiantes des années post-68.

À travers ces mobilisations, la LRT va réussir à renforcer sa structuration interne et se renforcer sur le plan militant. Son influence sur la gauche radicale belge et sa mouvance sympathisante est évidente. Plusieurs intellectuels et autres personnalités importantes de Belgique deviennent de véritables « compagnons de route » de la LRT. Cependant, elle va connaître plusieurs scissions au cours de son histoire, avec le départ, en 1973, de membres bruxellois qui vont ensuite fonder le Groupe marxiste internationaliste (GMI), notamment mené par Guy Desolre. L’année suivante, des militants de sa section de Mouscron fondent à leur tour une nouvelle organisation, Libération populaire. À Bruxelles, dix ans après Mai 68, la LRT se réunit lors de son quatrième congrès national et constate l’échec de la stratégie qui devait conduire à la révolution. La déception est importante auprès de beaucoup de militants issus de la génération 68, parmi lesquels se trouve un certain Frank Vandenbroucke, le futur ministre socialiste flamand au gouvernement fédéral et aujourd’hui au gouvernement de la Région flamande. Plusieurs militants arrêtent le militantisme révolutionnaire. La LRT adopte alors un « tournant ouvriériste ». Le retour dans les usines est préconisé pour participer aux combats syndicaux et recruter des ouvriers. Des établis de la LRT se font engager dans plusieurs grandes entreprises.

Sur le plan électoral, la LRT, dès les années 1970, a participé à des alliances avec d’autres forces politiques, comme le Parti communiste de Belgique (PCB) ou le Groupe politique des travailleurs chrétiens (GPTC). Lors des élections législatives de 1981, la LRT s’y présente en cartel avec Pour le socialisme (PLS), une organisation qualifiée alors de « mao-centriste ».

En , lors de son septième congrès, organisé à Anvers, la Ligue révolutionnaire des travailleurs change de nom et devient le Parti ouvrier socialiste (POS) du côté francophone et le Socialistische arbeiderspartij (SAP) du côté néerlandophone.

1984-2005 : du Parti ouvrier socialiste (POS) à la Ligue communiste révolutionnaire (LCR) modifier

À partir de 1991, le POS/SAP ne présente plus de listes sous ses propres couleurs aux élections mais est présent via des alliances électorales, notamment avec d'autres forces de gauche (dont l'actuel Parti communiste), d'extrême gauche ou écologistes. Aux élections communales de 2000, la LCR obtient plusieurs conseillers municipaux, dont notamment un à Anderlues (liste « Gauche ») et deux à Herzele[2]. En , la LCR maintient tous ses élus.

Fin 2005, le POS/SAP décide de changer partiellement de nom : il s'appellera désormais Ligue communiste révolutionnaire du côté francophone du pays, en référence à sa consœur française.

2005-2017 : de la Ligue communiste révolutionnaire (LCR) à la Gauche anticapitaliste modifier

Le , la LCR/SAP décide de changer partiellement de nom : elle s'appellera désormais Gauche anticapitaliste du côté francophone du pays. En Flandre, l'organisation garde son acronyme mais s'appelle désormais Stroming voor een Antikapitalistisch Project.[3]

Aujourd'hui : Gauche anticapitaliste et Stroming voor een Antikapitalistisch Project (SAP) modifier

D'aspect beaucoup plus modeste que par le passé, la Gauche anticapitaliste/SAP conserve toutefois quelques particularités.

Contrairement aux partis communistes qui ne sont pas à majorité trotskiste, la Gauche anticapitaliste/SAP reconnaît le droit de tendance. Par ailleurs, elle encourage fortement ses membres à militer dans d'autres organisations : syndicats, associations, comités unitaires… Ainsi, si son audience électorale est très réduite, elle a une certaine influence sur le mouvement social en Belgique, et particulièrement sur le mouvement altermondialiste.

La Gauche anticapitaliste/SAP édite les mensuels La Gauche (en français) et Rood (Rouge, en néerlandais). La Gauche a été fondé en 1956 dans le but d'unir la gauche socialiste, à l'époque où la section belge de la IVe Internationale agissait clandestinement au sein du parti (PSB) et du syndicat (FGTB) socialistes.

En 2005, la LCR/SAP participe à l'initiative Une autre gauche.

En 2009, une organisation autonome des jeunes en solidarité politique avec la LCR/SAP est créée à Bruxelles, les Jeunes anticapitalistes (JAC)[4].

Pour les élections de , la LCR participe à l'initiative du Front des gauches.

En 2014, elle s'engage dans un rassemblement électoral en Wallonie et à Bruxelles, PTB-GO, avec le Parti du travail de Belgique, le Parti communiste et des personnalités indépendantes de la gauche critique[5]. En Flandre, elle présente ses propres candidates et candidats, défendant un programme LCR/SAP, sur les listes PVDA+. Le PTB-GO gagne deux députés à la chambre et au parlement wallon ; ces élus sont tous membres du PTB, aucun membre du Parti communiste, ni de la LCR ne sera élu étant donné leur place sur les listes.

En 2015, le PTB dit ne plus vouloir poursuivre la coalition PTB-GO.

Notes et références modifier

  1. Texte extrait et résumé de La gauche radicale en Belgique francophone (1963-2004) – Impact électoral, politique et social, de Manuel Abramowicz, mémoire FOPES-UCL (Faculté ouverte en politique économique et sociale de l’Université Catholique de Louvain), Louvain-La-Neuve, 2004, 422 pp.
  2. Article sur les élections communales de 2006 sur le site du Journal du mardi
  3. (nl-BE) « Ga mee voor een antikapitalistisch project », SAP antikapitalisten,‎ (lire en ligne, consulté le )
  4. « Anti Capitalisme - Le capitalisme, ce fléau », sur Anti Capitalisme (consulté le ).
  5. « Go! Go! Go! Les listes PTB-GO! (Gauche d’Ouverture) », sur lcr-lagauche.org (consulté le ).

Voir aussi modifier

Liens externes modifier