Ligne de Nançois - Tronville à Neufchâteau

ligne de chemin de fer française

Ligne de
Nançois - Tronville à Neufchâteau
Image illustrative de l’article Ligne de Nançois - Tronville à Neufchâteau
La ligne à Nançois-sur-Ornain
Pays Drapeau de la France France
Villes desservies Nançois - Tronville, Gondrecourt-le-Château, Neufchâteau
Historique
Mise en service 1875 – 1880
Fermeture 1971 (fermeture partielle)
Concessionnaires M. Delloye-Tiberghien (1869 – 1883)
Ch. de fer de l'Est (1883 – 1937)
SNCF (1938 – 1997)
RFF (1997 – 2014)
SNCF Réseau (à partir de 2015)
Caractéristiques techniques
Numéro officiel 027 000
Longueur 67,0 km
Écartement standard (1,435 m)
Électrification Non électrifiée
Pente maximale 16 
Nombre de voies Voie unique
(Anciennement à double voie)
Trafic
Propriétaire SNCF
Exploitant(s) SNCF
Trafic Fret
Schéma de la ligne

La ligne de Nançois - Tronville à Neufchâteau est une ligne de chemin de fer française à écartement standard et anciennement à double voie. Elle dessert la vallée de l'Ornain en reliant la gare de Nançois - Tronville, à proximité de Bar-le-Duc, préfecture du département de la Meuse, à Neufchâteau, sous-préfecture du département des Vosges.

Elle constitue la ligne no 027 000[1] du réseau ferré national. Historiquement, elle constituait la ligne 20 de la Compagnie des chemins de fer de l'Est et 243 dans l'ancienne numérotation SNCF des lignes de la région Est.

Historique modifier

De Nançois - Tronville à Gondrecourt-le-Château modifier

Le , la ligne d'intérêt local de Nançois-Tronville à Gondrecourt-le-Château a été concédée à titre éventuel par le conseil général de la Meuse à M. Delloye-Tiberghien, banquier bruxellois. Le décret du précisait que la ligne devait être exploitée par la Compagnie des chemins de fer de l'Est. Elle a été déclarée d'utilité publique et concédée à titre définitif avec retard en raison de la guerre de 1870, le par décret[2]. Elle a été ouverte provisoirement pour le transport de la houille destiné aux industries métallurgiques locales le et ouverte définitivement un mois plus tard, le .

Le , une loi reclasse cette première portion de ligne dans le réseau d'intérêt général et approuve la convention de rachat signée entre l'État et M. Delloye-Tiberghien le [3].

Par une convention signée le entre le ministre des Travaux publics et la Compagnie des chemins de fer de l'Est, l'État confie provisoirement l'exploitation de la ligne à la compagnie. Cette convention est approuvée par un décret le suivant[4].

La ligne est cédée par l'État à la Compagnie des chemins de fer de l'Est par une convention signée entre le ministre des Travaux publics et la compagnie le . Cette convention est approuvée par une loi le suivant[5].

de Gondrecourt-le-Château à Neufchâteau modifier

La section de Gondrecourt-le-Château à Neufchâteau a été déclarée d'utilité publique le [6]. Les travaux de construction sont autorisés par une loi [7]. Construite par l'État à voie unique, elle a été mise en service le (exploitation provisoire par la compagnie des chemins de fer de l'Est). La concession définitive a été attribuée à la même compagnie par la convention du et la loi du [5]. Cette section de ligne a été mise à double voie vers 1887.

Après la mise en service modifier

Les deux raccordements qui se greffaient à Gondrecourt-le-Château et celui de Neufchâteau ont été déposés par l'occupant allemand, ainsi que la 2e voie, en 1942 -1943.

Le , la ligne est devenue propriété de la SNCF avant d'être cédée à RFF en 1997.

La totalité de la ligne a été fermée au service des voyageurs le .

Le trafic des marchandises a été supprimé en cinq étapes :

  • de Grand - Avranville à Sionne - Midrevaux, le  ;
  • de Dainville-Meuse à Grand - Avranville et de Sionne - Midrevaux à Neufchâteau (PK 66,400), le  ;
  • de Gondrecourt-le-Château à Dainville, le  ;
  • de Velaines à Gondrecourt-le-Château, en  ;
  • de Nançois-Tronville à Velaines en 2020.

Déclassement et fermeture modifier

  • les raccordements militaires no 1 (PK 0,140 à 1,997) et no 2 (PK 0,137 à 2,615) de Gondrecourt-le-Château, le [8] ;
  • de Grand - Avranville à Sionne - Midrevaux (PK 47,500 à 58,100), le [9] ;
  • de Dainville à Grand - Avranville (PK 43,480 à 47,500), le [10] ;
  • de Sionne - Midrevaux à Neufchâteau (PK 58,100 à 66,000), le [10] ;
  • de Gondrecourt-le-Château à Dainville (PK 36,200 à 43,480), le [11] ;
  • une section à Neufchâteau (PK 66,000 à 66,400), le [11].

Infrastructure modifier

C'est une ligne au profil médiocre avec des déclivités de 16‰, en particulier du tunnel de Midrevaux à Frebécourt sur 7 km.

Raccordements modifier

À Gondrecourt-le-Château, deux raccordements avaient été construits : le raccordement no 1 de Gondrecourt (no 028 300) de 1 996 m de long et le raccordement no 2 de Gondrecourt (no 029 300) de 2 960 m de long. Ils permettaient les relations directes sans rebroussement en gare de Gondrecourt de la direction de Jessains vers celle de Neufchâteau pour le no 1 et de la direction de Nançois - Tronville vers celle de Sorcy pour le no 2.

Exploitation modifier

L'integralité de la ligne est interdite à la circulation des trains jusqu'à nouvel ordre. Si le projet de stockage des déchets radioactifs en couche géologique profonde Cigéo était réalisé, elle serait entièrement modernisée[12] de Gondrecourt jusqu'à un terminal situé à la limite des communes de Bure et de Saudron[13], permettant ainsi le transport des déchets radioactifs et de matériaux de construction.

Dans une décision du 13 janvier 2021, la Commission nationale du débat public (CNDP) nomme Jean-Daniel Vazelle et Luc Martin garants de la concertation préalable sur le « projet de réhabilitation de la ligne ferroviaire Nançois-Tronville-Gondrecourt le Château visant à faciliter la réalisation des travaux du projet Cigéo et desservir à terme le site »[14].

Si le projet Cigéo était réalisé, cela engendrerait un trafic de soixante convois ferroviaires par an entre l'usine de la Hague et Bure, selon l'Agence nationale pour la gestion des déchets radioactifs (ANDRA)[15], et de cent trains de dix wagons par an , pendant 130 ans[16],[17] selon Burestop. D'après Greenpeace, les transports de déchets radioactifs poseraient de nombreux problèmes[18].

Notes et références modifier

  1. Livre : Reinhard Douté, Les 400 profils de lignes voyageurs du réseau ferré français, édité par La Vie du Rail en août 2011 (ISBN 978-2-918758-34-1), volume 1, page 51.
  2. « N° 2133 - Décret qui déclare d'utilité publique l'établissement, dans le département de la Meuse, d'un chemin de fer d'intérêt local de Nançois-le-Petit à Gondrecourt : 12 juin 1870 », Bulletin des lois de la République Française, Paris, Imprimerie Nationale, xII, vol. 6, no 140,‎ , p. 827 - 847 (lire en ligne).
  3. « N° 10801 - Loi qui incorpore dans le réseau d'intérêt général le chemin de fer d'intérêt local de Nançois-le-Petit à Gondrecourt et approuve une convention relative au rachat dudit chemin de fer : 20 juin 1881 », Bulletin des lois de la République Française, Paris, Imprimerie Nationale, xII, vol. 23, no 632,‎ , p. 36 - 38 (lire en ligne).
  4. « N° 11286 - Décret qui approuve la convention passée entre l'État et la Compagnie des chemins de fer de l'Est pour l'exploitation provisoire de diverses lignes de chemins de fer : 3 octobre 1881 », Bulletin des lois de la République Française, Paris, Imprimerie Nationale, xII, vol. 23, no 669,‎ , p. 1014 - 1019 (lire en ligne).
  5. a et b « N° 14216 - Loi qui approuve la convention passée, le 11 juin 1883, entre le ministre des Travaux publics, et la Compagnie des chemins de fer de l'Est : 20 novembre 1883 », Bulletin des lois de la République Française, Paris, Imprimerie Nationale, xII, vol. 28, no 834,‎ , p. 345 - 352 (lire en ligne).
  6. « N° 4893 - Loi qui déclare d'utilité publique l'établissement de divers chemins de fer : 31 décembre 1875 », Bulletin des lois de la République Française, Paris, Imprimerie Nationale, xII, vol. 11, no 285,‎ , p. 1288 - 1290 (lire en ligne).
  7. « N° 7097 - Loi qui autorise le ministre des Travaux publics à entreprendre l'exécution des travaux de superstructure des chemins de fer énoncés à l'article 1er de la loi du 16 décembre 1875 et aux articles 1er et 3 de la loi du 31 décembre 1875 : 14 juin 1878 », Bulletin des lois de la République Française, Paris, Imprimerie Nationale, xII, vol. 17, no 398,‎ , p. 13 - 14 (lire en ligne)
  8. Journal Officiel de la république Française du 22 février 1964, page 1 828.
  9. Journal Officiel de la république Française du 2 février 1972, page 1 277.
  10. a et b Journal Officiel de la république Française du 22 août 1973, page 9 122.
  11. a et b Journal Officiel de la république Française du 11 mars 1976, page1 358.
  12. Modernisation de la ligne de fret Nançois-Tronville - Gondrecourt-le-Château.
  13. Le transport des colis de déchets radioactifs jusqu'à Cigéo sur le site de l'Andra.
  14. Décision n° 2021/3/SNCF CIGEO (55)/1 du 13 janvier 2021 relative au projet de réhabilitation de la ligne ferroviaire Nançois-Tronville-Gondrecourt-le-Château visant à faciliter la desserte du projet Cigéo (55)
  15. « Chiffres-clés », sur Agence nationale pour la gestion des déchets radioactifs.
  16. Cigeo sur global-chance.org
  17. burestop sur burestop.free.fr voir page 7
  18. « La France sillonnée par des convois nucléaires », sur Greenpeace, .

Voir aussi modifier

Articles connexes modifier

Liens externes modifier

Bibliographie modifier

  • André Gibert et José Banaudo : Trains oubliés – Volume 1 : L'Alsace-Lorraine, l'Est. Éditions du Cabri, 1981, pp. 127 et 128.
  • André Schontz, Arsène Felten et Marcel Gourlot : Le Chemin de fer en Lorraine. Éditions Serpenoise, 1999, pp. 105 à 108.